état; ou pour donner la paie, ou pour quelqu’autre
fujet femblable.
Un général d’armée fait toujours la revue de fes
troupes avant deles mettre en quartier d’hiver. Voye%_
Q uartier. Charniers.
Le colonel d’un régiment-doit faire toutes les années
la revue de fon régiment, & les infpe&eurs de
cavalerie & d’infanterie doivent faire leur revue de
tous les différens régimens de ces deux corps.
Les commiffaires des guerres doivent faire , une
fois -le mois, la revue des troupes dont ils ont la police
, & ils ne doivent y paffer que les officiers, gendarmes
, cavaliers , dragons ou foldats qui font effectivement
fous les armes, ou dans l’hôpital du lieu
où fe fait la revue. Ils doivent dans l’extrait qu’ils
font de chaque revue marquer le nombre , la qualité
des hommes & des chevaux, de -même que ce qui
concerne les armes & les habillemens des troupes.
Ces extraits doivent être fignés par les gouverneurs
ou commandans des places, ou dans le lieu où il n’y
-a point de gouverneur, commandant ou major, par
les maire , échevins , -ou autres magiftrats defdits
lieux. Ces extraits doivent être envoyés -au fecré-
taire d’état de la guerre , & aux intendans dans les
départemens defquels fe font les revues, &c. (Q)
REVUIDER , en terme de Metteur- en-oeuvre ; c’eft
proprement agrandir de telle forme qu’il eft befoin, les
trous qu’on a commencés en drille. Voye{ D rille.
RÉVULSION, f. f. en Médecine ; c’eft le cours ou
le flux des humeurs d’une partie du corps à une partie
proche oii oppofée. Voye{ Humeur , D érivat
io n . Dans les bleffures dangereufes, où le fang fe-
perd;abondamment, & où il eft prefque impoflîble
dé l ’arrêter ; on ouvre ordinairement une veine dans
quelque partie éloignée pour caufer- une rèvùljîon,
c ’eft-à-direpour obliger le fang dè retourner.de la
plaie à l’endroit où la veine eft ouverte, Voye^ Saignée.
Lés r.èvuLjionsdont aufli -o.cçafiônu ée s par l’amputation
, la friftion , &c. Voye[ ces articles. ,,
La- révuljion eft aufli quelquefois un retour volontaire
,fou.un reflux d’humeurs dans les‘corps. Les-
maladies fubites font occafionnées, par. de grandes, ré-,
vulfions d’humeurs qui fe porten-t tout-à-la-fois fur
certaines, parties.
R E X y PRiNCEPSy (Littéral.') il eft très-important,
de bien diftinguer lefeul des mots.latins rex yprinceppy
ou regnum&L principatus; car il ne faut pas s’enlaif-
fer impofer par la fynonymie de ces mots dans notre
langue. ■
Chez les latins , les termes de principatus y regnum9
principauté, royaume,,.font ordinairement qppp-
fés; c’ eft ainfi que Jules-Céfar dit que le pere de Vercingétorix
a voit la principauté, de la Gaule ,.mais qu’il
Rit tu é , parce qu’il afpirplt à la royauté : c’eft ainfi
ue Tacite fait dire à Pifon , que Germanie-us étoit
ls du prince des Romains, & non pas du roi des Par-
thes : ou quand Suétone raconte , que peut s’en fallut
que Caligula ne changeât les ornemens d’un prince
en ceux d’un roi ; ou quand Velleius Paterculus d it ,
que Maroboduus, chef d’une nation des Germains,
fe mit dans l’efprit de s’élever jufqu’à l’autorité royale
, ne fe contentant pas de la principauté dont il étoit
en poffeflion, avec le confentement de ceux qui dé-
pendoient de lui.
Cependant ces deux mots fe confondent fouvent :
car les chefs des Lacédémoniens, de la poftérité
d’Hercule, depuis même qu’ils furent mis fous la dépendance
des Ephores, ne laifloient pas d’être toujours
appelles rois.
Dans l’ancienne Germanie, il y avoit des rois qui,
au rapport de Tacite, gouvernoient par la déférence
qu’on avoit pour leurs confeils, plutôt que par un
pouvoir qu’ils euffent de commander. Tite-Live dit,
qu’Èvandre Àrcadien regnoit dans quelques endroits
du pays latin , par la confidération qu’on avoit pour
lu i, plutôt que par fon autorité.
Ariftote,Polybe & Diodorede Sicile, donnent 1«
titre de rois aux fuffetes ou juges des Carthaginois,
& Hannon eft ainfi qualifié par Solin. Il y avoit dans
la Troade une ville nommée Scepfe, au fujet de laquelle
Strabon raconte, qu’ayant reçu dans l ’état les
Miléfiens, elle s’érigea en démocratie, de telle forte
pourtant, que les defcendaiis des anciens rois , con-
lerverent & le titre de roi, & quelques marques d'honneur.
Les empereurs romains au contraire, depuis
qu’ils exerçoient tout ouvertement & fans aucun dé*
guifement une puiffance monarchique très-abfolue,
ne laifloient pas d’être appellés princes ou chefs de l'état.
Il y a aufli des républiques où les principaux magiftrats
font honorés des marques extérieures de la
dignité royale. (D . J.')
REY , ( Géogr. mod. ) on écrit aufli Re'i, Rhei &
Rai; ville de Perfe, & la plus feptentrionale del’Irak-
Agemi, autrement Irak perfienne , ce qui eft proprement
le pays des anciens Parthes , environ à cinq
journées de Nifchabourg. Les tables arabiques lui
donnent 86. degrés 20. min. de longitude, & 3 5. 3 5.
dè latitude. Tavernier la marque à 76. 20. de longitude
fous les 3 5. 35. de latitude.
La v ille de Rey, qui ne fubfifte plus aujourd’hui
& dont on ne voit que k s ruines , a été autrefois la
capitale des Selgincides ; à qui Tekefch , fultan des
Khovarezmiens, l’enleva. La géographie perfane
dit qu’elle étoit la plus grande ville de l’Afie dans le
ix. fiecle. Les auteurs arabes affurent aufli qu’elle
étoit alors la v ille d’Afie la plus peuplée, & qu’aucune
, après Babylone , n’avoit jamais été fi corifidé-
rable foit en richeffes., foit en nombre d’habitans.
Elle fubfifta en fa fplendeur jiifqu’aux conquêtes des
Mahométans , qui la détruifirent trois fiecles après.
Entre les grands perfonnages que cette ville a produit
, on compte Rhajès, médecin célébré, qui vi-
voit dans le x. fiecle, Si dont j’ai parlé au,mot Médecine.
(D .J . )
REYNA, (Géog. mod.') en latin Regina /ville d’Ef-
pagnè,.dans l’Eftramadure de Léon, fur les frontières
de l’Andaloufie. Elle eft fituée dans une plaine ,
avec un château.fur ime hauteur. Elle fut fondée par
les Romains fous le. nom de Regina, qu’on a changé
en celui.de Reyna. On y trouve encore quelques ref-
tes d’antiquité. Elle fut prife fur les Maures, en 118 5,
par le roi clom Alphonfe IX. & elle appartient aujourd’hui
à l’ordre de S. Jacques. Long. 11. 46. latit. 38.
' • * • ( « • * ) . . . .. ■ ■ I . I
, REZ,, (Geog.mod.) nom. commun à deux petites
villes d’Allemagne, l’une en Autriche,,, fur les frontières
de la Moravie , & ,dont le terroif'prôduit d’excellent
vin. L’autre petite ville nommée Re{ ou Rec^y
eft dans la Marche de. Brandebourg fur les confins
de la Poméranie, entre Arnsheim &c Falckenburg. (»■ ■ '■ y ; . HH WÊ ; R ez , f. m. (Architecl.) niveau du térrein de la campagne
, qui n’eft ni c.reufe, ni élevée. On fait les fon-
demens loit de moilon , foit de libage jüfqu’aux re7-
de-chauflee. ( D . J. )
R ez-de-chaussée , f. m. (’Archicl.) c’eft la fuper*
ficie de tout lieu confidérêe au niveau d’une chauffée,
d’une rue, d’un jardin, &c. On dit re^-de-chaujfée des
caves, ou du premier étage d’une maifon, mais c’efl:
improprement. ( D . J.')
R ez-mur , fi m. (.Archit.) nud d’un mur dans oeuvre.
Ainfi, on dit qu’un poutre, qu’un folive de brin,
&c. a tant de portée de reç-mur, pour dire depuis un
mur jufqu’à l’autre. Dàvtler. (JD. / .)
Rez-terre , f. m. (Jrchit.) c’eft urfe fuperficie de
terre, fans reffauts ni degrés.
I^EZAL, f, m, (Mefure feche.) c’efl: une mefure de
continence
continence pour les grains, dont on fe fert en Àlfa-
ce & en quelques lieux des provinces voifines. A
Strasbourg, le re^al de froment pefe 160 livres poids
de marc; & dans d’autres endroits d’A-lface, plus ou
moins. Savary. (D . J.)
R H
RHA , ( Géog. anc. ) fleuve de la Sarmatie afiati-
que. Ptofomée > liv. V. ck.i*r. qui dit que e’étoituin
grand fleuve, ajoute qu’il fe j.ettoit dans la mer Caf-
pienne. On rappelle aujourd’hui le Volga. (D . J .)
RHA A , f. m. (Hiß. nat. Bot.) c’eft le nom. que les
habitans de l’île de Madagafcar donnent à l’arbre qui
.produit lé fang - dragon.
RHABDOIDE,. adj. en Anatomie’; c’ eft le nom-que
l’on donne à la féconde future vraie du crâne- ;:qiu
eft aufli appellée future fagittale. Voye{ Suture & S ag
it ta le . Ce mot vient du grec fa&Poç, & de uS'eç,
forme.
. RHABDOLOGIE , C f. (Géom.) eft le nom qu’on
donne quelquefois dans Y Arithmétique, à la méthode
défaire les deux réglés les plus difficiles ; favoir,la
multiplication & la divifion, par le moyen des deux
plus faciles. favoir, l’addition & la fouftraftion, en
employant pour cela de petits, bâtons ou lames , fur
lefquelles certains nombres font écrits , & dont l’on
change la difpofition, fuivant certaines réglés.
Ces petites lames font ce qu’on appelle ordinairement
oß'a Neperi, bâtons de Neper, du nom de leur
inventeur Neper ,, baron écoffois,. qui eft aufli l’auteur
des logarithmes. Voye^ Batons de Neper , au
mot Neper. Voye^ aufß L o g ar ithm e . (E ) ■■
RHABDOMANTIÈ, f. f. (Divination. ) Ce mot
eft compofe de pa.ßS'ov, verge, & de /xavriitt, divination.
Ç’eft l’art futile de prétendre deviner les événe-
mens paffés ou avenir par des baguettes. Cet art ridicule
prit autrefois beaucoup de faveur chez les Hébreux
, lés Alains & les Scythes. Il paroît bien qu’il
s’agit de rhabdomantie dansOfée, ch.jv. verf. i z y mais
il eft queftion de bélomantie, c’eft-à-dire de divination
par les fléchés, ch. xx j. x xij. d’Ezéchiel, caries
termes font différens ; cependant faint Jérôme y a
été trompé le premier. Voye[ Bélomantie. (D . J.)
RHABDONALEPSIS, ( Amiq. greq. ) puCiJW ctva-
fête qu’on célébroit toutes les années dans
file, de Cos , & où les prêtres portoient en procef-
fionun cyprès. Potter, archceol. grac. ch. xx. tom. I.
p. 429. (D .J . )
'■ RHABDOPHORES , ( Antiq. grecq. ) pa.QS'otpôpoi,
officiers établis dans les jeux publics de la Grèce, pour
y maintenir le bon ordre, avec pouvoir de punir fuivant
l’exigence des cas, tous ceux qui y contreve-
noient. Potter , archceol. er oie. tome 1, paee 4.4.8.
( D . J . )
RHABILLAGE, f. m. ( Gramm. & Artméch.) c’eft
le raccommodage d’un ouvrage gâté ou dérangé ; il
eft d’ufage chez les Couteliers , les Horlogers, les
Taillandiers , &c. On dit le rhabillage des couteaux ,
cifeaux, rafoirs , &c. le rhabillage des faulx, faucilles,
ferpe, haches, &c. le rhabillage d’une montre, &c.
RHABILLER, v. a£t. (Gramm.) habiller une fécondé
fois. Voyei Habiller & Ha b it . Se rhabiller,
c ’eft reprendre fes vêtemens : c’eft aufli fe remettre
en habits neufs ; il faut rhabiller mes gens.
fê prend au figuré. Vous aurez bien de la peine
a rhabiller cette affaire.
RHACHIA, ( Géog. anc. ) P olybe, liv. III. nomme
amfi une branche des monts Pyrénées , qui for-
moit un promontoire fur la mer Méditerranée. (D.J.)
RHACHISAGRE , f. f. ( Chirurgie. ) nom par le-
quei on peut défigner la douleur arthritique qui atta-
°lu£. _ePlne du dos. C’eft la maladie qu’on con noît
auilx fous le nom de lombago ou rhumatifrne goutteux
Tcync X I ô
de l'épine. Le terme de rhachfagrc a été employé par
le célébré chirurgien Ambroife Paré, & d’apres lu i,
dans le lexicon Cajlello - Brunonianum. Voye{ A r-
thristie, Goutte. (T )
RHACHITIS, f. m. terme de Chirurgie, qui fignifie
une maladie qui attaque les os des enfans, & les rend
enflés , courbés & tortus. /^ « { Enfans, O s.
Cette maladie leur vient fouvent d’être mal emmaillotés,
d’être trop ferrés dans des endroits, & pas
affez dans d’autres; d’être placés de travers , ou d’être
trop long-tems dans la même pofture, ou de les
laiffer trop long-tems humides. Elle vient aufli du défaut
de mouvement qui fe trouve chez eux , & de
l’ufage de les porter fur les bras ; ce qui fait que leurs
genoux & leurs jambes font trop long-tems dans une
fituation courbée ; ou, par le manque de digeftion,
ce qui occafionne les alimens à être inégalement distribués
dans le corps ; ce qui fait qu’une partie des os
prend de l’accroiflèment au défaut de l’autre.
Les enfans fe nouent ordinairement entre lès premiers
8 mois & l’âge de 6 ans. La partie qui fe ncuie eft
lâche, flaccide & foible ; & fi ce font les jambes, elles
ne peuvent plus porterie refte de leur corps. Tôiites
les parties qui fervent au mouvement volontaire du.
corps font pareillement affoiblies & débilitées ôç
l’enfant devient pâle, malingre, incapable de tout ,
& ne fe peut tenir droit; fa tête devient trop forte
pour le tronc, &c les mufcles du cou ne peuvent,plus
la faire mouvoir, parce qu’ils perdent infenfiblement
leur force ; leurs poignets, la cheville du pié & les
extrémités de leurs côtes fe gonflent, & fe chargent
d’excrefcences noueufes, & les os de leurs jambes ôc
de leurs cuiffes viennent de travers & crochus ; le pareil
défordre faifit aufli leurs bras.
Si cette maladie continue long-tems , le thorax fe
rétrécit, d’où f enfuit la difficulté de refpirer, la toux
& la fievre étique ; l’abdomen s’enfle, le pouls çle^
vient foible & languiffant, fi les fymptomes s’augmentent
, la mort s’enfuit. Quand un enfant eft capable
de parler avant que de pouvoir faire ufage dé
fes jambes , c’eft une marque qu’il eft noué ; quand
cette maladie leur commence de bonne heure 01*
peut-y remédier par des appuis & des bandages que
l’on applique aux parties attaquées ; mais quand les
os font parvenus à un état de rigidité & d’inflexibilité
, il faut fe fervir d’autres inventions méchani-
ques , de différentes fortes de machines faites de carton
, de baleine , d’étain , &c. Pour remettre les os
tortués dans leur direction naturelle , on fe fert de
botines de fer blanc pour redreffer les jambes ; or»
met auffi en ufage une croix de fer pour comprimer
les épaules lorfque les enfans deviennent boflus.
Voye^ fig. 2. PI. VI.
Les bains froids fervent aufli dans cette maladie '
ce qu’il faut faire éprouver aux enfans avant que les
noeuds foient abfolument formés, & pendant le mois
de Mai & de Juin , en les tenant deux ou trois fécondés
dans l’eau à chaque immerfion.
Quelques-uns fe lervent de Uniment de rum, eau-
de-vie tirée du fucre , & d’huile de palme ; & d’autres
d’emplâtres de minium & d’oxicroceum que l’on
applique fur le dos , de forte que l’on en couvre l’épine
entière. On fe fert aufli de fri&ions fur tout le
corps , que l’on fait a^ec Un linge chaud devant le
feu , fur-tout à la partie affligée ; l’huile de limaçon
eft encore bonne pour cette maladie. On tire l’huile
de ces animaux en les pilant & les fufpendant dans
un fac de flanelle,& on enduit les membres & l’épine
du dos du malade avec cette huile. Tout ce qui vient
d’être dit eft traduit de Chambers. On a cru devoir
conferver cé qu’on penfe en Angleterre d’une maladie
qui y eft tres-commune, & .qui paroît y avoir pris
fon origine il y a une centaine d’années.
Le rhachitis eft une maladie particulière aux en-
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