apprend , £ IX .p .4 0 8 . qu’il y avoit eu autrefois une
autre ville du nom deScolus , au voilinage de celle
d’Olynthe, ( D . J . )
S C O L YM U S ., f. m. ( Botanique. ) ou épine, ja u n i ,
-genre-de plante, dont voici les caratleres. Son calice
:eft écailleux ; les fleurons font féparés les uns des
autres par une petite feuille mince qui les couvre ;
la femence, quand elle eft mûre, relie attachée à la
feuille. Cette plante a toute l’apparence d’un chardon
: on en compte deux efpeces, mais qui n’ont pas
befoin d’une defcription particulière. {D . J .)
SCOMBRAPJA, ( Géogr. anc.) promontoire de
l’Efpagne tarragonoife. Ptolomée , l. I I . c. viij. le
marque fur la côte desConteftains, entre la nouvelle
Carthage & l’embouchure duTuder. Peut-être que
c’elt le promontoire de Saturne de Pline, & que le
-nommoderne eft Cabo-di-Palos. { D . J .)
SCOMBROARIA, ( Géog. anc.) île fur la côte
d’Efpagne. Strabon , l. I I I . c. clix. qui dit qu’on la
•nommoit aufli l'Ut d'Hercule, la met a 24 ftades de
la ville de Carthage. Il ajoûteque les maquereaux,
feombri, qu’on y pêchoit lui avo,ient donné fon nom.
(D . J . )
SCOMIUS, ( Géog. anc.') montagne de laThrace:
c’eft une partie du mont Hémus, voifin de Rhodope,
du côté du feptentrion. Le fleuve Strymon , félon
Thucydide, l. I I .p . to G . ed. 16 14 , prenoitfafource
dans cette montagne. {D . /.)
SCOON ou SCONA, (Géog. mod.) bourg d’Ecoffe
dans la province de Perth, un peu au - deffous de
Ruthwen, fur la rive gauche du Tai. Ce bourg étoit
■ autrefois célébré par une riche abbaye d’Auguftins,
dans laquelle étoit la chaire de marbre qui fervoit
au couronnement des rois d’Ecofle. Cette chaire fut
enlevée par Edouard I. roi d’Angleterre, 6c elle fe
voit aujourd’hui dads l’églife de \Veftminfter.(Z>. /.)
SCOPÉLISME, f. m. {Ma gie) efpece de charme
-qui fe pratiquoit principalement en Arabie ; on
eroyoit qu’en jettant des pierres enchantées par for-
tilege dans un champ, on l’empêehoit de rapporter.
On fait comment le payfanFurius Ctéfinius, aceufé
du crime de fcopèlifme , le juftifia devant le peuple
romain. { D . J . ) , 'v ' ’
SCOPELOS, {Géogr. anc.) nom donné par les
anciens à quatre îles différentes ; l’une fur la côte
d’Ionie ; la fécondé, au-devant de laTroade ; la troi-
üeme eft l’une des îles de la Propontide ; & la quatrième
, placée^par Ptolomée , /. I I I . c. x iv. près de
la côte de la Macédoine, eft à préfent connue fous le
nom de S copoli. Voye[ ScOPOLl. ( D . J . )
SCOPELUS , ( Géog. anc. ) nom de deux villes :
l ’une de la Sarmatie afiatique fur le fleuve Varada-
•nus ; l’autre de Thrace. Leunclavius dit que lesTurcs
•appellent cette dermere IJcheboli. {D . J .)
SCOPETIN , f. m. {Hifi. de la mil. f rang.) cavalier
armé d’une feopette ou efeopette; car on trouve
l’un & l’autre mot dans Monet. L’efcopette , dit Fu-
retiere eft une arme à feu faite en forme de petite
arquebufe. Les gens d’armes.s’en fervoient fous Henri
IV.& Louis XIII. Elle portoit quatre à cinq cens
pas. {D . J.) S CO PIA, f Géog. mod. ) vulgairement Ufchup,
ville autrefois capitale de la Dardanie , 6c nommée
par les anciens géographes Scupi. Voye{ Scupi.
Scopia eft à préfent une ville de la Turquie européenne
dans la Servie, frontière de la Macédoine,
près du Vardari, qu’on y paffe fur un pont de douze
arches, à 72 lieues au fud-eft de Belgrade. Il y a
un archevêque latin qui -l’eft aufli d’Ochrida. Latit.
4*. H (D. J.)
S C O P IU S , ( Géog. anc. ) nom d une montagne ,
félon Pline, •/. IV . c. x . 6c d’un fleuve de la Bithinie,
félon le même auteur , L. V . c.-x x x ij. { D . J .)
1SCOPOLI isles de ( Géog. mod. ) ScopelOj Scopello
6c Scogli, par les anciens Scopelos , île de l’Archipel,
entre celles de Sciatta 6c de Dromi, au-devant
du golphe de Salonique. Elle a douze milles de
circuit, 6c environ fix mille habitans.
Il y a un bourg dans cette île, devant lequel les
vaiffeaux peuvent donner fond fur dix à douze braffes
d’eau ; on y charge du blé 6c du vin qui eft fort du
goût des Vénitiens. Les François y ont un conful, &c
les habitans ne payent à la Porte que cinq mille écus
de tribut,qu’ils font tenir eux-mêmes à Conftantino-
ple.Long. 4 2 . 10. latit. 33). 32. { D . J . )
SCORBUT, ( Maladies. ) le nom de feorbut a aujourd’hui
une lignification bien plus étendue qu’il ne
i’avoit du tems des anciens. Rien n’eftplus ordinaire,
par exemple , que de mettre la cachexie, la goutte,
la dyfpnée, la paralyfie, le rhumatifme 6c autres af-
feétions femblables au rang des affections fcorbuti-
ques.
Le feorbut proprement dit eft une maladie à laquelle
les habitans des côtes du nord font fort fujets ,
& qui eft Ta fource de plufieurs autres maladies.
Comme ce mal trompe fouvent par la grande variété
de fes fymptomes , il faut en décrire l’hiftoire
pour en faire connoître la nature.
Les Anglois, les Hollandois, les Suédois, les Danois
, les Norvégiens, ceux qui habitent la baffe-
Allemagne , les peuples du Nord , ceux qui vivent
dans un climat très-froid, furtout ceux qui font voi-
fins de la mer, des lieux qu’elle arrofe, des lacs, des
marais ; ceux qui qui habitent des lieux bas, fpon-
gieux, gras, fitués entre des lieux élevés 6c fur les
bords des rivières 6c des fleuves ; les gens oififs qui
habitent des lieux pierreux pendant l’hiver ; les marins
qui fe nourriffent de chair falée enfumée, de
bifcuit, d’eau puante 6c croupie ; ceux qui mangent
trop d’oifeaux aquatiques, de poiffon falé endurci
au vent & à la fumée, de boeuf, ou de cochon falé
& enfumé, de matières farineufes qui n’ont point
fermenté, de pois, de fe ves, de fromage falé, âcre ,
vieux ; ceux qui font-fujets à la mélancolie, 6c la manie,
à j’affeftion hypocondriaque 6c hyftérique, 6c à
des maladies chroniques, & principalement qui ont
fait un trop grand ufage de quinquina ; tous ceux-là,
dis-j e, font fujets au feorbut4.
Les phénomènes de ce mai dans fon commencement,
dans fon progrès 6c dans fa fin, font les fuivans :
On eft extrêmement pareffeux, engourdi ; on aime
à être affis 6c couché ; on fent une laflitude fponta-
née, & une pefanteur par tout le corps, une douleur
dans tous les mufcles , comme fi on étoit trop fatigué
, 6c furtout aux cuiffes 6c aux lombes ; on a
beaucoup de peine à marcher, furtout en montant
6c en defeendant ; le matin en s’éveillant on fe fent
comme rompu.
z ° . On refpire avec peine, 6c on eft hors d’haleine,
prefque fuffoqué au moindre mouvement; les
cuiffes s’enflent 6c fe defenflent, il paroît des taches
rouges, brunes, chaudes, livides, violettes; la couleur
du vifage eft d’un brun pâle. Les gencives font
gonflées, avec douleur, démangeaifon, chaleur, 6c
faignent pour peu qu’on les preffe ; les dents fe de-
chauffent 6c s’ébranlent ; on fent des douleurs vagues
par toutes les parties internes 6c externes du corps ,
d’où naiffent des tourmens cruels à la plevre, à l’ef-
tomac, à l’ileum, au colon, aux reins, à la véficu-
le du fiel, au foie, à la rate, &c. Il y a des hémorrhagies
fréquentes.
3°. Les gencives font d’une puanteur cadavéreufe;
elles s’enflamment : il en fort du fang goutte-à-goutte;
les dents vacillent, devienent noires , jaunes,
cariées , il fe forme des anneaux variqueux aux veines
ranines; il arrive des hémorrhagies fouvent mortelles
par la peau, fans qu’il paroiffe. aucune bleflu—
re, par les levrés, la bouche , les gencives, l’élo—
phage
phage, l’eftomac , &c. il fe forme fur tout le corps,
& principalement fur les cuifles , des ulcérés puans
opiniâtres, qui ne cèdent à l’application d’aucun re-
anede.
Le fang tiré des veines a fa partie fibreufe ; noire,
grumelée, épaiffe, 6c cependant il- eft diffous quant
à fa partie fereufe qui eft falée, âcre 6c couverte d’une
mucofité , dont la couleur eft d’un jaune tirant
fur le verd. On eft tourmenté de douleurs rongeantes
, lancinantes qui paffent promptement d’un endroit
à un autre, qui augmentent durant la nuit dans
tous les membres, dans les jointures , les os, les vif-
ceres ; il paroit fur la peau des taches livides.,
4°. On eft fujet à différentes fievres chaudes malignes,
intermittentes de toute efpece, vagues , périodiques
, continues , qui produifent l’atrophie ,
des vomiffemens, des diarrhées, des dyffenteries;
à des ftranguries fuccedent la lipothymie, des anxiétés
mortelles, l’hydropifie, la phthifie, les convul-
fions, les tremblemens, la paralyfie, les crampes,
les vomiffemens 6c des felles de fang ; le foie, la rate,
le pancréas 6c le méfentere fe pourriffent ; alors le
mal eft très-contagieux.
La nature 6c les effets du feorbut nous démontrent
fa caufe : c’eft un fang épaifli dans une de fes parties,
6c diffous dans l’autre , d’une âcreté & d’une falure
alkaline ou acide, circonftances qu’il faut furtout
foigneufement rechercher 6c diftinguer.
Traitement. La cure thérapeutique confifteàdiffou-
dre ce qui eft épais, à rendre mobile ce qui croupit,
à donner de la fluidité à ce qui eft trop lié.
20. Il faut épaiflir ce qui eft trop tenu, adoucir
l’âcreté reconnue.
3 0. En corrigeant l’un, il faut toujours avoir égard
à la nature de l’autre.
Les forts évacuans ne font que rendre le mal rebelle.
Dans le premier degré on a recours à la faignée ,
à la purgation avec un minoratif, 6c répétée plus
d’une fois. On peut fe fervir de la potion fuivante.
Prenez d’une infufion de chicorée, huit oncesj de
manne, deux onCes : de tamarins, une once; de fel
poly crefte , deux gros ; de firop de rofes folutif avec
le lené, fix gros. Faites-en une potion que l’on
prendra le matin à jeun.
Quelques jours après on peut prendre la potion
fuivante :
Prenez d’eau ou d’infufion de fumeterre, quatre
onces : d’élixir de propriété, deux gros : de firop de
raifort, une once. On employera enfuite différens
remedes digeftifs 6c atténuans, tels que la teirfture
de fel de tartre ou de mars, le tartre vitriolé , différens
élixirs , différens fels volatils huileux, &c. les
favons de toute efpece , les oxymels , les conferves
d’ofeille, d’alléluia,les oranges, les citrons, les limons
6c les grenades , 6c enfin les antifeorbutiques
de la première claffe , tels que les plantes aromatiques
, ômbelliferes 6c labiées’, les crucifères, les
menthes, les patiences, les eupatoires, les orobes ,
les abfynthes 6c autres, les crefl'ons , le becabunga,
le botrys, &c.
Enfin on doit régler le régime , de façon qu’il foit
tout oppofé aiix caufes de la maladie.
Dans le fécond degré, on ufera de feorburiques
un peu âcres,tels que l’ail,l’ailhaire, le pié de veau,
le grand raifort,rablynthe,les oignons, le cochlearia,
l’aunée , la gentiane , le paftel, le paflèrage, le raifort
fauvage, le trefle d’eau, la moutarde, 6c la petite
efpece de joubarbe.
On peut en faire des infufions, des apozemes,
des bouillons, des firops, des juleps, & autres préparations.
Suc antifeorbutique. Prenez de raifort fauvage ratif-
fé} quatre onces : de feuilles récentes de cochlearia,
Tome XIV\
de nummulaire 6c d’ortie, de patience des jardins ,
de becabunga 6c d’ofeille fauvage ou des jardins, de
chaque une poignée ; exprimez-en le fuc, 6c le mêlez
avec du lucre; on en prendra fix fois par jour, une
demi-once par fois.
L’efprit antifeorbutique fuivant eft aufli indiqué.
Semences. Prenez de moutarde, de raifort des jardins,
de roquette, de velar, de creffon de jardin,
de feuilles de cochlearia, de chaque une once : de
pafferage 6c de raifort fauvage, de chaque deux
poignées ; après les avoir hachées menu 6c broyées,
vous y ajouterez du fel marin, deux onces ; d’ecume
de bierre, une once ; d’efprit de vin quantité fuffi-
fante ; diftillez trois fois, & cohobez à chaque fois.
On peut aufli des mêmes -herbes faire un vin médicinal
, ou une biere antifeorbutique, en prenant
les feuilles, les racines des plus énergiques, &les
faifant macérer dans un tonneau de biere en fermentation
, ou dans une quantité de vin du Rhin
fuflifante.
Dans le troifieme degré , les remedes décrits ci-
deffus font excellens ; on doit ufer copieufementde
liquides doux, de diurétiques, antifeptiques, d’anti-
feorbutiques, provoquer long-tems 6c légèrement
les fueurs , les urines 6c les felles.
On peut, par exemple, ordonner les antifeorbutiques
dans le petit-lait, dans l’eau de nymphéa ou
de guimauve, dans le lait, le gruau, 6c d’autre façon
plus appropriée.
On peut adoucir les fucs, les infiliions , avec les
firops de citron, de violette ou de nymphéa.
Dans le quatrième degré, la maiad e eft defefpé-
rée ; rarement arrive-t-il que l’on réuififfe, 6c que
même l’on tente la guérifon.
Le feorbut eft une maladie terrible , lorfqu’il eft
confirme ; elle eft vraiment contagieufe; 6c le cadavre
d’un feorbutique, lprlqu’il vient à pourrir , eft
une femence terriblement efficace pour en étendre
au loin l’infeélion ; on le confond aujourd’hui avec
la maladie hypocondriaque,il eft vrai que cette maladie
a beaucoup d’affinité dans-fes fuites avec le
feorbut.
Le changement d’air & de climat eft un moyen
affuré pour fe garantir du feorbut dans ceux qui en
font menacés; l’exercice modéré , le calme des paf-
fions ,-l’ufage d’alimens doux , nourriffans, légèrement
aromatifés , font des moyens fûrs de prévenir
un mal fi terrible.
Le lait 6c les autres alimens ou médicamens de
cette nature, quoique contreindiqués dans le feorbut
en général à caufe de l’épaiflîffement,dugrumellement
6c de la dépravation du fang , peuvent cependant
faire bien, & procurer du foulagement dans les cas
d’acrimonie , de diffolution.
Comme les fymptomes du feorbut font infinis , &
que leur multitude avec leur différence infinie contribue
beaucoup à déguifer cette maladie 6c à la maf-
quer, il faut reconnoitre leur caufe, & ne point s’ex-
pofer à prendre le change ; toutes les maladies peuvent
fe couvrir de l’apparence du feorbut, 6c celui ci
peut prendre la tournure de toutes les maladies imaginables.
C’eft ce qui fait la difficulté du diagnoftic
6c du prognoftic.
On peut déterger les gencives 6c leurs ulcérés
avec l’effence d’ambre, la teinture de myrrhe , le
ftorax, l’efprit-de-vin camphré, l’efprit de fel dulcifié
qu’on mêlera avec le miel rofat ; 6c fur les tumeurs
fanguinolentes on appliquera de l’onguent
ægyptiac mêlé avec du miel rofat 6c de Pefprit de
cueiîlerée ; on fera boire au malade une déco&ioa
de raifort dans du lait, ou de lommités de pin dans
de la bierre.
Le feorbut qui étoit jadis inconnu dans nos contrées,
y devient commun comme en Angleterre;
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