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<les urines par la voie naturelle, ce qui met dans la
•neceffité de biffer la canule dans la veffie au-deflùs
•de l’os pubis; cette pratique elt fujette à un inconvénient
; la veille s’affaiffe par la fortie de l’urine, & 11
elle eft fufceptible de quelque contraction , ce qui
■ «fl: toujours, hors le cas de paralylie, elle fe refferre
au-deffous de la canule; dès que l’extrémité de la
canule n’efl plus dans la vellie, les urines ne font
plus conduites directement, elles s’épanchent dans
le tilîii cellulaire, 8c ne fortent qu’après avoir imbibé
ce tilfu où elles forment quelquefois des abfcès.
J ’ai vii un exemple de cet accident. M. Foubert m’a
.montré un inftrument avec lequel on peut faire la
ponction au-deflùs de l ’os pubis fans craindre que
la veffie abandonne la canule. C ’eft une canule courbe
, dont l’intérieur eft garni d’un refl'ort en fpirale
qui ne s’oppofe point à la fortie de l’urine, & par lequel
on poufl'e une pointe de trocar, au moyen de
•laquelle on pénétré dans la veffie. La ponction faite,
la pointe du trocar fe retire dans la canule; cette
pointe a une furfàce canelée pour le paffage des uri-
•nes. La courbure de cette canule foutient la veffie,
6c empêche qu’elle ne s’affaiffe au - deffous de ladite
■ canule : l’intérieur de la canule 8c du refl'ort qui y eft
renfermé contient une languette de chamois,qui fert
•de philtre à l’urine.
Les vices de l’uretre font la quatrième claffe des
caules de la rétention d'urine ; nous avons parié de ces
vices en parlant des carnofités. Foye{ C a r n o s it é .
Si le cas de la rétention d'urine eft preflant, on peut
faire la ponction au-deflùs du pubis ou par le reCtum
6c y laiffer la canule jufqu’à ce qu’on ait mis le canal
de l’uretre en fuppuration dans le cas de carnofité.
Mais fi le vice de l’uretre vient de brides 8c de cicatrices
qui ne font point des maladies par leur effence,
mais au-contraire des lignes de guérifon parfaite,
les bougies fuppuratives ne procureront aucun effet.
Les cauftiques qu’on pourroit employer caufent par
l ’irritation qu’ils excitent, des gonflemens & des irritations
confidérables ;. dans ce cas il faut faire une
opération au périné. La ponction ne fuffit pas, il faut
une incifion ; on peut dans ce cas fe conformer,
comme dans la taille, à la méthode de M. Foubert.
Voyt\ T a il l e .
Dans le cas du gonflement des proftates, il faut
-mieux faire la boutonnière, afin de procurer plus
■ facilement la fuppuration de cette glande ; mais le
vice de l’uretre empêchant qu’on ne fe conduilè fur
la fonde comme nous l’avons dit en parlant de cette
opération ; le chirurgien, au défaut de ce guide, fait
une incifion aux tégumens, fend l’uretre, 8c après
s ’être bien repréfenté la ftruCture 8c la pofition des
parties, il porte dans la veffie un trocar dont la canule
eft fendue : à la faveur de cette fente il fait une
incifion fuffifante avec un biftouri pour y placer une
canule, comme il a été dit à l’opération de la boutonnière
; on a pratiqué cette méthode avec fuccès :
le refte du traitement eft femblable à celui de la boutonnière.
Foye{ Bo u t o n n iè r e . T oute cette matière
■ eft fort bien traitée par M. de laF a y e, dans fes remarques
lùr les opérations de Dionis. ( T )
RETENTIONNAIRE d e s o i e , ( Manufacl.) ce
font ceux des maîtres - ouvriers à façon, qui retiennent
les foies 8c autres matières que les marchands-
maîtres leur donnent pour être employées aux ouvrages
8c étoffes qu’ils leur commandent.
RETENTIR, v. n. RETENTISSEMENT, f. m.
( Gram. ) continuité d’un fon 8c de fes harmoniques
dans un lieu concave; les cavernes retentiffent; les
forêts retentiffent ; les appartenons retentiffent ; un infiniment
touché en fait retentir un autre. Il s’exerce
dans l’air des ondulations telles que nous les voyons
fe faire dans l’eau par la chute d’un corps ; elles fe
prolongent en tous fens fans s’interrompre ; 8c fans
cette propriété, peut-être (pour s’entendre fàudrolt-
il attendre que l’atmofphere fut ftagnant 8c tranquille;
mais grâce à la continuité ininterrompue des
ondulations en tous fens, tous les fons arrivent à
nos oreilles, non arrêtes, 'non confondus. On peut
mettre la maffe de l’air d’un appartement en ondulations
en chantant tout bas un air ; cet air chanté
ne fera aucunement entendu de ceux qui font dans
l’appartement ; cependant ils en feront allez fenfi-
blement affeétés pour être déterminés à chanter le
même air, s’ils le lavent, 8c s’il leur prend envie de
chanter ; on prétend que c’ eft un fait conftaté par
quelques expériences qui mériteroient bien d’être
réitérées.
R E TEN TUM , ( Jurifprudencc. ) terme latin que
l ’on a conlervé dans l’ufage du palais pour exprimer
ce qui eft retenu in mente judicis , 8c qui n’eft pas
exprimé dans le dilpofitif d’un jugement ou prononcé
en lifant le jugement. Ces fortes de retentum ne
font guere ufités qu’en matière criminelle ; par exemple
, iorfqu’un homme eft condamné au fupplice de
la roue, la cour met quelquefois en retentum, que le
criminel fera étranglé au premier, fécond, ou troi-
fieme coup.
L’ufage de ces retentum eft fort ancien ; on en
trouve un exemple dans les regiftres oLim , en 1310,
oîi il eft dit que le parlement condamna un particulier
en l’amende de 2000 livres au profit du roi ; mais,
qu il fut arrête in mente curice , que le condamné n’en
payeroit que 1000 liv .fed intenno curice. eft quod non
levtntur nijt mille librce & quod rex quittée rejîduum.
Loyfeau, en fon traité des offices, dit que les cours
fouveraines font les feules qui peuvent mettre des
retentum à leurs jugemens ; 6c en eft'et, l’ordonnance
de 1670 , titre z o , article y , ne permet qu’aux cours
de faire des délibérations fecretes pour faire arrêter
celui qui eft feulement décrété d’affigné pour être
ouï, ou d’ajournement perfonnel. Voyel les plaid.
de M. Cochin, tome I. dix-huit."“ caufe,p. 0.5y. (A }
RETENU , ( Gram. } participe du verbe retenir.
Foye^ R etenir.
Retenu , adj. terme de Manège ; ce mot fe dit d’un
cheval ; un cheval retenu, eft celui qui ne part pas de
la main franchement, 8c qui faute au lieu d’aller en-
avant. Richelec. (D . J .}
RETENUE , 1. f. ( Gram. ) circonfpection dans
les actions, 6c furtout dans le difcôurs. La retenue convient
particulièrement à la jeuneffe; c’eft une vertu
des deux lèxes; mais qu’on exige plus encore des
femmes que des hommes , &C des filles que dès femmes
: l’honnêteté eft dans les aérions, la modeftie
dans le maintien, 6c la retenue dans le propos.
Re t en u e , ( Judfprudence. ) fignifie quelquefois
ce que Ton déduit à quelqu’un fur un payement
qu’on lui fait, comme le dixième de retenue des gages
des officiers. ‘
On dit auffi brevet de retenue, pour exprimer la faculté
que le roi donne à un officier ou à fes héritiers
, de répéter du fucceffeur à l’office une certaine
fomme , quoique l’office ne foit pas vénal.
Retenue, fignifie quelquefois retrait ; la retenut féodale
eft le retrait féodal ou feigneuriàl. Foye^ Ret
r a it .
Retenue , ©«chambre retenue, au parlement de
Touloufe, eft la chambre qui tient pendant les vacations
; on dit meffieurs de la retenue, pour dire les pré-
Jidens & confeillers de la chambre des vacations. Foyer
le Jtyle du parlement de Touloufe par Cayron, livre IF*
titre 13. page 5y 3. (A .)
R etenue , ( Commerce. ) on nomme ainfi dans la
bourfe des négocians de Touloufe, le choix ou nomination
que les prieurs 6c confuls font tenus de faire
chaque année de 60 marchands, pour être juges-
confeillçrs de ladite bourfe, 8c affifter aux jugemens
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qui fe rendent dans cette jurifdiériort* Savafyi ( j0. f .}
R etenue , ( Marine. ) voye% C orde de retenue
, & At tra p e.
Re t en u e , ( Charpent. ) on dit qu’une piece de
bois a fa retenue fur une muraille ou ailleurs, quand
elle eft entaillée de telle forte, qu’elle ne peut reculer
ni avancer de part 8c d’autre. ( D . J. )
RET FO RD , ( Géog. mod, ) petite ville à marché
d’Angleterre, dans la province de Nottingham , à
140 milles de Londres; elle envoie deux députés
au parlement. Long. /<£ jdT, latit. 5j . / J. (Z>./. )
RETHEL, ( Géog. mod..} ville de France, en
Champagne , capitale du Réthelois, fur une montagne,
près de l’Aifne, à 1© lieues au nord-eft de
Rheims, à 14 au fud-oueft de Sedan, 8c à 45 au
nord-eft de Paris. Long. 02. G. lat-, 49. 37 ,
Rethel eft fort ancienne ; c’étoit un fort du tems
de Jules-Céfar, qu’on noinmoit caftrum reteçlum. On
appelloit anciennement le château de Rethel, Rete-
jle , qui eut plufieurs feigneurs de ce nom dès le xiij.
liecle. Le comté de Rethel eft auffi de très-ancienne
éreérion ; car dès le tems de Clovis, faint Arnould
eft qualifié comte de Réthel.
La ville de Rethel a été fouvent prife 8c reprife
dans le dernier fiecle ; elle fut érigée en duché par
Henri III. en 1581 , en faveur de Charles de Gonzague.
Enfuite le cardinal Mazarin acheta le duché de
Rethel, 8c la confirmation lui en fut accordée en
.1663. C’eft un des phis beaux duchés du royaume,
dont le revenu va au-delà de foixante mille livres ;
l ’éleélion de Rhetel eft compofée de 296 paroiffes ,
prefque toutes du diocèfe de Rheims. ( D . /O
RÉTHELOIS le , ( Géog. mod. ) pays de la Champagne
, borné au feptentrion par les Pays-bas , à l’orient
par le pays d’Argonne 8c le Clerinontois , au
midi par le Rhémois, 8c à l’occident par le Laonnoisï
Une partie de ce pays eft couverte de bois où il y
a beaucoup de. forges de fer & de charbon : le refte
eft très-abondant en pâturages ; il y a plufieur s rivières
, dont la plus confidérable eft l’Aîne. La ville
capitale eft Rethel ; les autres villes font Rocroy,
Mauber-Fontaine , Château-Porcien, Mezieres, 8c
Charleville. (D . J. )
RETHEM, ( Géog. mod. ) petite ville d’Allemagne
, au duché de Lunebourg; elle eft prefque entièrement
ruinée, quoiqu’elle foit fituée fur les bords
de la riviere d’A lle r, qui étant navigable 8c poiffon-
neufe, pourroit fervir à la rétablir. (Z>. J .}
RET1AIRE, f. m. gladiateur ainfi nommé, parce
qu’en combattant contre le myrmillon, il portoit
fous fon bouclier un filet (jete} dans lequel il tâchoit
d’envelopper la tête de fon adverfaire, afin de le ren-
verfer 8c de le tuer. Outre ce filet d’où le retiaire
avoit tiré fon nom, il étoit encore armé d’un javelot
à trois pointes, ou d’une efpece de trident. Jufte
Lipfe, 8c d’autres auteurs, difent qu’il combattoit
vêtu 8c portoit plufieurs éponges, foit pour effuyer
la fueur qu’il contradfoit en pourfuivant le myrmillon
, foit pour étancher le fang qui couloit des blef-
fures qu’il pouvoit en recevoir ; car ces fortes de
gladiateurs fe faifoient rarement quartier. On attri-
hue l’invention de ce genre de combat à Pittacus, l’un
■ des fept fages de la G rece, qui dans un combat fin-
guiier contre Phrynon, pour terminer une contefta-
tion mue entre les Argiens 8c les Mytileniens , apporta
un filet caché fous fa cuiraffe, dont il embraflà
la tête de fon ennemi. Cette fupercherie fut depuis
réduite en art, 8c figura aux jeux publics. Foye^
Myrm illon & Gladiateu r.
RETICENCE, f.f. (Belles-Lettres. )^îgure de rhétorique
, par laquelle l’orateur s’interrompt lui-même
au milieu de fon difcôurs, 8c ne pourfuivant point le
propos qu’il a commencé, paffe à d’autres chofes;
de lorte-géanmoins que ce qu’il a dit faffe fuffilam-
Tome X IF ,
R L 1
ftiënt êlïtendre ce qu’il vôuloit dire, 8c que faudi-*
leur le fupplée aifément. Dans TAthalie de Racine j
cette princeffe parle ainfi à Joad, lorfqü’îl l’a attirée
dans le temple, fous prétexte de lui livrer Eliaeirt
8c des tréfors ;
En l appui de ton Dieïi tu délais repofé}
De ton efpoir frivole es-tu défabufè ?
I l laiffe en tnon pouvoir & Jon temple & ta vie ,*
Je devrôis ftlr Vautel ou ta maiti facrifie ;
Je.. . mais du prix qu'on m'offre il faut me contenter £
€e que lu m'as promis fohge à T exécuter.
Ces interruptions brufques peignent afîez bien ia
langage entrecoupé delà colere : la reticence eft quelquefois
plus expreffive que ne le feroit le difcôurs
meme ; mais on ne doit l’employer que dans des oc-
cafions importantes : on nomme encore cette figure
apojîopcfe. Foye^ APOSIOPESE.
D ’autres appellent auffi reticence, une figure pai?
laquelle on fait mention d’une chofe indiredement,
en même tems que Ton affure qu’on s’abftiendra d^en
parler. Par exemple : « fans parler de la nobleflè de
» fes ancêtres ni de la grandeur de fon courage, je
» me bornerai à vous entretenir de la pureté de fes
» moeurs ». Mais cette notion n’eft pas exaûe, 8c ce
tour oratoire s’appelle proprement prétention ou pré*
termijjion-. Fbye^PRÉTÉRiTiON & P r ÉTERMISSION.
RETICULAIRE , en Anatomie, nom d’un corps
qui s’obferve entre la peau 8c Tépiderme ; il a été
ainfi nommé par Malpighi, parce qu’il reffemble à
un réfeau.
Ce corps fut d’abord découvert dans îaiartgue des
animaux 8c dans les piés des oifeaux où on l’obier-
ve très-diftin&ement. Ce fut-là la fource des fauffes
deferiptions qu’on nous en a données. Quoi que Malpighi
ait auffi par la fuite découvert dans le bras de
l’homme ce corps dont les trous font très-vifibles ;
dans la langue de boeuf, quoique plufieurs prétendent
qu’il n’eft point percé , mais Amplement cou-*
vert de petites foffettes qui reçoivent les papilles ;
c’eft, fuivant Albinus, la partie interne la plus molle
de Tépiderme ouïe corps muqueux ; ce corps a diffé*
rentes couleurs dans les negres. Foye{ P a p i l l e ,
Mu qu eux, & Negre.
RETICULE, f. m. en Agronomie, eft une machine
qui fert à mefurer exa&ement la quantité des éclip-
fes. Cette machine a été inventée , il y a près de 80
ans, dans l’académie royale des Sciences. Foye£
ÉCLIPSE.
Ce qui n’eft dans l’Aftronomie que de pratique 8c
de détail, eft d’une extrême importance ; fouvent
même il en coûte autant d’efforts d’efprit, pour trou**
ver les moyens de faire certaines obfervations, que
pour remonter de ces obfervations aux plus fublri
mes théories qui en dépendent. En un mot, la maniéré
d’obferver, qui n’eft que le fondement de là
fcience, eft elle-meme une grande fcience. Qu’une
éclipfe de foleil ou de lune ait été d’une certaine
grandeur , on fera étonné de la quantité 8c de la fi-
nefl’e des conféqùences qu’un Aftronome faura en
tirer ; mais on ne fongera pas combien il aura eu de
peine à s’aflùrer de la grandeur précife de cette éçlip-*
fe, 8c que peut-être ce point-là a été le plus difficile*
Le réticule eft ordinairement compofe de treize
fils de foie fort fins parallèles, également éloignés
lés uns des autres , 8c placés au foyer du verre objectif
du télefeope , c’eft-à-dire , dans l’endroit où
l’image de l’aftre eft repréfentée dans fa pleine exten-
fion. C ’eft pourquoi on voit par ce moyen le diamètre
du foleil ou de la lune divifé en douze parties égales
ou doigts ; de forte que pour trouver la quantité
d’une éclipfe, il ne faut que compter le nombre des
parties lumineufes 8c des parties oblcures. Foyei
D o ig t ,
Ç c i j