tuaù es, qu’il eft bien difficile d’y former un rèfultat
qui l'oit au goût de tout le monde.
Le réfuiuu ordinaire des difputes , dit M» Bayle,
c’elt que chacun demeure plus attaché à Ion fenti-
ment qu’auparavant.
RÉSUMER, v.aét. ( Gram. ) reprendre foinmai-
remcnt les principaux points d’un difcours, foitpour
le réfuter, foit pour le faire valoir.
RÈSUMPTE, f. £ terme de iécole, c’efl un aéte qui
a été rétabli en ié yôparlafaculté , & qui doit être
foutenu par le nouveau doéteur, pour avoir fuffrage
aux affemblées de la faculté & jouir des droits du
doétorat. Cet afte fe foutient dans une des fix années
■ qui fuivent la licence ; jufqu’alors les nouveaux docteurs
ne font ni admis aux affemblées de la faculté ,
ni choifis pour préfider aux thefes. La réfumpte dure
depuis une heure jufqu’à fix ; elle a pour objet tout
ce qui appartient à l’Ecriture f'ainte.
RÊSUMPTÉ , adj. celui qui a foutenufa rèfumpte,
un doéteur réfumpté.
RESUMPTION, f. f. {Gram.) eft une récapitulation
des chofes qui ont été dites, foit par celui qui
les réfiime, foit par un autre. Ainfi l’on dit réfumer
un difcours, réfumer une difpute. Les avocats généraux
, avant que de donner leurs conclufions, réfu-
ment les moyens pour & contre.
R esumption , en termes d'école , eft la répétion
que fait un répondant de l’argument ou de la difficulté
qu’on lui propofe , afin de la réfoudre & d’y
répondre en forme.
RÉSURE, f. f. ( Commerce de poijfon falé. ) on dit
aufïï rognes, raves ou coques ; ce font les divers noms
que l’on donne aux oeufs de morues, de gabillands,
de ftockfiches &c de maquereaux que l’on a ramafles
& falés dans des barrils. Son ufage ordinaire eft pour
jetter dans la mer avant que de pêcher les fardines ;
l’appât qu’on en compofe étant une efpece d’ivraie
qui enivre ce poiflon, l’oblige de s’élever du fond
de l’eau & le fait donner dans les filets. Diction, du
Commerce. ( D. J. )
RÉSURRECTION, f. f. ( Théolog. ) c’eft l’afte de
retourner après la mort à une fécondé ou nouvelle
vie. Foye{ V ie «S* Mort.
La réjurreclion peut erre ou pour un tems ou perpétuelle.
La réfurreclion pour un tems eft celle oii un
homme mort reffufcite pour mourir de nouveau.
Telles font les réjùrreclions miraculeufes dont il eft
fait mention dans l’Ecriture, comme celle de Lazare.
L a réfurreclion perpétuelle eft celle où l’on paffe de la
mort à l’immortalité , telle qu’a été la réfurreclion de
Jefus-Chrift, & telle que la foi nous fait efpérer que
fera la nôtre à la fin des fiecles. C’ eft dans le dernier
iens que nous allons prendre le mot de réfurreclion
dans tout cet article.
Le dogme de la réfurreclion des morts eft une
créance commune aux Juifs & aux Chrétiens. On le
trouve clairement marqué dans l’ancien & le nouveau
Teftament. Comme, P faim. xv. io:. Jobxix. zâ.
Æçéch. xxxvij. /, 2 ,3 . Macch. viij.. C), 14 ,2 3 , 2C) ,
lorfque Jefus-Chrift parut dans la Judée , la réfurrec-
tion des morts étoit reçue comme un des principaux
articles de foi de la religion des Juifs par tout le corps
de la nation , à l’exception des feuls Sadducéens qui
la nioient & qui toutefois étoient tolérés, mais Jefus-
Chrift a enfeigne expreffément ce point de notre foi
de eft lui-même refliifcité.
L’argument qu’on tire de fa réfurreclion en faveur
de la vérité de la religion chrétienne eft un de ceux
qui preffent avec plus de force & de conviétion. Les
circonftances en font telles qu’elles portent ce point
jufqu’à la démonftration , luivant la méthode des
géomètres , comme Ditton l’a exécuté avec fuccès.
I Quoique les Juifs admettent la réfurreclion ils valen
t beaucoup fur la maniéré dont elle fe fera. Les
uns la croient générale , d’autres avancent que tous
les hommes ne reflùfciteront pas, mais feulement les
Il'raélites , encore exceptent-ils du nombre de ceux-
ci les plus grands fcélérats. Les uns n’admettent
qu'une réfurreclion à tems , les autres une réfurreclion
perpétuelle, mais feulement pour les âmes. Léon de
Modene , cérémon. des Juifs , part. If'', c. ij. dit qu’il
y en a qui croient, comme Pythagore , que les âmes
paffent d’un corps dans un autre , ce qu’ils appellent
gilgul ou roulement. D ’autres expliquent ce roulement
du tranfport qui fe fera à la fin du monde pa c
la puiflance de Dieu de tous les corps des Juifs morts
hors de la Judée, pour venir dans ce dernier pays fe
réunir à leurs âmes, f^oye^ Gilgu l.
■ Ceux d’entre les Juifs qui admettent la métempfy-
cofe font fort embarraflés fur la maniéré dont fe fera
la réfurreclion ; car comment l’ame pourra-t-elle animer
tous les corps dans lefquels elle aura paffé ? Si
elle n’en anime qu’un, que deviendront tous les autres
? & feroit-ii à fon choix de prendre celui qu’elle
jugera le plus à propos ? Les uns croient qu’elle reprendra
fon premier corps , d’autres qu’elle fe réunira
au dernier ; & que les autres corps qu’elle a autrefois
animés, demeureront dans la poufliere confondus
avec le refte de la matière.
Les anciens Philofophes qui ont enfeigné la mé-
tempfycofe , ne paroiffent pas avoir connu d’autre
réfurreclion, & il eft fort probable que par la réfurrec-
tion plufieurs Juifs n’entendoient non plus que la
tranfmigration fucceflive des âmes.
On demande quelle fera la nature des corps rel-
fufeités, quelle fera leur taille, leur âge , leur fexe ?
Jefus-Chrift, dans l’Evangile de S. Matth. chap. x x ij.•
verf. 3 o , nous apprend que les hommes , après la réfurreclion,
feront comme les anges de Dieu , c’ eft-à-
dire, félon les peres, qu’ils feront immortels, incorruptibles,
tranfparens, légers, lumineux, & en quelque
forte fpirituels, fans toutefois quitter les qualités corporelles
, comme nous voyons que le corps de Jefus-
Chrift refliifcité étoit fenfible, avoit de la chair Sc
des os. Lucxxiv. c).'
Quelques anciens docteurs hébreux, cités dans la
Gemarre , foutenoient que les hommes reffufcite-
roient avec la même taille , avec les mêmes qualités
& les mêmes défauts corporels qu’ils avoient eu dans
cette vie ; opinion embraffée par quelques Chrétiens
qui fe fondoient fur ce que Jefus-Chrift avoit conservé
les ftigmates de fes plaies après fa réfurreclion.
Mais , comme le remarques. Auguftin, Jefus-Chrift
n’en ufa de la forte que pour convaincre l’incrédulité
de fes difciples , & les autres hommes n’auront pas
de pareilles raifons pour refliifciter avec des défauts
corporels ou des difformités. Sermon. 242. n°. 3
& 4 ‘ jj
La réfurreclion des enfans renferme auffi des difficultés.
S’ils reffufeitent petits , foiblesy & dans la
forme qu’ils ont eue dans le monde, de quoi leur fer-
vira la réfurreclion? Et s’ils reffufeitent grands , bien
faits & comme dans un âge avancé, ils feront ce
qu’ils n’ont jamais été , & ce ne fera pas proprement
une réfurreclion. S. Auguftin penche pour cette dernière
opinion , & dit que la réfurreclion leur donnera
toute la perfection qu’ils auroient eue , s’ils avoient
eu le tems de grandir, & qu’elle les garantira de tous
les défauts qu’ils auroient pu contrafter en grandif*
fant. Plufieurs, tant anciens que modernes , ont cru
que tous les hommes reffufeiteront à l’âge où Jefus-
Chrift eft mort, c’eft-à-direvers 33 ou 35 ans. Pour
accomplir cette parole dé S. Paul, afin que nous arri-
vions tous à P état d'un homme parfait à la mefure de
P âge complet de Jefus-Chrijl. Ce que les meilleurs interprètes
entendent dans un fens fpirituel des progrès
que doivent faire les Chrétiens dans la foi &
dans la vertu. Aug. epijl. i€ys de dvit. D e i, l. X X I I .
c. xiij. & xv. Hierom epitaph. Paul. D . Thom. & Efl.
tri epjier. iv .ig . .
Enfin plufieurs anciens ont douté que les femmes
dufferît refliifciter dans leur propre fexe, fc fondant
fur ces paroles de Jefus-Chrift, dans la réfurre&ion
ils ne fe marieront pas & népoùferont pointde femmes.
A quoi l’on ajoute que , félon Moïfe , la femme n’a
été tirée de l’homme que comme un accident ou un
accéffoire , & par conféquent qu’elle reffufeitera
fans diftinàion du fexe. Mais ôn répond que fl la
diftin&iori des fexes n*eft pas néceffaire apres la ré-
fùrreclïon, elle ne l’eft pas plus pour l’homme que
pour la femme : que la femme n’eft pas moins parfaite
en fon genre que l’homme , &c qu’enfin le fexe
de la femme n’eft rien moins qu’un défaut ou une
impeffeftion de la nature. Non ènim efl vitiùm fexus
foemineus fed natura. Aug. de civil. D e i, lib. X X I I .
c. xvij. Ori"en. in Matth. xxiij. 30. Hilàr. & Hieron.
in eund. loc. Athanaf. Bajil. & alii apud Àugufi. lib.
X X I I . de civit. Dei , c. xvij. Diclionn. de la Bible de
Calmet, tome I II. lettre R , au mot réfurreclionyp.^yi -.
& fuiv. " f i f
Tes Chrétiens croient en général la réfurreclion du
•même corps identique , de la même chair & des mêmes
os qu’on aura eu pendant la vie au joür du jugement.
Voici deux obje&ionS que les Philofophes
oppofent à cette opinion avec les folutions qu’on y
donne»
i° . On ©bje&e que la même maffe de matière &t
de fubftance pourroit faire au tems de la. réfurreclion
partie de deux ou de plufieurs corps. Ainfi quand
un poiffon fe nourrit du corps d’un homme, & qu’un
autre homme enfuite fe nourrit du poiffon , partie du.
corps de ce premier homme devient d’abord incor^-
porë avec le poiffon, & enfuite dans le dernier homme
qui fe nourrit de ce poiffon. D ’ailleurs on a vu.
des exemples d’hommes qui en mangeoient d’autres,
comme les Cannibales & les autres fauvages des Indes
occidentales le pratiquent encore à l’égard de
leurs prifonniers. Or quand la fubftance de l’un eft
ainfi convertie en celle de l’autre , chacun rie peut
pas refliifciter avec fon côrps entier ; à qui donc,
demande-t-on , échoira la partie qui eft commune à
ces deux homriies ?
Quelques - uns répondent a cetté difficulté que
comme toute matière n’eft pas propre & difpofée à
être égalée au corps & à s’incorporer avec lui, la
chair humaine peut être probablement de cette efpece
, &t par conféquent que la partie du corps d’uri
homme qui eft ainli mangée par un autre homme ,
peut fortir & être chaffée par les fecrétions , & que,
quoique confondue ert apparence avec le refte delà
matière , elle s’en féparera par la toute-puiffânee di-
vine4au jour de la réfurreclion générale , pour le rejoindre
au corps dont elle aura fait partie pendant la
vie préfente.
Mais la réponfe de M. Leibnitz paroît être plus fo-
lide. Tout ce qui eft ëffentiel au corps, dit-il, eft le
flamen originel qui exiftoit dans la femerice du père,
bien plus , fuivant la théorie moderne de la génération
, qui exiftoit même dans la femence du premier
homme. Nous pouvons concevoir ce (lamen
comme la plus petite tache Ou point imaginable > qui
par conféquent ne peut être féparé ou déchiré pour
s’unir au Jlamen d’aucun autre homme. Toute cette
maffe que nous voyons dans le corps n’eft qü’uri aG-
croiffement au Jlamen originel, urié addition dé matière
étrangère, de nouveaux fucs qui fe font jôintis
au Jlamen folide & primitif ; il ri’y à donC point de
réciprocation de la matière propre du Corps humain,
par conféquent point d’incorporation, & la difficulté,
propofee tombe d’ellé-même, parce qu’elle n’eft
appuyée que fur une fauffe hypotnèfè, Voye^ S tA -
m e n ? S o l i d e , G é n é r a t i o n ,
i° . On objeéte qüe , félon les derriieres îîecoiLi
vertes qù’ori a faites fiir l’énonorifie animale , Jg
corps humain change perpétuellement. Le corps d’un
homme , dit-ori, n’eft pas entiereirient le même aujourd’hui
qu’il étoit hier. On prétend qu’en fept anS
de tems le 'côrps eproUve un changement total -, de
fôr'té qu’il ri’en refte pas la moindre particule. Quel
é ft , demande-t-ori4, celui de tous ces corps qu’un
hoirime a eu pendant lé cours de fa vie qui reffufeitera'?
Toute la matière qui lui a appartenu reffufei-
tera-t-elle ? Ou fi ce n’en fera qu’un fyftème particulie
r , c’eft-à-dire la portion qui aura compofé fon
corps peridant tel ou tel efpace de tems , ferâ-ce le
corps qu’il aura eu à vingt ans , ou à trente ou à f i xante
ans ? S’il n’y a que tel ou tel de ces corps qui
refliifcité , comment eft-ce qii’il pourra être récom-
penfé ou puni pour ce qui aura été fait par un autre
corps ? Quelle juftice y a-t-il de faire fouffrir uné
perfônne pour une autre ?
On peut répondre à cela fur les principes de Mi.
Locke, què l’identité perfonnelle d’un être raifonna-
ble confifte dans le fentiment iritérieur,dans la puiffan-
ce de fe cônfidérerfoi-même Comme la même chofe en
diflerëris tèms & lieux. Par-là chàcuri eft à foi,"ce qu’il
appelle foi-même, fans confidérer fi ce même eft continué
dans la même fubftance où dans des fubftances
différerites. L ’identité dè cette perfônne va même
jufques-ià ; elle eft à préfeht le mêm c foi-même qu’elle
étoit alors , & c’eft par lé même foi-même qui réfléchit
maintenant fur l’a&ion que l’aélion a été faite.
Or c’eft cette identité perfonnelle qui eft l’objet
des récompenfes & des punitions, & que nous avons
ôbfervé pouvoir exifter dans les differentes fuccef-
fioris de matieré de forte que pour rendre les ré-
compëftfés ou les punitions juftes & raifonnables il
• rie faut rien autre chofe finon que nous reffufeitions
avec un corps tel que nous puiflions avec lui retenir
le témoignage de nos aéiions. Au refte on peut voir
dans Nietiveritit une excellente differtation fur la réfurreclion.
Cet auteur prouve très-bien l’identité què
l’on contefte & répond folidement aux objections.
RETABLE, f. m. (Arelut.) c’eft farchitefture dè
iriarbre, de pierre où de bois, qui compofe les décorations
d’un autel ; & contre-retable, eft le fonds en
manière de lambris, poür mettre un tableau ou un
bâs-rèlief, SC Contre lequel eft adoffé le tabernacle
avec fès gradins. Daviler. (D. ƒ..)
RÉTABLIR, (Gram. & Jurifp.) c’eft rèmettre une
perfônne Où une chofe dans l’état où elle étoit auparavant.
On rétablit dans fes fondions un officier qui
étoit interdit ; on rétablit en fa bonne famé & renommée
, un homme qui avoit été condamné injufte-
merit à quelque peine qui le notoit d’infamie ; on rétablit
en poffeflion d’uft héritage où autre immeuble ■'
quelqü’uri qui avoit été dépouillé, foit par force ou
'autrement ; on rétablit dans un compte un article qui
âvôit été rayé. Voye^ Rétablissement. (A )
RÉTABLISSEMENT, f. m. (Gram. & Jurifp.)
d’une partie bu article ae recette, déperife ou repri-
fë dans tin Compte , eft lôrfqiie l’article qui avoit été
- rùyé ‘comme n’étant pas du, eft réformé, remis tet
qu’il étoit couché & alloué. (A )
R établissement, ce termé fighifié en pratique
de Médecine, le fécoüvremerit entier & total de la
fànté; Il rie doit point être confondit avec celui dè
cohvaléfcence, qui fignifie Un éràt bien different de ce4
lui du rétabliffemênt. Les malades & le vulgaire nè
diftingu'ent güere ces deux états, ce qu’il ifnporte bien
‘d’éviter pour le bien des malades, àttendu que dans
le rétabliffement les forces dès malades font entièrement
recouvrées , & qu’ils ri’ont point befoin d’ob-
fétver aucun mé'nagemërit fur l’ulage des alimens ,
des boifforis, & des autres nôn-naturels; dans la con-
valefcerice au contraire, on doit éviter l’excès, &