1 1 . La platine.
i l . L’argent, eft diflout, précipité de l’acide nitreux.
13. Le cuivre, cryftaux de vénus, verd diftillé,
verdet. Voyei V erdet.
14. Le fer , efpece de teinture martiale.
15. L’étain.
16. Le plomb, fel ou fucre de faturne. V. Plomb.
17. Le mercure, eft difîout en partie foiblement &
imparfaitement ; il eft volatilifé en partie.
18. L’antimoine.
I 9. Le zinc, magma falin jaunâtre, la diffolution eft
prompte.
20. Le bifmuth, fucre de bifmuth. Geoffroy.
21. Le cobalt.
2.2. L’arfenic.
Genre 5. Sets royaux, fels neutres formés par l’union
de l’ eau régale avec
1. L’alkali minéral, "J u faudl
2. L’alkali marin, I «on parti«
3. TL > aillk afli t, ar.t areux , fV cfri[yjfotnal ldifea tj»i
4. L’alkali volatil, j gnons de v
s. La terre calcaire.
6. La chaux.
7. La terre gypfeufe.
8. La terre argilleufe.
9. La terre vitrifiable.
10. L’o r , fe cryftallife par l’évaporation infenfible.
11. La platine.
12. L’argent.
13. Le cuivre.
14. Le fer.
17. L’étain.
16. Le plomb , eft mieux diflout que dans l’efpritde
fel ; cependant la diflolution eft trouble.
17. Le mercure ; on ne le diflout que précipité de
l’acide nitreux.
18. L’antimoine.
19. Le zinc.
20. Le bifmuth.
21. Le cobalt ; la diffolution eft prompte avec effervefcence,
orangée ; elle verdit en fe féchant.
22. L’arfenic.
Genre 6. Sels neures formés par l’union de l’alkali
fixe minéral, avec les différentes terres
& métaux, tous abfolument inconnus.
Genre 7. Sels neutres formés par l’union de l’alkali
fixe minéral avec
Efpece. .
i . L’arfenic fe cryftallife en prifmes quadrangulaires.
Le cuivre eft diflout, mais le fel qu’il peut produire
eft ignoré , ainfi que tous les autres de
cette efpece.
Genre 8. Sels neutres formés par l’union de l’alkali
fixe tartareux avec
Efpece.
1. L’arfenic fe cryftallife.
L’o r , l’argent, le fer , le cuivre, &c. font dif-
fous par différens procédés ; cependant les fels
font inconnus.
Genre 9. Sels neutres formés par l’union de l’alkali
volatil avec
Efpece.
1. Le cuivre, il fe cryftallife.
L’o r , l’argent, &c. font diffous ; les fels font à
découvrir.
O r d r e II. Sels neutres compofés.
Genre 1. Sels tartareux ; fels neutres formés par l’union
de la crème de tartre avec
Efpece.
1 . TL ,’a lka.l.i rfi xe m i .n é rHa olu Ld,ee Mla R|o°chhcehl,llee.f tV?o/yee zf tSjesln edtree
2 . L alkali fixe marin. ) seignexie.
3. L’alkali fixe tartareux, fe l végétal, tartre foluble,
tartre tartarifé-.
4. L’alkali volatil ; il fe cryftallife. Rouelle.
5. T erre calcaire ,fel très-approchant dufe l végétal*
6. La chaux.
7. La terre gypfeufe.
8. La terre argilleufe.
9. La terre vitrifiable*
10. L’or.
11. La platine»
12. L’argent.
13. Le cuivre, tartre cuivreux»
14. Le fe r , tartre çhalybé.
15. L’étain, tartre jovial.
16. Le plomb, tartre faturnien*
17. Le mercure.
18. L’antimoine > tartre ftibié*
19. Le zinc.
20. Le bifmuth.
21. Le cobalt.
22. L’arfenic.
Genre 2. Sels ammoniacaux. Sels neutres formés par
l’union du fe l ammoniac ordinaire avec
Efpece.
1. Le cuivre, ens venais. Voyez ¥ article E u s VE-
1VE RI S.
2. Le fer, ens martis, fleurs d’hoematites , fleurs de
f e l ammoniac martiales. Voye1 Ma r s 6* Ma r t
ia u x .
Les autres font à découvrir.
Genre 3. Sels fecrets. Sels neutres formés par l’union
du fel fecret de Glauber avec
Efpece.' _
1. Le cuivre , fel de Weiffman.
Les autres font inconnus.
Genre 4. Sels brûlans. Sels neutres formés par l’Union
du nitre brûlant avec
Efpece.
i . Le mercure fe cryftallife en aiguilles.
Le refte eft ignoré.
Genre 5. Sels ammoniacaux acéteux. Sels neutres
formés par l’union du fe l ammoniac liquide
avec lès différentes terres &c métaux
, tous inconnus.
Genre 6. Sels ammoniacaux royaux. Sels neutres
formés par l ’union du fe l ammoniac royal
avec les differentes terres & métaux,
tous inconnus, peut-être impoflibles.
Genre 7. Sels fixes neutres marins. Sels neutres formés
par l’union de l’alkali marin avec
Efpece.
i . Le fe l fedatif, borax.
Genre 8. Sels fixes neutres terreux. Sels neutres formés
par l’union de l’alkali minéral avec
Efpece.
1. Le fe l fedatif, borax terreux inconnu.
Genre 9. Sels fixes neutres tartareux. Sels neutres formés
par l’union de l’alkali tartareux avec
Efpece. ' 7 '
1. Le tartre chalybé, tartre martial foluble.
2. Le fe l fedatif, borax tartareux.
SEL AMMONIAC , ( Chimie & Arts.) fa i ammonia-,
cum , hammoniacum , armoniacum , armeniacum , fa l
acetofum, fa l cyrenaïcum, &c. c’eft un fe l neutre d’une
odeur pénétrante & urineufe, d’un goût froid &
amer, qui fe volatilifé au feu ; il eft formé par la com-
binaifon de l’acide du fe l marin & de l’alkali volatil.
Le nom de fe l ammoniac vient, fuivant quelques
auteurs, du mot grec à/j.[xU, fable, parce qu’on dit
que ce fe l fe.trouve dans les fables de la Lybie & de
la Cyrénaïque, dans le voifinage du fameux temple
de Jupiter Ammon.
Rien de plus obfcur que ce que les anciens natur
aliftesônt dit fur cè f l ; Pline, Diofcoride, & depuis
eux Agricola , en ont donné des defcriptionS
très-peu exaétes; ilsfemblent l’avoir confondu, foit
avec le natron, foit avec le fe l foflile. La plûpart des
modernes ne nous ont pas donné plus de lumières fur
cette matière ; ils n’ont fait que nous tranfmettre des
erreurs qu’ils avoient copiées les uns des autres.
Quelques-uns ont prétendu que le fe l ammoniac te
formoit dans, les fables de la Lybie , de l’urine dès
Chameaux cuite & digérée par l’ardeur du foleif. M.
Rouelle ne regarde point cette; origine comme aufli
chimérique que quelques auteurs lepenfent, vûque,
félon lui, l’alkali volatil qui fe forme de la putréfia
dion de l’urine , peut fie combiner avec le /«/ marin
, qui eft.très-abondant dans ces contrées. Quelques
voyageurs ont encore accrédité des erreurs au
fujet du fe l ammoniac ‘ c’eft .ainfi que le pere Sicard,
jéluite, qui a fait un voyage en Egypte en 171:6.,'
Rovis dit que ce fel fe fait avec de là fuie provenue de
bouze de vache brûlée;, du/«/ marin & l’urine des
beftiaux. V?ye{ les nouveaux mémoires des rniffzqns de
la compagnie de Jefus. M. Gellert, dans fa chimie métallurgique,
dit que le fe l ammoniac fe fait avec dû fel
marin, de l’urine & de la fuie luifante. Aduellement
on eft parfaitement inftruit de la maniéré dont ce fe l
fe prépare.Eh i 7 i9, M. le Maire, conful de France
au Caire, adreffa à l’académie des Sciences de Paris,
une lettre qui eft imprimée dans les mémoires de .cette
àcadémie, année 1720 , où il nous apprend que le
fe l ammoniac fé prépare avec la fuie feule. Cette relation
de M. le Maire a été confirmée par une fécondé
lettre du p. Sicard publiée en 1723 , enfin par M,
Granger, qui a préfenté à ce fujet à l ’académie des
Sciences de -Paris, un mémoire dont M. Duhamel a
donné l’extrait dans le volume de 1735 ; enfin M.
Haflélquift, favant fuédois , a envoyé en 1751, à l’a-:
cadémiè dè Stocklolm tous les détails que l’on pou-
voit defirer fur cette matière, qu’il avoir vu travailler
de fes propres yeux en Egypte ; fuivant fa rela-.
tion ( que nous rapporterons par préférence, parce
que les mémoires de l’académie de Stokolm font’
très-peu connus en France ; au lieu que ceux de l’académie
de Paris font entre le mains de tout le monde
) , le fel ammoniac fe tire Amplement de la fuie
provenue de la fiente de toute forte de quadrupèdes,
tels que les chameaux, les boeufs, les ânes, les chevaux,
les brebis, les chevres, 6*c. Les plantes les plus
ordinaires dont ces animaux fe nourrifiènt en Egypte,
font la crifte marine, falicornia\Ynrrodaeow patte d’oie,
ckenopodium ; le kali de Naples mefembryanthemum ;
la luzerne, medicago, toutes plantes qui font très-:
chargées de fel marin. On emploie aufli avec fuccès
les excrémens humains, qui pafîènt pour fournir une
grande quantité de fe l ammoniac. La rareté du bois
Fait que les habitans de l’Egypte fe fervent de la fiente
d’animaux pour chauffage; pour cet effet ilsramaffent
cette fiente avec le plus grand foin ; lorfqu’elle eft
trop liquide, ils lui donnent de la confiftance, en y
mêlant de la paille hachée ; ils l’appliquent enfuite
contre des murailles expoféesau foleil, & la laiffent
fécher affez pour pouvoir brûler. C ’eft avec la fuie
qui réfulte de ce chauffage que l’on fait le fe l ammoniac.
Les atteliers où ce fel fe prépare, fe trouvent
furtout dans la partie de l’Egypte appellée le Delta,
& l’on rencontre dans tout le pays un grand nombre
d’ânes qui font chargés de facs remplis de cette
fuie que les habitans vont vendre aux manufactures ;•
on y reçoit indiftinftement la fuie provenue de la
fiente de toute forte d’animaux; cependant on donne
la préférence à celle qui a été produite par les ex-
cremens humains que l’on regarde comme la meilleure.
Le travail par lequel on obtient le fec ammoniac,
eft très-fimple. On conftruit pour cela des fourneaux
de briques ; ils font d une forme oblongné ; leür partie
fupérieure eft couverte par une voûte fur laquelle
on peut placer cinq rangées de groffes bouteilles
ou de matras ronds ; chaque rangée eft de dix
matras, ainfi chaque fourneau en a cinquante. Chacun
de ces matras-fe place dans un trou rond- qui eft
à la partie fupérieure de la voûte du fourneau. Ces
matras font de verre ; ils ont par èn-haut un col d’un
pouce de long & de deux pouces de diamètre ; on
les enduitav.ee du limon que dépofe le Nil, & avec
delà paille; on y.met de la fuie, en obfervant de
laiffer un elpace de quelques pouces vuide ; après
quoi on place chaque matras dans ion trou. Alors on
allume du feu dans le fourneau ; on iè fert pour cela
de .la-fiente féchée des animaux ; on donne d’abord
un feu très-doux , & on commence par ne chauffer
le-fourneau qu’avec quelques bouchons de paille ’
de peur de brifer les matras ; on augmente enfuite le
feu par degrés, & on le rend très-fort pendant trois
fois vingt-quatre heures. Quand la chaleur eft dans
fa plus grande force, on voit fortir une fumée blanche
& une flamme d’un bleu violet par le Col des matras
, & l’on fent une odeur aigrelette qui n’a rien
de defagréable. Au commencement de l’opération on
paffe de tems en tems une verge de fer par le col du
matras , afin qu’il ne fe bouche point : ce quiferoit
brifer les vaiffeaux. Vingt-fix livres de bonne fuie
donnent environ fix livres de fel ammoniac. Ce fe l
s’attache peu-à-peu, & forme une maffe en forme
de gâteau à la partie fupérieure du matras , que l’on
brile pour en détacher çétte maffe, qui eft convexe
par-deffus. & plate par-deffous. Elle eft noirâtre à
l’extérieur, & blanchâtre à l’intérieur; c’eft dans’
cet état que l’on envoie d’Egypte le fe l ammoniac
dans toutes les parties de l’Europe &: de l’Afie. On
le tranfporte à Smyrne, k Veniié/à Marfeille. On
en exporte tous les ans^environ 600 cdmhari gerofi-é
ni, qui contiennent chacun 110 rotoli, dont chacun
fait 1 14 dragmes : ce qui répond à environ 8 50 quintaux.
Voye^es mémoires de l'académie royale de Suède '
année t j 5 1.
On a dit au commencement de cet article que le
fe l ammoniac étoit formé par la combinaifon de l’acide
du fe l marin & de l’alkali volatil. Ces deux fubf-
tances font contenues dans la fuie dont on fé fert
dans cette opération; en effet cette fuie eft produite'
par la combuftion du fumier d’animaux qui fe font
nourris de plantes très-chargées de /«/marin; cela
n’eft point furprenant ; car M. Haffelquift remarque
qu’il n’eft guere de pays au monde dont le terrein
renferme une plus grande quantité de fe l marin ; il
arrive de-là que la plûpart des plantes que les animaux
mangent, font chargées de ce f e l , dont une
grande portion paffe dans leurs déjeélions. Quant à
l’alkali volatil, on fait que ce fe l eft propre aux animaux.
Lors donc qu’on expofe la fiente à l’aftion du
feu, l’acide du fe l marin s’élève aufli bien que l’alkali
volatil : ces deux fels fe combinent & forment une
maffe folide que l’on nomme fe l ammoniac. On voit
de-là qu’on peut tirer ce fe l de toutes les fubftances
qui contiennent du fe l marin & de l’alkali volatil;
telles font furtout l’urine humaine putréfiée. M. Mo-
del , favant chimifte de Saint-Pétersbourg, a fait
inférer en 1739, dans le commercium Utterarium no-
rimbergenfe, un mémoire dans lequel il nous apprend
qu’un homme malade de la fievre chaude eut dans le
tems de la crife une fueur très-ammoniacale. L’auteur
de ce mémoire eut occafion de reiterer une fembla-
ble obfervation fur lui-meme ; à la fuite d’une fievre
violente il eut des fueurs très-fortes, & s’étant lavé
les mains dans de l’eau chaude où l’on - avoit mis de
la potaffe, il fut frappé d’une- odeur fi v iv e , qu’il
tomba à la renverfe dans fon lit ; il réitéra depuis la
même expérience pendant plufieurs jours que dure