•en manteau noir , & dont le mafque efl rayé de noir,
-au front, aux deux joues 8c au menton.
SCARARAGAM, f. m. ( Hijl. nat. Bot.) arbre des
Indes orientales , qui porte des fruits de la groffeur
des noix, & d’une couleur verdâtre , 8c dont le goût
çft très-agréable ; les Indiens nomment ce fruit undis.
S C A R B A , ( Géogr. mod. ) petite île de la mer
-d’Ecoffe , 8c l’une des weflernes ; elle efl féparée de
l’île de Jura par un détroit où la marée efl très - violente;
aufli la Scarba efl-elle dépeuplée; on ne lui
donne que quatre milles de longueur fur un mille de
largeur. ( D . J . ) ■
SCARBOROUGH, .(Géog, mod.) anciennement
Scarbourg, ville d’Angleterre, dans Yorck-shire,
vers le nord de la province. Elle efl bâtie fur un ro-
-cher fort élevé, avec un château que le roi Henri II.
fit conflruire pour fa defenfe, 8c où l’on tient toujours
garnifon. Il y a un bon port, où les vailîeaux
l'ont en liireté, & des eaux minérales qui y attirent
peaucoup de monde*-
Friddes ( Richard), favant théologien, & écrivain
poli du xviij. liecfe, naquit près de Scarborough en
1671. Il fe fit beaucoup d’amis à Oxford par fon ef-
prit, par l’agrément de fa converfation, & par fies
maniérés engageantes. Le doreur Sharp ., archevêque
d’Yorck, lui donna un.bcnéfice, dans lequel il fe
difiingua par fon affabilité 8c fon application à remplir
les devoirs de fon miniftere ; mais il eut le malheur,
par une grande maladie, de perdre les agré-
mens 8c les charmes de fa voix, qui avoient fait auparavant
l’admiration de tout le monde. Comme il
s’étoit marié fort jeune, 8c qu’ilavoit une nombreufe
famille, il réfolut pour la foutenir de venir à Londres
, 8c de s’y livrer tout entier à la compofition. .
Le premier ouvrage qu’il publia., efl un fyftème
de théologie, d’après les principes de la religion naturelle
, 8c de la religion révélée. Londres 1718 &
1710, in-folio. Cet ouvrage fut très - favorablement,
reçu du public, & l’on en lit de bons extraits dans la
Bibliothèque angloife, 8c dans les Mémoires de littérature
de M. de la Roche ; l’auteur réfute toujours
les calyinifles_., les catholiques romains, les foci-
niens, 8c les déifies, avec une douceur qui peint la
bonté de fon caraôere.
Le fécond ouvrage, qu’il mit au jour, comprend
fes fermons 8c difcours moraux fùr divers fujets, au
nombre de cinquante-deux, qui forment un volume
in-folio, imprimé à Londres en 1722. Le but de cet
ouvrage efl de dévoiler quelques-unes des erreurs
générales, 8c des vices les plus dominans de notre,
fiecle, comme aufli de perfuadet aux hommes la né-
ceflité d’être folidement vertueux.
Il fit.paroitre en 17.24 la vie du cardinal YTolffey
à Londres, in-fol. avec figures. Il eut des foufcrip-
tions confidérables pour l’imprefiion de cet ouvrage ;
l’accueil qu’on lui fit l’engagea d’entreprendre les
vies du chevalier Thomas More, 8c de Jean de Fif-
oher,,éyêque de Rochefler ; mais on lui vola fon
manufcrit qu’on n’a jamais retrouvé.
Il a encore donné un traité de morale fur les principes
de la raifon. Londres >724, in-8°. une excellente
broçhure fur l’Iliade d’Homere; un livre fur
l’Euchariflie ; enfin une defenfe de la fameufe épitaphe
latine que Jean Sheflield, duc de Buckingham
avoit faite pour lui-même.
Pro regefoepè , pro rtpublicâ femper..
Dublus ^ fed non improbus vixi.
Incertus morior,J'ed inturbatus.
Humanum eflzrrcCrt ., & nefcire.
Xluchfor the prérogative.; ever form y country ;
1 lived irregular not, profligate. t - ;
X/20’ go in g to a Jlateunknov/n, i dye refignd.
Fmilty and ignorance attend on hutridnlife.
Voici la tradu&ion littérale de l’anglois : « Zélé
» fouvent pour les droits du roi, toujours pour ceux
» de mon pays : j’ai vécu d’une maniéré irrégulière
» mais non débauchée ; quoique j’aille entrer dans
»un état inconnu, je meurs réfigné : la fragilité 8c
» l’ignorance font l’apanage de la condition humai-
» ne ».
M. Friddes conclut ladéfenfe du duc de Buckingham
d’une façon qui ne peut que lui faire honneur. « Si,
» dit-il, je me fuis trompé dans cette apologieocca-
»Jionelle d’un illuflre feigneur, diflingué par quan-
» tité de talens remarquables ou fupérieurs, mon
» erreur part d’un principe de charité. Je foumets
» humblement tout ce que j’ai dit à la cenfure, fur-
» tout à celle qui part d’un zele de religion, aufïl
» fervent que je fais qu’il l’efl dans les perfonnes à.
» qui cette épitaphe a déplu. Je ne voudroispas, par
» quelque raifon que ce pût être, qu’on pût m’accu-
» for du deffein de préjudicier le moins du monde ,
» 8c de faire le moindre tort à la caufo de la vraie
» piété ; mais toutes lès réglés de l’équité commune
» nous obligent à interpréter les paroles aufli - bien
» que les avions des hommes, de la maniéré la plus
» favorable qu’elles peuvent l’être ; 8c l’obligation
» de nous conformer à ces réglés efl plus forte, lorf-
» qu’il s’agit d’expliquer les paroles de ceux qui ne
» peuvent s’expliquereux-mêmes ».
Cet aimable 8c favant homme vécut toujours avec
le plus grand defintérèffement, négligeant trop le
bien-être qu’il pouvoit fe procurer par quelques démarches
auprès des miniflres : les gens vraiment paf-
fionnés pour les fciences ,fongent très-peu à acquérir
les biens de la fortune ; le plaifir qu’ils trouvent avec
leurs livres, leur tient lieu de tout. L’application du
doéïéur Friddes à l’étude étoit fi grande, qu’il y don-
noit des nuits entières ; fon travail abrégea fes jours. II
mourut en 1725 , âgé de 54 ans. C’eft une fituàtibn
bien trifl'e que celle d’un homme de lettres qui defire
de fe diftinguer par fes écrits, 8c de pourvoir en
même teins, par ce foui moyen , à la fubfiflances
d’une famille ; d’un côté le befoin le preffe, 8c de
l’autre la renommée lui crie de limer fes ouvrages ,
8c de lès rendre dignes de l’immortalité.
Un artifle ingénieux a repréfenté1 un beau génie
qui fe trouve dans cette fituation,- fous l’emblème
d’une belle femme, mal vêtue, regardant le ciel, 6c
élevant en l’air fon bras droit que deux ailes foutien-
nent , tandis que fon corps 8c fon bras gauche font
attachés à une groffe pierre qui efl en terre, image
parlante du malheur de plufieurs hommes de lettres,
(L e chevalier de J a u C O U R T .)
SÇARDALE, (Géogr. mod.) c’efl-à-dire vallée de
rochers ; pays d’Angleterre dans le Derbishire. On
lui a donné le nom dé Scardale, parce qu’il efl par-
femé de rochers, queles anciens appellentfeares. On
y voit le bourg de Cheflerfield fur le Rother, bourg
qui paroît ancien, 8c qu’on appelle à caufo de cela
Chefler-inrScdrdale. (Z). J . )
SCARDlNGEN, (Géogr. mod.) petite ville d’Allemagne
dans la baffe Bavière, au confluent du |lor
6ç de Flun , au midi de Paffaw. Long, jp ... S i. latit.
mWBÊKwâ J.) WÊ
SCARDONA , (Géogr. anc.) Scardon , dans Stra-
bon ,7 . V IL les derniers lieux que Ptolomée, l. IL
Ci x v ij. marque fur la côte de la Liburnie, fous l’em-
Boûchure du Titius & la villeScardona, qu’il met à
la gauche de l’embouchure de ce fleuve,ôe qu’il comprend
cependant darif la Liburnie.
11 ne foroit pas fans exemple qu’un fleuve fut-réputé
faire. la borne d’une province, 8c qu’une ville
fitiiée au-delà de ce fleuve , mais pourtant fur fon rivage
, eût appartenu àla même province. Auffi n’efl-
n’efl-ce pas là la difficulté : elle confifle plûtôt en ce
que les deferiptions modefnès de la Dalmatxé, mart
cruent les niines de Scardona près de la Scardô'niuS ,J
à la droite de l’embouchure du fleuve Titius, au lieu
que Ptolomée place cette ville à la gauche de ce •
fleuve, nomme aujourd’hui Kerca.
Cafimit Frefchot, dans fes mémoires géographiques
, dit en parlant de Scardona, pag. 289 : le ruine
délié fue antiche forticaftoni, e citadella j i vedono poco
longhi del lago, chiamato da Latihi Scardonio ; in vol-
gare Proclian, e a déféra del fum e Kerca , d ié l'aniicho
J itio, quale col fuo corfo mette II confiai ail'arnica Li-
burnia e Dalma^fa. Il faut donc dire, ou que la ville
Scardona n’a pas toujours été à la gauche du Titius,
ou qu’il y a une tranfpofition dans Ptolomée, quide-
voit placer Scardona avant l’embouchure du Titius.
On voit que la ville Scardona étoit confidérable,
puifqu’on l’avoit choifie pour le lieu de l’affemblée
générale dé la province, 6c qu’elle fe trouvoit le
liège de la juflice pour les Japydes 8c pour quatorze
viiïes de la Liburnie ; ce qu’on appelloit conventus
Scardonitanus. Cette ville, félon Pline, l. I I I . c. x x ij.
étoit à douze mille pas de la mer, fur le bord du Titius
, in amne eo (Titio).
Aujourd’hui Scardona n’efl remarquable que par
fon fiége épifcopal, fous la métropole de Spalatro.
Cet évêché y fut transféré de Belgrade fur la mer en
1120; elle a été cependant-ci-devant une place de
force, 8c très-confidérable. En 13 22, durant les troubles
de Hongrie, les habitans de Scardona s’étant ligués
avec ceux d’Almiffa, pour exercer la piraterie,
diverfos autres villes qui fouffroient de ces pirateries,
s’unirent avec les Vénitiens pour les arrêter; 8c comme
la partie ne fe trou\% pas égale , la ville de Scardona
fut faccagée dans cette occafion.
En 1411 les Vénitiens acquirent Scardona du roi
de Bofnie, qui la leur remit avec Oflrovizza pour
cinq mille écus d’or, 8c ils la gardèrent jufqu’à l’arrivée
dés Turcs, qui la prirent en 15 22. Mais bientôt
après les Vénitiens la reprirent d’affaut, 8c la démantelèrent
en 15 3 9. Les Turcs s’y étant établis depuis,
en furent encore chaffés par les Vénitiens, qui la réunirent
à leur domaine en 1684. ( D . J . )
S c a r d o n a , (Géogr. mod.) même nom des anciens
; ville ruinée de la Dalmatie vénitienne, à.fept
milles au nord-ouefl de Sebenico., dans une pref-
quîîle formée par une petite riviere. Les Vénitiens
acquirent cette ville en 1411, du roi de Bofnie. Les
Turcs la leur enlevèrent en 1522 ; mais elle efl refilée
toute démantelée depuis l’an 1684, à la république
de Venife, qui y entretient une garnifon. Son
évêché efl fuffragant de Spalatro. Long. Wm So. lat.
4 4 - 20. (D . J .)
S C A R D U S -M o n s , (Géogr. anc.) Strabon, E x -
cerpt. ex l. V I I . c. xv ij. 8c Ptolomée, L I I . c. xv ij.
donnent le nom de Scardus à la derniere des montagnes
qui féparoient l’Illyrie de la Dalmatie & de la
Mffifie ;. mais Tite-Live, l. X L I I I . c. x x . écrit Scor-
dus au lieu de Scardus. ( D . J .)
SC ARE, f. m. (Hijl. nat. Ichehiolog.) fearus ; Rondelet
a décrit deux elpeces de feare ; ce font des poif-
fons-rde mer qui vivent fur les rochers. On a donné
le nom de canthenok la première efpece dans certains ,
pays, 8c dans d’autres celui de fargo ; mais mal-à-
propos , parce qu’il y a deux autres poiffons connus
fous ces noms. La fécondé efpece a été décrite dans
cet ouvrage fous le nom à'aiol. Voye£ A io l .
Le feare a de grandes écailles minces, 8c d’un bleu
noirâtre ; il reffemble au fargo par la forme du corps,
par les aiguillons, par le nombre 8c la pofition des
nageoires. Voye{ Sa r g o . Mais il en différé en ce qu’il
n’a point de tache noire fur la queue , ni de traits de
cette même couleur qui s’étendent fur les côtés du
corps depuis le dos jufqu’au ventre. L e feare a les
dents larges 8c plufieurs protubérances aux mâchoires,
qui font dures comme des os ; la nageoire de là
queue efl large, & fe divife en deux parties; les yeux
font noirs , 8c l’efpace qui efl au-deffus efl bleu ; le
ventre a une couleur blanche. Ce poiffon fe nourrit
d’herbes, 8c principalement d’algue ; fa chair efl lé*
gere, 8c très-bonne à manger^ les boyaux ont une
odeur de violette. Rondelet, hift. nat. des poiffons
I.part. Uv. VI. c. x j. Voye{ POISSON.'
SCARIFICATEUR, f. m. infiniment de Chirurgie
qui fort à fearifier. Voye[ S c a r i f i c a t i o n .
Le fcarïficateur efl une efpece de boîte dans laquelle
font douze, quinze, ou dix-huit lancettes , qu’on
bande avec un reffort, 8c qui le débandent avec un
autre, 8c font toutes à la fois leur incifion dans la
peau. Jufqu’à l’invention de cette efpece de fearfica-
teur, qui eft moderne, on fe forvoit au lieu de lancettes
, de petites roues tranchantes.
L’ulage du fcarificateur efl d’évacuer le fang & les
autres humeurs qui féjournent fous la peau, en y fai-
fant un grand nombre d’ouvertures, lefquelles étant
faites toutes à la fois, caufent un*e douleur bien plus
fupportable que s’il falloir les fouffrir l’une après
l’autre.
Cet infiniment n’efl en ufage qu’après l’application
des ventoufes. Voye^ V e n t o u s e . On peutfe fervir.
d’une lancette ordinaire avec autant d’avantage ,
parce que la flupeur qu’occafionne à la peau l’application
des ventoufes, permet qu’on fafîè les fearifi-
cations fans prefque caufor de douleur. La fig. /3
P L X X V I . repréiente l’extérieur de cette machine ;
l'intérieur efl trop compofé pour être repréfenté fans
y employer beaucoup dé figures 8c une longue def-
cription, ce qui efl allez hors d’oeuvre pour un infiniment
aufli peu utile que celui-là. Ilfuffit de dire que
la queue des lancettes efl moufle, 8c qu’elles tiennent
à trois traverfes paralleles, 8c qu’elles font garnies
chacunes à leur extrémité d’un pignon dont les dents
s’engagent dans une roue dentée. Chaque traverfe efl
mobile, 8c tourne en pivot fur fon axe par le moyen
de cette roue, qui fe bande comme la noix d’une platine
à fufil, 8c le débande par un autre. Cette roue
en fe débandant fait agir les traverfes 8c les lancettes,
8c les fait mouvoir très-rapidement de droite à gauche
fur la peau. Cette machine a un furtoutavec des
fentes, par lefquelles paffent les lancettes.; ce furtout
s’éloigne ou s’approche à volonté , de l’ax£ de l’inf-
trument par une,vis ; par ce moyen les lancettes in-
cifent plus ou moins profondément, félon qu’qn le
délire. Cet infiniment vient d’Allemagne. Il diffère
peu du fcarificateur repréfenté dans Amborife Paré,
l .X I I . c. v. Cet auteur en recommande l’ufage pour
prévenir la gangrené, qui peut fuivre les çontufipns ;
au lieu de lancettes il a trois rangs de roues tranchantes
; ce qui revient au même quant à l’effet. Hei-
fler loue beaucoup, le fcarificateur allemand ; feroit-ce
parce que M. de Garangeot l’a defapprouvé ? ( Y )
SCARIFICATION, f. f. opération de Chirurgie
par laquelle on fait plufieurs incifiöns à la peau avec
une lancette y ou avec un infiniment propre à cet
ufage. Voye[ S c a r i f i c a t e u r .
Saumaife voudroit qii’on écrivit fearifaiion , 8c
non pas fcarification, parce que ce mot efl dérivé du
grec<rndpiçbf. Voy elle s notes furSolimus,pag. Sic) ,
où il corrige Pline à ce fujet. Lib. X V I I . Le P. Har-
douin tient pour fcarification, quoiqu’il convienne
que les manuferits portent feariphatio. Mais il ajoute
que Théodore Prifcien écrit fcarification.
La fcarification efl d’ufage principalement dans l’opération
des ventoufes ; fon effet efl d’évacuer le
fang. Voyei VENTOUSE.
La méthode de fearifier dans ce cas efl de faire
trois rangs d’incifions ; celui du milieu en aura fix ,
8c les deux autres chacun cinq. On doit commencer
par le rang d’en bas , pour n’être point incommodé
par le fang, lorfqu’on fearifiera fupérieurement. Les