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res, en un mot, qui renfermées en des juftcsbornes,
&j fuppofées fans peine 8c fans fatigue , n’ont rien
d’incompatible avec le repos fabbatique des Chre-
tie ns. Article de M . F a i g u E T .
SANCTIFIER, v . aSt. voye^ l'article San c t if ic
a t io n .
Sanctifier , ( Critique facrée. ) à y ,a . ^ v ; ce verbe
fignifie rendre pur d’une pureté légale ; ce qui fe pratiquent
dans l’ancienne loi par certaines cérémonies;
2.°' ce verbe veut dire, honorer , glorifier, fanclifi-^
■ cetur nomen tuum ; que vous foyez honoré & loue
de toutes les créatures ; 3°. vouer, confacrer, ou pâlie
miniftere , comme la tribu de L é v i, Exod. xxviij.
41. ou par la prophétie, comme Jeremie , Exod. j .
6 . ou par l’ufage, comme le jour du fabbat, Exod.
x v j . 2 j . C’eft ainfi que le temple, l’autel, 8c les va-
fes furent fanclifiés au Seigneur ; c’eft-à-dire, furent
deftinés aux ufages de fon culte; ou enfin par l’oblation,
comme les premiers nés; 40. fanclifier, veut
dire, dans faint Luc, ckap. x. 3Ç. donner, confé- !
rer un miniftereffacré. La fan&ification de Jefus-Chrift .
a été fa million, fa vocation à la charge de Melîie ;
*°. fanclifier, fe prend pour préparer, difpofer
hifices , fan&ifiez-les pour le jour de la mort, dit Jérémie,
xij. 13. c’eft-à-dire , préparez - les comme
des victimes pour le jour.dufacrifice; 6°.ce mot lignifie
dénoncer, déclarer, fanclificate jefuniutn, Joël,y- ' 4 -
ordonnez-leur un jour de jeûne; y°. rendre légitimé
l’ufage de quelque chofe. Le mari infidèle eûfancti-
Jié par la femme fidele , I. Cor. vij. 14. cela fignifie,
que le commerce qu’ils ont enfemble, n’a rien d’ille-
critime ; il fuffit pour cela que l’une des parties foit
fidele. hyiaX,®, fe prend ici comme dans le fens des
viandes fa nfti fiées , I. Ti/noth. iv. 4. c’eft-à-dire,
dont .l’ufage eft permis. De-là vient que le mot ne
pas fanclifier, fignifie prophaner ; ƒ z cerdotes non fructifie
ab tint populum in vejlïbus fuis ; les prêtres ne pro-
phaneront point leurs habits facerdotaux, en les portant
dans la compagnie du peuple. ( D . J: )
SANCTION , f. f. ( Lois civiles & naturelles. ) la
fanclion eft cette partie delà loi qui renferme la peine
établie contre ceux qui la violeront.
■ La peine eft un mal dont le fouverain menace ceux
de fes fujets qui entreprendroient de violer fes lois ;
il leur inflige effe&ivement cette peine lorfqu’ils les
violent ; 8c cela dans la vue de procurer du bien à l’état
, comme de corriger le coupable, de donner une
leçon aux autres, & de rendre la lociété sûre, tran-
quile, 8c heur eufe.
Toute loi a donc deux parties effentielles : la première,
c’eft la difpofition de la lo i, qui exprime le
commandement 8c la défenfe ; la fécondé eft la fan-
<lion, qui prononce le châtiment; 8c c’eft la fanclion
qui fait la force propre 8c particulière de la loi ; car
■ fi le fouverain fe contentoit d’ordonner Amplement,
ou de défendre certaines ehofes, fans y joindre aucune
menace, ce ne feroit plus une loi preferite avec
•autorité; ce ne feroit qu’un fage confeil.
L’on demande fi la fanclion des lois ne peut pas
confifter aufti-bien dans la promeffe d’une récom-
penfe, que dans la menace de quelque peine ? Jeré-
ponds d?ahord qu’en général je ne vois rien dans la
fanclion des lois qui s’oppofe à la promeffe d’une ré-
compenfe ; parce que le fouverain peut fuivant fa
■ prudence prendre l’une ou l’autre de ces voies, ou
même les employertoutes deux.
Mais comme il s’agit ici de lavoir quel eft le moyen
le plus efficace dont le fouverain fe puiffefervir pour
procurer l’obfervation de fes lois, 8c qu’il eft certain
que l ’homme eft naturellement plus fenfible au mal
qu’au, bien ; il paroît aufli plus convenable d’établir
la fanclion de la loi dans la menace de quelque peine,
«que' dans la promeffe d’une récompenfe. L’on ne fe
porte giiere à violer les lois, que dans l’efpérance de
SAN
fe procurèr quelque bien apparent qui nous féduit*
Ainfi le meilleur moyen d’empêcher la fédu&ion,
c’eft d’ôter cette amorce, 6c d’attacher au contraire
à la défobéiflànce un mal réel 8c inévitable.
Si l’on fuppofe donc que deux légiflateurs voulant
établir une même lo i, propofent l’un de grandes ré-
compenfes , 8c l’autre des peines rigoureufes, il eft
certain que le dernier portera plus efficacement les
hommes à l’obéiffance, que ne feroit le premier. Les
plus belles promeffes ne déterminent pas toujours la
volonté ; mais la vûe d’un fupplicè ébranle, intimide.
Que fi pourtant le fouverain par un effet particulier
de fa bonté 8c de fa fageffe, veut réunir ces deux
moyens , 8c attacher à là loi un double motif d’ob-
fervation , il ne reftera rien à defirer de tout ce qui
peut y donner de la force ; ce fera la fanclion la plus
complettè. Voilà pour les lois civiles ; mais il importe
de rechercher s’il y a une fanction des lois naturelles,
ç’eft-à-dire, fi elles font accompagnées de
' menaces 6c de promeffes, de peines 6c de récom-
penfes.
La première réflexion qui s’offre là-deffus à l’ef-
prit, c’eft quèces réglés de conduite que l’on appelle
lois naturelles, font tellement proportionnées à notre
nature, aux difpofitions primitives, 6c aux defirs naturels
cle notre ame, à notre conftitution, à nos be-
foins, 6c à l’état où nous nous trouvons dans ce monde
, qu’il paroît manifeftement qu’elles font faites
pour nous. En général, 6c tout bien compté , l’ob-,
fervation de ces lo is , eft le feul moyen de procurer
6c aux particuliers ôc au public, ùn bonheur réel 6c
durable : au lieu que leur violation jette les hommes
dans un defordre également préjudiciable aux individus
6c à toute l’efpece. C’eft - là comme une première
fanclion des lois naturelles ; mais fi cette première'
fanclion ne paroît pas fuffifante pour donner
aux confeils de la raifon, tout le poids 6c toute l’autorité
que doivent avoir de véritables lois, rien n’empêche
de dire, que par l’immortalité de l’ame, ce qui
manque dans l’état préfent à cette fanclion des lois
naturelles, s’exécutera dans la fuite, fi la fagefle divine
le trouve à propos. ( D . J.')
SANCTORIENNE TABLE , ( Médecine. ) depuis
que San&orius - a mis au jour la connoiffance de la
tranfpiration infenfible, on a été curieux de calculer
la quantité de cette évacuation, proportionnellement
à celle des excrémens, de l’urine, &c. 6ç l’on en a
formé des tables indicatives ; mais les plus curieufés
font celles que le do&eur Lining a fait d’après fes ob-
fervations à Charles-Town, ville de la Caroline méridionale.
V?ye^ les Tranfaclions philofophiques , n°,
4 7 0 .6 4 Ê Ê
SANCTUAIRE, f. m. ( Gramrn. & Théologie.')
c’étoit chez les Juifs la partie la plus fecrette, la plus
intime, 6c la plus fainte du temple, dans laquelle étoit
l’arche d’alliance, 6c oh nul autre que le grand-prêtre
n’entroit ; encore n’étoit-ce qu’une fois l’année
au jour de l’expiation folemnelle.
Ce fancluaire, qui eft aufli appellé le faint des
■ Saints,Jancta fanclorum, étoit la figure du ciel, 8c
le grand-prêtre celle de Jefus-Chrift, le véritable
pontife qui a pénétré les deux pour être notre mé-'
diateur auprès de fon pere.
On donnoit le même nom de fancluaire, à la partie
la plus facrée dit tabernacle qui fut dreffé dans le de-1
fert, 8c qUifubfifta encore quelque tems après la côn-;
ftru&ion du temple.
Quelquefois le nom de fancluaire fe prend en général
pour le temple ou pour le lieu faint, pour le
lieu deftiné au culte public du Seigneur ; ce qui a fait
penferà quelques auteurs, que le temple entier étoit
appellé fancluaire, 8c que le faint des Saints, étoit
une chapelle ou oratoire placée dans le temple.
Pefer quelque çhofe au poids du fancluaire , eft
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une expreflîon ufitée qui fignifie examiner - quelque,
chofe avec la derniere équité; parce que chez lés I
juifs, les prêtres avoient des poids 6c dès mefures de
pierre qui fervoieùt à régler toutes les autres. Voye%_
Poids du sanctuaire.
Sanctuaire, parmi les Catholiques, fignifie la partie,
du choeur la plus voifine de l’autel, dans laquelle le
célébrant 6c les miniftres fe tiennent perîdant la
méfié ; elle eft même ordinairement féparée du choeur
par une baluftrade, 6c les laïcs ne doivent jamais s’y
placer. I
Sanctuaire a été employé dans Un feiis particulier,
fur-tout chez les Anglois, pour fignifier les églifes
qui fervoient d’afyles aux malfaiteurs, ainfi que cela
s’eft pratiqué jufqu’au régné d’Henri VIII. Les coupables
étoient à l’abri de la recherche de leurs crimes,
fi retirés dansées afyles, ils reconnoiffoient
leur faute dans l’efpace de quarante jours , 8c fe fou-
mettoient eux-mêmes au banniflèment. Si pendant
ces quarante jours un laïc les chaffoit de l’afyle, il
étoit excommunié ; un eecléfiaftique encouroit pour
le même fait la peine d’irrégularité.
Du nombre de ces.afyles ou fancluaires, étoient
les églifes de faint Jean de Beverley, dans la province
d’York ; celle de faint Martin le grand à Londres
; la-cathédrale de Ripon aufli en Yorkshire, érigée
en afyle par 'Wïthlafe roi dé Mercie ; celle de
iàint Burien dans la Cornouaille, en vertu du privilège
accordé parle roi Athelftan, en 936; 6c celle
de Weftminfter, érigée en afyle par faint Edouard.
Voyc^ A s y l e & F r a n c h i s e s .
SANC17/S, S ACE R , ( Lang, lat. ) ce ne font pas
deux termes fynonymes dans la langue latine; 6c
nous les traduifons ordinairement au rebours en
françois. PrOprie fancla dicirnus, qtue fanclione quidam
confirmata , ut leges fan cl te funt • fanclione enim
quâdam funt fubnixee. Dig. leg. $. § . 3. Le fens du
mot fanclus, répond donc à ce que nous appelions
facré ou inviolable dans notre langue ; & faint au contraire
, répond au fens du mot ficer ; quoique ces
deux mots viennént vifiblement du latin. (D . J.)
SANCUS, f. m. ( Mythol. ) nom du dieu que les
Romains honoroient fous le nom de diusfidius, dieu
de la foi, 6c qui étoit reconnu des Grecs pour Hercule,
comme l’enfeigne Varron. Caftalion penfe que
ce n’étoit point un nom plus particulier d’Hercule,
que des autres dieux. On a trouvé plufieurs inferip-
tions où on lit, S a ncus, fanclus, dtus fidius ; on cite
entre autres une pierre qu’on voit à Tibur, fur laquelle
ces paroles font gravées, Sanco, fanclo, dto
fidio ifacrum.
Sancus eft un mot fabin, le même que Sabus, pere
de Sabinus, qui donna fon nom aux Sabins. Ces peuples
le reconnoiffoient pour dieu ; quand ils furent
admis dans Rome, ils y tranfporterent leur dieu
Sancus, 8c les Romains lui bâtirent un temple auprès
de celui de Quirinus. Outré ce nom, on l ’ap-
pella Sangus, Sanclus, 8c Fidius. Tite-Live le nomme
Amplement Sancus, 6c le met au nombre des fe-
mones, c’cft-à-dire, des demi-hommes. C ’étoit ainfi
que les Romains appelloient certains dieux, qu’ils
ne croyoient pas dignes du ciel, mais qu’ils regar-
doient au-deffus des hommes ordinaires. C ’eft en ce
fens qu’il faut entendre cet endroit de Tite-Live,
bona Semoni Sanco cenfuerunt confecranda : Ovide
dans fes faftes, fait mention de tous ces détails :
Quoerebam nonas Sanco Fidiove, referrem
An tibi Semo pater ; tune mihifanclus ait. 8cc.
{D- J.)
SAND, terme de Géographie ; ce mot veut dire fa ble
en allemand, en flamand, en anglois, ôc dans les
autres- langues dérivées de la langue teutonique. Il
entre très-fouvent dans la compofition des mots géo-
SAN 609
graphiques de ces langues, 6c toujours dans la figni»
ncatiOn dé faille. ( D. J .)
S AN D ALARIUS-VICÜS, ( Géog. anc. ) quartier
6c rüe de l’ancienne ville de Rome ; cette rue
s’appelloit aufli Sandaliaris- Vicïïs ; Galien en fait mention.
Une ancienne infeription porte, D. M. M.
Afrani, Heliodori , Magiflri , Vici-Sandaliarii, M.
Afranius, Itumol, patrono , F te. Une autre infeription
fait connoître que cette rue étoit dans le quatrième
quartier de la ville : Sext. Fonteius ,O L . Ro-
pkiHius, CN. Pompeius, CN.L. Nicephor. Mag. Vici-
Sàhdaliari, Reg. IV. anni XVIII. D. D.
Cela eft conforme à Publius V iû o r , qui met le
temple d’Apollon furnommé Sandaliarius, dans le
quatrième quartier de Rome ; Apollon prenoit ce
lurnom de cette rue, 6c Suétone marque que le temple
avoit été bâti par Augufte. Il acheta, dit-il, les
plus précieufes ftatues des dieux, 8c les dédia par
quartiers, comme l’Apollon Sandalarius, le Jupiter
Fragédus, &c. Cette rue étoit le quartier des Libraires;
Aulugelle dit, l.XVILI. c.iv. in Sandalarioapud
Librariosfuimus. ( D . J .)
SANDALE , {. f. ( Hifl. anc. & moi. ) forte de
chaufllire ou pantoufle fort riche, qui étoit faite d’or,
de foie , Ou d’autres étoffes préèieufés, ôc que por-
toient autrefois les dames gfeqUes 6c romaines ; elle
confiftoit en une femelle, dont l ’extrémité poftérieu-
re étoit creüfée pour recevoir la cheville du pié , la
partie fupériêure du pié reftant découverte,.
Térenee dit, en parlant de cetteforte de chauffure,'
Utinam tibi commitigari videam findalis caput.
plut-à-Dieu qu’elle vous caffât la tête avec fâ fan-'
dale. ’ ’
Apollon étoit quelquefois nommé findaliarius ,
faifeur de fandale. Les critiques ont été fort ernbar-
raffés fur la raifon pour laquelle on lui donnoit cê
nom ; quelques auteurs le font venir d’une rue ap-
pellée vicus fandaliarius , qui étoit habitée principa-
lement par des faifeurs de fandale , 6c où ce dieu
avoit un temple ; mais d’autres font venir avec plus
de vraiffemblance le nom de la rue, de celui du dieu,
8c croient qu’Apollon avoit été appellé ainfi, à eau-
fe de fâ parure efféminée , comme s’il portoit des
fandales de femme.
M. Burette , dans fes differtations fur la mufique
des anciens , dit qu’ils fe fervoient de fandales dè
bôis ou de fe r , pour Battre lamefure , afin de rendre
la pereuflion rythmique plus éclatante.
Sandale fignifie aufli une efpece de foulier ou de
pantoufle que portent le pape 6c les autres prélats
quand ils officient 6c q u i, à ce qu’on croit, eft fent-
blable à la chauffure que portoit S. Barthelémi.
. Alcuin dit qu’il y avoit quelque différence entre
les fandales des évêques 8c celles des prêtres 6c des
diacres.
Il n’étoit permis aux moinéS de porter des fandales
que quand ils voyageoient, félon la remarque de
du Gange , de Saumaize, &c.
Sandale eft encore le nom d’une efpece de pantoufle
ou foulier découpé par deflus , que portent aujourd’hui
les religieux reformés de différentes congrégations
; elle confifte en une Ample femelle dè
cuir, liée avec des coprroies ou des boucles par def-
fiis-le haut du pié , qui eft prefque entièrement à
nud , à-peu-près comme les peintres peignent le bas
du brodequin des anciens. Les capucins portent des
fandales , 8c les recolets des focles ; Xesjandales font.
toutes de cuir, au lieu que la femele des focles n eft
que de bois.
Sandale, f. £ terme de maître d’efcrime; ce mot
fé dit parmi les maîtres d’armes, d’un foulier qui n’a
qu’une demi empeigne , 6c qui n’a point de talon.
On le met ordinairement au pié droit, (D . J.)