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même ville en 1570 , nous a donné un traité fur la
fculpture, & la maniéré de travailler l’or.
Comte (L o u is le ) mort à Paris en 1691 , âgé de
-cinquante-un ans, a fait dans cette ville quelques
ouvrages e{limés. On voit de fa main à Verfailles
-deux grouppes, dont un repréfente Vénus & Adonis,
& l’autre Zéphir & Flore ; le cocher du cirque qui
•fert d’ornement à la porte des écuries, eft encore de
cet artifte.
Coujiou ( Nicolas ) né à Lyon en 1658 , mort à
Paris en ï 73 3 , de l’académie de Sculpture. Son pere
Nicolas Coujiou., fculpteur en bois, lui apprit les élé-
mens de fon art. Il fe mit enfuite fous la dil'cipline du
célébré Coyfevox, fon oncle. Enfin, il remporta le
prix de fculpture , & partit pour l’Italie en qualité
de penfionnaire du roi. C’eft dans ce féjour qu’il fit
la belle Ilatue de l’empereur Commode, reprefenté
en Hercule, & qui eft dans les jardins de Verfailles.
Le cifeau de cet excellent homme, conduit par la
belle nature , ne .fut pas oifif. Il travailla toujours
pour fa gloire & celle de la France ; ce fut lui qu’on
chargea de la plupart des riches morceaux de fculpture
qui ornent l’eglife des Invalides.
Sans entrer dans le détail de fes ouvrages, il fuffit
de citer la ftatue pédeltre de Jules-Céfar, le grouppe
des fleuves, repréfentant la Seine & la Marne qu’on
voit aux Tuileries ; & le fuperbe grouppe placé derrière
le maître autel de l’églife de Notre - Dame à
Paris, qu’on appelle communément le Voeu de Louis
X I I I .
On remarque dans les productions de ce maître,
un génie élevé, un goût lage & délicat, un beau
ch oix, un deffein pur, des attitudes vraies & pleines
de noblefle, des draperies élégantes & moëlleu-
fes ; il mourut en 1746 , âgé de loixante-neuf ans.
Son mérite l’avoit élevé à la dignité de reéteur & à
celle de directeur de l’académie de Sculpture. Son
nom célébré dans les Arts eft encore foutenu avec
diltinCtion par MM. Coujiou de la même académie.
Coyfevox ( Antoine ) né à Lyon en 1640, mort en
1720, montra dans fon enfance, par les progrès qu’il
fit dans fon art, ce qu’il devoit être un jour. On ne
pourroit fans trop s’étendre, marquer tous les ouvrages
qui font fortis de les mains. Il a travaillé plufieurs
fois à différens bulles de Louis XIV ; le grand
efcalier , les jardins, la galerie de Verfailles font ornés
de fes morceaux de fculpture. Il a fait encore
des maufolées qui décorent plufieurs églifes de Paris
; ce maître joignit àiune grande correction de deffein
, beaucoup de génie & d’art dans fes compofi-
tions : il rendoit auffi heureufement la naïveté que'la
noblefle, & la force que la grâce, fuivant les caractères
qu’il vouloit donner à fes figures. On connoît
les deux grouppes prodigieux de Mercure & de la Renommée
afîis fur des chevaux aîlés, qui ont été po-
fés dans les jardins de Marly en 1702, chaque grouppe
foutenu d’un trophée , a été taillé d’un feul bloc
de marbre ; & tous deux quoique travaillés avec un
feu furprenant, & une correction peu commune
n’ont pas coûté deux ans de travail à notre célébré
artifte ; cependant cet ouvrage fouffriroit peut-être
la comparaifon avec le Marcus-Curtius du cavalier
Bernin qui eft à Verfailles.
Dame (Vincent ) mort à Péroufe l’an 1576 , âgé
de quarante-fix ans , entendoit la fculpture & l’archi-
teCture. La ftatue de Jules III. qu’il fit à Péroufe, a
pafle pendant quelque teins pour un chef-d’oeuvre.
Desjardins (François) natif de Breda , mort en
14^4, a exécuté le monument de la place des Victoires
à Paris.
Donato né à Florence vivoit dans le xv. fiecle. Le
fénat de Venife le choifit pour la ftatue équeftre de
bronze que la republique fit élever à Gattamelàta, ce
grand capïtainç, qui de la plus baffe extraction étoit
parvenu jufqu’au grade de général des armées des
Vénitiens, & leur avoit fait remporter plufieurs victoires
remarquables ; mais le chef-d’oeuvre de Donato
, étoit une Judith coupant la tête d’Holopherne.
Le Flamand (François) Quefnoy, furnommé le
Flamand, de Bruxelles), artifte admirable, & qui
tient un des premiers rangs dans la fculpture par le
goût, la correction du deflein, & la belle imitation
de l’antique. Quand on examine à Rome les ouvrages
de ce maître , fon S. André par exemple, qui eft
dans l’églife de S. Pierre , peut-on douter que l’arti-
lte n’ait beaucoup étudié le gladiateur, l’Apollon ,
l’Antinous, Caftor & Pollux, la Vénus de Medicis &c
l’Hermaphrodite? Il eft mort à Livourne en 1644,
à 52 ans.
Gendre (Nicolas l e ) , né à Eftampes, mort à Paris
en 1670, âgé de 52 ans, a montré dans fes ouvrages
de fculpture, une fagelfe & un repos qui fe font re-?
marquer avec diftinCtion.
Girardon (François), né à Troyes en Champagne
en 1627 , marié à mademoifelle du Chemin, renommée
pour fon talent à peindre les fleurs, & mort en
1698. Ses ouvrages font précieux par la correction
du deflein, & par la beauté de l’ordonnancé. Il a
prefque égalé l’antiquité par les bains d’Apollon ; par
le tombeau du cardinal de Richelieu , qui eft dans l’é-
glife de la Sorbonne, & par la ftatue équeftre de
Louis XIV. qui eft à la place Vendôme. Les connoif-
feurs qui fe font attachés à comparer les ftatues de
Girardon & du Puget, ont trouve plus de grâces dans
celles de Girardon, & plus d’expreflion dans celles de
Pu^et. Ce grand maître avoit au Louvre une galerie
precieufe par les morceaux choifis qu’elle renfer-
moit.
Grâce au Phidias de notre dge,
Me voila sur de vivre autant que l'univers ;
Et ne connût-on plus ni mon nom , ni mes vers T
Dans ce marbre fameux, taillé fur mon v if âge,
De Girardon toujours on vantera Vouvrage.
Ce font les vers de Defpréaux fur le bufte de marbre
que fit de lui le célébré Girardon, & dont on a tiré
tant de copies.
Cet habile maître eft prefque le feul d’entre les
modernes, qui par les bains d’Apollon, ait ofé imiter
les fujets fort compofés que traitoient les anciens, &
qu’ils rendoient par de beaux grouppes de grandes figures.
Gonnelli (Jean), furnommé taveugle de CambaJJz,
du nom de fa patrie en Tofcane, mort à Rome fous
le pontificat d’Urbain VIII. Les progrès qu’il fit dans
fon art fous la difcipline de Pierre Tacca , annon-
çoient du geme ; mais on eut lieu de craindre que fes
talens ne devinflent ftériles, lorfqu’il perdit la vûe à
l’âge de 20 ans. Cependant ce malheur ne l’empêcha
pas d’exercer la fculpture; il faifoit des figures de
terre cuite qu’il conduifoità leur perfection, le laiflant
guider par le feul fentiment du taCt. C ’eft ainfi qu’il
reprefenta Corne I. grand duc de Tofcane. Il entreprit
quelque chofe de plus, il eflaya de faire de la même
maniéré des portaits reflëmblans ; mais c’étoit porter
trop loin de flatteufes efpérances.
Goujon (Jean), parifien, fleurifloit fous les régnés
de François I. & de Henri II. il travailla pour
la gloire de la nation. Ses ouvrages nous retracent
les beautés Amples & fublimes de l’antique. Un au-*
teur moderne le nomme le Corregede la Sculpture, parce
qu’il a toujours confulté les Grâces. Perfonne n’a
mieux entendu que lui les figures de demi-relief. Rien
n’eft plus beau en ce genre, que fa fontaine des Inno-
cens, rue S. Denis à Paris. Un ouvrage de fa main,
qui n’eft pas moins curieux, eft une efpece de tribune
foutenue par des caryatides giganfefques, & qui
eft au Louvre dans la fajle des cent Suiflës, Sarrafin
a Cru devoir imiter ces figures, d’ùn goût exquis &
d’un deflein admirable. M. Perrault les a fait graver
par Sebaftien le Clerc, dans fa traduction de Vitru-
ve. On voit encore des ouvrages du Goujonhhporte
S. Antoine & ailleurs. Il fut l’architeCte & le fculpteur
de l’hôtel de Carnavalet; & Manfard chargé de
le finir, fuivit fcrupuleufement les plans tracés par
Goujon.
Gros (Pierre le) , né à Paris en i.666, mort à Rome
en 1719. Il a eu part aux.plu's fuperbes morceaux
de fculpture qui aient été faits dans cette capitale
des beaux arts. T el eft fon grand relief de Louis Gonzague
, qui fut pofé fur l’autel du college Romain,
& qui a été gravé. Tel eft fon bas-relief du mont de
Piété, fon tombeau du cardinal Caflanata, la ftatue
mourantedeStaniflas Koska,au noviciatdes jéfuiteS,
dont M. Crozat le jeune pofledoit le modèle. Tel eft
encore le grouppe du triomphe de la religion fur l’hé-
refie, qui orne l’eglife de Giéfu. On connoit à Paris ,
le bas-relief fait par ce célébré artifte, pour l’églife
de S. Jacques des Incurables. Enfin on admire tous
les ouvrages de le Gros.
Guillain (Simon ) , né à Paris, mort en 1658 âgé
de 77 ans. On lui doit les figures qui font pofées dans
les niches du portail de la Sorbonne, & quelques autres
ouvrages qui lui font honneur.
Hongre (Etienne le ) , natif de Paris, reçu à l’académie
de fculpture en 1668, mort en 1690, âgé de 62
ans. Ce maître a embelli les jardins de Verfailles de
plufieurs ouvrages. Tels font une figure repréfentant
l’air, Vertùmne & Pomone en therme, &c.
Relier (jean Baltazar), artifte incomparable dans
l’art de fondre en bronze. Né à Zurich, il s’établit en
France où il réuflit le dernier Décembre 1692, dans
la fonte de la ftatue équeftre de Louis XIV. qui eft
haute de 20 pies & toute d’une piece, comme on la
voit dans la place de Vendôme. Il y a d’autres ouvrages
admirables de fa main dans le jardin de Verfailles
& ailleurs. Louis XIV. lui donna l’intendance de la
fonderie de l ’Arfénal. Il mourut en 1702. Son frefe,
Jean- Jacques, fut auffi très-habile dans la même pro*
feffion.
Lérambert (Louis), né & mort à Paris en 1670, âgé
de 56 ans. Il y a plufieurs de lès ouvrages dans le
parc de Verfailles.
Lorrain (Robert le ) , né à Paris en 1666, mort dans
la même ville en 1743. Il fut éleve de Girardon. Ce
grand maître le regardoit comme un des plus habiles
deffinateurs de fon fiecle. Il le chargeoit à l’âge de 18
ans, d’inftruire fes enfans & de corriger fes éleves. Ce
fut lui & le Nourriflon qu’il choifit pour travailler au
maufolée du cardinal de Richelieu.
Le Lorrain auroit eu un nom plus Gélebre dans les
arts, s’il eût pofledé le talent de le faire valoir, comme
il avoit celui de l’exécution. On remarqua dans
fes compofitions un deflein pur & favant, une ex-
preffion élégante, un bon choix & des têtes précieu-
ies. On connoit fa Galathee. Il fit auffi un Bacchus pour I
le jardins de Verfailles, un Faune pour ceux de Marl
y , &c. Mais fes principaux ouvrages font dans le palais
épifeop al de S averne.
Magniere (Laurent), parifien, reçu à l’académi*
royale de Peinture & de Sculpture en 1667 , mort en
1700 âgé de 82 ans. Ses talens l’ont placé au rang des
artiftes du-fiecle de Louis XIV..Il a fait pour les jardins
de Verfailles, plufieurs thermes repréfentant
Ulyfle, le printems & Circé.
Marcy ( Baltazar), né à Cambrai en 1620,mort
à Paris en 1674, frere de Gafpard Marcy., auffi fculpteur
y mort en 16.81-. .'Ces deux artiftes ont travaillé
enfemble aubaffin de Latone du jardin de Verfailles,
oii cette déefle & fes enfans font repréfentés en marbre.
Balthazar Marcy s’eft montré digne de mêler fes
travaux avec-le céiçbre Giraîdon., en faifant les chevaux
des bains d’Apollon, qui font efteà'ivefiiehtd’u-
ne grande beauté.
Margmohc,,tté en Tofcane dans le xiïi. fièéie. H
n’eft connu que par la fculpture du tombeau de G ré.
gdire X.
Mai'lint ( fe r r é ) -, natif de Rouen, reçu à l’âéaçio'
ime de Sculpture en 1668 , mort en 1708 âgé de 7$
ans. Il a fait qtiëlques moïèpaüx eftimés j comme
( ’Europe & Apollon pythieri d’après l ’antique, oui
font dans-les’-jardins de Verfailles. •
MôpS*. Buonàrùia. ,/ également fcïléhre eti
fculpture comme en peinture. Il'fut mis jeune dâns
un village , do'nt la plupart des habitans étoientfculp.
«fao, & en particuUer'fe,înâri déifa nourrice j eequi
lut fit dire, qu’il avoir fucé :la fculpture avèc lait.
Afeizë ans il avoir déjà fait dans cet art des progrès
finguliêîs. Pendant tg f fe p â jé Jules II. démeurqit'à
Boulogne^pjh Ordonna de faire Ta ftatue’ dèla’h a lfl
teur de cinq brafles , & de la jetter en bronze. Cette
native hauffoit un bras dans une attitude fi fiere, que
faSainteté d j A i l
bénédiction ou la m sic diction. Elle avertit le Deuble
de Boulogne d’être plus figé à l’avenir , répondit
, Mic/ul-Angt. Ayant demandé à fon tour au pape ”
j s’il ne devoit pas metfre.un livre dans l’aù^é main;
mettezif plutôt une épée , ;ré|ffiqitâ Jules, jenÿkilit'
pas homme de lettres. Cétte ftatue de ISes fit beaucoup
dîlonneur à Michel-Ange ; mais il a imjnorta-
lifé fa gloire par fa ftaSue de Bao'ch|if, & par celle
de Cupidonièn grandeur naturelle , qu’il donnajà la
pi in,cette Iiabelle d Eft. Ce font des cllefs-d’oeuvres
qu’on ne fi- lafie point dû voir S e l f louer.
On fait enéorè qu’ayant fait ÿ'Sgifre' dun autre
Cupldon différent de celui dent je viens de parler il
porta cette figure à Rome, lui raffa fiû brais qu’il retint
enterra le refte dans un endroit :qü’il iavoit
qu’on devoit tiéceffairement fouiller. Ënieffet, cette
: figure ayant été trouvée quelqu^fems après, dans le
1 lieu oh tl î ’qvoit enfévelie , fut exp'ofée à la vue des-
| Connoifféurs quil’admirerent. Oti la vendit pour une
: antique précièufè aiticardinal de S. Grégoire ; alors
Michel-Ange détrompafôfiffeimonde, enproduifant
le bras qu’il s’étoiti refiervé. II eft beau d’être affez ha-.
| bile pour imiter les anciens,jufqu’à tromperies yeux
des plus favans; -il n’eft pas moins beau d’étre affez
modefte, pour avouer gu’on leur eft de beiifoatp in-ï'
; feneur, comme le reconnut' Michel-Ange. En fin ,je .
le retrouvéifoù|)te du premier rang des-môîérnes
en fculpturé, en peinture & en architeaure. -
PautrïÇÇiêtre le ) né à Paris en 16 5 9 , mort dans
; la même v ille , en 1744. Son pere Antoine le Pautre,
i bon architeâe, développa fes talens pour le deffeim ;
L’étude de la nature d; des grands maîtres le perlée- '
i tionnerént'ï Çèt habile artiîîe ni:’ directeur de l’aca-
^ demie de S. I.uc. On voit de fês ouvragesà Mariv.
Ilfut chargé de-finir le grouppeid’Arrie Si dePtetus'i'
j Commencé à RomiqiarThéodon. Le grouppe d'Kubé
eft entièrement deJui. Ces deux morceaux ornent le
|jardin des Tuileries.
Pilon ^ Germain fculpteur & arcHiteae , natifide
Paris , vïvdit dans le xvj, fiéeie. li fûfunjde ceshom.
mes nés pour cultiver les arts, & pot ter dans leur •
1 patrie le vrai goût du beau. On voit plufieurs de fes
è ouvrages dans lés églifes de notre capitale, qui plat- '
fent aux curieux.
Pifàni (André ) , mort à Florence, en 1389., ègÆ'
de 60 ans. Il fit connoître fes talens pour lafeulptprq
par les figures de marbre dont il orna f églife dè Santa-
Maria dçl More, à Florence. ..
Ponce (Paul) florentin , fe diftinàtoit en France..
fou s les régnés de François II. St de CharlesiX. Il y .
Sa plufieurs de l'es ouvrages aux céleftins. Il a taillé, î
la côlomne femée de flammes , St accompagnée de
j trois géoiescpotîant des f l a m b e â t i i , av'ec'tiné ufnq