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que le péché ne lui avoit pas tellement donne atteinte
, que l’homme ne pût faire de lui-même & par
les propres forces, quelque chofequi engageât Dieu
à lui donner fa grâce plutôt qu’à un autre homme.
Ils penfoient donc que la grâce n’etoit pas néceffaire
pour le commencement du falut ; & par le commencement
du falut., ils entendoient la foi foit commencée
, foit parfaite ,,le defir du falut, & la prière qui
■ obtient la grâce. Credere quce de. medico prcedicantzlr,
de/ïderareJ'anitaiem & ejus auxilium impLorare. Caffien
dans là treizième conférence, attribuait ces trois
choies aux feules forces de l’homme.
z°. Ils admettoient la néceffité de la grâce pour
les bonnes oeuvres & pour la perféyérance dans ces
bonnes oeuvres. Les uns n’en exceptoient que le
commencement du falut; & ce qu’ils appelloient le
pieux mouvement qui les portoit à croire , pium cre-
duütatis ajfeclum. Les autres- prétendoient que non-
feulement la volonté de croire ou le commencement
de la foi, mais même la volonté fpéciale de faire telle
ou telle bonne oeuvre en particulier , ou ce qu’ils appelloient
le commencement des bonnes oeuvres , venoit
de nous fans la grâce.
3°. Ils enfeignoient que la grâce du falut n’étoit
pas donnée par la pure volonté de D ieu , mais en
conféquence de fon éternelle prelciençe des mérites
purement humains dans leur principe ; prefcience
qui déterminoit Dieu à accorder la grâce à ceux qu’il
prévoyoit devoir ainfi bien ufer de leur libre arbitre,
& qu’ils étendoientjufqu’aux enfans,dont 1 ieu
fan voit les uns plutôt que les autres ; parce qu’il prév
o yo it, difoient-ils, que les uns, s’ils étoient parvenus
jul'qu’à l’âge dè raifon, auroient mieux ufé de
leur libre arbitre que les autres.
4°. Ils admettoient en Dieu une volonté générale
& égale de fàuver tous les hommes fans difcerrié^;
ment, & que Jefus-Çhrift n’avoit pas répandu fon
fang fur la croix plus fpécialement pour les élus que
pour les autres hommes. -
5°. Ils erroient fur la prédeftination, en prétendant
qu'elle dépendoit de notre perfévérance, fondée fur
la prévifion de nos mérites commencés par les feules
forces de la nature , & que Dieu- ffavoit point fait
de decret pour fauver quelques-unes de fes créatures
préférablement à d’autres ; mais qu’il vouloit toutes
également les fauver , pourvu qu’elles-mêmes le
vouluffent.
Janfénius a mis au nombre des erreurs des Plla-
Viens d’avoir admis une grâce à laquelle la volonté
peut accorder ou refiler fon conferitement; & dans
cette imputation , il eft lui-même tombé dans l’erreur
, & TEglife a condamné fa cinquième proportion
qui la renferme. Poye{ Jansénisme.
SEMI-PREBENDÉ , f: m. ( Gram. & Jurifprud. )
eft'Celui qui n’a qu’une demi-prébende. Il y à dans
certaines églifes des chanoines femi-prebendés j ce qui
vient ou de ce que certaines prébendes ont été divi-
fées en deux pour multiplier le nombre de titres dans
une églife, ou de ce que la fondation de ces femi-
prébendes a été feulement de la moitié ''es autres
prébendes. Il y a auffi dans quelques églifes des bénéficiers
prébendes , & d’autres J'emi-prébendes , qui
n’ont pas le titre de chanoines. Voye£ C a n o n i c a t ,
C h a n o i n e , P r e b e n d e , P r e b e n d é . ( A )
SEMI-PREUVE , f. f. ( Gra'mm. & Jurifprud. eft
Une preuve qui n’eft pas pleine &c entière une
preuve imparfaite ; telle eft celle qui réfulte de la
dépofition d’un feul témoin ; celle qui réfulte de la
comparaifon d’écrilure; celle qui réfulte d’une écriture
fous fèing-privé, d’un'' indice , ou d’une pré-
fomption. Leteftament de mort d’un criminel ne fait
auffi qu’une femi preuve ; dans les crimes "énormes,
unefemi-preuve fuffit fouvent pour faire ordonner la
queftion préparatoire, Voye^ au code le titre depro-
S E M
bationibus, 8c le traité de Mafcardus, de probationibus
celui de Marochius, de prtefumptioncbus, l’ordonnance
de 1667, tun à o . & les mots In d i c e s , P r é s o m p
t i o n s , P r e u v e s . ( A )
SEMI-QUARTILE , ou SEMI-QUADRAT , adj:
( AJlron. ) c’eft un afpeâ des planètes, lorfqu’elles
font diftantes l’une de l’autre de la moitié de la quatrième
partie, ou de la huitième partie du zodiaque ,
c’eft-à-dire de 45 degrés ou d’un ligne & demi. Voyeç
A s p e c t . ( O )
SEMI-QUINTILE, adj. ( Aflron. ) c’eft un afpeft
des planètes, lorfqu’elles font diftantes l’une de l’autre
de la moitié de la cinquième partie , ou de la dixième
partie du zodiaque, c’eu-à-dire 36 degrés.
Poyei A s p e c t . ( O )
SEMI-SEXTILE, ou S. S. ad j. ( Aflron. ) c’ e ft un
afp e f t d e d e u x p lan è te s , q u i fo n t d iftan te s l’u n e de
l’au t re d e la d o u z ièm e p a r t ie du z o d ia q u e , o u d e 3a
d e g r é s . Voye[ A s p e c t .
C ’eft Kepler qui a ajouté le fenii-fextile aux anciens
afpe&s ; ce qu’il a fait, ainfx qu’il nous l’apprend,
par des obfervations météorologiques. Ce grand
aftronoipe qui vivoit dans un fiecle ôîi l’on n’etoit
pas encore revenu de l’Aftrologie judiciaire , avoit
cru remarquer que les différens afpeôs des planètes
produifoient des changemens dans la température de
l’air ; cela pourroit être vrai de la lune. Voye{ L u n e
& V e n t . Mais nous n’avons point d’obfervations
fuffifantes pour rien ftatuer là-deffus. ( O )
S EMIT A LE S , adj. ( Littérat. ) nom donné aux
dieux prote&eurs des chemins ; femita lignifie un/entier
un chemin étroit. Les' anciens avoient plufieurs'
dieux qui préfidoient aux chemins. Voye^ Via l e s
d u . {D . J .)
SEMITE, f. f. ( Commerce. ) forte de toile de coton
qui fe fabrique à Sepfanto dans l’Archipel.
SEMI-TON , f. m. en Mufique, eft le moindre de
tous les intervalles admis dans le fyftème moderne,
& vaut à-peu-près la moitié d’un ton.
Il y a plufieurs efpeces de femi-tons ; on en peut
diftinguer deux dans la pratique, le femi-ton majeur
& le femi-ton mineur. Trois autres font connus dans
les calculs harmoniques, lavoir, le femi-ton minime,
le maxime, & le moindre.
Le fethi-ton majeur eft la différence de la tierce
majeure à la quarte, comme mi ; fa ; fon rapport eft
de 15 à 16 ,■ & il forme le plus petit de tous les intervalles
diatoniques d’un degré à l’autre.
Le femi-ton mineur eft la différence du majeur au
mineur qui fertrouve en mufiqüe dans un meme intervalle
: auffi fe marque-t-il fur le même degré par
un diïfe ou par un bémol ; fon rapport eft de 24 à 25.
Quoiqu’on mette de la différence entre ces deux
femi-tons par la maniéré de les noter, il n’y en a pourtant
aucune dans l’exécution fur l’orgue & le clavecin,
1 • . .
Quant aux trois autres, le femi-ton minime eft la
différence du femi-ton maxime au femi-ton moyen,
& fon rapport eft de 625 à 648. h t femi-ton moyen
eft la différence Au femi-ton'majeur au ton majeur,
& fon rapport eft de 128 à 135. Enfin, le femi-ton
màximé eft la différence du ton. majeur au femi-ton
mineur, & fon rapport eft de 25 à 27.
De tous ces intervalles , il n’y a que lefemt-ton
majeur qui, en qualité de fécondé, foit quelquefois
admis dans l’harmonie. ( S )
SEMNANE, ( Géog. ntod. ) ville de Perfe , dans
la province de Koumes, frontière du Khoraffan &
de Mazandaran. Longit. félon M. Petit de la C roix ,
88.Latii.3G. (D . J .) 1 j 1
SEMNONES , ( Géog. anc. ) peuples de la Germanie
, entre l’Elbe & l’Oder : Tac ite, moeurs des
Germ.f c. xxstix. dit 'qullsfe vantaient d’être les plus
nobles d’entre les Suevè's.. Ces peuples étoient nombreux
S E M
breiix, ot ils avoient jufqu’à cent bourgages ; l’Elbe
& l’Oder ne leur ferVirent pas toujours de bornes ;
ils s’étendirent dans la Mifnie & dans la Pologne ;
Velléius Paterculus , l. II. c. cvj. avoit parlé de ces
peuples avant Tacite. Strabon & Ptolomée les ont
auffi connus. {D . /.)
S e m n o n e s ou S e n no n es , {Hiß. anc.') peuple
de l’ancienne Germanie , qui vint s’établir dans les
Gaules , St qûi habitoit le Lyonnois,
SEMNOTHÉES , {Littérat. ) nom que les Grecs
donnèrent aux druides , car c’eft un mot grec plus
que gaulois ; & quoi qu’en dife Varron, les Gaulois
h’ont pas été puifer dans une langue étrangère , les
noms de leurs prêtres & de leurs offices. Diogène ,
Laërce, ainfi que Suidas, nons apprennent que l’é-
pithete femnothées, donnée aux druides , defignoit
la profeffion qu’ils faifoient d’honorer les dieux, &
d’être confacrés à leur fervice, comme le nom de fa-
ronides faifoitallufion aux éhcnes auprès defquels ils
paffoient leur vie. Voye^ Thifi. de La relig. des GauL.
tom. I. p. 1 y5 . {D . J .)
SEMOI l a , {Géogr. rnod.) riviere des Pays-bas,
dans le Luxembourg, oîi elle prend fa fource près
d’Arlon , & fe rend dans la Meufe à l’abbaye de Val-
dieu , en Champagne. {D . J .)
SEMOIR , f. m. ( Economie rußique , Agricult. )
machine avec laquelle on enfemence les terres. On
en a inventé de différentes fortes ; celui que nous,
donnons réunit à une conftruélion facile , la fureté
de fes effets , & les diflërens avantages de tous ceux
qui ont paru jufqu’à prefent ; l’objet que l’on fe pro-
pofe en fe fervant de ces machines, eft d’économifer
& de distribuer également les grains dont on enfe-
menfe les terres, & d’obtenir des récoltés plus abondantes.
La machiné dont il s’agit,reprefentée dans les Plan-
ihes £ Agriculture, eft compofée d’un cylindre dont
la furface eft entaillée de plufieurs cellules dans lef-
quelles le grain fe place, & dans lelquelles il eft enlevé
à mefure que ce cylindre tourne, pour être ver-
lé dans les filions que les focs dont cet mftrument eft
armé , ont tracés dans la terre précédemment ameublie
par les labours ordinaires, oti il eft auffitôt recouvert
par des herfes , enforte qu’il ne devient
point la proie des oifeaux,
La fig. f. P l. reprçfente le femoir tout monté & en
perfpeétive , & là fig. 2. en eft l’élévation latérale.
A B D C , les deux brancards A D B C , les deux tra-
Verfes qui les affemblent. B g, Ch, les mancherons af-
femblés dans les extrémités des brancards & reliés en-
femble par une entretoife CB, fig. L Les deux brancards
font auffi traverfés par rellieu des roues ,. qui
à la liberté de tourner avec une d’elles à laquelle il eft
fixé par la cheville de fer y . Sur les bouts antérieurs
A D des brancards , font fixés plufieurs crochets
de fer, aux uns ou aux autres defquelsr on attache les
traits du cheval qui tire cette machine , félon que
l’on veut qu’elle charge plus ou moins en arriéré fur
les brancards ; entre les mancherons &. les roues eft
fixé folidement un coffre de bois , dans lequel eft
renfermé le cylindre dont on voit un des tourillons
en k dans les laces latérales du coffre, qui font fortifiées
en cet endroit par une piece de bois circulaire ,
dont le tourillon occupe le centre.
Au deffous des brancards & du coffre eft fixée folidement
une forte planche, à laquelle font fixés les fix
focs GH, dont on ne peut voir que deux dans la fig. 2.
les trois focs G , que nous nommerons antérieurs, Sc
les trois foc s H , que nous nommerons poftérieurs,
étant cachés par les premiers de leurs rangées , ils
font difpofés tous les fix en échiquier, & elpacés de
maniéré que les filions qu’ils tracent parallèlement
fur le terrein , font tous éloignés les uns des autres
«le fix pouces ; les trois focs antérieurs tracent les
Tome XIH.
S E M 9 4 ?
filions marqués par les trois lignes i , 3, 5 ; & les
focs poftérieurs, ceux marqués par les lignes l , 4 ,6>
fig-. â. & les trois dents de herfe K L K , tracent
d’autres filions t u x , qui fervent à combler les premiers
, après que la femence y eft tombée par les en*
tonnoirs ou couloirs qui font placés derrieré les focs ;
une feule dent de herlè remplit à la fois deux filions;
la dent L qui trace la ligne « rejette la terre dans les
deux filions 3 , 4 , & chacune des deux dents KK,
qui décrivent les lignes t&c x , la rejette dans les fifc
Ions 1 , 2, $, 6, enforte. que tout le grain que cette
machine a répandu, eft entièrement couverte
Le coffre qui contient le cylindre , eft divifé par
dix cloifons parallèles entr’elles & aux faces latérales
du coffre ; l’efpace , coté 1 , fig. 5. & qui répond
au-deffus du premier foc antérieur, à main droite
eft occupé par la première partie du cylindre cellu-1
laire K K ; ainfi de ceux cottés 2 , 3 , 4 , ÿ , 6 ;
les efpaces intermédiaires font feulement occupés
par l’axe ou corps du cylindre , d’un moindre diamètre
que la furface cellulaire; les cloifons dont on
ed voit une repréfentée féparément, fig. 10, s’appliquent
exactement par leur plan, contre lesbafesdes
différentes tranches cylindriques 1 , 2 , 3 , 4 » !>>6>
auffi-bien que les deux faces intérieures des côtés du
coffre, elles s’appliquent auffi par leur partie cein-
trée , fur le corps du cylindre ; chacune des cloifons
peut fe placer ou fe déplacer à volonté , étant mobi*
les, entre deux petites tringles de bois qui leur fervent
de couliffes , lefquelle’s font placées contre les
longs côtés du coffre.
Au milieu du cylindre, dans l’efpace qui fépare
les deux divifions 3 , 4 , eft fixée une poulie polygo^
ne, dont oh voit le profil en B , fig. 8 , aUffi-bien
que d’une femblable poulie C, appartenant à l’effieu
des roues ; les nombres des côtés de ces poligones,
doivent être pairs , & occupés alternativement par
des chevilles de fer, de forme pyramidale quadran-
gu laire tronquée, comme on voit en a b c d fig. 8.
& 13 ; c es éminences fervent à retenir la chaîne fans
fin , qui embraffe les deux poulies C & B , par le
moyen de laquelle le mouvement communiqué à
l’axe des roues, eft tranfmis au cylindre que le coffre
renferme ; la face antérieure dit coffre eft percée
de deux ouvertures inférieures , pour laiffer entrer
la chaine, & la fupérieure pour la laiffer fortir ; on
vo it, fig. 6. le cylindre cellulaire * l’axe des roues ,
& la chaine plate VN qui les embraffe, & dont la
conftruftion eft détaillée plus en grand dans te. fig. 13 ,
même Planche.
La fig. y. repréfente Eaxe des roues ; M eft une
portée qui s’applique contre la face intérieure d’un
des brancards \ M P eft une partie de l’axe qui eft
quarrée , & fur laquelle gliffele verrouil reprefenté
en A & B fig. S). & en a a fig. 5 . P Q partieafron-
die de l’axe fur laquelle tourne la noix ; lagroffeur de
cette partie eft telle qu’elle peut laifler pafl'er le ver*
fou il, c’eft-à-dire égale au cercle infcrit dans la partie
quarrée ; Q y , M y , font les parties de l’effieu qui
entrent dans les moyeux des roues'; la noix C&tD ,
fië-9 ’ ^ 'i porte la petite poulie polygone C, fig. 8 ,
peut tourner ou ne pas tourner avec l’axe, fur la partie
P Q félon que les points 1 , 2 , 3 , du vërrouil j
font ou ne font pas engagés dans les trous 4. 4. de là
poulie auprès de laquelle le verrouil s*approche en
gliffant fur la partie quarrée M P de l’axe. Dans là
fig. fi. le verrouil a a eft en prife dans la poulie de là
noix P , ce qui fait qu’elle doit tourner avec l’axe
des roues, & faire par conféquent, au moyen de la
chaine , tourner le cylindre .cellulaire ; au-lieu que
dans la fig. 6. les dents 1 , 3 , du verrouil n’étant
point engagées dans les entailles de la poulie de la
noix , il peut tourner fans que Celle C tourne, &£
fans le cylindre cellulaire.
D D D d d d
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