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autre fens, s’accordent à dire que la Belgique s’étend
jufqu’au Rhein. (Z). /, )
SC ALEA , g o l p h e d e LA , (Géog. mod.) c’eft une
paatie de la mer de Naples, fur la côte de la principauté
citérieure. Il s’étend depuis le cap de Palémi-
do, jufqu’à l’embouchure du Laino.
SCALENE, adj. (Géom.) un triangle fcalme fe dit
en géométrie, d’un triangle dont tous les côtés &c les
angles font inégaux.
Ce mot viçnt du grec mctMvoi, qui lignifie oblique,
inégal.
U n c y l in d r e o u un c ô n e , d o n t l’ a x e e ft in c lin é fu r
la b a fe , eft au lîi a p p e llé fcalene. Voye^ C ô n e 6’ C y l
i n d r e . ( £ )
S c a l e n e , en Anatomie, eft le nom qu’on donne
à trois paife? de mufcles à caufe de leur forme, &c.
Vyye^ nos P L anat.
Le premierfcalene fort charnu des apophyfes tranf-
verfes de la leconde, de la troifieme & de la quatrième
vertebres du cou, où defcendant latéralement, il
«’inféré dans la première côte.
Le fécond fcalene naît des mêmes apophyfes,& encore
de ceux dé la cinquième vertebre du cou; &
s’infere dans la fécondé côte & quelquefois dans la
troifieme.
Le troifieme fcalene naît du même ptoceffus que le
premier , & de ceux de la fixieme vertebre du cou,
& s’infere dans la cinquième côte.
SCALHOLT,( Géog. mod. ) petite ville , capitale
de l’île d’Ifiande , dans fa partie méridionale , au pié
des montagnes. Elle a été épifcopale fous Breme dans
le x. fiecle. Elle eft fans murailles, comme toutes celles
du pays. (Z). J .)
SCAL1NGICAS, (Géog. mod.') ville de la Mingré-
lie, à 5 lieues de R-ufe , vers l’orient. C’eft un liège
epilcopal, fous le patriarche de cette nation.
SCALITZ , ( Géflg. mod ) ville de la haute-Hongrie
, au comté de Pofon, fur la Marck, vers les confins
de la Moravie, à 18 lieues au nord de Prefbourg,
& à 22 au nord-oueft de Léopolltad. Long, g 4. 68.
laùt. 48. 66. (D . J .)
SCALLO\VAY, (Géog. mod.) une des deuxpetites
villes de l’île de Mainland, au couchant, avec un château.
L’autre petite ville de cette île fe nomme Ler-
wich, & eft à l’orient. Lerwich eft un peu plus con-
fidérable, & Sçalloway eft plus ancienne.
SCALME, f. m. (Charpeni. nav. des anc.) en grec
w.a>fjdç ; ce mot lignifie le bout d’une piece de bois
qui forme la côte d’un bâtiment, & fur laquelle piece
s’appuient les rames pour fe mouvoir. ( D . J . )
SCALPEL, f. m. terme de Chirurgie, eft un infiniment
tranchant, qui fert principalement dans les différions
, mais dont on peut aufli fe fervir au befoin
dans plufieurs autres opérations , comme les amputations,
pour couper les chairs & les membranes ,
qui font entre lés.deux os d’un bras o.u d’une jambe,
avant de feier l’os.
Il y a trois fortes de fcalpels c le premier eft tranchant
des deux côtés , & a un manche d’ébene ou
d’ivoire, qui étant plat & mince à fon extrémité,
fert à fcparer les parties membraneufes & fibreufes,
dans les préparations anatomiques.
La lame de cette efpece dejcalpel reffemble à celle
d’une lancette;fa longueur eft de deux pouces y compris
la queue qui eft aufii large que la bafe , plate
dans toute fon étendue, & percée par deux trous. ;
les ouvriers l’appellent plate-femelle. Le manche eft.
fendu dans fa bafe fuivant fa largeur ; & la queue
plate de la lame occupe cette fente, & y eft fixée par
deux clous qui traverfent le manche & la lame dans
le milieu. La bafe de la lame a 5 lignes de large &
va en diminuant fe terminer en pointe. Voye{ lafig.
La fécondé elpece dt fcalpel fe divife en lame &
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en manche. La lame a deux parties, l’une eft la bafe
ou le talon , & l’autre eft la partie tranchante. Le talon
eft une furface plate & irrégulièrement quarrée
dont les bords poftérieurs pofent fur le manche ; du
milieu de cette furface que les ouvriers appellent la
mitre, s’élève une queue d’un pouce & quelques lignes
de. long , de figure pyramidale & irrégulièrement
arrondie qu’on nomme la foie ; elle eft cimentée
dans le manche avec du maftic. La partie tranchante
eft compolée de quatte émoutures ou bifeaux;
ces émoutures forment deux tranchans féparés par
une vive arrête ou ligne Caillante , qui fe continue
depuis la pointe jufqu’au talon fur le plat de la lame.
Le manche de cette leconde elpece eu à pans. Voyez
la flg . G. P L I .
L’autre efpece a un dos & ne tranche que d’un côté.
Sa partie tranchante eft femblable à celle du biftouri
droit, ôc fe monte comme le précédent fur un manche.
Il eft commode pour décharner un corps lorf-
qu’on veut l’embaumer ou en faire un l'quelette &c.
f lg - J .P L I .
Scultet dans fon armamentarium décrit plufieurs
autres fortes de fcalpels , comme entr’aurres le fca l-
pel trompeur qu’il appelle ainli, parce que fa lame
étant cachee le malade y eft trompé. Les anciens en
failoient grand ufage pour ouvrir & dilater les finus:
mais comme il peut tromper le chirurgien lui-même,
il n’èft plus en uiage. Un Jcalpel tranchant des deux
cotés pour des fêtons. Un petit Jcalpel crochu pour
détacher les paupières, quand elles tiennent l’une à
l’autre. \Jn jcalpel pointu, tranchant des deux côtés,
avec un manche d os pour l’opération de l’égylops.
D(ts Jcalpels lemblables au lcolopomachærion , &c.
le lcolopomachærion lui-même eft auifi une forte de
Jcalpel. l'oy ei 6C0LOPOMACHÆR1ON. ( Y )
SCAMAUH1E , (Géog. mod.) on écrit aufii Sama-
chi y Samakki , Schamakhiah , Schoumakhi , Schuma-
chie, &c. ce font des orthographes différentes du même
lieu, ville de Perfe , capitale du Schirvan , dans
un vallon, entre deux montagnes. Ses rues font vilaines
, fes maifons baffes & mal bâties ; mais il y a
des caravanferais & des bains publics. Les habitans
font commerce de fafran, d’étoffes de foie & de coton.
Cette ville a été ravagée par Thamas-kouli kan;
elle l’eft louvent par destremblemens de terre. Long.
y6.dat. 4 0 . 6 c . & fuivant Naflir-Edden. Longit. 8"Si
3 0 . la t.g c f.'g o . (D .J . )
SCAMANDRE, f. m. (M y tk o l.) quelques-uns
prétendent que cette riviere de Phrygie prit ce nom
de Scamandre , fils de Corybas , après qu’il s’y fut
jette, ayant perdu le jugement dans la célébration
des mylleres de la mere des dieux. Le Scamandre.
avoit un temple & des facrificateurs : Homere parle
du fage Dolopion qui en étoit le chef. (D .J . )
S c a m a n d r e , (Géog.anc.) Scamander, fleuve de
l’Afie mineure , dans la Troade ; il prend fa foiirce
dans le mont Ida. Pline , liv. V. c. x x x . dit que c’eft
une riviere navigable*, place fon embouchure près
du promontoire Sigée, & fait entendre qu’il fe rend
droit à la mer, fans fe joindre à aucune autre riviere
; mais Strabon , liv. X I I I . prétend que le Simoïs’
& le Scamandre fe réunifient un peu au-deffus dit
nouvel Ilium, & vont fe perdre dans la mer, après
avoir formé des marais chargés de rofeaux. Quelques
uns foutiennent que le Scamandre prit enfuitë
le nom de Xanthus ; félon Homere, le nom de Scamandre
appartenoit au langage humain, & Xanthus
à celui des dieux. Quem Xanthum vocant D U , homi-
nes Scamandrum dicunt. Iliad. liv. X X . v. y g . Quoi
qu’il en foit, ce fleuve eft fameux dans l’hiftoire du
nége de Troie, & c’eft encore à Homere qu’il doit
fa célébrité.
Les illuftres voyageurs anglois qui nous ont donne
les ruines de Palmyre, pafferent quinze jours en
S C A
\ySjl u faire fur les lieux Une carte dé' la- plaine du
Scamandre en’ tenant Homere à la main ; c’eft fur les
bords du Scamandre, nous difent-ils-, qu’on trouve
de nouvelles beautés dans- l’ilia de ; & c’eft dans le
pays où Ulyffe a voyagé , & où Homere a chanté ,
que l’Odyflée a1 des charmes raviffans.
Julie, fille d’Augufte, traverlànt- \z Scamandre, pen-
fa être fubmergée par les eaux- de cette riviere , que
le concours de plufieurs- fiorrens avoit- groflie tout-à-
coup. Elle1 fit- un crime aux habitans d’ilium dé ne
lui avoir point envoyé d^guides ; & elle ne les avoit
pas feulement averti de fon paffage. Agrippa , mari
de Julie, parut fort fenfible à1 ce péril, & condamna
les pauvres habitans- à une amende de cent mille
drachmes , qu’il eut bien de la peine à leur remettre.
J-e ne crois point que fon- amitié pour Julie fut la vraie
caufe de fa colere, car il n’a-voit pas une grande efti-
me pour elle, mais la politique fqt le vrai reffort de
fa conduite. Il fo fâcha , foit pour faire croire à Au-
gufte , qu’il prenoit vivement à coeur les intérêts de
Julie, foit pour maintenir fon crédit.
Il n’eft point libre à un fujet marié avec la fille de'
fon fouverain, de négliger la punition de ceux qui
manquent à fon é£oufe ; quelque gré qu’il leur en fâche
dans le fond du coeur, il faut qu’il faffe parcître
fon mécontentement. Voilà la raifon qui l’engagea à
fe retracer avec peine de l’injuftice de fon amende;
il fut ravi qu’Augufte fut inftruit de fon zele.
On prétend que les eaux du Scamandre avoient la
propriété de rendre blonds lès cheveux des femmes
qui s’y baignoient ; & que les femmes Troyennès fe
prévaloiènf de cette prérogative qui valut à1 ce fleuve
le nom de Xanthus , au rapport de Pline , liv. I I .
ch. cïij. On ajoute même que les trois déeffes, avant
que de fe préfenter à Paris pour être jugées fur leur
beauté , vinrent fe laver dans ce fleuve , qui rendit
leurs cheveux blonds.
Mais- ce qu’il y a de certain, c’eft que les filles de
Pfirygie dès qu’elles éfoient fiancées, alloient offrir
leur virginité au Scamandre. Efchînes nous en a fait
le récit, en nous racontant l’aventure qui l’obligea
de quitter la Phrygie avec Cimon, fon compagnon
de voyage. Il faut l’entendre lui-même.
C’eft , dit-il, une coutume dans la Troade, qu’à
Certains jours de l’année, 1™ jeunes filles prêtes à fe
marier, aillent fe baigner dans le Scamandre, Si qu’elles
y prononcent ces paroles qfti font comme confa-
crés à la fête: « Scamandre, je t’offre ma virginité ».
Parmi les jeunes perfonnes qui s’acquittèrent de
ce devoir, lorfque nous vîmes cette cérémonie fln-
guliere, il y en avoit une nommée Callirhoë, bien
faite, & d’une famille ilkiftre. Nous étions , Cimon
& moi, avec les parens de ces jeunes filles, & nous
les regardions de loin fe baigner, autant qu’il nous
étoit permis à nous autres étrangers.
L’adroit Cimon défefpérément amoureux de Cal-
lirhoèy déjà promife à un autre, nous quitte furtivement
, fe cache dans les brouffailles fur les bords du
fleuve, & fe couronne de rofeaux pour exécuter le
ftratagème fecret qu’il avoit projette. Dès que Callirhoë
fut defeendue dans le fleuve, & eut prononcé la
formule accoutumée, le faux Scamandre fort du fond
des brouffailles, & s’écrie : » Scamandre reçoit ton
»préfent, & te donne la préférence fur toutes tes corn-
» pagnes ; alors faifant un pas pour la mieux voir :
Je f u i s , dit-il, le dieu qui commande a cette onde ;
S oyez-en la déeffe , & régne[ avec moi.
Peu de fleuves pourroient dans leur grotte profonde
Partager avec vous un aujji digne emploi.
Mon cryflal efl trïs-pur, mon coeur l'ejl davantage ,
Je couvrirai pour vous de fleurs tout ce rivage,
Trop heureux f l vos pas le daignent honorer ,
E t qu'au fonds de mes eaux vous daignie% vous mirer.
Tome X IV \
S C A 739
 ces mots il- s-'âvance , emmene la jettfie fille ravie,
& fe retire avec elle dans les rofeaux. La tromperie,
continue Efchine, ne demeura pas long*tems
cachée ; car quelques jours après, comme on célé-
brqit la-fête de Vénus-, où les nouvelles mariées affifi
toient, & où-la curiofité nous avoit auffi menés ; Cal»
lifhoë apperçut Cimon qui'étoit avec nous ; elle ne
fe doutoit de rien, & perlùadée que le dieu étoit venu
là tout exprès pour lui faire honneur, elle dit à fa
nourrice : » A-ppereevez-vous le Scamandre, à qui
>r j’ai eonfacré ma-virginité»? La nourrice quicom-
prend'ce qui étoit arrivé, crie, fe lamente, & toute
le fourberie fe découvre. Il fallut au plus vîte, ajoute
Efchine, nous fauver & nous embarquer.
La Fontaine a fait de cette hiftoire un de fes plus
jolis contes ; je dis de cette hiftoire, car elle fe trouve
dans les lettres d’Efchine ; c’eft la dixième. L’aventure
fe pafia fous fes yeux ; il cenfura vivement
fon compagnon de voyage de cette aftion criminelle
, & Cimon lui répondit en libertin, que bien d’autres
avant lui avoient joué le même tour..
On a d’abord de la peine à comprendre la fimplicité
de Callirhoë. Elle étoit d’une iîluftre famille ; elle
avoit eu fans doute une éducation convenable à fa
naiffance. Jamais l’efprit & la fcience n’avoient paru
avec tant d’éclat q,ue dans le fiècle de cette aimable
fille, cependant les fixions des poëtes cano’nifées par
les prêtres, lui avoient tellement gâ'té l’efprit, qu’elle
erôyoit bonnement que les rivières étoient des divinités
, quife couronnoient de rofeaux, & auxquelles
on ne pouvoit refiifer la fleur de la virginité.
Sous l’empire de Tibere, une iîluftre dame ne fut
pas moins Ample ; elle fe perfuada qu’elle avoit couché
avec Anubis , & s’en vanta comme d’une infigne
faveur. Mais comment Callirhoë auroit-ellë pu fe dé-
fabuler de la divinité du fleuve Scamandre , puifque
ce fleuve avoit un prêtre , que les Troyens hono-
roient comme un dieu ? C’eft Homere qui nous l’apprend.
Iliad. liv. V. verf y G.
Hypfenora nobilem
Eilium magnanimi Dolopionis qui Scamandri
Sacerdos faclus fuerat, & d.i inflar honorabatur à
populo. '
Quelques modernes ont dit que le Scamandre ne
méritok guere la réputation que les poëtes lui ont
aequife ; mais les voyageurs anglois n’en parlent pas
avec autant de dédain que Belon. Le Scamandre pouvoit
être autrefois plus confidérable qu’aujourd’hui;
fes eaux peuvent avoir pris un autre cours, ou par
des conduits fouterreins ou autrement.
On ne peut guere penfer que Pline fe trompe ,
quand il parle du Scamandre comme d’une riviere
navigable ; Sc quand Strabon nous dit que le Scamandre
ayant reçu le Simoïs , charrioit tant de limon SC
tant de fable, qu’ils avoient prefque comblé leur embouchure
, & formé des lacs & des marais ; ce difi*
cours ne convient affùrément qu’à des rivières un
peu çonfidérables. ( Le chevalier d e J a u c o u r t . )
SCAMANDRIA , ( Géogr. anc,) petite ville de la
Troade, fur le Scamandre, à quinze cens pas-du port
Iliiïm. Leunclavius dit que les Turcs la nomment aujourd’hui
Scamandria. (D . J.)
SCAMBONIDGE, (Géog. anc.) municipe de l’Afrique
, dans la tribu Léontide, félon Paüfjnias, 1. /*
e. x x x v iij. ( D . J . )
SCAMILLES, f. f. terme d.'Architecture, dans Vi-r
truve , fur la fignification duquel les critiques font
très-peu d’accord ; quoiqu’affurément il lignifie des
faillies en maniéré d’elcabaux, qui fervent à élever
les autres pièces d’un ordre, telles que les colonnes,
les ftatues ou autres femblables ; afin que tout en
foit vû, & que les ornemens qui font en faillies n’en
cachent pas une partie aux fpéclateurs qui regardent
d’en-bas.
A A a a a