croire ainfi, par le mot 4titpivfM., decret uni, qui le
trouve à la tête d’un de ces fragmens; & parce que
la ligne fui vante commence de même que tous les
•decrets de cette efpece,par les mots **>ux, oxtppior,
quando quidcm L. Sammius, &c.
Il eft certain que les comédiens, chanteurs, joueurs
d’inftrumens, 6i autres perfonnes qui paroiffoient fur
la lcene, artifices j'cenïci, S'iovuaia.y.0'1 t*^wtcw, s’etoient
répandus dans l’Afie fous les fucceffeurs d’Alexandre,
comme on peut en juger par un paffage du X I y . lib.
de Strabon.
Les différentes troupes qui repréfentoient des comédies
, des tragédies, &c. dans les villes Afiatiques,
ffe diftingUOiént entre elles par les noms qu’elles em-
pruritoieiit, les unes dès rois qui les honoraient de .
leur protection, les autres du chef de la troupe.
Ces troupes de comédiens non-leulement le fou-
tinrent dans l’Alie, après que ce pays eut paffe fous
la domination des Romains ; mais de plus elles envoyèrent
des efpeces de colonies dans l’occident, oii
les principales villes des provinces le piquèrent da-
voir des comédiens grecs, à-peu-près comme de nos
jours nous voyons différentes cours de l’Europe ern-
prefiées^d’attirer des troupes de comédiens italiens.
On troiwe la preuve de ce fait dans une infcription
découverte depuis environ 40 ans, à un quart de
lieue de Vienne fur le chemin de Lyon , par laquelle
on voit qu’il y avoit des comédiens afiatiques établis
à Vienne, lefquels y formèrent un corps, 6c un corps
affez permanent pour qu’ils fongeaffent à faire préparer
un lieu propre à leur fervir de fépulture, lorf-
que quelqu’un d’entre eux viendrait à mourir. Scte-
nici Afiaticiani, & qui in codent corpore J tint vivi, fibi
fecerunt.
Les comédiens 6c les muficiens diftingués dans leur J
art, auffi-bien que les athlètes qui s’étoient rendus
célébrés par les victoires qu’ils avoient remportées
dans les jeux gymniques, obtenoient le droit de bour-
geoifie en differentes villes. L’amour du plaifir a toujours
récompenfé ceux qui fe dillinguent à en procurer.
(.D . J.)
Sc é n iq u e s je u x , (Théat. des Grecs & des Rom.')
ludi fcenici; les jeux fcéniques comprennent toutes :
les repréfentations, &: tous’les jeux qui fe font faits
fur la fcene ; mais il ne doit être ici queftion que de
généralité fur les je u x J'céniques des Grecs 6c des Romains.
Les plaifirs des premiers hommes furent purement
champêtres : ils s’affemblerent d’abord dans,les
carrefours, ou dans les places publiques pour célébrer
leurs jeux ; mais étant fouvent incommodés par
l’ardeur du foleil, ou par la pluie, ils firent des enceintes
de feuillages, que les Grecs appelèrent <r%»-
,j», & les Latins fcena. Ainfi Virgile a dit dans Ion
Enéide : .
Tum fylvis fcena çorufcis
Defuper horrentique air uni nemus imminel umbrd.
Servius ajoute fur ce vers, fcena apud antiquos, pa-
rietem non habuit. Telle fut la fcene de ce fameux théâtre
que Romulus fit préparer pour attirer les Sabins
dans le piege qu’il leur tendoit. Ovide nous en a fait
une peinture bien différente de celle des théâtres qui
fuivirent.
Prinius follicitos fe c ifli, R.omule, ludos
Cumjuvit viduos rapta Sabina viros.
1Tune neque mannoreo pendebant vêla theairo ,
Nec. f itérant liquida pulpita rubra croco.
I llîc quas tulerant nemorojd palatin frondes
Simpliciter pofitca fcena finearte fuit.
Il eft impofîïble de découvrir quand on commença
de tranfporter les fpettaclcs de deffus le terrain fur un
théâtre ;6c de qui pourrions-nous l’apprendre, puifque
pendant long-tems , les hommes favoient à-peine
former des caractères pour exprimer leurs pen-
fées? Les premières reprefentations qu’on vit fur le
théâtre d’Athènes, confiftoient en quelques choeurs
d’hommes, de femmes 6c d’enfans, diviiés en différentes
bandes, lefquels barbouillés de lie, chantoient
des vers compofés fur le champ 6c fans art. C’étoit
particulièrement après les vendanges,que les gens de
la: campagne s’uniflbient pour faire desfacrifices, 6c
marquer aux dieux leur reconnoifi'ance. Paufanias
nous affure que l’on immoloit une chevre, comme
étant ennemie de la vigne ; que l’on chantoit des
hymnes en l’honneur de Bacchus, 6c que l’on don-
rioit une fimple couronne au vainqueur.
Les Romains imitèrent les Grecs ; ils chantoient
dans leurs fêtes de vendanges-, ces vers naïfs & fans
art, connus fous le nom de vers feffennins, de Ftf-
cennia ville d’Etrurie. Mais l’an 390 ou 391, fous le
confulat de G. Sulpicius Pæticus 6c de C. Licinius
Stolon, Rome étant ravagée par la pelle, on eut recours
aux dieux. Il n’y a rien que les hommes, dans
le Paganifme, n’aient jugé digne d’irriter ou d’appai-
fer la divinité. On imagina de faire venir d’Etrurie
des farceurs, dont les jeux furent regardés comme
un moyen propre à détourner la colere des dieux.
Ces joueurs, dit Tite-Live, fins réciter aucun vers ,
6c fans aucune imitation faite par des difeours, dan-
foient au fon de la flûte, 6c faiibient des geftes & des
mouvemens qui n’avoient rien d’indécent. La jeu-
neffe romaine imita ces danfes, 6c y joignit quelques
plaifanteries en vers ; ces vers h’avoient ni mefure,
ni cadences réglées. Cependant cette nouveauté parut
agréable; à force de s’y exercer, l’ufage s’en in-
troduifit. Ceux d’entre les efclaves qu’on employoit
à ce métier,'furent appellés hifirions, parce qu’un
joueur de flûte s’appelîoit hifier, en langue étrufque.
Dans la fuite,à ces vers fans mefure, on fubftitua
les fatyres ; 6c ce poëme devint exa£t, par rapport à
la meliire deS vers, mais il y regnoit toujours une
plaifanterie licentieufe. Le chant étoit accompagné
delà flûte, 6c le chanteur joignoit à fa voix des geftes
6c des mouvemens convenables. Il n’y avoit dans ces
jeux aucune idée de poëme dramatique; les Romains
en ignoraient alors jufqu’au nom. Ils n’avoient encore
rien emprunté des Grecs à cet égard ; ils ne commencèrent
à les imiter que lorfqu’ils entreprirent de
former un art de ce que la nature ou le hafard leur
avoit préfenté. Livius Andronicus, grec de naiffance,
efclave de Marcus Livius Salinator, 6c depuis affran-
[ chi par fon maître dont il avoit élevé les enfans, porta
à Rome la connoiffance du poëme dramatique. Il
ofa le premier donner des pièces dans lefquelles il in-
troduifit la fable, ou la compofition des chofes qui
doivent former le poëme dramatique, c’eft-à-dire
une action. Ce fut l’an 514 de la fondation de Rome,
160 ans après la mort de Sophocle 6c d’Euripide, &
5 2 ans après celle de Ménandre.
L’exemple de Livius Andronicus fit naître plu-
fieurs poètes, qui s’attachèrent à perfectionner ce
nouveau genre. On imita les Grées, on traduifit leurs
pièces, & l’on en fit fur de bons modèles, 6c d’après
les réglés de l’art. Leurs je u x fcéniques comprenoient
la tragédie 6c la comédie. Ils avoient deux efpeces
de tragédies ; l’une dont les moeurs, les perfonnages
6 les habits étoient grecs, fe nommoit palliata, l’autre
dont les perfonnages étoient romains, s’appel-
loit proetextata, du nom de l’habit que portoient a
Rome les perfonnes de condition. Foye{ T r a g e -
• D lEi -•’’ ••û •• La comédie romaine fe divifoit en quatre efpeces;
la togata proprement dite, la tabernaria, les attellanes
6c les mimes. La togata étoit du genre férieux ;
les pièces du fécond caraCtere l’étoient beaucoup
moins; dans les attellanes le dialogue n’étoit point
* écrit ;
écrit les mimes n’étoient que des farces oh les ac-
teurs jouoient fans chaufliire. Si la tragédie ne fit pas
de grands progrès à Rome, la bonne: comédie ne fut
guère plus heureufe ; nous ne connoiffons que les titres
de quelques-unes de leurs pièces tragiques, qui
ne font pas parvenues jufqu’à nous ; 6c nous n’avons
de leurs comédies que celles de Plaute & de Téren-
ce, qui furent enfuite négligées par le goût de la multitude
pour les attellanes, 6c les farces des mimes.
Enfin ce qui s’oppofa le plus chez les Romains aux
progrès du vrai genre dramatique, fut l’art des pantomimes
, qui fans rien prononcer fe faifoient entendre
par le feul moyen du gefte 6c des mouvemens du
corps. Mém. des infcrip. tom. X V I I . i n - f . (D . ƒ..)
SCÉNITES , arabes y ( Géog. anc.) Scenitoe arabes ;
peuples dont plufieurs auteurs anciens ont fait mention.,
& qu’ils ont placés en divers pays. Pline met
des Scénites arabes dans l’Arabie qui eft au-delà de
Pélufe, 6c qui s’étend jufqu’à l’Arabie heureufe.
D’un autre côté Strabon, en décrivant les pays
qui font entte la Méfopotamie &:la Cæléfyrie,y place
les Scénites arabes y ce qui fembieroit dire que ces
peuples n’étoient pas voifins de l’Egypte. Cependant
Pline lui-même, lib. F l . ch. x x v iij. met desj Scénites
arabes dans l’Arabie heureufe ; 6c Ammien Marcellin,
lib. X X I I I . dit que les peuples que les anciens apr
pellerent Scénites arabes , furent dans la fuite nom-
més SarraJins. Il eft néanmoins certain que tous-les
Sarrafins n’avoient pas été originairement Scénites
arabes-y il y en avoit de nomades, 6c il y en avoit de
Je cuites-, quelques-uns étoient éthiopiens, & d’autres
arabes. _
Les Scénites arabes étoient dans la Méfopotamie
en-deçà de l’Euphrate, 6c depuis la Méfopotamie
jufqu’aux deferts Palmyrènes de Syrie, on trouvoit
des nomades arabes ; depuis la Syrie jufqu’au golfe
arabique, en tirant du côté de l’Arabie heureufe,
on trouvoit des Scénites arabes y 6c ce font ceux qu’on
devrait appeller proprement Sarrafins.
Il y avoit encore des Scénites arabes le long de la
côte, depuis le golfe Elanite jufqu’au promontoire
Héroopolitique ; 6c quelques-uns près de la ville des
Héros, en tirant vers le midi. Les Troglodytes éthiopiens
, quoique nomades* furent aulii appellés Scénites
; 6c enfuite Sarrafins.
Enfin Ptolomée marque des Scénites dans l’Ethiopie
, près des cataractes du Nil ; c’eft ce qui a porte
Ammien Marcellin à étendre les Sarrafins, depuis
l’Aflyrie 6c la Méfopotamie, jufqu’aux cataraûes du
Nil ; parce que la poftérité donna le nom de Sarrafin
s , à tous les arabes fcénites 6c nomades. (D. J .)
S c Én i i e , adj. ( Gramm.) qui vit fous des tentes
; il fe dit de quelques peuples errans.
SCENOGRAPHIE , f. f. en terme deperfpeclive, eft
la repréfentation d’un corps en perfpeftive fur un
plan ; c’eft-à-dire la repréfentation de ce corps dans
toutes fes dimenfions, tel qu’il paraît à l’oeil. Viye{
P e r s p e c t i v e .
Ce mot eft formé des mots grecs, <tkw», fcene, 6c
ypxtpn, defeription.
Pour bien faire entendre ce que c’eft que la feeno-
graphie , 6c fa différence d’avec l’ichnographie 6c l’orthographie,
fuppofons qu’on veuille repréfenter un
bâtiment ; l’ichnographie de ce bâtiment eft le plan du
bâtiment, ou fa coupe par en-bas. Voye^ I c h n o g r a p
h i e .
Vorthographie eft la repréfentation de la façade du
bâtiment, ou d’une de fes faces ; voyeç O r t h o g r a p
h i e . Enfin , la feenographie eft la repréfentation du
bâtiment en fon entier, c’eft-à-dire de fes faces , de
fa hauteur, 6c de toutes fes dimenfions.
Pour repréfenter feenographiquement un corps ;
i°. cherchez Y ichnographie perfpeclive ou le plan de la
feafe du corps, en fuiyant la méthode qui a été don-
Jçme XIK^
-née pour cela dans Y article P e r s p e c t i v e . i °. Sur IeS
difterens points du plan, élevez les hauteurs corref-
pondantes en perfpeftive ; vous aurez par ce moyen
la feenographie complette du corps, à l’exception de
l’ombre qu’il y faut ajouter. Voici la méthode pour
•élever les hauteurs en perfpeûive.
Sur un point donné, comme C , Pl.perfpecl.fig, /.
n° . 2. on propofe d’élever la hauteur pérfpeftive ,
répondante à la hauteur objective P Q . Sur la ligne
de terre, élevez une perpendiculaire P Q , égale à
la hauteur objeétive donnée. Des points P 6c ( ) ,
tirez à un point quelconque T les lignes P T 6c QT-,
du point donné C , tirez une ligne droite C K , parallèle
à la ligne de terre D E , 6c qui rencontre la
ligne droite Q T en K . Du point K , élevez la per-
diculaire / K fur la ligne K C. La ligne J K ou fon
égale C B eft la hauteur Jcenographique cherchée.
L’application de cette méthode générale pour trouver
feenographie d’un corps, n’ell pas fi facile dans
tous les cas, qu’elle n’ait befoin d’être un peu éclaircie
6c applanie par quelques exemples.
Pour repréfenter feenographiquement un cube,
vû par un de fes angles ; i°. comme la bafe d’un cube
vû par un angle, 6c placé fur un plan géometral,
eft un quarré vû par un angle ; tracez d’abord en per-
-fpeétive un quarré vû par un angle, voye{ P e r s p e c t
i v e ; 2°. enfuite élevez le côté H I du quarré Jig. 2.
n°. 2. perpendiculairement fur un point quelconque
de la ligne de terre D E , & à un point quelconque
-comme V de la ligne' horifontale H R , tirez les li-
gnes : droites F I 6c V H ; 30. des angles d , b ,6 c c _,
tirez c / , d 2 , parallèles à la ligne de terre D E :
4°j des points / 6c 2 , élevez L 1 6c. M 2 perpendiculaires
à la même ligne D E ; «j0. puifque H I eft la
hauteur qui doit être élevée en A , L I en c 6c en b ,
6c M 2 en d ; élevez au point a la ligne ƒ a perpendiculaire
à a E ,• en b 6c en c-, élevez b g 6c ce perpendiculairement
à b c 1 : enfin élevez d h perpendiculaire
à d 2 , 6c faites a f = H I , b g = e c = L 1 , 6c h
d — M 2 ; joignez enfuite les points g , h , e , ƒ , pair
des lignes droites, 6c vous aurez la J'cenographie que
vous cherchez.
Pour repréfenter feenographiquement un prifme
quinquangulaire creux ; i°. puifque la bafe d’un prifme
quinquangulaire, creux, élevé fur un plan géomé-
tral, eft un pentagone, terminé par un bord ou limbe
d’une certaine dimenfion; cherchez d’abord la repréfentation
perfpeélive de ce pentagone fur un plan ,
voyei Perspective ; 20. d’un point quelconque H
d'e la ligne de terre D E ,f ig . j . élevez une perpendiculaire
H I égale à la hauteur objeélive, & tirez à un
point quelconque V de la ligne horifontale H R , les
lignes H F 6c I F ; 30. des différens angles a , b , d ,
e, c, de l’ichnographieperlpeélive,tant internes qu’externes
, tirez les lignes droites b 2., d$ , 6cc. parallèles
à la ligne de terre : 6c des points /, 2,3 , &c.
élevez perpendiculairementfur cette même ligne les
lignes L 1 , M 2, m 2, N 3 , n 3 ; enfuite élevez toutes
ces lignes aux points correfpondans de Tichno-
graphie, comme dans l’exemple précédent; 6c vous
aurez la feenographie que vous cherchez.
Pour repréfenter feenographiquement un cylindre
; i°. comme la bafe d’un cylindre élevé fur un
plan géometral eft un cercle ; tracez d’abord le cercle
en perfpeélive, enfuite aux points a , b , d , f , h ,
g , e , c , fig. 8. élevez les hauteurs correfpondantes
comme dans les articles précédens. Joignez enfin la
partie fupéricure de ces lignes par des lignes courbes,
lemblables 6c égales aux parties correfpondantes de
la bafe a , b , d , J , g , h, g , e-y-b, 6cc. 6c vous aurez là
feenographie du cylindre. Il eft évident qu’on doit
omettre , tant dans le plan que dans l’élévation , les
lignes qui ne font point expofées à l’oeil ; cependant
il faut d’abord y ayoïr égard, parce qu’elles font né-
C C ç ç c.