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cet infiniment étoit triangulaire, & à cordes' inégales
, 6c d’autres penfent que c’étoit une efpeee de
.flute. .(Z ) .y .)
Sa MB U Q UE , f. -f. ■ ( A r t milit. des anc.)fambuceeus,,
échelle des anciens, de la largeur de quatre pies , laquelle
dreffée, étoit aufîi haute que les murailles
qu’on vouloit attaquer. D e l’un & de l’autre côté de
cette échelle, regnoit une baluflrade, fur laquelle
on étendoit de grandes couvertures. On la Couchoit
de fon long fur les côtés des deux galères jointes en-
femble, de forte qu’elle paffoit de beaucoup les éperons,
6c au haut des mâts de ces galères, on mettoit
des,poulies & des cordes.
Quand on devoit agir, on attachoit les cordes à
l ’extrémité de la machine, 6c des gens de déffus la
.pcupcl’élevoient par le moyen des poulies. D ’autres
fur la proue aidoient aufîi à l’élever avec des leviers,
Enfuite Tes galeres étant ;poufïeesà terre, on appli-
I qtio.it'ces machines à la muraille.
| Au.haut de l’échelle étoit un .petit plancher bordé
de .trois côtés de claies , fur lequel quatre hommes
xepouâfoient en combattant ceux qui des murailles
empêchoient qu’on n’appliquât la fambu-
que. Quand elle étoit appliquée, 6c qu’on étoit arrivé
fur la muraille, on jet-toit bas les claies, & à
droite & à gauche les attaquans fe répandoient dans
les forts ou dans les tours. Ce refie des troupes les
fui voient, 6c fans crainte que la machine leur manquât,
parce qu’elle étoit fortement attachée aux deux
galeres.
Voilà le détail de Polybe fur lafambuque ; il ajoute
qu’on appella cette machine de ce nom , parce que
l’échelle étant dreflee , il »fe faifoit d’elle 6c du vaif-
feau joints enfemble , une figure qui reffembloit à
l’inflrument de mufique, nommé Jambuque.- Voyt{ la
figure que M. Folard en donne, 6c fes remarques.
H i . m m
SAM-E, f. f. (Hiß• nat. Iclhiolog. ) poifïbn de mer,
qui efl: une efpeee de muge. V Mu ge. Il ne différé
du mulet., qu’en ce qu’il a la tête plus petite 6c
plus pointue, 6c que les traits qui s’étendent fur les
côtés du corps, font moins longs : il a aufîi la chair
moins blanche, plus molle 6c moins grafïe ; on l’a
furnommé poißon innocent, parce qu’il ne mangeau-
cun ppifîon ; il cherche fa nourriture dans la boue.
Le famé pond fes oeufs en hiver à l’embouchure des
fleuves ; il aime l’eau douce, il remonte les rivières :
on en pêche dans la Garonne, dans le Rhône, la
Loire, &c. Rondelet, hiß. nat. des poiffons. /. part.
I. I X , chap. xj. Voye{ MULET & POISSON.
SAMEDI- f. m. ( Chron. ) efl le dernier jour de
la femaine ; il étoit confacré autrefois par les Payons
à Saturne, 6c s’appelloit dies Saturai; aujourd’hui
encore les Anglois l’appellent Saturday , jour de Saturne.
C’étoit Te jour du fabbat chez les Juifs. Il efl
encore appelle dans le bréviaire dies Sabbati; 6c parmi
les chrétiens catholiques , il efl confacré à 1a
fainte Vierge. Le roi Louis X I , qui y avoit beaucoup
de dévotion, voyant qu’il ne pouvoit éviter la mort
par les prières de S. François de Paul, lui demanda
au moins d’obtenir de la lainte. Vierge qu’il mourut
unjamedi. Ce qui arriva en effet. ( 0 )
SAMEQUIN , f. m.. ( Marine. ) forte de vaiffeau
marchand turc , dont on ne fe fert que pour aller à
terre.
SAM IA R I I , f. m. ( Littérature.) on nommoit ainfi
les armuriers qui polifloient avec la terre de Samos,
les armes des foldats prétoriens 6c des gardes du
corps des empereurs. Vqye^ Pitifcus. (D . A'J
SAMICUM, (Géog. anc.) village du Péloponnèfe
dans l'Elide, près de la mer, & aux confins de la Tri-
phylie, félon Paufanias. Il rapporte que ce lieu fut
donné à Polyfperchon étolien, pour en faire un lieu
de défenlè contre les Arcadiens. I). ajoute : perfonne
I d’entre Tes Mefféniensmi d’entre lés Eléens nè m^a
paru lavoir où étoièntTes ruines d’Arene >; ceux qui
ont-tâché de les trouver n’ont dit que des'conjfeélii-
i res. -L’opinion qui .paraît plus vraiflemblable •efl-cell'e
, de ceux qui prétendent que, dans les'tems Héroïques
> Samicum étoit appellée Are/Èe. .(!)../..) >
SAMIÉNNE, z$],-.(Mytholog!)■ épithète de Junon,
à caufe de la grande vénératioh‘qu'on Tui-,portbit>à
Samos ; les habitais dit lieu Tevantoieiit: qiie lafoeifr
& la -femme de -Jupiter, étoit -néfe dans -'lfeitr -Ile ■ finie
bord du fleuve Imbrafus , & fous un fàùle qu’ils
montroient dans J-enceinte du temple^confhcré à
cette divinité. Ce temple avoit été .bâti paHes-A-rgo»-
i nautes, qui y avoient tranfporté d’ArgosJh -llatlie dé
cette déeffe. (D . J . f . -.- -.
SAMIS, f. m. (Soierie.') étoffe très-riche-, lamée
I ou tramée de lames d’or ; cette étoffe ’efl ‘de manu-
J faélure vénitienne , mais peu connue préfentèrtient^
| il sien trouve pourtant encore à Gonflantinôple.
■ f i A),in ^ ^ f i f i
SAMMATHAN , -( Géog. mod. ,) ville de France
dans le comté de Cojruiiinges , au-bas cl’-ufi' vallon,
fur la riviere de Save où de Seve , <à une lieue au
nord-efi de Lombez. C ’étoit autrefois la plus forté
place de tout le pays ; mais les guerres des François
contre la Gafcogne, 6c enfuite celles des Anglois 6c
des comtes de Foix l’ont .ruinée. Long. i8. j 6 \ latit,
4 3 - 3$ * ’ (-•••• -y " |
Bdltforefl '(François de ) , né dans Cette v ille , a
fait une Cofmogra'pliie des annales de France, une
hifloire des neuf rois de France qui ont eu le nom de
Charle, 6c divers autres ouvrages qui prouvent qu’il
fongeoit plutôt à vivre par fa plume , qu’à mériter
l’ eflime du public. Ilmourut à P an s en 1 583 à 53 ans.
SAMNITES, les -, (Géog. anc.) ancien peuple
d’Ita lied on t le pays 's’appelloit le Samnium ; on li-
foit en latin Samnis au fingiilier, pour dire un fam-
nite, 6c au pluriel Sammites. Ce nom efl employé dans
les auteurs en deux fens fort différens l’un de l’autre.
Tantôt les Sa/nniies fe prennent pour un nom général
à plufieurs peuples qui étoient diflingués l’un de
l’autre par un nom .particulier, 6c qui néanmoins
avoient tous une même origine, parce qu’ils ve-
noient tous égalejnent des Sabins. Ces peuples
j étoient
i° . Picentes, dont le pays, nommé Picmum, com-
prenoit une partie de la marche d’Ancone , 6c une
partie de l’Abriizze. On y ajoute Vevger Palmenfts
le pays autour d’Afcoli ; le Proetutianus ager, le pays
autour deTéramo ; 6c l’Adrianus ager, le pays autour
d’Atri.
2°. F ’f i n i , dont le pays répondoit à cette partie
de l’Abruzze ultérieure, entre le fleuve de la Piomba
& la Pefcara.
30. Marrucini ; leur pays efl aujourd’hui le territoire
de Chiéti, dans l’Abruzze citérieure.
40. Trentanileur pays efl aujourd’hui une partie
de l’Abruzze citérieure 6c une partie de la Capita-
nate. Leurs rivières étoient le Sangro, le Tiriguo, le
Tiferno & le Fortore.
'\°.-Peligni, dont le pays répondoit à la partie de
l’Abru-zze citérieure , qui efl autour de Sermohà entre
la Pefcara & le Sangro.
6°. Marfe, les Maries, dont le pays comprènoit
une partie de l’Abruzze ultérieure, autour du lac de
Célano, le Fucinus laous des anciens.
. 7°, Hirpini, dont le pays répondoit à la principauté
ultérieure.
8°. Enfin les Sumnites proprement dits, dont nous
allons parler.
LesSamnites proprement dits, ou les vtaisSàtu-
fûtes, occupoient la partie de l’Abruzze fupérieure,
tout le comté de M o liffe a v e c des parties de là Ca*
pitanate & de la terre de Labour. Ils avoient lès Te-
llani 6c les Trentani au nord, la Pouille daunienne
au levant, les Hirpini 6c la Campanie au midi, 6c les
Marji au couchant;
Le pays fitué entre ces peuples étoit le vrai Sam-
nitim, & étoit partagé entre les Caraceni, à qui Pto*
lomée, l. III. c .j. attribue la ville d'Aufidenoe 6c les
P eut ri au midi , dont parle T ite-L ive, qui dit que
leur capitale étoit nommée Bovianum, 1. IX. c. xxxj.
indl viclor cxercitus Bovianum duclus ; caput hoc erat
Pentrorum Saninitium , longe ditijjimum atque opulen-
tifjimum armis, virifquè.
Les Samnites furent nommés Sabellî ; & Strabon
dit formellement que les Picentes 6c les Samnites tiraient
leur origine des Sabins : le corps de ceux-ci
fut partagé en deux : la partie établie à l’occident
garda le nom de Sabins : celle qui s’étendit à l’orient
s’appella d’abord T a finir ai, enfuite y.a^heu, dont les
Grecs firent KawTa/, fur quoi les Romains les ont
appelles Samnites. Le nom de Sabelli a été employé
par Tite-Live, par Virgile , par Horace, 6c par d’autres
écrivains de la bonne latinité, qui ont tous entendu
par ce mot les Samnites.
Ce peuple étoit extrêmement belliqueux , 6c l’un
des plus braves d’Italie. Il défendit fa liberté contre
les Romains avec le plus grand courage , 6c fit plus
de réfiflance que les plus grands rois? Rome fut cinquante
ans ( Tite-Live dit foixante-dix ) à les fub-
juguer ; mais elle fit un fi grand ravage dans leur pay s,
elle leur démolit tant de villes, que le Samnium , fi
puiffant autrefois, n’étoit plus reconnoiffable du tems
de Florus. Il fournit aux généraux de Rome la matière
de vingt-quatre triomphes.
Les Samnites defeendoient des Lacédémoniens, 6c
refpiroient comme eux la liberté. Entre leurs ufages
particuliers , je ne puis m’empêcher d’en citer un
q u i, dans une petite république, & fur-tout dans la
fituation où étoit la leur , devoit produire d’admirables
effets. On aflembloit tous les jeunes gens , & on
les jugeoit. Celui qui étoit déclaré le meilleur de
tous, prenoit pour fa femme la fille qu’il vouloit : celui
qui avoit les fuffrages après lui, choififfoit encore,
6c ainfi de fuite. Il étoit admirable de ne regarder
entre les biens des garçons que les belles qualités 6c
les fervices rendus à la patrie. Celui qui étoit le plus
riche de ces fortes de biens, choififfoit une fille dans
toute la nation. L’amour, la beauté, la chafleté, la
vertu, la naiflance , les richeffes même , tout cela
étoit, pour ainfi dire, la dot de la vertu. Il ferait
difficile d’ imaginer une récompenfe plus noble, plus
grande , moins à charge à un petit .état, plus capable
d’agir fur l’un 6c l’autre fexe. C ’efl une réflexion
de l’auteur de VEfprit des lois.
Les villes des Samnites , félon le P. Briet, étoient
Bentventum, aujourd’hui Benevent ; Aujidena, aujourd’hui
Alfidena. Triventinum, aujourd'hui Triven-
to. Bovianum, aujourd’hui Boiano; Triventum, aujourd’hui
Moliffe ; (Rftrnia , colonie , aujourd’hui
Hernia; Alifoe, aujourd’hui Alifi ; Telefia, colonie,
aujourd’hui Telèfe ; Claudium , aujourd’hui Acrola
félon les uns, ou le village d’Arpain félon les autres.
Leurs montagnes étoient Tubemus, aujourd’hui
Tabor ; Furcoe caudince entre Acrola & Ste Agathe.
Leurs rivières étoient Sabatus, aujourd’hui le Sa-.
bato ; Calor, aujourd’hui le Calore ; Tamarus, aujourd’hui
le Tamaro. (Le chevalier d e Ja u c o v r t .)
Samnites , f. m. plur. ( Littérature, ) forte de gladiateurs
, ainfi nommés à caufe de leurs armes, 6c
que les Romains emploient d’ordinaire à la fin de
leur feflin pour amufer leurs convives ; quod Jpecla-
culutn inter epulas erat, dit T ite-Live. C’étoit un di-
vertiffement domeflique des Romains de faire battre
alors aux flambeaux dés gladiateurs équipés, en
guerre, comme les anciens Samnites ; mais comme
Tome XL y .
ils h âvofent pour armes offenfives que des fleurets -f
Us ne pouvoient pas fe faire grand mal, 6c ils fe dif*
putoient long-tems la viéloire. C ’efl pourquoi Horace
, epift. II. l.I I , verf.$8. appelle cet exercice mi*
litaire lentum duellum. Il compare fort plaifamment
les fauffes louanges que les poètes fe donnoient à l’en*
v i, aux coups fans effet que fe portoient les gladiateurs
ftmnites. (D. J.)
SAMOGITIE, la , ( Geog. mod. ) eil latin Sartid*
gitia, province de Pologne. Elle efl bornée au nord
par la Curlande ; au midi, par la Pruffe royale ; à
l’orient, par la Lithuanie ; 6c à l’occident, par lamef
Baltique. Elle a 70 lieues de longueur, & environ
50 de largeur.
La Samogitie étoit anciennement habitée pat les
Æfliens, partagés en diverfes nations idolâtres. Ja-
gellan étant devenu roi de Pologne, ramena une partie
de ce peuple au Chriflianifme, 6c établit en 1413
un fiege épifcopal à Midnick. Après, fa mort, les
chevaliers teutons acquirent la Samogitie du roi Ca-
fimir en 1446. Enfin Albert de Brandebourg, grand*
maître de ieur ordre } s’étant emparé de la Pruffe,
cette province fut incorporée au royaume de Pologne.
La façon de vivre des Sarnogitiens a tenu de celle
desTartares jufqu’au régné de Sigifmond-Augufte ,
qui eut peine à leur perfuader de bâtir des maifons
6c de vivre en fociété. Ces maifons font un méchant
toit de terre , de paille 6c de claie. Le feu fe fait au
milieu , 6c la fumée fort par une ouverture qui efl
en-haut.
La Samogitie efl un pays de bois 6c dé montagnes
prefque inacceflibles, où on nourrit beaucoup de
bétail & d’excellens chevaux. On y recueille du miel
en abondance , 6c on trouve dans les forêts toutes
fortes de bêtes fauves, v
La province efl divifée en trois gouvernemens ,
qui tirent leur nom des villes de Rofienne capitale
. du pays ,, de Midnick fur le V iw i t s , 6c de Ponic-
wiefs. Elle a un flarofle pour le temporel 6c pour le
fpirituel, un évêque qui réfide à Midnick, autrement
Womie ; cet évêque efl fuffragant de l’archevêque
de Gnefne. (D . J .)
SAMOJEDES , les ( Géograph. mod. ) Voyeç Sa -
MOYEDES.
SAMOLOIDES, f. f. ( Botan. exot. ) genre de
plante dont voici les caraéleres. Sa fleiir efl d’une
feule piece divifée en quatre parties prefque jufqu’au
fond, & en forme d’étoile. De fon centre s’élève un
piflil dont la bafe efl entourée de filets déliés accompagnés
de quatre étamines. Ce piflil fe change en un
fruit de figure oblongue à deux panneaux qui contient
des femences applaties. Cette plante efl commune à
la Jamaïque 6c dans plufieurs autres endroits des
Indes occidentales, où les chevresla broutent avec
délices. (D . J.)
S AMOLLIS, f. m. (Botan.) cette plante fe nomme
communément en françois le mouron d'eau, voye^-ert
L'article au mot MOURON, Botan. (L). J. )
Sam o lu s , f. m. (Botan.) félon Pline, /. X X Iy .
c. xj. il y avoit une herbe appellée par les Gaulois,
farnolus , qui naiffoit dans les lieux humides, qu’ils
faifoient cueillir de la main gauche par des gens qui
fuffent à jeun; celui qui la cueilloit ne devoit point
la regarder ; il ne lui étoit pas permis de la mettre
autre part que dans les canaux où les animaux al-
loient boire, 6c il la broyoit en l’y mettant. Moyennant
toutes ces fuperflitieufes précautions , ils
croyoient que cette herbe avoit de grandes vertus
contre les maladies des animaux, fur-tout celles des
boeufs 6c des cochons. (D. J.)
SAMONIUM PROMUNTORII/M,(Géog.anc.)
promontoire de l’île de Crète dans fa partie orientale,
félon Ptolomée, /. I II. t. xvij. qui met de ce côté là
deux promontoires Samonium 6c Zephyrium , 2*-
F F f f i j