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Leur ouvrage corififte proprement à ufer le marbre
ou la pierre par un continuel frottement du fer acéré
qui fert de feuille à la fcie; ce. qu’ils facilitent en
mettant du grès 6c de l’eau dans l’ouverture, que fait
la fcie à nieïure que le fciage s’avance. Il y a auffi
des fcicurs de pierre tendre, qui la coupent avec un
paffe-partout ou grande fcie à dents ; mais ce font
moins desfcieursq ue des 'manoeuvres qu’on emploie
à cet oiivrage. (D . J
SCIGLIO, ( Géog. mod. ) ville d’Italie,.au royaume
de Naples, dans la Calabre ultérieure , fur la côte
occidentale, à dix milles au nord de Reggio, & à
pareille diftance de Meßine. Elle ell fur un rocher
prefque environné de la mer , en maniéré de pénin-
Tule ; ce qui forme le cap de Sciglio, nommé par les
anciens Scylloeumpromontorium. Long, 3 3 , 20. ladt,
j S . S . t D . J . ) ■ . t ,ijs:
S C IL L A , ( Géog. mod, ) promontoire, écueil,
ou rocher d’Italie, fur le bord de la mer, vis-à-vis
du phare de Mefline, 6c affez proche de la ville de
Sciglio. Comme l’endroit eft dangereux dans le milieu
, entre le port 6c la mer d’Italie, les Me fini ois
tiennent das pilotes experts aux gages de leur ville,
pour fecôurïr les vaiffeaux paffagers : cet écueil ell
fort connu par les poètes latins. Foyer Sc y l l a .
■ ■ H SCILLE j f. f. ( Hiß. nat. Botan. ). nous prononçons
fquille. Linnæus en fait un genre diftinâ: de
plante , ayant les caraéleres fuivans : il n’y a point
de calice ; la fleur ell à fix pétales , ovoïdes, ouverts,
6c qui tombent ; les étamines forment fix filets à pointe
aiguë,, & qui n’ont que la moitié de la longueur
de la fleur; leurs boffettes font oblongues; le germe
du .piftil ell arrondi ; le Hile eft fimple , de la longueur
des étamines, 6c ne fubfilte pas ; le ftigma ell
fimple ; le fruit ell une capfule liffe, de forme prefque
ovale, fillonnée de trois raies, formée de trois
valvules , 6c contenant trois loges ; les graines font
nombreufes 6c rondelettes.
Cette plante ell rangée par Tournefort fous le
genre étendu des ornithogales. Il y a deux efpeces
de f cilles connues dans les boutiques parleurs, großes
racines bulbeufes , on les nomme fü lle rouge 6c fü l le
blanche.
La fü l le rouge ell'ornithogalum maritimum , feu
f cilla radice rubrâ , I . R . H . 381 .
Sa racine -ell un oignon ou une bulbe, grolle comme
la tête d’un enfant, compofé de tuniques épaif-
fes , rougeâtres , fucculentes , vifqueufes, rangées
les unes lur les autres, garnies en-defîbus de plusieurs
groffes fibres. Elle pouffe des feuilles longues
de plus d’un pié, larges prefque comme la main,
charnues, vertes, pleines de lue vifqueux &amer.
Il s’élève de leur milieu une tige à la hauteur d’environ
un pié 6c demi, approchante de celle de l’afpho-
dele, droite, laquelle Soutient en fa fommité des
fleurs à fix feuilles, blanches, fans calice, difpofées
en rond , qui s’ouvrent fiiccelîivement, avec autant
d’étamines à fommets oblongs. Lorfque ces fleurs
font paffées, il leur fuccede des fruits prefque ronds,
relevés de trois coins, 6c divifés intérieurement en
trois loges , qui renferment plufieurs femences arrondies
& noires. Sa racine ell feule d’ufage ; elle
ell eftimée déterfive., incifive, 6c apéritive.
La fcille blanche , ornithogalum maritimum , feu
feu la , radice albâ, I. R , H. 381, ne différé de la rouge
que par la couleur de la racine., 6c pour être
moins groffe que la précédente. ( D . /. ,), •
.SCILLE , ( Mat. ra^. j grande fcille ou fq uille ,
blanche 6c ro.uge , oignon marin ; on fe fert indifféremment
en médecine t e l* fcille rouge 6c de la
blanche.
C’eft le bulbe ou racine de cette plante , qui eft
proprement connue dans les boutiques fous le nom
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de fcille ■: 6c c’eft auffi cette partie qu’on y employé
•uniquement.
La fcille eft un remede ancien : Diofcoride Pline
, 6c Galien, la recommandent comme propre à
faire couler les urines & les mentîmes, 6c à diffiper
les embarras du foie 6c des yifeeres du bas-ventre.
Leur ufage eft prefque borné aujourd’hui aux maladies
catharreufes de la poitrine, telles que ce crachement
abondant 6c incommode qui eft connu dans
le langage ordinaire fous le nom de pituite , les toux
humorales , l’afthme humide, &c. à l’hydropifiëj commençante
, 6c aux bouffiffures des membres. ; On ne
preferit point ordinairement de préparation magi-
ftrale de ce remede ; mais on en garde chez les Apo-
ticaires plufieurs préparations officinales : lavoir le
vin fcillitique, le vinaigre fcillitique, le miel fcillitique.,
l’oximel fcillitique, 6c les trochifques fcilliti-
ques.
Le vin fcillitique fe prépare en faifant infufer au
bain-marie pendant douze heures une once de fcilles
feches& hachées menu dans une livre de vin d’Efpa-
gne, qu’on paffe enluite au papier gris : il eft beaucoup
moins ufité que le vinaigre ; on peut l’employ er,
aux mêmes ufages 6c à la même dofe.
Le vinaigre fcillitique fe fait en faifant infufer pendant
quarante jours au foleil d’été dans un matras
bien bouché , huit onces de fcilles feches dans fix livres
de fort vinaigre. Il faut enfuite paffer la liqueur
6c exprimer le marc, puis laiffer dépurer le vinaigre
par la réfidence, le décanter, 6c le garder pour
l’ufage. La dofe en eft depuis une once jufqu’à trois;
on s’en fert principalement dans les gargarifmes contre
l’efquinancie ædémateufe, 6c lafauffe inflammation
des amygdales.
L’oximel fcillitique n’eft autre chofe que du vinaigre
fcillitique, dans lequel on a fait fondre par le fe-
cours d’une légère chaleur , du miel blanc jufqu’à
faturation, c’elt-à-dire, autant qu’il en peut diffou-
dre. On le donne depuis demi - once jufqu’à une
once.
Le miel fcillitique fe prépare avec la décoâion de
deux onces de fcille feche dans trois livres d’eau
commune, dans laquelle on fait fondre une livre 6c
demie de miel blanc qu’on clarifie 6c qu’on cuit en
confiftence de fyrop dans un vaiflèau de fayence ou
de porcelaine. Ce remede qui eft beaucoup moins
ufité que l’oximel, peut fe donner jufqu’à la dofe
d’une once.
Les trochifques de fcille le préparent ainfi : prenez
du coeur, moelle ou milieu de fcille cuite , douze
onces ; de farine d’ers blanc tamifée , huit onces :
battez-les enfemble dans un mortier de marbre avec
un pilon de bois, 6c formez-en des trochifques du
poids d’un gros, que vous fécherez à une chaleur légère
: la dofe en eft depuis un fcrupule jufqu’à deux.
La déification 6c la cuite de la. f i l l e dont nous venons
de faire mention, s’exécutent delà maniéré fui-
vante : favoir la déification, en prenant les feuilles
ou écailles qui fe trouvent entre la peau 6c le coeur,
les enfilant avec une petite ficelle, de maniéré qu’elles
Ibient bien féparées les unes des autres, 6c les
expofant au foleil le plus ardent, ou dans une étuve
très-chaude.
Pour faire la cuite des f c ille s , on les prend fraîches;
on les dépouille de leur peau & écaille extérieure
; on les recouvre chacune féparément d’une
bonne couche de pâte ; on les fait cuire enfuite dans
un four de boulanger jufqu’à ce qu’une paille les pé-'
netre facilement. Alors on les dépouillé de la croûte
qui s’eft formée deffus ; on les monde dés petites
peaux ; on les pile, 6c on les paffe au tamis.
Les trochifques de fcille entrent dans la thériaque,
6c le vinaigre Icillitique dans l’emplâtre de ciguë, {b)
SCILLONÉORTE, f. f. (Antiq.ficil.) (oP%9
■ fetp
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■ fête des oignons de mer. On la cèlebroit en Sicile,
6c elle tiroit fon nom d’une joute qu’y faifoit la jeu-
neffe avec des oignons de mer ; le prix étoit un taureau
que le gymnafiarque donnoit au vainqueur. Pot-
ter. A rchaol.grac. t . 1. p . 43 '• ( H . J* )
SCILLUNTE , ( Géog. a n c .) ville du Péloponnè-
fe, dans la Triphylie. Paufanias écrit Scillus,
Quand,dit-il,/. V .c .v j. on a côtoyé quelque-tems
l’Anigrus , 6c qu’on a paffé des fables , où l'on ne
trouve que quelques pins fauvages, on voit fur la
gauche les ruines de Scillunie. G’étoit une ville de
la Triphylie, que les Eléens détruifirent, parce que
durant les guerres qu’ils eurent contre les Piféens ;
elle s’étoit déclarée ouvertement pour ceux-ci, 6c
les avoit aidés de toutes fes forces. Enfuite les Lacédémoniens
la prirent fur les Eléens , & la donnèrent
à Xénophon, fils de Grylîus, qui alors étoit banni
d’Athènes pour avoir fervi fous Cyrus, ennemi juré
des Athéniens, contre le roi de Perfe , qui étoit leur
allié : car Cyrus étant à Sardes avoit donné de l’argent
à Lyfander, fils d’Ariftocrite, pour équiper une
flotte contre les Athéniens. Par cette raifon, ceux-
ci exilerait Xénophon , qui durant fon féjour à S cillante
confacra un temple & une portion de terre à
Diane l’éphéfienne.
Les environs de Scillunte, continue Paufanias, font
fort propres pour la chaffe. On y trouve des cerfs en
quantité. Le pays eft arroféparle fleuve Sélinus. Les
Eléens les plus verfés dans leur hiftoire, affuroient
que Scillunte avoit été reprife , 6c que l’on avoit fait
un crime à Xénophon de l’avoir acceptée des Lacédémoniens
; mais qu’ayant été abfous par le fénat d’O-
lympie , il eut la permiffion de fe tenir à Scillunte
tant qu’il voudroit. En effet, près du temple de Diane
on voyoit un tombeau , 6c fur ce fombeau, une
ftatue de très-beau marbre, 6c les gens du pays di-
foient que c’étoit la fépulture de Xénophon.
Plutarque de exilio , remarque que ce fut à Scillunte
que Xénophon écrivit fon hiftoire. En allant
de Scillunie à Olympie, avant que d’arriver au fleuve
Alphée, on trouvoit un rocher fort elcarpé 6c fort
haut, qu’on appelloitle mont Typée. {D . /.)
SCILO, (Critique ficrée.) les interprètes entendant
par Scilo le Meffie ; félon eux la prophétie de Jacob
qui dit,lefeeptre ne fe départira point de Juda, jufqu’à
ce que le Scilo vienne, Genef. x l ix . 10. cette prophétie
, dis-je , commença de s’accomplir à l’avene-
ment de notre Sauveur, lorfque la Judée fut réduite
par Cyrénius en province romaine ; 6c fon entier ac-
compliffement eut lieu 61 ans apres dans la deftruc-
tion de Jérufalem, parce que pour lors la Judée perdit
entièrement fon feeptre 6c fa légiflation, fans avoir jamais
pu les recouvrer depuis. Cependant on obje&e
contre cette explication du paffage de la Genefe, i°.
qu’après la captivité de Babylone, de tous ceux qui
ont oouvèrné la nation des Juifs, il n’y en a pas eu
un feul de la tribu de Juda que Zorobabel. 20. Que
ce fut prefque toujours le fouverain facrificateur, 6c
par conféquentun lévite qui gouverna cette tribu;
30. enfin, qu’après les princes Afmonéens , Hérode
6c Archélaiis fon fils, qui ont régné dans la Judée,
étoienl defeendus des Iduméens, 6c non pas des tribus
d’Ifraël. {D . J .)
S C IM P O D IU M , f. m. (A n tiq . rom. ) ffxi/ji<poJiov9
efpece de petit lit de repos qui ne tenoit cpi’une place
, 6c fur lequel les Romains fe couchoient quand
ils étoient las ou indifpofés ; quelquefois ce mot dé-
figne dans les auteurs l’efpece de litiere dans laquelle
on portoit les hommes 6c les femmes, non-leule-
ment en ville, mais même dans leurs voyages en province.
(D .J . ' )
SCINC,SCINQUE, SQUINQUE, SINCE,STINE
MARIN, (lincus, f. m. (Hif.na t. Zoolg.) efpece de lé-
T om eX IF .
S C I 7 9 5
fcârd amphibie, qui a un peu plus d\in êtnpan ae longueur
6c dé deux pouces de groffeur vers le milieu
de l’abdomen on le trouve en Egypte. Sa tête eft
oblongue , convexe fur le fomrnet, 6c applatié pâf
les côtés , fur lefquels il y a une lafge finuofité , qui
s’étend depuis la partie antérieure de la tète jufqu’à
fa bafe ; la mâchoire fupérieure eft plus longue que
l’inférieure , 6c elle forme en entier le bec, c’éfb-à*
dire, l’extrémité antérieure de la tête ; la mâchoire
inférieure eft triangulaire; la langue a la formé d’un
coeur, elle eft pointue à l’extrémité , 6c échancréê à
fa bafe. Les dents font courtes 6c toutes d’égale Ion»
gueur, 6c l’Ouverture de la bouche eft de médiocre
grandeur. Les yeux font fitués vers la bafe de la tête
près du fomrnet ; le cou n’eft pas diftinél du relie dit
corps, ayant à-peu-près la même groffeur : le corps
eft convexe 6c élevé, il a fur le dos un angle longitudinal
; la queue eft Cylindrique & diminue infenfi-
blement de groffeur jufqu’à fon extrémité, qui eft
pointue 6c applatié. Les piés du devant & ceux de
derrière font d’égale longueur , 6c ils ont tous chacun
cinq doigts , dont les poftérieurs font plus longs
que les antérieurs* Cet animal eft couvert en entier
d’écailles ; celles du corps font rhomboidales , 6c an*
ticipent les unes fur les autres comme les tuiles d’un
toit ; le fomrnet de la tête eft d’un verd de mer tirant
fur le jaune ; le dos a vers le milieu des côtés de l’ab*
domen des anneaux noirâtres, 6c d’autres jaunâtres ,
placés alternativement ; le relie des côtés , la gorge ,
l’abdomen 6c les piés font blanchâtres. Hiß. nat. des
animaux, par M M. de Nobleville 6c Salerne , t, I L
part. i j . Voye£ AMPHIBIE,
Sc in c MARIN, ( Pharmac. M a t. médé) cette efpece
de lézard paffe pour diurétique, contrevcnin, aphro-
difiaque, fpécifique contre la lèpre , & c . Toutes ces
vertus font pour le moins peu éprouvées , 6c ce remede
eft dès long-tems ablolument inufité dans les
preferiptions magiftrales.
Le feine marin eft feulement employé dans la com»
pofition de la thériaque,du mithridat,& de l’éleclüaire
de fatirion. Ce font les lombes feulement qui font
demandées dans les difpenfaires , mais il paroît que
ce n’eft que moutonnierement d’après une ancienne
étiquette. (£)
SCINGOMAGUS , {Géog.anc.) ville des Alpes,
dans la Gaule narbonnoife, félon Straboa, liv. 1 F .
Quelques géographes veulent que ce foit Sezanne ,
mais le P. Hardouin 6c M. Bouche penfent que c’eft
Suze en Piémont, capitale de la province du même
nom. { D . J . )
SCINTILLATION des f ix e s , f. f. c’eft la même
chofe aytétincellement. V o y e z ce mot.
SCIO, {Géog. anc. & mod.) île de l’Archipel, affez
près des côtes de l’Anatolie entre les îles de Samos
6c de Mételin, 6c entre les golfes de Smyrne 6c d’E-
phefe. Cette île , qui eft la Chios ou Chio des anciens,
eft nommée par les Turcs Saque^ on Sakes f
6c en ajoutant le mot d'adaß ou à’adas, qui lignifie
une î le , Saquez-adas ouSkes-adafi, c’eft-à-dire, Y île
du maflic, a caufe de la grande quantité de cette
gomme-réfine qu’on recueille dans cette feule île de
l’Archipel. C’eft dans ce fens que les Perfans l’ap-
pelient feghex , c’eft-à-dire maßie. C’eft une des plus
belles 6c les plus agréables îles de l’Archipel. Elle
étoit autrefois la plus renommée des Ioniennes,
6c elle eft encore à préfent fort célébré. Elle s’étend
en longueur du ieptentrion au midi, 6c s’élève beaucoup
au-deffus de l’eau.
Les anciens habitans de cette île étoient tous grecs
avant la naiflance de J. C. 6c proprement Ioniens. Ils
avouoient même que les Pélagiens qui étoient fortis
de la Theffalie, étoient les premiers qui avoient conduits
des colonies dans leur île, 6c s’y étoient établis.
Ils furent les feuls de tous les Ioniens qui don-*
HHhhh