«n Bohème, en Silëfie, en S axe, &c. n’ont ni la dur
e té , ni la vivacité de la couleur des jap kir s d’o-
.rient.
IL y atout lieu de croire que la couleur du faphir
«ft due au cuivre. Quand on veut priver cette pierre
«le fa couleur & en faire un diamant, on la met dans
un creufet après l’avoir bien entourée de fable lin ,
parfaitement lavé pour le dégager de toute faleté ;
lorfque le fapkir aura été ainli environné de fable,
on couvrira le creufet d’un couvercle qu’on luttera
bien exactement ; ôn expofera le creufet au fourneau
<le verrerie pendant douze heures ; au bout de ce
lems on le retirera peu-à-peu, & le faphir aura per-
<lu toute l'a couleur; mais il faudra le faire retailler.
Pour contrefaire le faphir il n’y aura qu’à joindre
«lu faffre, ou du bleu des Emailleurs,à la compofition
du verre ; on fera des effais pour favoir la quantité
-de cette matière qu’il conviendra de joindre au verre.
L efaphirus des anciens n’étoit point la pierre dont
on vient de parler, c’étoit le lapis lapilli , quant au
faphir., ils l’appelloient cyanus. ( —)
Saphir , {.Mat. médic. ) Voyec FRAGMENT PRECIEUX.
/ . f
SAPHORIN D ’OZON, saint , (Glogr. mod.) petite
ville, ou plutôt bourgade a 3 lieues de Lyon.
Guypape, en latin Guidopapa , naquit dans,
bourg au commencement du xv. fiecle. Il ctudia la
Jurifprudence en France & en Italie, & fut employé
par le dauphin Louis, depuis Louis XL en plufieurs
affaires importantes, &. ent-r’autres auprès de Charles
V il. fon pere, dont il s’agiffoit d’appaifer la colère.
Le foi fut content de la conduite dè Pape, &
l’employa même dans la fuite. Il mourut à Grenoble,
vers l’an 1476. Il a compofé divers ouvrage? qui font
afi'ez rares. Le plus important eft intitulé.: Decifioms
gratianop.o/itunæ , Grenoble 149® » in-fol. cette édition
a été fuivie de plufieurs autres. Les raifonne-
mensde cet ouvrage font judicieux, les preuvesïo-
lideSj &ies lois bien employées dans leur vràifens;
mais le ftyle n’ eft ni pur , ni latin. Chorier en a donné
une traduction qui vaut beaucoup mieux que l’original
, & qui eft intitulée : la jurifprudence de Guy-
pape dans fes dlcifions, avec des remarques & la vie de
Hauteur, Lyon 169a, in-40. (Z>. /.)
SAPIENCE, f. f. {Gram. ) fe dit quelquefois pour
fagefje, prudence. Lafontaine a appetlé la Normandie
le pays de fapience.
Sapience de Jé su s , fils de Sir a ch , (Critiq.
ficrée.') .c’eft le titre grec ordinaire du livre communément
appelle Y Eccléfiaflique, mis par les uns au
rang des livres canoniques de l ’Ecriture, & parles
autres au rang des apocryphes ; nous ne répéterons
pas ici ce'qui en a été dit au mot Ecclésiastique,
pour ne point faire de doubles emplois.
L’an 13i avant Jefus-Chrift, & la 38. de Ptolo-
mée Evergete 11. plus connu fous le nom de Phy-
feon, Jefus, fils de Sirach, juif de Jérufalem, vint
s’établir en Egypte, & y traduifit en grec pour
l’ufage des Juifs helléniftes, le livre que Jefus fon
grand-pere avoit compofé en hébreu, & qui eft intitulé
dans nos Bibles l’Eccléfiaflique. Les anciens l’appellent
Panareton, mot grec qui fignifie le tréfor de
toutes les vertus, parce qu’ils le regardoient comme
un recueil de maximes les plus vertueufes. Jefus l’a-
voit écrit en hébreu vers le tems du pontificat
d ’Onias II. & un autre Jefus fon petit-fils le mit en
grec. C e dernier eft diftingué du grand-pere qui en
étoit l’auteur, par le titre défis-de Sirach. L’original
hébreu eft perdu ; on l’avoit encore du tems de faint
Jérôme, car il déclare dans fa préface aux livres de
Salomon, & dans fon épît. 115. qu’il l’avoit vû fou?
le titre de paraboles.
U eft vraifîemblable qu’il- y a dans la tradu&ion
grecque des chofes qui n’étoient pas dans l’original,
La conclufion du ch. I. v. 2.7. & fuiv. 6c la priere du
dernier chapitre, font fans doute des additions du tra-
duôeùr ; car ce que l’auteur y dit du danger qu’il a
couru de perdre la vie par une fauffe acculation portée
aivroi contre lui, appartient au régne barbare de
Ptolomée phyfeon, & ne peut pas regarder le grand-
pere de Jefus, qui demeuroit à Jérufalem, trois générations
auparavant, lorfqu’il n’y avoit point de
tyrannie exercée fur le pays. ..
La verfion latine de ce livre de l’Eccléfiaftique
contient auffi plufieurs chofes qui ne font pas dans
le grec. Il faut qu’elles y aient été inférées par celui
qui l’a traduit en latin. A préfeüt que l’hebreu qui
étoit l’original eft perdu, le grec qui eft la traduôion
du petit-fils de l’auteur en doit tenir lieu, Sc les ver-
-fions devraient toutes être faites fur le grec, & non
fur le latin.
Les juifs modernes ont un livre qu’ils appellent
le livre de Ben - S ira, ou du fils dè S ira. Comme ce
livre eft aufiï un recueil de fentences de rnorale;
quelques critiques ont penfé que ce Ben-Sira, ou
fils de Sira, étoit le même que Ben - Sirach, ou fil?
de Sirach ; 6c que fon livre eft le même que notre
Eccléfiaftique ; mais c’eft une erreur facile à,contioî-
tre par la.confrontation des deux ouvrages. Celui
des Juifs modernes a été imprimé plufieurs fois.
Voye^ la Bibliothèque rabirùque de Buxtorf,pag>g04.
(Z>- . ,
SAPIENTIAUX, adj. ( Théolog. ) nom que les interprètes
& les théologiens donnent à quelques livres
de l’Ecriture qui font deftinés fpécialement à
l’inftru&ion des hommes, 6c à leur donner des leçons
de morale 6c de fageffe ; on les appelle ainfi
pour les dilfinguer des livres hiftoriques ou prophétiques.
Lès livres fapientiaux font les Proverbes,, le Cantique
des Cantiques, l’Eccléfiafte, l’Eccléfiaftique,
laSagefte, & félon quelques-uns les Pfeaumes 6c le
livre de Job, quoique la plupart regardent ce dernier
comme un livre hiftorique. Voyec Hagiogra-
p h e .
SAPIENZA, m a r e d io ,){GJpgr. mo.d.‘) on appelle
ainfi en Italie cette partie de la Méditerranée qui bat
-les côtes de la Morée, entre la mer Ionienne au couchant,
& l’Archipel à l’orient; les golfes de Coron
6c de Colochine en font partie. ( D . / .)
SAPIENZE, LE, ( G log., mod. ) on nomme le Sapience
trois petites îles de la Grece, qui font fur la
côte occidentale de la M orée; ce font les (Enufie de
Paufamas. Quelques auteurs ont nommé la première
Sphagia ou Sfragïa ; la fécondé eft appellée par Ptolomée
Tiganufa ; la troifieme anciennement nommée
Baccantia, aujourd’hui ./ira Venatio ,e{t fansha-
bitans quoiqu’elle ait un bon*port. (Z?. / .)
SAPIN, f. m. ( Hiß. nat. Botan. ) abies, genre de
plante à fleur en chaton, compofée de plufieurs fom-
mets, & ftérile. Les embryons naiffent féparément
des fleurs, entre les écailles ou les feuilles d’un épi,,
& qui deviennent dans la fuite une femence garnie
d’une aile membraneufe, &c cachée auffi entre les
écailles qui font attachées à' l’axe, & qui conftituent
le fruit des plantes de ce genre ; ce fruit n’eft autre
chofe que l’épi qui eft devenu plus gros. Ajoutez aux:
cara&eres de ce genre que les feuilles naiftent feules
le long des branches, & non pas par paires comme
celles du pin. Tournefort, Infi. rei herb. V . Pla n t e ,
Sapin, abies, très-grand arbre, toujours verd,
qui fe trouve fur les plus hautes montagnes de l’Europe
, de l’Afie, & dans l’Amérique feptentrionale.
On peut admirer dans le fapin, la direftion extrêmement
droite & uniforme de fa tige, la pofition hon-
fontale de fes branches, dont chaque etage marque
la croiflance d’une année, la régularité de fon accroiffement,
croisement, la forme pyramidale de fa tête, & fa
grande élévation, qui va quelquefois jufqu’îl plus de
cent piés. Son écorce eft cendrée, affez unie, fort
feche, & très - caftante. Cet arbre fait beaucoup de
racines qui font rarement le pivot ; mais elles s’étendent
pour la plûpart, fe divifent en quantité de ramifications.
Ses jeunes branches fe garniffent d’un grand
nombre de feuilles petites & étroites, d\m verd tendre
& brillant en - deffus & blanchâtre en - deffous ;
elles font placées fort près & à plufieurs rangs de
chaque côté des branches en maniéré de peigne, &
à-peu-près comme la feuille de l’if. Ses fleurs femelles
ou chatons paroiffent au commencement de Mai ;
elles font d’un affez beau rouge, mais dont l’apparence
n’eft feiifible que de près. Les fruits que produit
le fapin font des cônes qui different de ceux du
pin par leur forme qui eft cylindrique, au - lieu que
le cône du pin eft de figure pyramidale. Sa graine
allée comme celle du pin eft plus mollaffe, & les
écailles qui la couvrent font moins ligneufes. 11 faut
s’y prendre à tems pour cueillir les cônes du fapin
proprement dit, ou fapin à feuille d’if, car ils ne
tombent point en entier ; dès que leur maturité eft
parfaite, ce qui arrive de bonne heure en automne,
les écailles & les graines qui forment le cône fe détachent
des filets qui les loutiennent, elles tombent
& fe difperfent de façon qu’il n’eft guere poflïble de
les retrouver: les cônes du fapin proprement dit,
ont la pointe tournée en-haut, à la différence de
ceux de l’épicea qui pendent en-bas.
Le fapin par rapport au volume & à Futilité de
fon bois fe met au nombre des arbres foreftiers du
premier rang. Il a de plus le mérite de proître dgns
des endroits oîi les arbres d’un bois de meilleure
effence fe refufent abfolument. Il fe plaît dans les
pays froids & élevés, dans les gorges ténébreufes &
liir le revers des montagnes expofées au nord, dans
les lieux frais & humides, & dans les terres fortes &
profondes ; cependant on le voit réuffir aufti dans
les terreins fablonneux, maigres & graveleux, pourvu
qu’ils aient beaucoup de fond. Le fapin pénétré
dans les joints des rochers, & jufque dans les fentes
qui en féparent les lits ; c’eft même dans cette pofition
que cet arbre réuflït le mieux; il profite également
dans le gravier humide, dans les terres rouges,
limonneufes, & généralement par-tout ofi le hetre
réufîit. Il peut venir auffi dans la glaife pure & dans
un fol fort & greffier, mais il ne réuffit pas fi bien
lorfque les terres font engraiffées de fumier ou qu’elles
font en culture. Il peut fe foutenir encore dans
les terres feches, pauvres & ftériles, à-moins qu’elles
ne foient extrêmement fablonneufes & légères,
trop fuperficielles & fans aucun mélange ; on l’a vu
venir enfin fur des voûtes d’anciens bâtimens fort
élevés, oii fes racines perçoient à-travers la maçon-'
ncrie. Cependant il n’y avoit fur Ces voûtes qu’une
épaiflèur d’un ou deux piés de terre fort légère. Çet
srbre ne fe refufe prefqu’à aucun terrein,n ce n’eft
à l’aridité de la craie ; à la dureté dit tuf & au fable!
vif. Il ne craint jamais le froid, maïs il np fait que
languir dans les pays chauds ; il ne réuffit même fur
les montagnes froides & élevées que quand les plants
font fort près les uns des autres f c’en auffi lé meilleur
moyen d’en accélérèr l’accroiffement dans toutes
fortés de terreins.
Dans les pays où il y a de vieux fapiiis , cgs arbres
fe multiplient fort aîlement d’eux - mêmes , mais
quand on veut faire de nouvelles plantations ? il
n’eft pas fi facile d’y réuffir. Quoiqu-à proprement
parler cet arbre puiffe venir de bouture. & de branches
couchées, ce font des moyens trop longs A qui1
ne peuvent guere fervir que pour la multjplication
de quelques efpeces rares dé fapnis, & qui né conviennent
nullement pour faire des plantations en
Tome .XIy.
grand. Ce n’eft qu’en femant qu’on peut bien remplir
cet objet. Il y a deux façons d’y procéder ; l’unè
qui eft la moins fure&laplus difpendieufe, eft de
mettre le terrein en bonne culture par plufieurs labours
, comme fi on vouloit lui faire porter du blé
de le herfer foigneufement fur le dernier labouragè
au printems ; d’y femer enfuite la graine à plein
champ comme on répand le blé; & de la recouvrir
fort légèrement en faifant traîner par un cheval des
branchages fur le terrein, car cette graine ne leve
point lorfqu’elle eft trop enterrée. Ordinairement
césfemis lèvent à merveille dans les terreins qui ne
font pas trop expofés aufoleil, mais on court le rif-
que de les voir dépeuplés, foit par les chaleurs de;
l’été ou par les gelées d’hiver. On peut parer le premier
inconvénient en femant de l’avoine avec la
graine de fapin. Cette avoine entretient une fraîcheur
qui garantit les jeunes plants de l’ardeur du.
foleil ; on peut la couper qu faucher fans encfomma^
ger le femis, mais l’inconvénient de la gelée refte, ÔC
c’eft le plus à craindre ; car fi le femis a été fait dans
une bonne terre, les mauyaifes herbes en.vahifient
le terrein les années fuiyaptes & étouffent les jeunes
plants, à moins d’y donner des foins de culture qui
iroient à grands frais dans un efpace un peu confidé-
rable. Le fapin d’ailleurs né peut fetuffrir la culture,
les foins qui lui viennent de main d’homme lui font
contraires, il ne veut être garanti que par les fe-
cours de la nature. Une autre maniéré de faire des'
femis^ du fapin, qui quoique moins expéditive que
la précédente, eft plus afturée & prefque de nulle
dépenfe, c’ eft de répandre la graine auffi-tôt qu’elle
eft recueillie, parmi les bro^flailles ,Jes bruyères, les
genévriers, les ronces, les épines,' &c. Plps le terrein
Fera couvert d’arbrifteaux, plus le femis profperera. II
pourra fembler que ceci eft en contrariété avecce que
j’ai dit fur les herbes qui étouffent les jeunes plants de
japin venus dans une terre cultivée ; mais il faut con-
fidérer que la culture prêtant faveur à la crue des
mauvaifes herbes, elles deviennent .folles &: couvrent
le terrein, au-lieu que les arbriffeaux laiffent
peu d’herbes à leur pié, & forment un abri naturel
aux jeunes plants qui lèvent ; c’eft ainfi que feme la
nature ; il eft vrai que fes jprogrés font lents dans les
commen.cemens. Le tems n’eft rieii pour elle ; le fuç-
cès eft l’unique but qu’elle fe propôié.'Auffi arrive-t-
il que les femis faits de cette façon ne commencent
à fe montrer qu’au bout de quatre ou cinq ans. Cependant
on eft dédommagé par la fuite d;és progrès
que font ces arbres lorfqu’ils font dans leur force ;
on peut s’attendre quë s’ils font dans un terrein don-!
venable, ils s’élèveront à plus de 30 piés qn trente-
ans, & la plûpart auront jufqii’à deux piés1 de diamètre
à l’âge dé quarante ans, & on remarque en'
Angleterre que des fapins âgés 'd’étfviron quatre-
vingt ans avôieiit auffi quatre - vingf piel d’hauteur
fur dix à onze de circonférence dàttsi une terre argilf
leufe & forte ; mais fiTon ne veut faire que de petites
plantations, on pourra femer les graine? au mois
d’Avrii^ dans des caiffes plattes oii dés terrines, ou;
même dan?'des planche? de terre à.potager qui foit
meublé & légefe, que l’on auramélee (luné moitié
de vieux décombres.
Il faudra arrôfer bierf légèrement dans lë^ tèms; dp
haie & de féch'érëffe?'fpif le femis , foit lés jeppes*
plân'îs' lorfqu*ils feront lévé$ ; les-farder au befpin.
Iè's garantir de la gl-ande ardeur du foleil avec des
branchages feuillus , ô i férrer les caiffes ou terrines'
pendaritThiver. A l’égard des planches’, il fera à pro^
pos dé leur fairé 'déTabri .avec de là paillé hachée,
ou telle autre çhbféqtië l’on imaginera pouvoir les'
fauvër des grahdéS' gèlèéS. Il faudra les tranfplantef
au bout de deux ou ti:ôis ans fans différer'davantage,
car'cês arbres né reprennen't pàstfbff^iï’ilS'font âgé?\
L L 11