donnoient à plufieurs , mais qui alloient toujours à
ceux dont la cuifine étoit la meilleure :
Ho s major rapuit canes culina. (D. /.)
SCURVOGEL, f. m. ( Ornithol. ) nom donné par
les Hollandois à un oifeau d’Amérique , nommé par
les habitans du Brélil jabiruguacu. C’eft une efpece
de grue, ou du-moins fort approchante de ce genre
d’oifeau. Son bec eft large, .long de fept ou huit pouces
, arrondi 6c un peu crochu au haut vers la pointe.
Il porte fur le fommet de la tête une efpece de crête
cendrée grite. Son cou eft extrêmement long , fans
aucune plume ainfi que la tête ; & ces deux parties
font feulement couvertes d’une peau écailleufe. Sa
queue eft courte 6c noire ; le refte de fon plumage eft
blanc , excepté fur les grandes plumes des ailes, qui
font noires avec une efpece de teinte purpurine. Cet
oifeau dépo.uillé de fa peau eft d’un goût délicat ; fa
groffeur approche de celle de la cicogne. (D. J.')
SCUTAGE , f. m. ( Hiß. d’Ang. ) le fcutage étoit
un fervice militaire auquel les poffeffeurs des fiefs
étoient obligés envers le roi. Ce mot défigne aufti la
redevance que les feudataires pay oient au prince pour
être dilpenfés de ce fervice ; enfin ce mot fignifie la
taxe qu’on avoit mife fu® chaque vaflal pour quelque
fervice public. Depuis Guillaume I. les rois d’Angleterre
avoient fouvent impofé de pareilles taxes lans
le confentement des états , c’eft pourquoi le fcutage
fut aboli par la grande chartre. (Z). J . )
SCUTARï, (Géog. mod.) ville d’Afie, dans l’Anatolie
, vis-à-vis le port de Conftantinople, dont elle
eft regardée comme un des fauxbourgs; c’eft d’ailleurs
un des principaux rendez-vous des caravanes d’Arménie
qui vont trafiquer, en Europe.
Le port de Scutari fervoit autrefois de retraite aux
galer.es de Chalcédoine ; 6c ce fut à caufe de fa fitua-
tion , que les Perfes , qui méditoient la conquête de
la G rece, la choifirent, non-feulement pour en faire
une place d’armes, mais pour y dépofer l’or 6c l’argent
qu’ils tiroient par tribut des villes d’Afie. Tant
de richeftes lui firent donner le nom de Chryfopolis,
ou ville d’or, felpn Denys de. Byfance , au rapport
d’Etienne le géographe, qui ajoute pourtant que l’opinion
la plus commune étoit que le nom de Chryfopolis
venoit de Ch/ysès , fils de Chryféïs 6c d’Aga-
ihemnon.
Il femble que cette ville foit deftinée à fervir de retraite
à des maltotiers ; car les Athéniens, par le con-
feil d’Alcibiade , y établirent les premiers une efpece
de douane,pour faire payer les droits à ceux qui na-
vigeoient.fur la mer Noire. Xénophon affure qu’ils
firent murer Chryfopolis; cependant c’étoit bien peu
de chofe du tems d’Âugufte , puifque Strabon ne la
traite que de village. Aujourd’hui c’eft une grande
ville , & même la feule qui (oit fur le bofphore du
côté d’Afie. Cédrene nous apprend qu’en la dix-r
neuvième année de l’empire de Cpnftantin, Licinius
fon beau-frere , après avoir été battu plufieurs fois
fur mer &. fur terre, fut fait prifonnier dans la ville
de Chryfopolis, 6c de-là conduit à Theffalonique, où
il eut la tête tranchée.
Scutari eft embellie d’une mpfquée.royale 6c d’une
maifon. de, plaifance , ou ferrai! du grand-feigneur.
Long, 4&3J>. lat. 41. J . (D . J. )
Scu ta ri , (Géog. modf) par lgs habitans dp pays
Scadar, anciennement par les Romains Scodra, dont
on peut voir Varticle.
Scutari eft une ville de la Turquie européenne ,
capitale de l’Albanie , à dix lieues d’Antivari, vers
le levant, ent;re le lac de Zenta & la petite riviere de
Boiana.Elle aétélefiege dés rois d’IIlyrie. Les Turcs
en font les maîtres depuis l’an 1478. Elle eft grande,
peuplé.e ;; §ç,défendue par une citadelle. I l y a , un
évêque latin, fous la métropole d’Antivari, C ’eft la
réfidence d’un bacha. Long. 3y . 12. lufit. 4 2 .
■ Q | '
S c u t a r i le cap de , f Géog. mod. ) c’eft le même
que celui qu’on appelloit anciennement le Boeuf, ou
le puffage du Boeuf ; ce qui prouve qu’il faut prendre
cet endroit-là pour le commencement du bofphore ,
puifque ce boeuf prétendu y traverfa le canal à la
nage. Les poètes ont aufti publié qu’Io, maîtrefle de
Jupiter, avoit paffé ce détroit déguifée en vache.
Charès, général athénien , battit auprès de ce
cap la flotte de Philippe de Macédoine qui afliégeoit
Byfance. On y enterra Damalis , femme de ce général
, laquelle mourut de maladie durant ce fiége ;
6c les Byfantins en reconnoiffance des fervices que
Charès leur avoit rendus , y dreflerent un autel en
l’honneur de fon époufe , 6c une colonne qui foutc-
noit fa ftatue. De-là ce lieu retint le nom de D a malis
, qui veut dire une vache. On trouve dans Denys
de Byfance une ancienne infcription qui en fait
mention. C’eft le ferrail du grand-feigneur qui occupe
aujourd’hui le terrein du cap de la Vache, ou du
cap de Scutari. (Z), ƒ.)
S C U T A R 1U S , f. m. ( Littirat.') outre la lignification
ordinaire de ce terme , qui lignifie dans Pline •,
l’ouvrier qui faifoit le bouclier long nommé fcutum,
le même mot défigne un garde du corps de l’empereur
,. parce que tqut ce corps portoit un bouclier
long ,fcutum.
SCUTE , f. f. ( Marine. ) petit efquifi Ou Canot,
que l’on emploie au fervice du vaifleau. Ses dimeri-
fions ordinaires font de 21 piés de long, de 5 piés 3
ponces de large, 6c de deux 6c demi' de creux
S C U T E L L A T I L A P ID E S , f tUfi. nau ) quelques
naturaliftes ont ainfi nommé les pierres plus
connues fous le nom de bufonites, ou de cràpaudines,
à caufe de leur reffemblance avec un écu, ou bou-
ciieri'vïi
S C U T IC A , f. f. (Belles-lett. ) c’étoit une petitè
courroie de cuir, dont lesl maîtres d’école fe fer-
voient pour châtier leurs difciples quand ils avoient
manqué à leur devoir. De-là vient que fcutica eft
pris ordinairement pour une légeré punition ; au
lieu que fiagellum étoit une punition atroce 6c accompagnée
d’ignominie , parce qu’on is’en fervoit
pour punir les efclaves, 6c ceux qui avoient été-condamnés
par fentence des triumvirs, comme Horace
le dit dans l’ode jv . du Liv. V.
Seclus fiagellis hic tritimviralïbus
Proeconis ad fajlidium..
« Quoi donc , cet homme qui a été fuftigé par arrêt
» des triumvirs, jufqu’à laffer le crieiir public, &c.»
D acier. ( D . J. y
S CUTIFORME, OS-, terme d'Anatômie , eft lé
principal es; du genou.; qy?on appelle aftffî h l rotule.
Voyt{ R o t u l e .
ScUTiFORME , .cartilage , terme d’Aféàiàmie^ eft
un des cartilages du larynx , qui eft le plus large 6c le
plus gros ; ainfi appellé parce qu’il a la formé d’un
écu ou d’un bouclier, que les Latinséxpritnent Fini
6c l’autre par fcutum : aufti les Grecs qui expriment
.écu par ôtipsaç , Pont nommé ôvpmlni, thyroïde. Voye^
T h y r o ï d e .
Qnle nomme aufti cartilage antérieur, parce qu’il eft
fitué feulement en la partie de devant. Voyez C a r t
i l a g e .
SCUTUM \ f. m. ( Hïfl. anc. ) écu, bouclier, arme
defenfive des anciens, nommée par les Gf’ecs
6»p«oÿ 6c (ra.v.oç, & par nos vieux auteurs targé Ou pavois.
Ce bouclier étoit fi long, 6c quelquefois d’uné
grândeur fi demefurée , qu’il eouVroif un homme
prefque tout entier. Tels étoient ceux dés Egyptiens^
dont parle Xénophon dans la Cyropëdie r il falloit
qu’il fût bien grand chez les Lacédémoniens, pu if-.
qu’on rapportoît un homme deftiis. De-là venoït cet
ordre célébré que donna une mer fpartaine à fon fils,
d t«V , » tm r«.y, c’eft-à-dire, ou rapporte[ ce bouclier,
ou quon vous rapporte dejfus, L’écu étoit long 6c
«narré , & à l’ufage de l’infanterie feule.
SCYBELUS y ( Géog- aac. ) lieu de la Pamphylie;
il donnoit le nom de fon territoire au vin fcybellite,
dont parle Arétée, l. IL Morb. acutor. & diurnor.
( D . J . ) Î --
SCYDRA, ( Géog. anc. ) ville de la Macédoine ,
dans l’Emathie,félon Ptolomée, L III. c.xiij. Pline,
l. IV. c. x . & Etienne le géographe, parlent aufti de
cette ville. ( D . /. )
SCYLAÇE , ( Géog. anc. ) étoit une petite ville,
colonie des Pélalgiens, félon Hérodote, L. I. c. Lvij.
Pomponius Mêla, l. 1. c. xix. la met à l’eft ou vers
l’eft , ou eft-nord de Cyzique , entre Cyzique & le
mont Olympe, près 6c à l’eft de Placia. Pline en
parle aufü, L. V. c. xxxij. Pafîe Spiga, dit-il, on
trouve Piacia, Ariacos, Scylace , &c. On laiffe derrière
foi le mont Olympe , furnommé Myjjtn, 6c la
ville d’Qlyrnpéna. ( D . J. y
SCŸLA CEUM, ( Géog. anc. ) ville d’Italie chez
les Brutiens , dans le golfe de Memnon , félon Pom-
ponius Méia, l. j l . c . iv. 6c Ptolomée, l. H l . c . j .
Cette ville fondée par les Athéniens, avoit un promontoire
ou écueil, que Virgile, Enéide, liv. J II.
v . 551. appelle navifragum fcyllauum : le nom moderne
de cette ville eft Squillacci. (D . J .}
• SCYLAX , ( Géog. anc. ) fleuve de l’Ane mineure
, dans le Pontp^J fe perdoit dans l’Iris, avant que
ce dernier eût baigné la ville d’Amafie. (D . J. y
SC Y L LA , f. f. ( Mythol.y Homere 6c Virgile ont
exercé leur efprit à taire d’un rocher d’Italie vis à-
vis du phare de Mefline, unmonftre terrible, dont
l’afpe£t, dit le poète grec, feroit frémir un dieu
même. Ses cris affreux reffembient aux rugifîemens,
du lion ; il a douze piés épouvantables , fix longs
cols , fix têtes énormes , 6c dans chaque tête, trois
rangs de dents, qui recèlent la mort. Virgile n’a pas
cru devoir en tracer un portrait aufti hideux : félon
lui, Scylta habite le creux d’un rocher ; 6c lorf-
qu’elle voit paffer des vaiffeaux dans le détroit de
Sicile, elle avance la tête hors de fon antre, 6c les
attire à elle pour les faire périr. Depuis la tête jufqu’à
la ceinture, c’ eft une fille d’une beauté fédui-
fante, poiflbn énorme dans le refte du corps, avec
une queue de dauphin, & un ventre de loup ; elle
eft toujours environnée de chiens, dont les affreux
hurlemens font retentir les rochers d’alentour, Et
caruleis canibus rejbnanda faxa. Ænéid. lib. III. v.
4 3 i. (£ > .ƒ .) , ’ ;
ScYLLA , ( Geog. anc. ) i° . ecueil que Pline,/. III.
c. viij. met dans le détroit qui fépare l’Italie de la Sicile.
Pomponius Mêla, qui en parle aufîi-bien que
Pline, ne marque pas plus que lu i, fi ce rocher, cet
écueil, eft tout environné de la m er, ou attaché à la
côte. Mais Strabon, liv. VI. p. 2JS. qui au lieu de
Scylla, écrit Scylloeum faxurn, dit que c’eft un rocher
élevé , prefque tout entouré de la m er, 6c qui
tenoit feulement au continent d’Italie, par un ifthme
affezbas, lequel de côté 6c d’autre, offroit une retraite
aux vaiffeaux ; cependant fi l’on étoit à l’abri
quand on étoit dans ces ports, il n’y avoit pas la
même sûreté à en approcher ; ce qui a fait dire à
Virgile, Ænéid. III. v.432. en parlant de ce rocher:
Ora exertantem , 6* naves in faxa trahentem.
6c un peu plus bas :
Scyllam , & coeruloeis canibus refonqntia fa.x_a..
Cçs chiens qui aboyoient fans ceffe, font de l’imagination
des Poètes ; les Hiftoriens plus fàges, pariaient
autrement : mais le tem$ qui contribue à au-
Tome XIV.
torifer les fables > fe fert de l’art des Poètes pour les
confacrer. Ainfi, parce que les habitans de .Corfou
appellerent autrefois tête de ch ien , le promontoire de
cette île qui eft du cote de l’orient, on a dit qu’il y
avoit dans cet endroit des hommes qui avoient la
tête femblable à celle des chiens.
Le nom moderne de S cy lla , eft Scielid; c’eft un
courant fur les côtes de la Calabre méridionale en
Italie, qui entraîne les vaiffeaux contre un rocher
du cap Sciglio, où ils rifquent de fe fracaffer. Cha-
rybde, aujourd’hui Galofaro, mais que la Poéfie joint
communément à Scy lla , eft un gouffre dans le détroit
de Sicile, à l’entrée du port de Mefline. La fable
a métamorphofé ces deux écueils en deux nymphes
cruelles, dont Homere & Virgile fe font amufé
à faire la peinture. La morale prend à fon tour les
deux écueils de Scylla 6c Gharybde dans un fens
métaphorique pour un pas fâcheux dont il eft
difficile de fe fauver. Horace hti-même, Ode x xv ij,
liv. I . s’en fert dans ce dernier fens, en difant
au frere de Megille , quanta Laboras in Charybdi I
pour lui donner à entendre qu’il rifque de fe perdre
par rengagement indigne où il s’eft imprudemment
livré.
20. Scylla, ville des Brutiens , félon Pomponius'
xMéla, /. I L c. iv. Cette ville eft appellée Scylloeum,
par Pline, Z I I I . c. v. elle étoit apparemment près
du rocher de Scylla y dans l’endroit où eft au jour-»’
d’hui la petite ville de Sciglio.
3°. Scylla y nom d’une îledeferte, voifine de la.
Cherfonnèfe de Thrace, félon Pline , hv. I V . c. x i j . ( Le chevalier D e J a u COURT. ).
S C Y L LÆ U M , ( Géog. anc.y promontoire du Pé-
loponnèfe, dans l’Argie, félon Pline, liv. IV . c. v.
& Paufanias , liv. I I . c. x x x iv . tradu&ion de M. l’ab-
be Gedoyn; ce dernier nous en donne lapofition.
précife. C’eft aujourd’hui le cap Schille r cabo Scilli
des Italiens, cap de la Morée dans la Sacanie, près
de l’île de Sidra , à l’entrée du eolphe d’Egina.
(D .y ,y ë
S C Y PH U S y{. m. ( Littérature. ) trilyos ; c’étoit le
grand bocal ou verre à boire, qu’on nommoit autre-*
ment la coupe d'Hercule; 6c celle de Bacchus, libéré
patrisy s appelloit cantharus. On aura peut-être occa-
fion de parler ailleurs des verres à boire en ufage
chez les Romains. ( D . J . )
S C Y P P IU M y ( Géog. anc. ) ville de l’Afie mineure
, dans l’Ionie, aux confins, des Colophoniens
elle fut fondée, félon Paufanias, /. V i l . c. ïij. par les
Claromeniens , qui s’en étant dégoûtés 6c en étant
fortis , fe fixèrent dans, le pays où ils bâtirent la ville
de Claromene en terre ferme. Cette ville Scyppiumy
pourroit bien être celle qu’Etienne le géographe appelle
Scyphia. f D% J. y
SCYRAS , ( Géog. anc. ) fleuve du Péloponnèfe,
dans la LaConie. Paufanias dit, l. I I I . c. x x iv . qu’un
peu plus loin que le bourg d’Araine, où l’on voyoit
la fepulture de Lais, étoit une riviere qui fe déchar-
geoit dans la. mer : cette riviere fut appellée Scyrasy
depuis que Pyrrhus fils d’Achille, y aborda avec (es
vaiffeaux, après's’être embarqué à Scyros, pour venir
époufer Hermione. Au-delà de cette riviere étoit
un vieux temple, 6c à quelque diftance de ce temple
, un autel de Jupiter; en remontant vers la terre-
ferme , à quarante ftades de Scyras, on trouvoit la
ville Pyrrnique. ( D . J . y
SC YR Iy (Géog. anc. ) peuple du feptentrion, qui
conjointementavec les Huns, les Goths,& les Alains,
pafferent le Danube, 6c retournèrent fur leurs pas,
après avoir été battus par l’empereur Théodofe.
SGYROS ou SKIROS , en grec iKiipoe, en latin
Scyrus, (Géog. anc.y île de la mer Egée, à l’orient de
celle d’Eubee, Nous en parlerons avec plaifir en fa-
O O o o o ij