dain, 6c à mefure que quelqu’un d’Ephraïm fe pré-,
fentoit fur le bord de l’eau, ils lui, demandoient d’où
il étoit, &: l’obligeoient de dire le mot fchibboleth.
Mais comme l’éphraïmitë ne pouvait prononcer la
première lettre de ce ihot, qui .demande un certain
fifflement aftez femblable à celui de nos trois lettres
f c h , il fe trahîflbit en prononçant Jibboleth , 6c pour
lors les Galaités le reconnoiffarit a cette marque, le
tuoiènt aufli tôt. Ils firent de cette., maniéré un indigne
& prôaigièùx mâffàcrë dès Ephraï mites. {D .'J .)
SCHIEDAM , {Géogr.-mod.) ville des Pays-bas
dans la Hollande, qui lui donne fon nom, près de la-
Meufè, avec laquelle elle communique par un grand
canal. Cette ville eft à une.lieue.au-deffous de Roter-
dam $ de'ùx' de Dëlft. C’ëftjla.neuvieme en rang
des dix-huit villes qui erivôyént leurs députés aux
états de la province de Hollande. L o n g i t .x z .1. lat.
( £ >; . J ;; ; ,
* SCHÎELAND , (Géogr. mod.) petite contrée des
Pays-bas daris la Hollande méridionale. Elle confine
au Deifland, au Rhynlarid, àla Meufe 6c à l’Iffel,
qui tdVnbe clans la Meufe à Krimpè. On comprend
dans le SchUland les villes de Térgaw ou Gouda,'
de Rotterdam & de Schièdam, (D . J .)
■ S C HIE R M O N D ; ou SCHIERMON CKOGE,
(Géogr. mod.) île des Pays-bas,fur la côtefeptentrionale
de la Frifé , environ à cinq milles du continent,
6c autrefois beaucoup plus près. Elle n’a qu’un village
avec une églife. ( D . J. )
SCHIERS , ( Géogr. mod. ) communauté des Grî-
fons dans la ligne des dix jurifdi&ipns, où ellç a le
rang de quatrième communauté. Sa principale pà-
roiffe lui donne fon nom. ( D . J. )
' SCHILLA , (Géogr. mod.') petite ville de la Grece
fur la côte delà Livadie, dans le golfe d’Egina , entré
le cap des Colomnes à l’orient, & l’île d’Egina à l’Oc-
-tident. ( D . J .)
' SCHILLI, C ap , ( Géogr. mod. ) cap de la Morée
dans la Zacanie, en latin Scyllceumpromoniorium. Ce
cap eft près de l’île de Sydra, à l’éntrée du golfe d’Egina.
La petite île de ScHilla eft fur la côte de ce cap
du côté du nord. ( D . J. )
SCHILLING , f. m. ( Monnoie d'Angleterre. ) le
fchilling eft une monnoie. d’argent d’Angleterre qui
vaut environ 14 fols de France fur le pie aéhiel ;
Vingt fchillings font la livre fterling ; ainfi le fchilling
eft le' foi fterling compofc de douze deniers fterling.
Il y a aufli des fchillings en Hollande , en Flandres
& en Allemagne ; mais qui n’étant ni dit poids ni aii
titre de ceux d’Angleterre, n’ont pas cours fur le même
pié. Ceux de Hollande 6c d’Allemagne valent à-
peu-près quatorze fols de France, 6c ceux de Flandres
douze; les uns & les autres s’appellent efcalihgs par
le peuple. Les fchillings de Hollande s’appellent dans
•le commerce fo ls de gros, parce qu’ils valent douze
g ro s .
Schus dit dans fa chronique de Pruffe, pag. 67 « En
» Prufle., fous le fixieme maître, de l’ordre teutoni-
» que, Bernard Schilling, bourgeois de Thorn , tira
» d’une mine de la ville de Nicolas-Dorff, la matière
» de plufieurs faumons d’argent ; & fur ce qu’il y avoit
‘»alors de grands abus dans la monnoie qui avoit
»cours en Boheme 6c en Pologne, on permit à
» Schilling de battre de petites pièces, qu’il appèlla
» de fon nom. ( D . J . )
SCH1LTBERG, {Géog. mod.') en latin mons Clipeo-
Yum , Pe’ thufius mons, Batonid montes ; montagnes
de la baffe Hongrie. Elles s’étendent au fud,au nord,
"depuis le lac de Balaton jufqu’au Danube, dans les
comtés de Velprin, de Javarin 6c de Grau. (D . J .]
SCHIN1 A , {Géogr.mod.') ville fortifiée de la haute
Hongrie , dans le "comté de Neitra, fur ie Vaag. H HHH SCH INUS , {Hifi. nat. Bot.J- genre de plante décrit
par Toumefort fous le nom de m o lle ; e n voici,
les caraûerés félon Linnæus. Le calice eft très-petit,
& légèrement dentelé en cinq endroits ; la fleur eft.
compofée de cinq pétales déployés ; les étamines
font un grand nombre de filets oblongs 6 c menus. Le
germe du piftil eft arrondi ; le fruit eft une baie fphé-,
rique qui contient une grofle graine de la même figure
ronde. (Z>. ƒ.)
SÇHIPPÉNPEIL , ( G é o g r . m o d . ') petite, ville de.
Prufle dans.le cercle de Natangen à la droite de l’Adba,
qu’on pafleTtir un pont au levant de Barteftein,, &
au midi de Fridland. L o n g . . g q . z g . l a t i t . £ 4 . i£ . ■ ■ • : ■ : H H i H i SCHIPPONDT, f. m. (C om m e r c e .') forte de poids
dont on fe fert en plufieurs villes de l’Europe, 6 c qui
varie fuivant les lieux où il eft en ufage.
A Anvers le f e h ip p o n d t eft de 300 livres, qui font
264 livres cinq onces de Paris, Amfterdam , Straf-
bourg 6 c Befançbn , 011 les poids font égaux,
A Hambourg, le f e h ip p o n d t qui eft de 300 livres ,
rend à Paris, Amfterdam, & c . 204 livres ou environ.
A Lubeck, le f e h ip p o n d t eft de 3 20 livres, qui font
environ 30 5 livres de Paris.
A Stok'olm oh fe fert de deux fortes de f e h ip p o n d t s ;,
l’un pour les cuivres & l’autre pour les marchandifes
de provinonV Le premier eft de 3 20 livres , qui font
273 7 livrés de Paris, 6 c le fécond eft de 400 livres,
qui rendent à Paris. 342 livres.
A Königsberg le fe h ip p o n d t eft de 400 livres, qui
rendent ordinairement à Paris 306 à 307 livres.
A Riga, le f e h ip p o n d t eft de 400 livres, qui en font
environ 336 de Paris.
A Copenhague, le f e h ip p o n d t eft compofé de 320
livres ) qui équivalent à 3 16 de Paris, & c .
A R e v t l Y e f e h i p p o n d t eft de 400 livres, qui font
3 56 livres de Paris.
A Dantzik , \ e f c k i p p o n d t eft de 340 livres., qui reviennent
à 301 livres 9 onces 4 gros un peu plus de
Paris,
A Bergh en Norvège, le f e h ip p o n d t eft de 300 liv.
qui font à Paris 315 livres.
A Amfterdam, le fe h ip p o n d t eft de 300 livres, &
contient 20 lyfpondts , qui pefent chacun 15 livres.
V o y e^ Livre & Lyspondt. D i c i i o n n . d e Com m e r ce &
d e T r é v o u x .
SCHIRAS o u SCAIRAZ , { G é o g . m o d . ) ville de
Perfe, capitale du Farfiftan, près des ruines de l’ancienne
Perfépolis, dans une vafte 6 c agréable plaine
, fur le Bendemir. L o n g , fuivant la plupart des
géographes , y g . y 5. la t i t . feptentrion. 2 9 . g q. cependant
les tables de Naflir-Eddin 6 c d’Ulug-beg lui
donnèrent 8<?A. de lo n g i t . ce qui vient fans doute de
la pofltion du.premier méridien que ces deux auteurs
reculent plus avant vers l’orient.
Les fultans Bouïdes ©nt fait en divers tems de
S c h i r a s 8 c d’Ifpahan la capitale de leurs états. Lesmo-
gols ou tartares de Ginghiz-Kan s’en rendirent les
maîtres , 6 c l’ont poffédée jufqu’au tems de Tamer-
lan; enfuite les fultans Turcomans devinrent poffef-
feurs de cette v ille , qui paffe aujourd’hui pour la fécondé
de l’empire de Perfe. Son circuit peut être
d’environ 9 milles, dont il n’y a cependant qu’une
partie' qui foit habitée ; la plupart des maifons font
de torchis ; les plus belles font de brique cuite au fo-
leil. Celle du kan qui y commande a plufieurs galeries,
cours, vergers &C jardins; ce palais eft bâti
comme une tour , &.a trois étages, avec plufieurs
balcons & fenêtres. Son férâil joint ce bâtiment.
Les mosquées de S d u r a s font belles , 6 c les fontai-
taines ne manquent pas dans cette ville. Les vivres
y font en abondance. Les environs produifent le
meilleur vin de tout l’Orient, des raifins admirables
qu’on confit à demi-mûrs au vinaigre pour en faire
un rafraichiffement dans les chaleurs de l’été. Le ter-
S C H
roir de cette ville produit àuflî béaiteôup de câpres,
de l’opium , & des rofës en telle quantité , qu?on ;
fournit diverfes provinces voifines de l’eau qu’on
tire dé ces rofes , & qui eft fingulierement efti-
méei Moftach eddin, qu’on connoît àuffifous le nom de
Saddi, homme célébré dans tout l’Orient, etoit natif
de Sckiras, &C floriffoit dans le xiij. fiécle. Abube-
ker le fit inftruire-en toutes fortes de feiences , 6c
Saddi ne trouva point' dans la fuite de termes affez
forts pour célébrer lesi louanges de ce princè. On a
de lui en langue perfane, fongulißan, ou fon jardin
des rofes-, ouvrage plein de traits de morale fûr leS
moeurs des princes, l’éducation des enfans1, la jeu-
neffe , la vieilleffe, &c. Nous n’avons que des foibles
traduirions françoifes 6c latines de cet ouvrage. L’autre
livre de Saddi, intitulé le bitftiah, ou le berger,
eft un poëme en dix livres^ dans lequel l’auteur traite
de la juftice , de l’amour , dè la folie , des bonnes
moeurs , de lat confiance , de la tempérance , & c . Il
n’a point encore été traduit dans aucune langue européenne
, mais il n’efbpas moins eftimé que le gu-
liftan dans tout l’Orient. Saddi paffe pour un des
grands poètes de la Perfe. ( D . J. )
SCHIR.E-WYTE, f. m. {Hiß- mod. & Jurfprud.)
c’étoit une taxé ou impofftion annuelle payée au
sheriff d’une comté ou province,pour tenir les aflifes
ou les cours des comtes. 1
SCHIRGIAN, {Géog. mod.)'ville de Perfe , dans
la province de Kerman, qui eft la Caramanie perfi-
que. {D . J .)
SCHIRL, f m. {H iß . nat.) nom donné par les*mi-
néralogiftes allemands à une fubftance fernigineufe
& arfenicale qui accompagne fouvent les mines d’é-
fain. Le fchirl-eû eh petits cryftaux prifmatiques lui-,
fans, qui fönt communément noirs comme du jais,
& quelquefois bleuâtres. Cette fubftance eft à-peu-
près ^ dè la même nature que la fubftance appellee
wolfram ou fpuma lupi. Voyez cet1 article.
SGHIRVAN , {Géog. mod.) province de Perfe ;
elle s’étend fur la rive Occidentale de la mer Cafpien-
ne , 6c eft féparée de l’Adherbigian 6c du Dagheftan
par lès fleuves Aras & Kur, qui font l’Araxes 6t le
Cyrus dès anciens. Cette province, & celle d’Aran,
d’Alan, de Mogan, de Kars , de Dagheftan & d’A-
dherbigiart , font proprement ce que les anciens ont
appelle Y Albanie 6c la Médit. Le kalifè Vatheck
l’Abaffidè ajouta le Schirvan aux autres conquêtes
dès Mufulmans ; mais Tamerlàn s’en rendit le maître.
Ses principales villes font i°. Berdaah furlë Kur,
fous le 8g de longitude, & fous le 40. g o de latit.
fèptentrionale. 20. Baconiàh, port de là mer Caspienne
, fituée fous le 8 y. 10. dè longitude 6c fous le
39 . g o . de latitude feptentrionale ; 3 °. Schamakhiah,
capitale dU Schirvan, fous les 8 6 . g o. dè longitude,
& fousde 39. g o . de latit. feptentrionale.
Le Schirvan eft terminé au feptentrion par le Cau-
cafe, à l’orient par la mer Cafpienne, 6c au midi
par la riviere de Kur. Il a environ trente lieues de
longueur du feptentrion au midi, 6c à-peu-près autant
de largeur de l’orient à l’occident. Cette province
eft- proprement l’ancienne Albanie ; car Stra-
bon, Pline 6c Ptolomée, conviennent de la fituation
de l’Albanie, entre le mont Caucafe, la mer Cafpienne
, 6c le Cyriis.
Le Schirvan répond aufli à l’éloge que Strabon fait
de l’Albanie. L’air y eft fain 6c tempéré, le voiflna*
ge des hautes montagnes couvertes de neiges , 6c le
vent de mer en modere la chaleur: les hivers y font
communément plus humides que froids, 6c toute
la campagne eft couverte d’herbes odoriférantes. rarai SCHISMA, f. m. en Mußque, eft un petit intervalle
qui vaut la moitié d’un comma, 6c dont par confé-
Tome X I K %
s c h
qùent tà raifon èft fourde , pliifque pour l’exprimer
en nombre il faudrait trouver une moyenne propor*
tionnelle entre 80 &■ 81. V o y e^ C omma. { S )
SCHISMAT1Q.UE, adj. { T k é o lo g . ) qui appartient
au fchifme, celui qui commence le fchifme ou qui y
perflfte. V o y e ^ S c h ism e ;
Les f c h ifm a t iq n e s n’appartiennent point à l’Eglife,
6 c par conséquent ne peuvent être fauvés tant qu’ils
ne fé réunifient point avec elle;
On appelle en théologie propofition f c h ifm a t iq û e
celle qui tend à rompre l’unité , à; introduire la divî-1
fion entre les membres de l’Eglife , entre les églifes
particulières 6 c l’églife de Rome , qui eft le centre
d’unité catholique.
SCHISME,!’, m-. { T h é o lo g i e . ) e h général fxgnifié
d ï v i f on- ow f é p a r a t io n . Mais il !e dit plus particulièrement
de la féparation qui arrive en conicquence de
la diverfité d’opinions entre gens.d’une même créance
6 c d’une même religion. Le parti qui le premier fe
fépare de l’autre ouvre & commence le f c h im e .
Ce mot vient du grec , qui h v y i fù e f c i f j i o n ,
d é ch iru r e .
C ’eft eh ce fens qu’dn dit le f c h i fm e dés dix tribus
d’Ifraël d’avec les deux tribus de Juda 6 c de Benjamin.
Le f c h i fm e des Grecs avec l’Egiife romaine, le
f c h i fm e réciproque que fe reprochent parmi les maho-
métans lès le dateurs d’Omar & d’Aly.
Les t r o i s f c h i fm e s les plus fameux dans la religion
chrétienne font i°. le f c h i fm e des Grecs , commencé
dans le ix. fiecle par Photius, 6 c confommé dan^ lé
xj. par Michel Gerularius , tous deux patriarches de
Conftantinople. Il fubfifte encore malgré les différentes
tentatives qu’on a faites en plufieurs conciles
généraux "pour y mettre fin, 6 c les facilités que l’Eglife
romaine a toujours apportées àla réunion. V o y .
V'àr ticle fu i v a n t .
20. Le grand f c h i fm e d’Oceident, commencé en
137,8 , entre Urbain VI. 6 c Clément VII. & continué
par les antipapes , fucceffeurs de celui-ci, contre les
papes légitimes, fucceffeurs dirpremier, jufqu’à l’an
1429 , que Martin V . fut reconnu feulpape & vrai
chef dè l’Eglife. On compte divers autres f c h i fm e s
particuliers arrivés dans l’églife de Rome à l’occafion
de l’élefrion des papes , mais qui n’intéreffent pas fî
vivement , ou ne partagèrent pas les églifes nationales
d’Occident, cômme dans le xiv. 6 c le xv. fie-
cles.
3 °. Le f c h i fm e d’Angleterre par lequel, fous Henri
VIIE l ’Eglife de cette île commença à fe féparer de
la- communion du fiege de Rome, auquel elle avoit
été unie, depuis la converiioh de l’Angleterre à la foi.
Ce f c h i fm e prit de nouvelles forces fous Edouard VI.
& fut confommé fous Elifabeth.
La féparation des proteftans d’avec l’Eglife romaine
eft auffi un vrai f c h i fm e ; on peut voir fur cette
matière l’ouvrage de M. N icole, intitulé le s p r é t e n d u s
r e form é s c o n v a in c u s d e f i h i fm e .
Quelques-auteurs diftinguent un f c h i fm e paflîf &
un f c h i fm e aôif. Ils entendent par f c h i fm e a a i f celui
d’une portion de la chrétienté ,. qui d’elle-même s’ eft
féparée du corps de l'Eglife.Tel e n \ e f c h i fm e desGrecs
6 c des Anglois , qui fe font eux-mêmes fouftraits vo-
I îontairement à l’obéiffance dfte au faint fiége.
Par f c h i f n e p a f f f , ils entendent la féparation d’une
portion de la chrétienté exclue de la communion avec
le refte des fideles pour caufe d’héréfie, Cette idée
peut avoir lieu par rapport à quelques ft&es que l’Eglife
déclare féparées d’elle , à caufe de leur opiniâtreté
; mais les proteftans ne fauroient abufer de cette
notion pour rejetter la faute de leur féparation fur les
catholiques romains ; car il eft prouvé par tous les
monumens hiftoriques du tems, 6 c par tous les écrits
des calviniftes 6 c des luthériens, qu’avant le concile
de Trente, qui a anathématifé leurs erreurs , ils
D D d d d ij