
mêlée de terre, & qui n’eft point par couche comme
dans les carrières. ( D . J. )
Ro ch e , f. m. ( Hydr. ) eft un monceau de cailloux
, de pétrifications, de coquillages de différentes
couleurs, élevé Sc formant un rocher, au haut duquel
eft un jet qui retombe fur ce cailloutage. Ce
peut être encore une fontaine rocaillée, adoffée contre
un m u r , imitant la caverne d’où fortent des
bouillons Sc nappes d’eau. ( 2Q
Roche a feu , ( Artificier. ) les artificiers appellent
ainfi un mélange de foufre, de falpêtre & de
poudre qui eft propre à beaucoup d’artifices. Voici la
maniéré de le faire.
Prenez du foufre fondu lentement une livre , de
falpêtre quatre onces , de poudre quatre onces ; jetiez
le falpêtre dans le foufre en le fondant peu-à-peu
Sc le remuant très-bien, Sc enfuite la poudre de même
; remuez le tout ; Sc lorfque le mélange commencera
à fe refroidir , vous y ajouterez trois onces de
poudre grenée , Sc remettrez le tout enfemble.
Roche , la , ( Géog. mod. ) en latin du moyen
âge , rupes Ardenua ; ville des Pays-Bas, au duché
de Luxembourg , dans la forêt d’Ardenne, bâtie fur
une roche , d’où lui vient fon nom, à 12 lieues au
nord-oueft de Luxembourg, avec un château fortifié.
Long. 23.23. lat. 5 o. y.
20. La Roche eft le,nom d’une autre petite ville de
Savoie, dans le Faucigni, affez près de la riviere
d’A rv e , Sc fur la Gauche. ( D . J. )
ROCHE-BERNARD, l a , ( Géog mod.) bourg &
baronnie de France, en Bretagne , diocèfe de Nantes
, fur la V ilaine, à 4 lieues de fon embouchure ,
avec un petit port. Ce bourg fut érigé en duché-pairie
, fous le nom de Coafilin en 1663 , Sc éteint en
1738. Celui qui poffede la baronnie de la Roche-Bernard
préfide au corps de la nobleffe , quand il fe
trouve aux états de la province. Long. 16. 16. lat.
4 7 ' {D .J . )
ROCHE-CHOUART, ( Géog, mod.) en latin du
nioyèn âge rupes Cavardi, petite ville de France ,
aux confins du Limoufin Sc du Poitou, fur la pente
d’une montagne ,.à 24 lieues de Poitiers. Il n’y a
qu’une paroiffe dans cette v ille, qui cependant a titre
de duché , Sc donne fon nom à une des illuftres raai-
fons du royaume. Long. 18. 29. lat. 43. 49). (D . J.)
ROCHE-D’ERRIEN , la , ( Géog. mod. ) bourg
de France, en Bretagne, à 2 lieues au midi de Tré-
guier. Il eft fameux par les fieges qu’il a foutenus au
xiv. fiecle , Sc par la bataille qui fe donna fous fes
murs en 1347 , dans laquelle bataille Charles de
Blois, qui réclamoit le duché de Bretagne, fut vaincu
Sc fait prifonnier. (D . J.)
ROCHEFORT, ( Géog. mod. ) en latin du moyen
âge Rupifortium ; mais ce n’étoit qu’un bourg. C’eft
aujourd’hui une nouvelle ville de France, au pays
d’Aunis, fur la Charente, à une lieue Sc demie de
fon embouchure, à 3 de Brouage, à 6 au fud-eft de
la Rochelle, & à 100 au fud-oueft de Paris , avec un
port très-commode.
Louis XIV. a fait bâtir dans cet{e ville en 1664
un magnifique arfenal, un hôpital Sc des cafernes ;
il y a fait établir une. fonderie de canons , une cor-
derie &un magafin pour l’équipement des vaiffeaux;
c ’eft un fiege ro y a l, & le magafin général des autres
ports voifins. L’entrée de la riviere eft défendue par
plufieurs forts; ainfi dans l’efpace d’un demi-fie-
cle Rochefort eft devenu un endroit confidérable, fur
lequel on a fait un ouvrage imprimé à Paris en 1757,
i n - 4 0.
L’arfenal de cette ville eft le premier qui fut élevé
par les foins de M. Colbert; mais fa pofition avanta-
geufe à bien des égards , ne fauroit cependant dédommager
de l’air mal-fain qui régné à Rochefort, de
la mauvaife qualité des eaux , Sc des fommes immences
qu’a coûté cette entreprife. Longit. 1 €. 42, Lttitl
4^-3 ' • ■
Rochefort dans la Beauce , diocefe de Chartres ;
Rochefort dans le Forez, éle&ion de Rouanne , Sc
Rochefort dans l’Auvergne , diocèfe de Clermont,
font trois bourgs , que Piganiol de la Force qualifie
du nom de petites villes. ( D . J. )
R o c h e f o r t en Ardenne, {Géog. mod.)v\\\e des
Pays-Bas , dans le Condros, aux confins du duché
de Bouillon, Sc de l’évêché de Liege , dont elle dépend
pour le fpirituel. Elle eft fituée à 2 lieues de S.
Hubert, à 6 lieues au fud-eft de Dinant, & à 18 au
nord oueft de Luxembourg. Elle eft environnée de
rochers, & a un vieux château rétabli par le comte
de Louvenftein. Ce lieu eft une ancienne feigneurie
érigée en comté par l’empereur Ferdinand II. Long*
22. 48. lat. 3 o. 10.. {D .J .)
ROCHE-FOUCAUD, la , ( Géog.mod.) petite
ville de France , dans l’Angoumois, furlaTardoue-
re , à 6 lieues au nord-oueft d’Angoulême, avec titre
de duché-pairie , érigée en 1622, & dont quatre
baronnies dépendent. Il y a dans cette petite ville
une églifecollégiale, & un couvent de carmes. Long.
18. g. lat. 46 . 4g.
MM. de Daillon ( Benjamin & Jacques ) , ifliis de
l’ancienne famille des comtes du Lude , naquirent
tous les deux dans la petite ville de la Roche-foucaudy
Sc le premier futminiftre d’une églife calvinifte q u iy
étoit alors ; mais après la révocation de l’édit ae
Nantes , il paffa , de même que fon frere, en Angleterre
, où ils moururent l’un & l’autre dans un âge
fort avancé. M. Benjamin de Daillon étoit un homme
de favoir Sc de mérite. Il avoit un fentiment particulier
touchant les diables, foutenant qu’il n’y en
avoit qu’un feul, Sc que l’Ecriture ne parle jamais du.
diable, que comme d’un être unique. Il prétendoit
en confequence que les efprits impurs que Jefus-
Chrift chaflbit, étoient des maladies , Sc que l’Ecriture
leur donne le nom d'efprits ou de démons, pour
s’accommoder au langage de ce tems-là, ces maladies
étant déifiées , ou regardées comme des démons
ou des divinités parmi les payens.
M. Jacques de Daillon adopta le même fentiment
de fon frere ; & voulant le défendre par é c r it , il
publia en 1723 , un ouvrage in-8ç . en anglois, intitulé
Ectipoi’oXoyia., or a treatife, &c. c’eft-à-dire, Dér
monologie, ou traité des efprits, dans lequel on explique
plufieurs paffages de l’Ecriture contre les erreurs
vulgaires touchant les forciers , les apparitions, & c ,
avec un appendice contre la pofîibilité de la magie,
de la forcellerie Sc du fortilege. { D . J . )
ROCHE-GUYON, la , ( Géog. mod. ) bourg de
France, dans l’île de France, fur la Seine, à 3 lieues
au-deffous de Mante, & au-defl'us de Vernon. Il y a
château , paroiffe, foire Sc marché. { D .J . )
ROCHELLE, l a , ( Géog. mod.) ville maritime
de France, capitale du pays d’Aunis , fur l’Océan, à
3 4 lieues au nord de Bordeaux, & à 100 au fud-oueft:
de Paris. Longitude , fuivant Caflini, / 6. 28. g O.
lat. 4G. 16. 16.
Cette ville a été nommée par les anciens Portus
fantonum , parce qu’elle étoit autrefois dépendante
de la province de Saintonge, Sc le meilleur port qu’il
y eût dans ces quartiers-là fur l’Océan. Depuis on
l’a nommée Rupella, Sc Rochella pour Rocella,
noms qui fignifioient un petit roc, Sc qu’on lui a donné
, foit à caufe du fonds pierreux fur lequel elle eft:
bâtie, foit à caufe qu’orginairement elle n’étoit qu’un
château avec quelques maifons habitées par des gens
de mer.
Ce château appartenoit en premier lieu aux fei-
gneurs de Mauléon en Poitou. Guillaume , dernier
comte de Poitiers, l’ufurpa fur les feigneurs de Mauléon
: il en fit une petite v ille, Sc lui donna des pri-,
yileges.
i f fjjg l
vîlegeS. Cette ville s’accrut avec le tems, Sc fe forma
en une efpece de république, ayant appartenu au roi
d’Angleterre depuis lê mariage d’Eléonore de Guyenne
avec Henri II. Ses privilèges furent confirmés par
Louis VIII. fils de Philippe - Augufte , lorfquil s’en
rendit maître en 1224.
La Rochelleétoit déjàdans Ce tems-là un port dé
mer très-floriffant par fon commerce, tomme il pa-
roît par ces vers d’un auteur ancien, Nicol. de Braia
de gefi, Ludov. F I II.
Declivi ïittore Ponti
Xobilis , & famâ loto celeberrimamundo
Divitiifque potens prifeis , & gentefuperbâ
Efl Rupella.
La Rochelle fut cédée aux Anglois par le traité de
Brétigni, l’an 1360, & douze ans après elle fe donna
au roi de France Charles V. à condition qu’elle con-
ferveroit tous fes privilèges, Sc qu’en outre elle au-
roit droit de battre en fon propre nom de la monnoie
d’argent ; que les échevins feraient réputés nobles ;
■ que le maire relierait gouverneur de ,1a ville ; Sc qu’-
enfin fa charge feule ennoblirait fa famille.
Le Calvinifme s’y introduifit en 15 57, & le prince
de Condé eut, pour ainfi dire, la gloire d’y regner.
Le brave la Noue la défendit en 1574 contre Henri •,
duc d’Anjou , frere de Charles IX. Sc obligea ce prince
d’en lever le fiege. Les Proteftans y tinrent depuis
•la plupart de leurs fynodes , Sc fon commerce flo-
rifiant tous les jours davantage , la rendit puiffante
jufqu’au tems du cardinal de Richelieu , qui réfolut
de loumettre cette ville à l’autorité royale, de caffer
fes privilèges, Sc d’y détruire le Calvinifme.
Il engagea Louis XIII. à cette expédition. Ce prim
ce , pour commencer à brider les Rochelois , fit
eonftruire le fort Louis. Enfuite il alîiégea la ville en
1627, & s’en rendit le maître l’année fuivante, après
treize mois d’un fiege des plus mémorables , pendant
lequel les habitans fouffrirent avec courage une des
plus horribles faminesdont l’hiftoi re faffe mention.De
quinze mille perfonnes qui fe trouvoient dans cette
ville , quatre mille feulement furvécurenf à cet affreux
défaftre. Etrange pouvoir de l’efprit de religion
fur les hommes. 1
Enfin , la rédliêlion de Cette ville fut due à l’invention
d’une digue dé 747 toifes dont Clément Mete-
ieau de Dreux fut l’inventeur , Sc que le cardinal de
Richelieu fit exécuter, pour empêcher les Anglojs de
fecourir la place. .11 eft étonnant combien de millions
le clergé fournit pour la prile de cette ville, &c avec
quelle joie il en faifoit les avances.
. Louis XIII. étant entré dans la Rochelle le jour dé
laTouffaint 1628 , priva les Rochelois de tous leurs
privilèges, fit abattre leurs belles fortifications, nomma
de nouveaux magiftrats , &c un plus grand nombre
de prêtres catholiques.
Louis XIV. fortifia cette ville de nouveaux ouvrages
, qu’imagina & qu’exécuta le maréchal de
Vauban. Il fit la Rochelle chef d’une généralité, & y
établit un intendant diftingué de celui de Rochejbrt,
qui a la marine. Il y a auflî créé un bureau des finances
, une chambre du domaine , un préfidial , une
élection , & y a laiffé fubiîfter l’hôtel des monnoies.
Les Jéfuites y obtinrent un college , Sc enfuite la
dire&ion d’un féminaire l’an 1694 ; le fiege épifcopal
de Maillezais fut transféré dans cette ville en 1649 ;
Sc pour former le diocèfe on y a joint le pays d’Aunis
Sc l’île de R é , que l’on a démembrés de l’évêché
de Saintes.
Les rues de la Rochelle font en général affez droi^
tes , Sc la plùpart des maifons foutenues par des arcades.
La ville eft percée de cinq portes. Son port qui
peut avoir quinze cens pas de circuit, Sc- qui eft de
forme prefque ronde, eft un des plus commodes de
Tonie XIF .
l’Océan. Deux groffes tours le défendent: Là mër y
a reflux de plus de quatre toifes. Tous les vaiffeaux
excepté ceux de haut-bord y entrent.
Mais ceux qui defireront de plus grands détails dé
l’hiftoire de cette ville , peuvent lireun petit livre dé
M. Galland-( Augufte fur la naifl'ance , lanciert
état, & l’acCroiffement de h. Rochelle^
J’ajouterai feulement que fon principal commercé
a&uel eft celui des îles de l’Amérique. Ses maiuifec-
tures cônfiftcnt en rafinerie du fucre des îles. Les Suédois
, les Danois, les Hambourgeois, les Anglois &
les Hollandois y envoient chaque année plufieurs
vaiffeaux pour y charger des vins ; des eaux-de-vie,
du fe l, Sc quelques autres marchandifesvOn a auflî
érigé dans cette ville én 1734 une académie de belles
lettres.
Imbert ( Jean ) , jurifëonfulte du xvj.-fiedé, hé à
la Rochelle,. s’eft fait connoître avec eftime par deux
ouvrages de droit: i°. Enchiridion juris feripti Gai*
lia , que Theveneau a traduit eh François : 1°. Infti-
tuûones forenfes, ©il Pratique du barreau, en latin St
en François:
François Tallemant l’aîné, abbé du Val-Chrétien ^
étoit né dans cette ville. Il fut aumônier du roi pendant
vingt-quatre ans, Sc enfuite premier aumônier
de madame.. Sachant très-bien la langue italienne , il
traduifit avec fuccès l’hiftoire dé Venife du procurateur
Nani ; mais il ne confulta pas affez fes forces en
mettant au jour la traduction des vies de Plutarque ;
cette traduâion fut promptement mépriféede tous les
connoiffeurs. Il mourut en 1693 , âgé de 73 ans.
On l’appelloit Tallemant l’aîné pour le diftingüer
de Paul Tallemant fon coufin, fon compatriote Sc ee-
cléfiaftique comme lui. Ils furent tous deux de l’académie
Françoife, mais Paul étoit encore de l’académie
des Infcriptions. Il mourut en 1712 à 70 ans.
Colomiés {Paul) , en latin Paulus Colûmtfius , fa-
vant écrivain proteftant, naquit à la Rochelle dans lê
dernier fiecle ; mais il fe retira en Angleterre avant
d’effuyer les rudes coups de la tempête , qui a> englouti
l’édit de Nantes. Il téihoigna bientôt , étant à
Londres , la préférence qu’il donnoit à la communion
épifcopale fur le presbytérianifine, comme if
paroît par fon livre intitulé Theologorum presbyteria-
norum Icon. II n’apas ceffé depuis de travailler fur
différens fujets.Iieft mort à Londres en 1692, j’ignore
à quel âge»
. Tous fes ouvrages font utiles Sc agréables aux eu*
rieux de l’hiftoire, parce qu’ils y trouvent beaucoup
de chofes à apprendre ; aulïi font-ils plus recherchés
dans les pays étrangers que dans ceroyaume.Les principaux
font i° . G allia orient alis, qui a été réimprimée
à Hambourg en 1709 , avec d’autres optifcules
de l’auteur, qui avoient paru à Paris en 1668 : 2°i
Italia & Hifpania orientalis .‘ 3° Obfervationesfacrce 1
40. Mélanges hifloriques : <J° Bibliothèque choifie, dont
la meilleure édition a été faite à Paris en 173 1 , avec
des notes de M. de la Monnoie. Le pere Niceron vous
indiquera les autres ouvrages de M. Colomiés, dans
lès mémoires des hommes illuftres, tome F i l , pi /jpÇT».
Bayle a fait aiifîi l’article de ce favant. ( Le Chevalier
D E J A V COU RT. )
ROCHE - POSAY, ( Géog. mod.) petite ville dê
Frartcë, dans la Touraine, fur la Creufe , un peu aü=
deffous de l’endroit où elle reçoit la Gartempe. Longi
18, g o . lat. 46' 44. {D . J .)
ROCHER, f.m. (Gram.) c’eftlamême chofe qiiê
roc Sc roche. Foye\ R o c.
R ocher , Roche , R oc* {Synon. Géôg.jces trois
noms , défignent également en Géographie Une ■, oii
de groffes maffes de pierres dures qui fe trouvent dans
les montagnes ou dans la mer * Sc qui font coupéeâ
en précipices. Ce que nous appelions un rocher, linê
roche ou un roc $ eft nommé par les Latins rupes ; par.