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des rochers, lôrfciu’elle ne fumage pas aû-deffiis dé
l’eau. Le p. Feulllée a deffiné quelques-unes de ces
fangfues mannes dans Ion hiftoire des animaux du
C h fly .(D ./ .)
S a n g s u e s t e r r e s t r e s , ( Hiß-, nat. ) des voyageurs
nous apprennent que Fîle de Ceylan produit
une efpece de fangfues fort incommode pour ceux
qui vont à pié. Elles n’ont d’abord que la groffeur
d’un crin de cheval, mais elles fe gonflent au point
de devenir de la groffeur d’une plume d’oie, & longues
de deux ou trois pouces. Cen’eftguere que dans
les faifons pluvieufes qu’on les voit ; alors elles montent
aux jambes des voyageurs , & les fucent avec
une promptitude qui empêche de s’en garantir. On
fouffre patiemment leurs morfùres , parce qu’on les
regarde comme fort faines.
SANGUEHAR ou SANQUEHAR, ( Gèog. mod. )
petite ville d’Ecoffe, dans la province de Nithfdale ,
proche la fource de la Nith, à 18 lieues au fud-oueft
d’Edimbourg. Long. 13. 28. Luit. 55. 42* (Z>. J.)
SANGUENARES l e s , ( Gèog. mod.') ce font deux
petites îles adjacentes à la Sardaigne, fur la côte
orientale du cap de Cagliari, & à 22 milles de la
ville de Cagliari, vers l’orient. On les nommoit autrefois
CunicuLarla infuloe. (Z>. ƒ.)
SANGUESA, ( Gèog. mod. ) petite ville d’Efpàgne,
dans la Navarre, fur les frontières de l’Arragon, &
fur la riviere d’Arragon, à huit lieues de Pampelu-
ne , & à 11 de Calahora. Elle eft la capitale d’une
mérindade de fon nom , qui comprend quelques
bourgs & plufieurs villages. C ’eft peut-être la Juriffa
(ou Turilia, félon les divers exemplaires ) d’Anto-
nin. Long..!G. 3,0. ladt. 42. z 5. (D. J.)
. SAN GUI- ÇY A , ( Gèog. mod. ) riviere d’Afie dans
la Perfe. Elle fort d’un la c , eft profonde , rapide,
poiffonneufe, & fe décharge dans l’Araxe, à trois
lieues au fud d’Erivan. (Z). Z.)
SANGUIFICATION, f. f. ( Phyfiolog. ) c ’efl: l’aûe
par lequel le chyle eft change en iang.Foye{ C h y l e ,
Sa n g . La fanguificadon fuccede à la chylifiçation y
& eft fuivie de la nutrition. Foye{ ees ardcles.
La fanguificadon fe fait ainfi. Après que lé chyle a
paffé par les différentes fortes de veines laftées, &c
qu’il eft parvenu dans le canal thorachique , il eft
porté de-là dans la fouclaviere où iffe mêle avec le
fang avec lequel il defeend dans le ventricule droit
du coeur, & s’y mêlant plus intimement, ils circulent
enfemble dans toute l’habitude du corps, juf-
qu’-à ce qu’après plufieurs circulations , & après plu-
fietirs dépurations qui fe font dans les différens couloirs
& dansles différens canaux du corps, ils foient
intimement unis , ou , comme difent les chimiftes ,
çohobés, de forte qu’ils ne font plus qu’un tout uniforme
qui ne paroit être autre chofe que le chyle altéré
par l’artifice de la nature & exalté en fang. En
effet il ne paroit pas qu’il fe mêle aucun corps étranger
que le chyle avec la liqueur qui circule, excepté
ce qui en a été féparé auparavant pour des cas particuliers
, à moins que l’air ne fe mêle avec elle dans
les poumons : ce qui n’eft pas hors de douté ôc de.
çonteftation. Foyt{ Air , Sang.
Il eft vrai qu’il y a une certaine quantité d’air qui
eft mêlée avec le lang , & qui circule avec lui ; mais
il eft douteuxfi c’ eft un nouvel air qui vienne fe joind
r a celui qui étoit contenu enpremier dansles maxieres
dont le chyle a été formé. Les principaux ar-
gumens dont on fe fert pour appuyer cette opinion,
font la néceflité de la refpiration §c la couleur écarlate
que le fang acquiert dans les poumons, & qui
paroit d’abord dans les veinespulmonaires. Le pre-
mier eft fondé fur une explication affez fatisfaifante,
föus Daniele R e s p i r a t i o n .
L’autre eft appuyé fur les çhangemens qui arrivent
au fang coagule après la faignée ; fi on expofe à l’air
SAN
la partie de ce fang 'qui étoit dans le fond du vafe j
& qui avoit commencé de contrarier une couleur
noirâtre , cette partie inife à l’air acquerrera une
couleur d’un rouge éclatant : ce que nous remarquons
s’exécuter de même dans la veine pulmonaire.
.
Les anciens étoient très-embarrafies pour connoî-
tre le fiege de la fanguificadon, de même que pour fa-
voir le lieu & l’inftrument par lequel elle s’effeâuoit;
fi c’étoit dans le coeur, dans le foie , 011 dans les pou*
nions, mais felonla doûrine des modernes, le coeur,
le foie, les vaiffeaux, &c. ne contribuent pas plus à
changer le çhyle en fang, que le foleil contribue à
changer le moût en vin. Foye£ C oeurc, Foie.
Les anciens rapportoient la fanguificadon à la faculté
formatrice* Dans le dernier fiecle, quand la
chimie fut introduite, on croyoit que la fanguificadon
<k plufieurs autres chofes fe laifoient par un ferment,
& les médecins de ces tems recherchaient quel étoit
le lieu particulier où ce ferment étoit préparé &
coniervé; les uns difoient que c’étoit le foie, d’au*
très la rate , &c. mais ces opinions font rejettées par
les modernes.
1 On doit admettre deux degrés de fanguificadon j
le premier qui fie réduit feulement à la confufion ôc
à l’intimation des parties, comme étant fuflifante
pour confondre les différentes couleurs des liqueurs j
enforte que la blancheur du chyle foit perdue &
changée en la rougeur du fang ; de forte qu’elle ne
paroîtra plus dans fa première figure, ni fous fa propre
couleur. Il faut fuppofer que cela fe fait feulement
par les circulations répétées ; mais on ne peut
pas déterminer le nombre de ces circulations. Le fécond
degré eft quand les parties du chyle font 11
exaltées-ou fubtilifées, qu’elles perdent toute ten*
dance à laféparation coagulatoire $ comme elles l’ont
dans le chyle & dans le lait. On peut ajouter un troi*
fieme degré dans lequel les parties du fang qui ne
font pas digérées, font fi brifées & fi mélangées avec
le f e r uni, qu’elles, ne font plus capables de fépara-
tion. Cette fanguificadon eft morbide, & fe fait dans
les fievres accompagnées de fueurs de fang , de taches
de pourpre, &c.
Le doôeur Drake ne doute aucunement que tous
ces degrés dz fanguificadon ne foient caufés par les
circulations réitérées dans lefquelles l’inteftin & le
mouvement progreflif confpirent à mêler & à divifer
les parties accefioires. Elles ont fans doute leur période
déterminé dans lequel elles arrivent à leur perfection;
mais nous ne connoiffons pas précifément
où il doit être fixé.
SANGUIN , (jBotan, ) arbriffeau qui eft du même
genre que les cornouiller, à l’article duquel on a
fait la defeription détaillée de pîufiéurs eipeces de
fanguins. Foye{ CORNOUILLER.
SANGUIN, àdj. fe dit en pratique de Médecine,d’un,
homme qui a beaucoup de fang , où le fang & la
chaleur prédomine , & qui a enfin tous les lignes du
tempérament_/iz«g,Ki«. En général dans ce tempérament
le fang eft bien conditionné & en grande quantité
, les vaiffeaux font fort remplis ; les humeurs font
âcres, la couleur eft vermeille , les maladies inflammatoires
font ordinaires ; les perfonries Janguines
doivent fe faire faigner fouvent, autrement les vaiffeaux
furchargés attireroient différentes,maladies aiguës
& chroniques : cependant il faut avoir foin,
d’être ménagé & diferet dans Fadminiftration des
faîgnées ; l’habitude de la faignée eft pernicieufe, &
fait naître la néceflité de la rendre plus fréquente ,
ce qui détermine plus promptement la pléthore à fe
former... ,
La meilleure façon de prévenir le trop de fang
dans les. gens qui font nés fanguins, c’eft de leur ordonner
un grand régime -, un exercice modère , &!_
S A N
enfin des alimens peu nourriffans qui ne fourniffent
qu’un fuc nourricier léger & peu folide.
Les gens fanguins fe reconnoiflènt plus à la maigreur
qu’à l’embonpoint, à la grandeur des vaiffeaux,
à la couleur du v ifage, qui eft d’un rouge tantôt fleuri
, tantôt brun , tantôt livide. Le rouge livide marque
le trop de fang & fon épaiffiffement ; il préfage
une évacuation & demande la faignée , fi l’évacuation
indiquée n’arrive pas au tems marqué & indiqué.
SANGUINAIRE, adj. ( Gram. ) qui fe plaît à répandre
le fang : c’eft le plus affreux de tous les ca-
raûeres. On y incline les hommes par des combats
publics, dés fpeCIacles de gladiateurs, des ficènes de
tragédies enfanglantées.
Sanguinaires, f. m. plur. ( H iß . eccléfiafl.') fur-
nom de quelques anabaptiftes, qui, dans le xvj. fiecle
, bûvoient du fang humain en faifant leurs fermens.
L indan.
SANGUIN A LIS L A P IS , (Hiß. nat. Litholog.)
nom donné par quelques auteurs au jafpe fanguin ,
foit parce qu’il eft rempli de petites taches rouges
comme du fang, foit parce qu’on étoit dans l’idée
que cette pierre avoit la vertu d’arrêter les hémorrhagies
; d’autres ont donné ce nom à la pierre nommés
héliotrope. -
SAN GUIN A R IA , f. f. (Botan.) genre de plante
décrit par D illenius, Hort, eltham.p. 2.62. Le fpatha
ou l’enveloppe qui renferme la fleur en guife de calice
eft compofée de deux feuilles ; cette enveloppe
eft ovale , concave, & plus courte que la fleur qui
eft formée à huit pétales oblongs, obtus, & étendus
de toutes parts ; les étamines font plufieurs filets fim-
ples, plus courts que la fleur ; le germe du piftil eft
oblong & applati ; il n’y a point de ftile. Le ftigma
eft fillonné profondément de cannelures dans toute
fa longueur ; le fruit eft une capfiile oblongue, compofée
de deux loges qui contiennent plufieurs graines
rondes. Linn. gen.plan. p. 22J. (Z>.Z.)
SANGUINARIUS PONS , ( Gèog. anc.') pont
d’Italie aux environs d’Otricoli, de Narni Si de Spo-
lette,entre ces villes & celle de Rome. AureliusViûor,
epiiom. c. xlv. dit qu’il fut nommé le Pont-fànguinaire
après qu’Emilien eut été affafliné , ayant à peine régné
quatre mois. ( D. J. )
SANGUINE, ( Hifi. nat.') nom que l’on donne à
Y hématite. V oyez cet ardcle.
SANGUINOLENT, adj. ( Gram.) qui eft mêlé de
fang. On dit des crachats fanguinoltns, du pus fan-
guinolent.
SANGUINUS, f. m. ( Botan. anc. ) nom donné
par quelques anciens au bouleau à caufe de la couleur
rougeâtre foncée de fes verges ; Pline appelle
aufli cet arbufte fangüineus frutex, & il l’oublie peu
après ; les Italiens nomment encore aujourd’hui le
bouleaufanguino. (Z?. / .)
SAN GUISORBA , f. f. ( Botan.') genre diftinft
de plante que Linnaeus caraétérife ainfi. Le calice
particulier eft compofé de deux feuilles très-courtes,
' oppofées l’une à l’autre, & qui tombent avec la fleur.
La fleur eft une feule feuille divifée en quatre feg-
mens, deforme ovale pointue , & qui fe touchent
feulement à leur extrémité inférieure. Les étamines
font quatre filets larges dans leur partie fupérieure ,
& de la même longueur que la fleur. Les boffettes
des étamines font petites & arrondies. Le germe du
piftil eft quarré & fitué entre le calice Scia fleur ; le
ftile eft fort court & fort menu ; le ftigma eft obtus ;
le fruit eft une capfule contenant deux loges remplies
de fort petites graines. Linn. gen.plant.p. 4G. BBMB
SANHÉDRIN, ( Crieiq. facrée.) mot qui vient du
grec Jynédrion, affemblée ; c’étoit un tribunal chez
les H ébreux, dont on fait remonter l’inftitution juf-
SAN «a?
</u’à Moïfe, qui, par l’avis de Jethro fon beau-pere,
choifit foixante & dix des anciens d’Ifraël, pour lut
aider à porter le poids du gouvernement, Nombre
ij. 1 G. On élifoit les membres de ce confeil dans chaque
tribu. Le chef s’appelloit hanafée,. préfident ;
le fécond ab, pere du confeil ; & le troifieme hacam,
fage ; mais il y avoit encore chez les Juifs d’autres
cours de juftice fubalterne, qu’on appelloit fanhé-
drins.
Pour donner au lefleur une idée de ces divers tribunaux
tels qu’ils étoient quelque tems avant Jefus-
Chrift , il faut favoir que Gabinius ayant rétabli
Hircan dans la fouveraine facrificature, fit de grands
çhangemens dans le gouvernement c iv il, car il le
rendit ariftocratique de monarchique qu’il étoit. Juf-
ques-là le prince avoit gouverne la nation par le
ininiftere de deux efpeces de confeils ou cours de
juftice ; l’une de vingt-trois perfonnes , appellés le
petit fankèdrin ; & l’autre de foixante-douze, qui
étoit le grand(anhéddn. De la première efpece , il y
en avoit un dans chaque ville : Jérufalem feulement,
à caufe de fa grandeur & de la quantité d’affaires qui
y furvenoient, en avoit deux, qui fe tenoient en
deux falles féparées.
Quant au grand fankèdrin , il n’y en avoit qu’un
pour toute la nation ; il tenoit fes affemblécs dans le
temple , & les y avoit toujours tenues jufqu’alors.
Les petits fanhédrins prenoient connoiffance de toutes
les affaires qui regardoient la juftice pour la ville,
& le territoire dans lequel ils fe tenoient. Le grand-
Sanhèdrin préfidoit fur les affaires de la nation en
général, recevoit les appels des cours inférieures ,
interpretoit lès lois, & de tems en tems faifoit de
nouveaux reglemens pour les mieux faire exécuter.
Gabinius caffa tous ces tribunaux , & à leur place
introduifit cinq différentes cours ou fanhédrins, dont
chacune étoit indépendante des autres & fouveraine
dans fon reffort. La première fut mife à Jérufalem ;
la fécondé, à Jéricho ; la troifieme, à Gadara ; la qua»
trieme, àAmathus ; & la cinquième à Séphoris. Tout
le pays fut partagé en cinq provinces ou départe*
mens , & chaque province obligée de s'adreffer
pour la juftice à une des cours qu’il venoit établir,
c’eft-à-dire à celle qu’il lui avoit afîignée, & les
affaires s’y terminoient fans appel;
La tyrannie d’Alexandre Jànnée avoit dégoûté les
Juifs du gouvernement monarchique. Ils s’étoient
adreffé à Pompée pour le faire abolir, quand il entra
dans la difeuflion du démêlé des deux freres à Damas.
Ce fut pour les contenter qu’il ôta le diadème
& le nom de roi à Hircan, en lui rendant pourtant la
fouveraineté fous un autre nom , car il lui laiffa toute
la puiffanee ; mais dans cette rencontre ils obtinrent
de Gabinius de lui en ôter le pouvoir, comme
l’autre lui en avoit ôté le nom ; & il le'fit par le changement
dont je viens de parler. En effet, fon reglement
tranfportoit tout le gouvernement des mains
du prince entre celles des grands qui entroient dans
ces cinq cours fouveraines ; la monarchie fe trou voit
par-là changée en ariftocratie. Dans la fuite Jules
Céfar, en paffant par la Syrie, redonna la fouveraineté
à Hircan, & remit les chofes fur l’ancien pié.
Hérode étant monté fur le trône trente-fept ans
avant Jefus*Chrift, verfa le fang de ceux de la faôion
qui lui étoit oppofée, dont il avoit le plus à craindre
le crédit & l ’a£iivité. Tous les membres du grand-
fanhédrin fe trouvèrent de ce nombre , à la réferve
de Pollion & de Saméas, que Jofephe appelle Hillel &c
Shammai ; & de tous leurs do&eurs de la mifna, ce
font ceux dont il eftle plus parlé.Les defcendansd’Hil-
lel furent préfidens du fankèdrin pendant dix générations.
Siméon fon fils eft celui qui prit l’enfant Jefus entre
fes bras , quand on le préfenta à Dieu dans le temple,
& qui prononça \çNunc dimitdsc nie voyant. Luc