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lieu où il y a des fauve-gardes le trouve furpris par
l’ennemi, les fauve-gardes ne font pas prifonniers dé
guerre. {q)
SAUVE-GAkDE, ou Tire-veille, ( Marine.') c’eft
une corde amarrée au bas du beaupré, 8c qui montant
à la hune de mifaine, en defcend pour s’amarrer aux
barres de la hune dé beaupré. Elle fert aux matelots
qui font quelques manoeuvres de la civadiere 8c du
tourmentin, pour marcher en sûreté fur le mât de
beaupré.
Sauve-garde du gouvernail, eft un bout de corde
qui traverfe la meche du gouvernail, & qui eft arrêtée
àl’arcaffe du vaiffeau.
Les Sauve-gardes font aufli deux cordes pofées depuis
l’extrémité de l’éperon jufqu’aux fous-barres des
boffoirs , & qui fervent à empêcher que les matelots,
qui font dans l’éperon pendant les tempêtes, ne tombent
à là mer. •
SAUVEL, le , ( Géog. mod. ) riviere de France ,
dans l’Alface. Elle a fa fourceaü montdeVofge, 8c
fe jette dans le Rhein , entre Strasbourg 8c Offen-
dorf.
SAUVEMENT , f. m. terme de Commerce de mer ;
on dit qu’un vailfeau marchand eft arrivé en bonfau-
vement, pour dire qu’il eft arrivé à bon port fans aucun
accident. Dic l. de Comm-. & de Trévoux.
SAUVEMENT DROIT de J ( Droit féodal.) c’étoit
autrefois un droit qui conliftoit en la vingtième partie
du blé 8c du vin qüe les habitans étoient tenus de
donner à leur leigneur , à la charge de conftruire 8c
entretenir à fes dépens les murailles du bourg pour
leur sûreté 8c la eonfervation de leurs biens. {D . J.)
SAUVER , v. aû. ( Gramm. ) c’eft préferver , garantir
de quelque caufe de ruine, de perte & de destruction.
Ce médecin m’a/izavé d’une grande maladie;
je lui ai fauvé la vie dans cette occalion ; on l’a faUvé
des mains de la juftice. Sauve^ du-moins les apparences
;fauve^ la vole. Je vous fauverai les cinq bloufes.
Je ne fai comment il fe fauvera de ce marché ; cela me
fauvera un travail infini. Il s’eft fauvé à la nage. Il eft
venu pourfauver tous les hommes. Sauve{ moi de la
mort éternelle. Sauve qui peut.
Sauver le , ( Géog. mod.) ou le Sur ; riviere de
France, en Alfàce. Elle prend fa fource dans les montagnes
, aux confins des pays réunis de la Lorraine.
Elle traverfe par deux bras la forêt de Haguenau -, &
fe joignant enfuite en un feul canal, elle fe perd dans
le Rhein, entre le Fort-Louis & Seltz. {D . J .)
Sauver , en Mufque, fauver une diffonance, c’eft
la réfoudre, félonies réglés, fur une confonance de
l’accord fuivant. Il y a pour cela une marche pref-
crite , 8c à la baffe fondamentale de l’accord dif-
fonant, & à la partie qui forme la diffonance. On ne
peut trouver aucune maniéré de fauver qui ne foit
dérivée d’un aéte de cadence; c’eft donc par Pefpece
de la cadence qu’eft déterminé le mouvement de la
baffe fondamentale. Voye^ Cadence.
A l’égard de la partie qui forme la diffonance, elle
ne doit ni relier en place , ni marcher par degré disjoint
, mais elle doit monter ou defcendre diatoniquement
, félon la nature de la diffonance. Les maîtres
difent que les diffonances majeures doivent monter
, & les mineures defcendre , ce qui n’eft pas général
, puifqu’une feptieme; quoique majeure, ne
doit point monter, mais defcèndre , fi ce n’eft dans,
l’accord appellé fort incorrectement accord de feptie-
me fuperfiue ; il vaut donc mieux dire que toute diffonance
dérivée de la feptieme , doit defcendre , 8c
dérivée de la fixte ajoutée, monter.C’eft-là une réglé -
vraiment générale, 8c qui ne fouffre aucune exception.
Il en eft de même de la loi de fauver la diffonance.
Il y a des diffonances qu’on peut ne pas préparer,
mais il n’y en a aucune qui ne doive fe Jauvtr.
Dans les accords par luppofition , un même ac- j
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cord fournit fouvent deux diffonances , comme là
feptieme & la n eu v ièm e , la neuvième 8c la quarte;
alors elles ont dû fe prépa rer, & doivent fe fauver-
toutes .deux. C ’eft qu’il faut avoir égard à tout ce qui
diffonne , non-feulement fur la bafl'e fondamentale
mais encore fur la baffe cohtirii I m
Sa u v e r , voyeç S a u v a g e .
SAU V ER A B AN S ou T o r d e s , f. m. ( Marine.) an^
neaux de corde qu’on met près de chaque bout des
grandes v ergu es , afin d’empêcher que les rabans ne
l'oient coupés par les écoutes des hunes.
SAU V E -VIE , f. f. ( Hiß. nat. B 0 tam ) rut a mura-
ria ; genre de plante dont les familles refl'emblent en
quelque forte à celles de la rue des jardins. Poye^
R u e , T ou rn e fo r t, I. R. H. Voyeç P l a n t e .
SAUVES j ( Géog. mod. ) pëtit ville , ou , poür
mieux dire , bourg de France , dans le bas Languedoc
, fur la Vidourle , à 3 lieues au nord d’Anduze ,
au diocèfe d’Alais , av e c une abbaye de bénédiéliris
fondée l’an 1029 , & un viguier perpétuel que faint
Louis y établit en 1236. Long. 23.3). lat. 43. 4/.
S AU VETAT, l a $ ( Géog. mod. ) petite v ille'ou
bourg dé France. Voyc^ Sa l v e t a t , la.
S A U V E T E R R E , ( Géog. mod. ) nom de deux petites
v illes de F ran ce , l’une dans le Béarn , à ? lieues
de Pau , & l’autre dans le pays de Comminges, à peu
de diftance de Lombez. (D . J.)
SAU V EU R LE V IC O M T E , s a i n t , {Géog. mod.)
petite v ille , ou plutôt bourg de France, en Normandie
, au diocèfe de Coutances ; fur la riviere d’OuVe ,
à 6 lieues de Cherbourg au midi , avec une abbaye
d’hommes de l’ordre de faint B en o ît, fondée l’an
1048.
S a u v e u r , ( CritiqueJacrée. )<ru>mp en grec, en latin
falvaior ; celui qui fauve la v ie , ou qui délivre
de quelques grands maux ; c’eft en ce fens que Jo^
feph eft appelle le fauveur du monde, pour avo ir garanti
PEgypte de la famine en faifant à p ro p o s é e
grands amas de grains dans les greniers du roi. Gert.
Ixj. 4 J. L ’Ecriture donne aufli ce nom à ceü x qui ont
tiré les Ifraélites d’entre les mains de leurs ennemis;
I I . Efd. ix. 2y. Ainli Jofué, D a vid , les Juges , Salom
on , Jofias , Mathatias ont reçu des Juifs le nom
de fauveur. C ’eft à Jefus-Chrift feul que ce beau titre
appartient par excellence. {D . J .)
SAUVEUR , ( Art numifmat. ) tramp ou trampa. ; on
v o it les dieux fauveurs dans les médailles. Il eft fait
mention dans Sophocle des facrifices qu’on célébroit
tous les mois à Argos aux dieux fauveurs ; mais l’é-
pithete defoter8c de fotera eft donnée pareillementà
des déeffes, C y b e le , Vénus , Diane , Cérès , Pro-1
ferpine , Thémis , la Fortune 8c autres qui portent
chacune le nom de déeffe falutaire.
L e même titre eft ac co rd é , à leur exemple , à des
reines , comme à B érénice , Cléopâtre ; 8c à des
impératrices, comme à Fauftine. Il y a d’elle un beau
médaillon du cabinet du ro i de France , repréfentant
C yb e le dans un temple de lions ; aux deux côtés de
fon liege eft Atis debout devant un p in , 8c pour inf-
cription on l i t , Matri deûm falutari.
Pareillement le nom de dieu fauveur ôeoç tramp ne fc
donnoit pas feulement au grand dieu Jupiter,' Jovis
foteri, 8c à d’autres divinités de l’un 8c l’autre fe x e ,
mais à des rois 8c à des reines de Sy rie , d’Egypte ,
&c. ainli que d’anciens monumens , 8c particulièrement
des médailles le juftifient. D e plus la flatterie
des peliples communiqua le même titre dejbter ou de
fauveur , a des empereurs vivans , même à ceux
d’entr’eux les plus indignes d’un tel honneur, II y a
une médaille portant d’un côté la tête de N é ro n , 8c
de l’autre une infeription greque au milieu d ’une couronne
de laurier. Cette infeription d it, au fauveur du
monde , au-deffous eft une demi-lune,; mais confultez
S A U
tez fur CÊ fujétM. spanheim,vous y trouverez beaucoup
de particularités curieufes.
Le même titre de <ramp fut donné par les Grecs à
l’empereur Hadrien , comme il paroiCpar les inferip-
tions ; cependant ce titre tout falîueux qu’il étoit, ceffa
prefque d’être une diftinéhon par le fréquent ufage
qu’on en avoit fait. On fait que Ptolomée 1. roi d’Egypte
, Antiochus I. Démétrius I. 8c Démétrius III.
rois de Syrie , l’avoient pris fur leurs médailles , 8c
qu’on l’avoit accordé à plufieurs autres rois gr_ecs qui
ne firent aucun effort pour le mériter. Enfin dans ce
crenre de flatterie, les Grecs 8c les Romains n’avoient
rien ,à fe reprocher. {D . /.)
Sa u v eu r , ordre de fa in t , ( Théologie.,) eft le nom
d’un ordre de religieufes , fondé par fainte Brigite,
environ l’an 13 44, & ainfi appellé parce que la commune
opinion étoit que dans des révélations faites à
cette fainte, Jefus-Chrift lui-même lui en aVoit donné
la réglé Scies inftitutions ; on les appelle aufli
Iriguints ou bridgetines, du nom de leur fondatrice.
Voici ce qu’on raconte de leur origine. Guelphe,
prince de Bavière , mari de fainte Brigite, étant
mort à Arras à fon-retour de Galice., fa veuve touchée
d’un mouvement dg dévotion réfolut d’entrer
dans un monaftere, 8c pour cela fonda celui de faint
Sauveur à Veftern, dans le diocèfe deLinkoping en
Suede, oü elle a fon tombeau.
Par les conftitutions de cet ordre, les religieufes
font particulièrement çonfacrées au fervice. de la
Vierge, 8c les religieux chargés d’aflifter.fpirituelle-
ment les malades, Ôc d’adminiftrer les facremens,
en cas de nécefîité.
Le nombre des religieufes dans chaque couvent eft
fixé à foixante, 8c celui des moines a treize comme
les apôtres, en luppofant que faint Paul eft le treizième.
Un d’entre eux étoit,prêtre, quatre diacres,
pour repréfenter les quatre doéleurs de l’Eglife, 8c
les huit autres çonvers ; mais ils ne dévoient être en
tout que foixante 8c douze, pour figurer les foixante
8c douze difciples de Jefus-Chrift. Si l’on en excepte
ces cirçonftances 8c la forme de leur habit, ils fui-
vent dans tout le refte la réglé de faint Auguftin. Cet
ordre fut approuvé par Urbain V. 8c par les fuccef-
feurs ; 8c en 160 3 Clément VIII. y fit quelques chan-
gemens en faveur de deux monafteres qui commen-
çoient alors à s’établir en Flandre.
Sa u v e u r , f a i n t , congrégation de chanoines en
Italie , qui portent le nom de fe o p e t in i, & qui furent
fondés en 1408 par le bienheureux Etienne, religieux
de l’ordre de faint Auguftin. Leur premier éta-
bliffcment le fit dans l’églife de fa in t Sauveur près de
Sienne, 8c c’eft de-là qu’ils ont tiré le nom qu’on
leur donne ; celui de feo p e tin i vient de l’églife de
faint Donat de Scopéte qu’ils obtinrent à Florence,
fous le pontificat de Martin V. Morery, D i c l. t. V .
lettre S , p ag. 4 6 8 .
Sauveur de Montezat , fa in t , {Ordre milit.)
Mariana, liv. X y . ch. xv j. dit que cet ordre militaire
a été inftitué par Alphonfe, roi d’Arragon dans
le royaume de Valence l’an 1317, que les biens des
templiers furent donnés aux chevaliers, lefquels furent
unis à l’ordre de Calatrava ; mais enforte néanmoins
qu’ils auroient leur grand - maître particulier,
8c qu’ils porteroient, une croix rouge fur un man-
tean blanc. Dom Jofeph Michieli, l’abbé Juftiniani,
8c le peré Helyot , ont parlé les uns 8c les autres
diverfement 8c fort peu exactement de cet ordre.
{ D . J .)
Sauveurs , tn termes de Commerce de mtr, flgnifie
ceux qui ont fauvé ou pêché des marchandifes perdues
en mer, foit par le naufrage, foit par le jet arrivé
pendant la tempête, 8c auxquels les ordonnances
de la marine de France attribuent le tiers des
effets fauvés. Diction, de comm■
Tome X IV .
S A X 731
S À S , { Géog. ahc.) Savus dans Strabon 8c
Dion Çaflius ; S abus dans Juftin ; Saüs dans Pline 8c
Ptolomée , fleuve de la Pannonie qui tombe dans le
Danube ; il eft aujourd’hui connu fous le nom de
-Sdve. :
... Les, anciens parlent aufli d’un autre Savus, fleuve
de la Mauritanie, céfapienfe. Ptolomée, liv. i y . ch. ij,
met fon embouchure fur la côte feptentrionale.j entre
Içofium 8c Ruftionum ; le nom moderne félon
Marmol, eft Saffaya. { D . J. )
SAVUTO, l e , ( Géogr. mod.) riviere d’Italie, ait
royaume de Naples, dans la Calabre citériëure; elle
prénd fa fource au fud- eft de Cofenza, 8c fe rend
dans- la mer au-deflus de Martorano ; c’eft l’Ocinarus
de Lycophron. { D . J . )
SAVE ou SOV E, ( Géog. mod.) riviere d’Angleterre
, dans Staffordshire. Elle prend.ia’ fource près
d’Eccles-hall, 8c après avoir arrofé Stafford, elle fe
jette dans le Trent, près de Ticke’s-hall. ( D . J. ) d
S A VA, (Hijl. anc, ); divinité des. anciens arabes
idolâtres, qu’ils adoroient fous.la figure d’une femme*
, SAVBON , {Géog. mod,. ) .ville desindes, dans le
royaume de Brampour, à 7 lieues de la .ville de-C a rider.
:Les caravanes'qui vontdeBrâmpour, de Bengale
, 8c de Cambaye â Agra,.pafient par cette ville.
SAX ou SACHS, f. m. (. Hijl. anc. ) c’eft ainfi que
quelques anciens peuples de Germanie nommoient
un poignard ou un fabre fort court, dont ils fe fer-
voient à la guerre ; on croit que c’eft du nom de
cette arme que vient le nom des Saxons.
SAXATILE, adj. { Gramm. Pêche.) qui habite les
rochers, les pierres 8c les cailloux ; on dit, un poifi*.
fon faxadle.
• SAXAVA, ( Géog. mod.) ville de Perfe, dans une
plaine fablonneufe, à deux ou trois journées de ca*
ravane de Sultanie. Paul Lucas eft le feul qui en
parle ; 8c comme c’eft un voyageur romancier, il
nous donne Saxava pour une grande ville , autrefois
fuperbe, qui a près de 2 milles de tour. { D . J .)
SAXE, ( Géogr. mod.). grand pays d’Allemagne,
dans fa partie feptentrionale, 8c qui étoit autrefois
beaucoup plus étendu qu’il n’eft à-préfent. On le
divife aujourd’hui en Saxe proprement «dite, en duché
de S a x e , qui comprend tous les états de Téléc*
torat de ce nom ; 8c en Saxe dans toute fon. étendue,
qui comprend le cercle de la haute S a x e , 8c le cer»
cle de la baf it S axe. Voye\ ces trois mots. . .
L’ancienne Saxe renfermoit, vers le tems de la dé»
cadence de l’empire, cette vafte étendue de pays
qui eft entre l’Oder, la Sala, l’Iflèl, 8c la mer Ger*
manique. Les peuples qui l'habitoient fe font rendus
fameux par leurs conquêtes. Ils étoient partagés en
trois nations principales, qui étoient les Saxons oft-
phaliens, les Saxons weftphaliens , 8c les Saxons an-
grivariens ; 8c ces trois nations fe divifoient en plu*
fleurs autres qui avoient chacune leurs princes, mais
on obfervoit par-tout les mêmes lois & les mêmes
coutumes.
Comme les Saxons naiffoient pour ainfi-dire guerriers;
ils avoient prefque toujours les armes à la
main; 8c comme ils étoient jaloux de leur liberté,
ils ne pouvoient fouffrir de domination étrangère*
C’eft pour cela qu’ils firent fi long-tems la guerre, 8c
qu’ils furent fi opiniâtres à fe défendre contre les
rois de France, particulièrement contre Charlemagne.
Hatteric eft le plus ancien roi de Saxe dont il
loit parlé dans l’hiftoire. Il défit Borbifta, roi des
Goths, qui avoit fait une irruption dans fes états. U
eut pour luccefleur Anferic 11. Ion fils, qui régna
vers le tems de la naiflance de Jefus-Chrift.
Il eft impoflible de connoître l’hiftoire des rois
faxons de ce tems-là, & tous les auteurs qui s’y font
attachés, comme Spangenberg, Fabricius, Kranfius,
8c autres, n’ont pû y reuflir. On fait feulement que
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