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Sc en italien. Matthieu Paris appiiqüoit ce nom dès
l’année 1 15 1 , à des hommes perdus 6c excommuniés.
Mehun dans fon Roman de la Rofe, dit que de
fon tems on appelloit ribauds les crocheteurs. Ribau-
dies eft pris dans le même ouvrage pour les chofes
obfcènes :
Aprés garde que tu ne aies
Aucuns mots laids & ribaüdies.
‘ Pour ce qui regarde le roi des ribauds, Fauchet
dit que c’étoit un officier qui avoit charge de mettre
hors de la maifon du roi ceux qui n’y dévoient
ni manger ni coucher ; & que par cette raifon il
devoit faire fa vilite tous les foirs dans tous les
recoins de l’hôtel. Carondas penfe auffi que c’étoit
un fergent commis par le prévôt de l’hôtel pour les
viütes des chofes qui regardoient fà jurifdi&ion, &
lui en faire fon rapport.
Dutillet éleve bien davantage le roi des ribauds ;
il prétend que c’étoit le grand prévôt de l’hôtel du
roi, qui jugeoit des crimes qui lé commettoient à la
fuite de la cour, 6c particulièrement par les ribauds
& ribaudes, c’eft-à-dire, les garçons débauchés 6c
les filles abandonnées. L’épithete de roi lui étoit appliquée,
comme fupérieur ou juge.Tout ainfi que le
grand chambellan étoit nommé le roi des merciers ;
que la bazoche 6c les arbalétriers avoient leur roi,
ledit roi des ribauds, continue Dutillet, avoit pour
la force 6c exécution de fon office, varlets ou archers
qui ne portoient verges, 6c ét&ient de la jutif-
diâion des maîtres des requêtes de l’hôtel, lel'quels '
anciennement avoient leur fiege à la porte dudit
hôtel pour ouïr les requêtes 6c plaintes de ceux de
dehors. Enfin, il affiftoit à l’exécution des criminels
condamnés par le prévôt des maréchaux de France,
fuivant le même Dutillet.
Le roi des ribauds eft nommé dans plufieurs arrêts
prévôt des ribauds. Il eft dit dans de vieux titres, qu’il
avoit jurifdi&ion fur les jeux de dés , de brelands 6c
& les bordeaux qui étoient en l’oft 6c chevauchée
du roi ; & il préteodoit qu’il lui étoit dû cinq fols
de chaque femme débauchée.
Mais perfonne n’eft entré dans de plus grands détails
que Pafquier fur le roi des ribauds. On peut lire
ce qu’il en dit dans fes recherches, liv. F U I . ch. xliv.
Je n’en donnerai que le précis.
Selon lu i, ribaud eft un nom qui n’éfoit point
odieux fous le régné de Philippe-Augufte, 6c ce nom
étoit baillé à des foldats d’elite auxquels ce prince
avoit grande créance en fes exploits militaires. Ces
foldats avoient un chef ou capitaine qu’on appelloit
roi des ribauds. Guillaume Lebreton, dans fa Philip-
pide d it, que ce roi étant venu pour donner confort
& aide à la ville de Mantes, que le roi Henri d’Angleterre
tenoit affiégée, foudain après fon arrivée,
le feigneur de Bar, brave cavalier, avec ceux de fa
bannière 6c les ribauds attaqua chaudement l’efcar-
mouche, 6c logea l’épouvante au camp des An-
glois. Philippe-Augufte, après avoir fubjugué le Poitou
, voulant affiéger la ville de Tours ; 6c trouvant
la riviere de Loire lui faire obftacle, il choilit le
capitaine ribaud pour la gayer. O r , tout ainfi que
le hérault qui étoit près du roi, fut appellé roi d’armes
, auffi fut ce capitaine appellé roi des ribauds.
Ainfi, continue Pafquier, le recueillai du roman de
Rofe y quand le dieu d’amour affemblant fon oft pour
délivrer Belaccueil de la prifon où il étoit détenu, le
delïùs du chapitre porte :
Comment ! le dieu damour retient
Faux-femblant qui des jiens devient,
Dont les gens font joyeux 6* beaux ,
Car il Le fait roi des ribauds.
Et d’autant que çette compagnie étoit vouée à la
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garde dü corps du ro i, il falloit que fon eâp'ltâîhè
tint pié-à-boule à la porté du ehâteati:
L’auteur des Recherches rapporte ëiifuite Un extrait
de la chambre des comptes* où l’on vqit les fonctions
du roi des ribauds, 6c fes gages qui- eonfiftoient
en fix deniers, une provende , un valet à gages * St
foixante fols pour robe par an. Et dans iin autre
endroit : Jean- Craffe Ire roi des ribauds (qui tendit ledit
office en 13 17) ne mangera point à cour; mais il
aura fix deniers de pain, St deux quarts de vin;unè
piece de chair St une poule, St une provénde d’avoine
, St treize deniers de gages * St fera monté
par l’écuyer.
Peu-à-peu, continue Pafquier, cette compagnie
de ribauds qui avOit tenu dedans là France lieu dè
primauté entre les guerriers ; s’abâtardit, tomba en
l ’opprobre de tout le monde, & en je ne fai quelle
engeance de putaffiers ; St c’eft une chofe émervëii-
lable, qu’avec lé tems, l’état de ce roi dés ribauds
alla tellement en raval, que je le vois avoir été pris
pour exécuteur de la haute-jiifticë; .
On peut lire encore fur le roi des ribauds les éelair-
ciffemens donnés par M. Gouye de Longuemure à
la fuite de fa dïffcrtatioh fur la chronologie des rois
Mérovingiens * imprimée en 1748. (D . J .)
R IBB L E , la , ( Géog. mod.) riviere d’Angleterre.
Elle a fa fource dans le duché d’York* au nord de
Gisborn, St elle court du nord oriental au midi Occidental.
Après avoir traverfé lé comté de Lancaftrë-,
elle va fe jetter dans un petit golphe * St fe perd dans
la mer d’Irlande. (Z?. 7.)
R1BBLÊCESTER, (Géog. mod.') Cet endroit n’eft
aujourd’hui qu’un village dans le comté de Laneaf-
tre fur la riviere de Ribble, à peu de diftancé de
Prefton ; mais on a lieu de croire que c’étoit autrefois
une ville riche St confidérable; car on y a trouvé
des médailles, divers débris de bâtimens * des fta-
tues * des colonnes, des autels, des figures de divinités
pavennes ; St plufieurs inferiptions. Quelques
favans ont pris Bremetonaca pour Ribblecejter ; mais
Cambden St M. Galë placent Bremetonaca à Ower-
burrow, St penfent que Ribblecejler a fuccédé à Coc-
cium y qui eft à vingt-deux milles dë Bremetonaca.
( V - j ) H
R1BEMONT ou RIBLEMONT, (Géog. mod.) petite
ville de France en Picardie , au diocèfe St élection
de Laon, près de la riviere d’O i fe , fur une hauteur
entre Guil'e St la Fere, à quatre lieues de Saint-
Quentin, avec une abbaye d’hommes,ordre de Saint-
Benoît , fondée l’an 1083. Il y a dans la ville une prévôté
royale ; e’eft un gouvernement particulier dü,
gouvernement militaire de Picardie, St elle a auffi
fa coutume particulière qui dépend de celle de Ver-
mandois. Long. 2/. 8. lat. 4/. 4J. (D . J.)
RIBERA-grande , (Géog. hiod.) ville de l’île de
San-Jago, la plus confidérable de celles du cap V ërd,
dans la partie occidentale de l’île , à 3 lieues au nord-
oueft de Praya, à l’embouchure de la rivière de Saii-
Jago , qui prend fa fource à 2 milles de la v ille , entre
deux montagnes. Son évêché, qui eft fuffragant
de Lisbonne , compte toutes les îles du cap Verd
dans fon diocèfe. La maifon du gouverneur dominé
fur toute la v ille * qui eft prefqùe entièrement peuplée
de portugais. Ce gouverneur étend fa jurifdic-
tion non-feulemënt fur les îles du cap Verd, mais encore
fur tous les domaines du Portugal qui font dans
la haute Guinée. Le port, qu’on nomme Sainte-Marie
, eft au nord de la v ille, St les vaiffeâux y font en
sûreté. Long. 3 54. Lut. tS. (D . J.)
R IBIS , f. f. ( Gram. & Pharmâc. ) nom que' leS
apothicaires donnent quelquefois âux grofeilles
rouges. Ils difent rob de ribis. Fôyc{ Rob.
RI BLETTE, f. f. ( Cuifînc. ) mets fait d’une tranche
de boeuf 5 de veau ou de porc, déliée, falée >
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épicée * 6l cuite fur le gril. II fe dit auffi d’une Orne* ,
lëtte au lard.'
RIBNICK, ou R ibenick , ( Géog. mod. ) petite
v ille , oU plutôt bourg d’Allemagne , dans la principauté
de Ratibor en Siléfie, proche de Sora. (D . 7 .)
RIBNIZ, ou R ibeenis , ( Géog. mod. ) petite ville
d’Allemagne , au duché de Mecklenbourg, à 3 milles
de Roftock , vis-à-vis de Damgarden. (D . J . )
RIBORD, f. m. (Marine. ) c’ëft le fécond rang de
planches qu’on met au-deffiis de la quille pour faire
le bordage du vaifleau. Ce rang forme avec legabord,
la coulée du bâtiment. A'oyeçGabord.
RIBORD AGE , f. m. ( Marine & Comm. ) c’eft le
prix établi par les .marchands, pour le dommage
qu’un vaifleau fait à un autre en changeant de place,
foit dans un quai, foit dans une rade. Ce dommage
fe paie ordinairement par moitié ,.lorfque l’attion eft
intentee.
RIBOT, f. m. ( terme de Fromager. ) pilon d’une baratte
pour battre la crème , 6c faire du beurre. Dicl.
J * Arts. (J). J.) . , ■ .
RICA , ( Amiq. rom.).v o ile dont les dames romaines
fe couvroient la tête. On trouve ce mot dans
Varron ; mais il ne nous dit ni la couleur, ni l’étoffe ,
ni l’origine de ce voile ; peut-être qu’il n’y avoifrien
de particulier à nous en dire. ( D . J . )
RiCA,f.f. (ffi/l. anc.) félon lès Uns un mouchoir,
félon d’autres une coëffe bordée de pourpre * . où un
bandeau. Quelque partie du vêtement que ce fu t, il
eft sûr qu’il étoit à l’ufage des femmes dans lesfacri-
fic es.
R ica. , ( Géog. mod.) contrée des états duTurc en
Afie, dans le Diarbekir ; c’eft un beglie-bergglie qui
renferme fept fanguiacats , ou petits gouvernemens. B B H ■ H ■ RICClA, f. f. (Botan.) genre de plante de laclaffe
des algues , félon Linnæus., En voici les carafteres.
La fleur mâle n’a ni pédicules, ni calice, ni pétales ,
ni même d’étamines , mais une fimple boffette . ou
fommet de forme pyramidale tronquée , & qiii Couvre
à l’extrémité quand elle èft mûre. La fleur femelle
croît quelquefois fur la fleur mâle, quelquefois
fur différentes plantes. Elle montre à peine un
calice, aucun pétale ; mais elle eft chargée d’un fruit
fphérique, n’ayant qu’une feule loge qui contient un
grandnombre de graines. LirrntLi gen. plant, pag. 5oy.
Micheli nov. gen. p. 5y . (D .J .)
RICERCATA , f . f. ( Mufique italienne.) efpece
de prélude ou de fantaifie qu’on joue fur l’orgue , le
clavecin * le théorbe , &c. où il femble que le com-
pofiteur recherche les traits d’harmonie qu’il veut
employer dans les, pièces réglées qu’il doit jouer dans
la fuite. La ricercata demande beaucoup d’habileté,
parce qu’elle fè fait ordinairement fur le champ 6c
fans préparation. Broffard. ( D. 7 . ) -j
RICH , f. m. ( Fourrure. ) peau d’une efpece- de
loup-cervier qui fe trouve en Pologne 6c en Lithuanie
, dont la fourrure,eft très-riche, très-fine 6c très-
belle. 11 fe trouve auffi de :ces animaux en Perfe 6c
en Suede, mais les uns 6c. les autres different par la
couleur. Ceux de Perfe ont un fond blanc avec des
mouchetures fou taches noires.; leur poil eft long-, fin
6c fourni. Ceux de Suede fonterougeâtres, & ceux
de Pologne 6c de Lithuanie d’ün. beau gris de fer. Ils
fe reffemblent tous paria figure & par la:férocité,
ayant la tête d’un chat & la cruauté,d’un tigre.: C’eft
une des plus belles fourrures dont il fe faffe coïnmerçè
dans les pays du nord ; auffi'fe vendent-elles ùn 'prix
exceffit, la feule fourrure-, dfone r.obe allant quelquefois
à plus de fix cens cciis. Dicl. de Comm. (D . J.)
RICHARDIA, f. f. (Botan.) genre de plante dont
voici les cararieres. Le calice eft formé d’une, feule
feuille découpée en fix parties ;-il eft-droit, pointu.,
6c à-peu-p.rcs de la moitié de la longueur delà fleur-.
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t a fleur eft mohopétale , faite en entonnoir cylindri«
que * ayant les bords divifés en fix fegmens. Les étamines
font fix filets* fi Courts qu’ils font à peine vifi»
blés. Les boffettes des étamines font petites > arrôn**
dies * 6c placées fur les noeuds deJa fleur. Le germe
du piftil eft caché fous le calice. Le ftile eft chevelu *
de la longueur des étamines * 6c divifé en trois par*
ties vers la pointe. Les ftigrna font obtus. Les grai*'
nés font nues* au nombre de trois, arrondies * angulaires
, élargies à la partie fupérieure 6c boffelces»
Linnæi gen. plant, rSoc ( D . 7»
RICHBOROUGH * (Géogr. mod.) bourg d’Angleterre
, dans la province de Kent. Cambden paroît
croire que c’étoit autrefois la ville d’Angleterre ap-»
pellée Ritupice par Ptolomée 6c par Ammien Marcellin.
Anciennement les Anglo-Saxons lui donnoient
le nom de Reptimuth, & Alfred de Beverley l’appelle
Richberg. (D .J ,)
RICHE , adj. (Gram!) qui a de laricheffe * voye^
Richesse. On dit il eft riche, 11 eft riche en beftiaux^
en argent, en terre, en effets mobiliers , en billets*
On eft riche avec peu de chofe * quand on ne fouffre
pas du befoin de ce qu’on n’a pas. Un riche mariage*
Un riche parti. Un pays riche en blé * en vins. Une
rime riche. Voyez l’article Rime. Riche en vertus,
en talens, en beauté , &c.
R iche composition, Ric h e , en Peinture, ne
fignifie pas toujours de l’o r , des bijoux -, des étoffes
précieufes ,&c. Les comportions ricA« font celles où
la fécondité du génie enrichit la matière parla beauté
des formes. Une terraffe fingulierement éboulée, des
cailloux, des plantes de formes 6c de couleurs' bizarres,
un voile , -une draperie d’étoffe commune ,
des armures de fer, une caffolette d’argille* le parfum
qui s’exhale en fumée, un tourbillon de pouffiere enlevé
par un air agité , toutes ces chofes.judicieufe-
ment difpenfées , 6c traitées par une main lavante ,
conftituent une richeffe de conipofition qui fe communique
à toutes les autres parties d’un tableau.
RICHEDA LER, f. m. ( Monnoie. ) monnoie d’argent
qui fe fabrique dans plufieurs états & villes libres
d’Allemagne. Il s’en fait auffi en Flandres, en Pologne,
en Danémavck, en Suede, en Suiffe 6c à Genève.
Il y a peu de différence entre le rickedaler 6c
le daler, autre efpece auffi d’argent qui fe frappe pareillement
en Allemagne , foit pour le poids , foit
pour le titre , valant également foixante fous de
France * ou la piece de huit d’Efpagne. Il n’y a guere
de monnoie -qui ait un plus grand cours 6c plus uni-
v-erfel que le richedaler. Il fort également dans le
commerce du levant, du nord , de Mofcovie 6c des
Indes orientales ; 6c l’on ne peut dire combien il s’en
embarque fur les vaiffeaux de diverfes compagnies
qui entreprennent le Voyagé de long cours. Le ri-
chedaler eft auffi une monnoie de compte, dont plufieurs
négocians 6c banquiers fe fervent pour tenir
leurs livres. Cette maniéré, de compter eft particulièrement
en ufage en Allemagne , en Pologne * en
Danemarck, &c. Dicl. de Comm. (D . 7 . )
RICHELIEU, (Géogr. mod.) ville de France, dans
le bas Poitou, au diocèfe de Poitiers, fur les rivières
d’Amable 6c de Veude, à 10 lieues au nord de Poitiers
, 6c à 60 au fùd-oueft de Paris. Elle fut bâtie par
le cardinal de Richelieu en 1637, qui l’embellit d’un
magnifique châteaiù Ses rues font allignées ; c’eft le
lieu d’une élection & d’un grenier à fol. Le duché-
pairie de Richelieu, dont cette ville eft le chef-lieu ,
fut érigé en 1631. Long. ty. Si. lat. 47. (D. J.)
Richelieu , îles d e , (Géogr. mod, ) iles de l’Amérique
feptentrionale, dans le lac S. Pierre, â l’entrée
du fleuve de S. Laurent. C’eft un petit archipel
plein d’arbres * de ratsmufqués& de gibier. ( D. J.)
RICHEMOND, ou plutôt Richmond, (Géograpt
mod. ) ville, à marché d’Angleterre, dans l’ Y ork-Shi