fur la rive orientale de la Selinga, près du lac Bai-
jkal. C ’eft la fortereffe la plus avancée que les Rudes
poffedent fur les frontières de la Chine. Long. 120.
/ o. latit. 62. ( D . J . )
SEL1NGSTAD , ( Géog. mod. ) on écrit auffi Sel-
genjlad^Seligenjlad, Selingunfiad, ville d’Allemagne,
en Franconie, dans l’éleélorat de Mayence. Elle dépend
de l’éleâeur de Mayence.Long.26". 5 . latit.5o.
WÊÊÊ I I I
SELINUNTE en C ilicie, ( Géog. anc. ) Selinus,
ville de la Cilicie-Trachée. Pline en fait mention.
Strabon la met à l’embouchure du fleuye de fon nom,
entre un lieu fortifié nommé Ldtrtès , 8c un rocher
nomméCragus. Ptolomée,/. V. c. xxvij. qui écrit5e-
lenus, en fait une ville maritime qu’il place entre
J o tapa ol Antiocha fuper Crago.
C ’eft là qu’eftmortTrajan le 10 Août de l’an 117
de J. C. à 64 ans. Il n’y eut point de régné fi heureux,
ni fi glorieux pour le peuple romain. Grand
homme d’état, grand capitaine, ayant un coeur bon
qui le portoit au bien , un efprit éclairé qui luimon-
troit le meilleur, une ame noble , grande, belle,
avec toutes les vertus , n’étant extrême fur aucune,
enfin l’homme le plus propre à honorer le nature humaine
, & à repréfenter la divinité. Grandeur des
Rom. ch. xv.
Pline écrivit à ce prince , quand il parvint à l’empire
: Je vous fouhaite, feigneur, 8c au genre humain
pour vous , toutes fortes de profpérités, c’eft-à-dire,
tout ce qui eft le plus digne de votre régné. ( D. J. )
SELINUS , ( Géog. anc. ) i ° . ville de Sicile,
félon Pline, /. l l l . c. viïj. Ptolomée, l. III. c. iv. 8c
Diodore. de Sicile, l. X III. c. xliv. placent cette
ville fur la côte méridionale de l’île , entre le promontoire
Lilybæum, & l’embouchure du fleuve Ma-
zara.
Elle avoit été bâtie par les Syracufiens, félon Thucydide,
L. VI. p. 412. fes habitans, à ce que dit Pau-
fanias, /. VI. c. xix. en avoient été chaffés parles
Carthaginois ; 8c avant leur deftruélion, ils avoient
confacrc à Jupiter olympien un tréfor,oii l’on voyoit
une flatue de Bacchus, dont le vifage, les mains, 8c
les piés, étoient d’ivoire. Les veftiges qui relient de
Selinus, ont été décrits par Thomas Farel, Dec. 1.
I. VI. c. iv. 8c ils nous font voir que cette v ille étoit
grande. Virgile, Ænéid. I. III. v. j o 5. la furnomme
Palmofa, à caufe de l’abondance de fes palmiers.
Teque du ci s linquo remis , palmofa Selinus.
Silius Itaiicus, /. XIV. v. 200. a dit dans le même
fens :
. . . Neclareis vocat, ad ccrtamen Hymetton
Audax Hybla favis , palmoeque arbujla Selinus.
i ° . Selinus ville de la Cilicie-Trachée , Sélinunte
en C ilicie, où l’empereur Trajan mourut; & la mort
de ce prince a immortalifé cette ville ; ce qui fit qu’on
la nomma Trajanopolis ; mais ce feroit plutôt Traja-
notaphos qu’il eût fallu l’appeiler. Quoi qu’il en foit,
elle reprit dans la fuite fon premier nom. Voye{ Sélinunte
en Cilicie, & TRAJANOPOLIS.
Le nom de Selinus a été commun au fleuve de la
Cilicie-Trachée, à l’embouchure duquel étoit bâtie
Sélinunte, dont nous venons de parler, à un fleuve
du Péloponnèfe, dans l’Elide , à un fleuve du Péloponnèfe
dansl’Achaïe propre; à un fleuve de l’Afie
mineure dans l’ Ionie ; à un fleuve de l’île de Sicile,
aujourd’hui la Favara, 8c à un port d’E gypte, fur la
côte du nome de Lybie. ( D. J.)
SÉLIVRÉE , ( Géog, mod, ) anciennement Selirn-
bria , ou Selybria, petite v ille, prefque ruinée de la
Turquie européenne ,, dans la Romanie, fur le bord
de la mer, de Marmorà, à quinze lieues au couchant
d; Conftantinople ; elle eft habitée par quelques
grecs. Long. 45. 40. latit. 41. 40. ( D . J.)
SELKIRCK, ( Géog. mod.) gros bourg d’Ecoffe,
dans la province de Twedale , chef-lieu du vicomté
d’Etterick, à vingt milles aufud-efl d’Edimbourg,
fur la Twede. Long. 14. 55. latit.55. 34. (D . J.)
SELLA , ( Géog. mod.') petite riviere d’Efpagne,
dans l’Afturie de Santillane ; elle prendfa fource vers
le milieu de la province , 8c fe jette dans l’Océan, à
Riba An Sella. (D . J. )
S e l l a , ( Littlrat. ) ce mot fignifie une chaife ;
filla folida, eft une chaife ou une Telle d’un bloc de
bois, fur quoi s’afieyoient les augures en prenant
l’augure.
S e lla curulis, chaife curule garnie d’ivoire, fur laquelle
les grands magiftrats à Rome avoient droit de
s’affeoir Sc de fe faire porter.
Sella geflatoria, chaife ordinaire à porteurs, per-
mife à tout le monde.
Sella familiarica , bafîin, chaife percée pour les
nécefîités ; mais ce lia familiarica par un c , paroît de-
figner dans Vitruve une garde-robe ; parce que dans
l’endroit où il en parle, il s’agit des pièces dont les
appartemens font compofés; 8c non pas des chofes
dont ils font meublés. On peut donc croire que le
mot familiarica fert à defigner l’ufage de cette piece,
qui étoit deflinée pour la feule commodité des né-
ceffités ordinaires. La garde-rofye des Romains, cella
familiarica, n’étoit qu’un lieu pour ferrer la chaife
percée ; car ilsn’avoienî point de folles à privé comme
nous en avons dans nos maifons. Voye^ L a t r i nes
, Littérature. ( D. J.)
S E L L A S IA , ou S E L A S IA , ville du Péloponnèfe,
dans la Laconie, furie fleuye CEnus, félon Po-
lybe, l. II. c. Ixv. Paufanias , l. II. c. ix. ajoute que
les Âchéens , affiliés d’Antigonus , défirent Cléomer
n e , 8c faccagerent Sélajîe. ( D . J. )
SELLE, fi. f. ( Gramm. ) petit fiége de bois pour
une perfonne, à trois ou quatre piés, fansidos^ ... k
Selle la , ( Géog. mod. ) riviere des Pays-bas ;
elle commence dans la Thierache en Picardie, 5c
fe perd dans l’Efcaut. (D . J. )
Selle, ( Métallurgie. ) c’eft ainfi qu’on nomme
dans les fonderies où l’op traite le cuivre , une piece
de fer fondu encaflrée dans une bâtifle de bois, qui
eft entrouverte dans le milieu pour recevoir un pilon.
armé d’un coin ; ce qui fait que cette piece de
fer refl'emble à une fille renverfée. L’ufage de cette
fille ell de divifer les pains ou gâteaux de cuivre
pour les faire palier par de nouveaux travaux.
On donne auffi dans les fourneaux de fonderies Te
nom de f ille , à une malle de feories qui couvre la
matière fondue ; elle forme une efpece de. bolle en
dos d’âne, qui laifTe un vuide entre elle, 8c la matière
fondue qui ell au-delfous.
Selle, ( Marine. ) efpece de petit coffre, fait de
planches , dans lequel le calfat met fes inltrumens ,
8c qui lui fert de fiége lorfqu’il calfate le pont d’un
vaiffeau.
Selle ôéartifans, ( Uflenciles de métiers. ) les cordonniers
, favetiers , bourreliers, 8c autres tels ouvriers
en cuir, ont de petites filles rondes à trois
piés fur lefquels ils font affis, quand ils coufent leurs
ouvrages avec l’alefne. ( D . J. )
Selle , ( Outil de charron. ) c’efl un tronc de bois
plat épais de dix à douze pouces, d’environ deux
piés de circonférence, au milieu duquel en-dellus
elt une petite cheville de fer de la longueur de quatre
à cinq pouces ; ce billot ell foutenu fur trois piés
de bois polés en triangle 8c un peu de côté , de la
hauteur de trois piés 8c demi ; cela fert aux charrons
► pour pofer les petites roues, pour les égalifer, monter
, &c. Voye^ la fig. PL. du charron.
Selle , terme de mégi f ie r , ell une efpece de banc
à quatre piés, fur lequel les ouvriers mettent les
peaux à mefiire qu’ils les ont pelées; il a environ
trois piés de longueur afin de fervir à deux ouvriers
en même tems en cas de befoin. Voye{ les Planches du
Mégiffier.
SELLE à poncer, ( Parckeminerie. ) ce mot fe dit
chez les Parcheminiers, d’une maniéré déformé ou
banquette couverte d’une toile rembourrée, fur laquelle
ils poncent le parchemin après qu’il a été raturé
fur le fommier. Savary. ( Z>. J .)' ■
S E L L E , ( Maréchal. ) efpece de fiége rembourré
qu’on met fur le dos du cheval pour la commodité
du cavalier.
L’origine de la fille n’efl pas bien connue. G. De-
can en attribue l’invention aux Saliens , anciens peuples
de la Franconie ; c’efl de-là, dit-il, qu’eft venu
le mot latin f i lla , Telle.
Il eft certain que les anciens Romains n’avoient,
ni l’ufage de la f ille , ni celui des étriers ; ce qui eft
caufe que Galien fait remarquer dans diflérens endroits
de fes ouvrages, que la cavalerie romaine étoit
fujette à plufieurs maladies des hanches 8c des jambes
, faute d’avoir les piés foutenus à cheval. Hippocrate
avoit remarqué avant lui, que les Scythes
qui étoient beaucoup à cheval, étoient incommodés
de fluxions aux jambes pour la même caufe.
Le premier tems où nous voyons qu’il ait été
queftion de filles chez les Romains ; c’eft l’an 340 ,
lorfque Confiance qui combattoit contre fon frere
Conftantin pour lui ôter l’empire , pénétra jufqu’à
l’efcadron où il étoit en perfonne, 8c le renverfa de
deflùs fa (elle, comme le rapporte Zonaras. Avant ce
tems-là les Romains faifoient ufage de paneaux quar-
rés , tels que ceux qu’on voit à la ftatue d’Antonin
au capitole.
Il y a différentes efpeces de filles ; favoir , à la
royale, à trouffequin,• à piquet, rafe ou demi an-
gloife, angloife, à bafique, de courfe, de femme ,
de pofte , de poftillon , de couriers , de males , de
fourgonniers, &c.
. Selle a jetter , outil de Potier d'étain.; c’eft une
grofle fille de bois à quatre piés , ouverte ou creufe
à' l’endroit où on dreffe le moule de vaiflelle pour
jetter dedans. Voye£ les fig. du métier de Poitier d'étain.
. Selle à apprêter ou d’établi , ou apprêtoir; elle a
quatre piés , 8c une planche en-travers fur le milieu
qui fait une efpece de croix, mais qui ne déborde
guere la fille que de quatre à cinq pouces de chaque
côté ; fur- ce milieu on roidit une perche ©u chevron
de bois contre le plancher. La fille doit être de
la hauteur du genou, longue 8c large à proportion ,
fuivant le goût de celui qui s’en fert. V?ye{ Apprêter
l’étain.
: Selle a modèles, ou chevalet à l’ufage des fculp-
teurs. Il y en a de petites 8c de grandes ; les petites
fervent fimplement pour modèles ; les, grandes fervent
à faire les grands modèles, les grands ouvrages,
en marbre , en p ierre, &c.
Ces grandes filles font faites de fortes pièces de
bois de charpente, 8c ont un fécond chaffis auffi de
charpente mouvant, élevé fur le corps de la fille ,
8c qui eft pratiqué par la voie d’une boule de buis ,
placée au point centrai, entre les deux chaffis ; 8c
pour faciliter le mouvement de ce fécond chaffis ,
on fourre dans des trous qu’on a faits dans l’épaif-
feur de fes quatre faces, des pinces de fer avec lef-
quelles on fait tourner toute la machine à volonté.
Voyeç PL. du Sculp. les figures pôfées fur une grande
fille ; 8c une petite fille ou chevalet.
Selles , ( Antiq. grecq.) mxxlç, on nommoit filles
ceux qui dans les commencemens rendoient les oracles
; ce nom, félon Strabon, venoit de la ville de
Selles, f i l la , en Epire ; 8c félon EuftathiuS , de la
riviere appellée par Homere , Selleis. Poîter, Ar- '
Tome XIV»
chaol. grcec. I. II. c. viij. tom.I.p. 2 Gy. (D. J.)
Selle turcique , voye^ Fosse pituitaire ,
Selle a cheval.
S e l l e , (Maladie.) o n d it q u ’u n e c h o fe s ’é v a c u e
p a r les filles , lo r fq u ’e lle f e v u id e p a r l’an u s o u le
fo n d em en t . Voyeç A n u s .
Nous avons dans les Tranfafiions philofophiques ,
des exemples de gens qui expulfoient par les filles
des pierres artificielles , des baies, &c. Voyei E x c
r é m e n t . Voyei D é j e c t i o n .
SELLÉ, part, du verbe fille r , voyez les articles
S e l l e & S e l l e s .
. S e l l é , en terme de Blafon, fe d it d’u n c h e v a l q u i
a u n e fille.
Werderern en Saxe, d’azur au cheval effrayé d’argent
, fe llé , bridé 8c caparaçonné de gueules.
SELLÉE, terre, ( Agricult.) une terrefelLée , eft
une terre qui s’eft endurcie. Les terres fortes qui fe
coupent à la bêche comme des terres franches ou
comme des terres glaifes , font fujettes à fe filler ;
enforte qu’elles deviennent prefque impénétrables à
l’eau des pluies 8c des arrofemens , ce qui eft un inconvénient
très-grand pour leur culture. (Z>. ƒ.)
SELLEIS, ( Géog.anc.) nom de divers fleuves;
i° . d’un fleuve du Péloponnèfe dans l’Elide , fur les
bords duquel fut bâtie la ville Ephira , félon Homere
, Iliad. B. v. GSc). 2°. fleuve de la Troade, qui,
félon le meme Homere , Iliade B. v. 838. arrofoic
Arisba; 30. fleuve du Péloponnèfe, dans la Sicyo-
nie ; 40. fleuve de i’Etolie dans l’Agrée. (D. J.)
SELLER , v. aft. mettre la felle.
S e l l e r u n c h e v a l , (Maréchal.) c ’ e ft lu i at ta c
h e r la fe lle fu r l e co rp s .
SELLERIE, f. f. (Maréchal.) chambre où l’on met
les Telles, les brides, 8c autres appartenances d’une
écurie pour les conferver.
SELLES ou CELLES , ( Géog. mod. ) petite ville
de France, en Berry, au diocèle de Bourges, fur le
Cher avec un pont, à neuf lieues au fud- eft d’Am-
boife, à pareille diftance de Blois, à quatre au levant
de Romorantin, 8c à 18 de Bourges. Selles doit
fon origine à une ancienne abbaye, fondée vers l’an
5 7 1 , par Childebert, 8c occupée par les Feuillans
depuis 16 7 Z . Il y a dans cette ville un hôpital, u n
couvent d’Urfulines , 8c un marché par femaine.
Long. icq. 1 G. Ut. 4y. 14. (D J .)
SELLETICA PRÆFEC TURA, ( Géog. anc. )
préfe&ure de la Thrace. Ptolomée, liv. III. c. xj. la
compte au nombre de celles qui étoient limitrophes
aux deux Moëfies, aux environs du mont Hémus ,
du côté du couchant. (D. J.)
SELLETTE , f. f. ( Gramm. & Jurifprud, ) eft un
petit fiege de bois, fur lequel l’accufé doit être affis
lorfqu’il fubit le dernier interrogatoire , lorfque les
conciufions du miniftere public tendent à peine af-
fliélive ; cela fe pratique ainfi , tant en première
inftance que fur l’appel : au-lieu que dans les premiers
interrogatoires l’accufé doit être feulement debout
, tête nue, en préfence du juge qui l’interroge.
Quand les conciufions ne tendent pas à peine afflictive
, l’accufé fubit le dernier interrogatoire de-bout
derrière le bareau, 8c non fur la.fillette. Voyez l'ordonnance
de 1 Gy o , tic. X IV . art. 21. & 23. 8c la déclaration
du 13 Avril 1 y 03. ( A )
. Sellette , terme de Laboureur, la fillette eft un
morceau de bois quarré long d’un pié , 8c large de
quatre doigts en tous fens, percé de deux trous prefi-
qu’aux deux extrémités, dans lefquels il y a deux
chevilles de bois qui le tiennent attaché direéleinent
au-deffus de l’effieu de la charrue, 8c cettefillette eft
la machine fur laquelle le timon de la charrue eftappuyé,
\ d . ƒ..).• "f - np -ypfirtiirî lTf
• Sellette ,4. f. (Ckarpent.) piece de bois en maniéré
de moife, arrondie par les bouts ,*qui accol-
B B B b b b ij
n
I