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royauté nVft pas un métier de fainéant ; elle confifté '
toute dans l ’aélion.
RO YAULTÉS, (Hijl. mod.) fignifie en Angleterre :
les droits Au roi ; on les appelle autrement les prérogatives
du roi ou regalia. VoyejPR ÉRG G ATI V E & Re -
*G A L IA ,
Il y a quelques-uns de ces droits que le roi peut
accorder à des particuliers ; d’autres qui font infepà-
rables de la couronne. Hoye{ R o i , A C CO R D E R , &c.
■ ROYAUX, DROITS , regalia , ( HiJK mod. ) voye{
R égaI iens.
Droits royaux d’une ëglife fe dit des droits Sc privilèges
dont jouiflènt les églifes cathédrales, ou autres
par conceflïon .des rois. Voyt{Ég l ise , C athéd
rale , &c.
Regalia fe prend aufli quelquefois pour le patrimoine
de l’Egiilë,comme regaliafancliPétri, 6c fingu-
ïierement pour les terres ou héritages qui lui ont ete
donnés par des rois. Quelques-uns veulent meme
que ce foit de-là qu’eft venu l’ufage de la régale car,,
dit Duçange, on appelloit des héritages en régale les
•biens qui etoient venus aux églifes par la conceffion
& libéralité des rois. D’où vient qu’à la mort des évêques,
les rois s’en remettoient en poffeflion jufqu’à
ce que le nouveau titulaire eût reçu l’inveftiture.
C ’eft aufli ce qui fe pratiquoit en Angleterre, oii Guillaume
le conquérant 6c plufieurs de fes fucceffeurs
ne fe hâtèrent pas de donner l’inveftiture aux nouveaux
évêques, comme il paroît par les plaintes de
plufieurs prélats de leur tems.
Regalia dans quelques auteurs fe prend aufli pour
l ’hommage 6c le ferment de fidélité que l’évêque fait
au roi lors de fon inveftiture. Voyer^ Hommage &
Evêque , voyeç aujji Investiture.
R O Y E , ( Gèog. mod. ) on croit que c’eft Rodr'tna ,
6c en latin du moyen âge , Rauga , ville de France ,
en Picardie, au pays appellé Santerre , capitale d’un
bailliage de même nom, entre Nefle & N oyon, 6c
Montdidier. Cette.ville, que quelques-uns prennent
avec afièz peu de vraifemblance pour l’ancienne Rhodium
de la Gaule belgique, fut érigée en prévôté, 6c
unie au domaine en 1371 par le roi Charles V. Aujourd’hui
c ’efl: un gouvernement de place du gouvernement
militaire de Picardie. I ly a trois paroiffes,
une collégiale , un college 6c un hôpital. Long. 20.
28. latit. 49. 42.
Popaincourt, ( Jean de ) premier préfident au parlement
de Paris , étoit de Roye , 6c préféra l’étude
des belles-lettres à celle des armes. Il fut reçu premier
préfident de la première cour fupérieure du
royaume en 1400, & mourut en 1403. (D . /.)
RO YENA, ( Botan. ) genre de plante ainfi nommé
par Linnoeus, en l ’honneur de M. Van-Royen, pro-
feffeur à Leyde. Le calice de la fleur eft compofé
d’une feule feuille permanente , légèrement découpée
en cinq fegmens obtus à l’extrémité. La fleur eft
monopétale , formée d’un tuyau qui eft de la longueur
du calice, évafé dans fes bords, 6c divifé en
cinq fegmens ovoïdes & recourbés. Les étamines
font dix filets très-courts qui naiffent fur la fleur.
Les boflfettes font doubles , oblongues , pointues,
droites , 6c de la longueur du tuyau de la fleur. Le
£erme du piftil eft délié, de forme ovale , partagé
en deux ftiles , un peu plus long que les étamines.
Les ftygma font Amples. Le fruit eft une capfule
ovoïde , compofée de quatre battans, 6c fillonnée
de quatre raies profondes ; il contient une feule
loge , dans laquelle font renfermées quatre noix
oblongues, triangulaires , couvertes de leurs coiffes.
Cette plante a été décrite dans le Paradifus batavus,
fous le nom d’une efpece de piftachier fauvage, efpece
de ftaphilodendron. Hort. Amjlcl,vol. l .p . iS j .
Herman, par ad. bat.p. 232. Linn. gen.plant, p. iÿ g .
R U B
R U
R U , f. m. canal d’un petit ruiffeau. La juftice de
faint Germain-des-Prez à Paris , dit le D i cl. de Trév.
s’étend le long de l’eau depuis l’abreuvoir Mâcon vers
le pont faint Michel, julqu’au-r« de Sevre vers faint
Cloud. La rue de Bievre a Paris s’appelloit autrefois
port de Bievre , de la riviere de Bievre ou des Gobe-
lïns qui y paffoit avant qu’on eût détourné fon cours
hors de la ville.
RU AD E , f. £ ( Manege. ) aâion du cheval, lorf-
que baiffant la tête 6c levant le derrière , il alonge
fubitement les deux jambes de derrière & les jette ,
pour ainfi dire, en l’air. Ce n’eft pas un bon ligne
lorfqu’un cheval va à bonds , à ruades 6c à pétarades.
On dit détacher , alonger, t ire t , féparer une
ruade.
RU AGE , f. m. ( Jurifprud. ) terme qui fe trouve
dans la coutume de Cambray, tic. 11. art. 2. 6c que
Desjaunaux explique comme lignifiant ufage. Voyez
aujji le glojfaire de M. de Lauriere. {A )
RUB, f. m. ( Commerce. ) poids d’Italie, particulièrement
en ufage dans les lieux fitués fur la riviere
de Gènes. A Oneille les huiles d’olives fe vendent en
barrils de fept rubs 6c demi, qui pefent enfemble autant
que la millerolle de Provence , qui revient à
foixante-fix pintes mefure de Paris , qui en font cent
mefures d’Amfterdam. Voye£ Millerolle. Diction.
de Commerce & de Trev.
RUBAN d’eau , f. m. ( Hijl. nat. Bot. ) fparga-
nium , genre de plante dont la fleur n’a point de pétales
; elle eft compofée de plulieurs étamines 6c fté-
rile. Les embryons naiffent par petits tas féparément
des fleurs , 6c deviennent dans la fuite des capfules
ou des noy aux qui ont une ou deux loges, 6c qui
renferment ordinairement une amande farineufe : ces
noyaux font adhérens à la couche, 6c réunis de façon
qu’ils forment une efpece de tête. Tournefort,
injî. rei herb. V oye^ PLANTE.
Ruban , ( Infectol. ) nom d’un ver du corps humain
, ainfi dit à caul’e de fa longueur, & de fa figure
plate ; on l’appelle aufli ver plat. Voye^ le traité
que Spigelius en a fait, fous le nom latin taenia ,
qu’on a francifé ; c’eft pourquoi nous en parlerons
plus au long au mot T ænia.
Ruban , ( Conchyl. ) on appelle ainfi toute bandelette
très-etroite qui fe diftingue fur la fuperficie
d’une coquille. (D . J.)
Ruban , f. m. ( Archit. ) ornement qui imite un
ruban tortillé fur les baguettes 6c les rudentures, 6c
qû’on taille de bas-relief, ou évuidé. (D. J.)
Ruban , ( Cirier. ) eft la cire réduite en petits filets
plats 6c larges , environ d’une ligne & demie.
Vqye{ mettre en Ruban & Varticle Bla n ch ir .
Ruban , mettre en étrier, c’eft l’aétion de partager
la cire en petites bandelettes larges d’une ligne 6c
demie, en la faifant paffer par une greloir au fortir
de la cu v é , voye[ Greloir & Cu ve , 6c congeler
dans l’eau où le cylindre toujours en mouvement la
conduit à melure qu’elle tombe. Voye{ C y l in d r e ,
& l'article Bla n ch ir .
Ruban 0« no npareille, (Ecriture.) ce font des
pacfcxis de foierouge ou bleue propres à attacher les
feuilles de papier les unes avec les autres, 6c donner
à l’ouvrage un ornement extérieur. Voye^ le volume
des Planches à la table de l'Ecriture. Dans le barreau
, on les appelle liajfes ; ils font de parchemin,
Foye[ Nonpareille.
Ruban à perruque, (Perruquier.) eft un tiffu de fi-
lofelle que les Perruquiers placent autour d’une perruque
pour en fortifier les bords en-dedans de la
coëffe. Ils en appliquent encore un autre plus large ,
depuis le toupet ou front jufqu’à la nuque du col en
paffant par le fommet de la tete, celui-ci fe pofe entre
la coëffe & les treffes de cheveux. Le. premier fe
nomme ruban de fu r , & l’autre ruban de plaque.
Ruban des canons desMijJ’els, ( Reliure. ) les Relieurs
mettent à chaque feuillet du canon des miffels
un ruban plié collé contre le feuillet avec un morceau
de papier pour le foutenir. Ce ruban fert au
prêtre à lever facilement le feuillet, & le tourner
avec les doigts qu’il a en liberté.
Ruban , il m. (Rubanier.) tiffu très-mince qui fert
à plulieurs ufages, félon les matières dont il eft compofe.
. ?
Il y a des rubans de toutes fortes de matières, d’or,
d’argent, de foie , de fleuret, de laine , de f i l , &c.
on en fait de plufieurs largeurs, de larges, d’étroits,
de demi-larges. On en fabrique de façonnés, d’unis,
à deux endroits, à un envers ; de gauffrés, à réfeau ,
de doublés en liffe 6c de Amples, 6c dans toutes fortes
de goûts 6c de deffeins, tels qu’on les commande aux
ouvriers.
Les rubans d’o r , d’argent, de foie , &c. fervent aux
ornemens des femmes ; ceux de capiton, qu’on appelle
padous , fervent aux Tailleurs , Couturières ,
&c. 6c les rubans de laine 6c de fil font employés par
les Tapifliers , &c. .
Les rubans fe tiffent avec la navette fur le métier ;
favoir ceux qui font façonnés à la façon des étoffes
d’o r , d’argent 6c de foie , 6c ceux qui font unis, de
même que les Tifferands fabriquent la toile, à-moins
qu’ils ne foient à doubles liflès.
Les rubans de foie pure ne vont point à la teinture
après qu’ils ont été fabriqués, mais on les tifle
avec des foies toutes teintes.
Quoique la Rubanerie foit beaucoup tombée en
France , il ne laiffe pas que de s’y faire une grande
çonfommation de rubans , & on en fait des envois ;
confidérables dans les pays étrangers. Les rubans de
foie unis fe fabriquent dans plufieurs villes de France;,
mais ce n’eft guere qu’à Paris qu’on fait des rubans façonnés.
. , • - ' , . ; .
Ruban gaufré, (Arts & métiers J ruban fur lequel
on imprime par l’art certains ornemens de fleurs, d’oi-
fe.aux, de ramages ou de grotefque. On donnoit autrefois
ces ornemens avec des fers ou des plaques d’acier
gravés ; mais un maître tiffutier rubanier inventa à.
Paris fur la fin du dernier fiecle une machine tout
Autrement ingénieufe pour gauffrer les tubans. En
voici l’hiftoire.
La mode des rubans gauffrés ayant commencé à
s’établir vers l’an 1680, &.la nouveauté leur donnant
un grand cours , un nommé Chandelier, laffe d’etre
obligé de gauffrer fes rubans en y appliquant fuecef-
fivement, comme fes confrères , ' plufieurs plaques
d’àcier gravées de divers ornemens de fleurs , d’oi-
feâux 6c de grotefque, ainfi qu’il fe pratique pour là
gauffrure des étoffes, imagina une efpece de laminoir
affez femblable à celui dont on fe fert à la moh-
noie pour applâtir les lames des métaux, maïs beaucoup
plus Ample.
Deux cylindres d’acier en faïfoient lés principales
pièces: ces cylindres fur lefquèls étoient gravées
I< s figures dont il vouloir imprimer fon ouvragé,
ëtoiént pOfés l’un fur l’autre entre deux autres pie-:
tes de fer plat d’un pié & demi de hauteur, placées
perpendïciilaîrèmeht, 6c attachées fur une efpece de
banc- de bois très-fort 6c très-pefimt , qui foutenoit
toute la machine.
: Chaque cylindre qui tournoït fur lè s .tourillons
avoit.à l’une de fes extrémités1 tous deux du même
côté une roue à dents, qui s’engrenant Tùn dans l’autre
, fe communiquoient le mouvement par le moyen
d’unè forte manivelle attachée à l’une des deux;
. Cette machine ainfi préparée, lorfqué l’ouvrier
vouloit s’en'férvir, il mettoit àu feu les cylindres
pour leur donner la chaleur convénable ; 6c plaçant.
entiute fon ruban dans le peu d’efpace qui reftoit en*
tr’eu x , qu’il refferroit encore par le moyen d’une
vis qui preffoit celui de deffus , il tiroit le ruban de
l’autre côté ; 6c faifant tourner les cylindres avec la
manivelle, une piece entière de ruban recevoit la
gauffrure en moins de tems que lés autres ouvriers .
n’en employoient pour une leule aune. Le génie 6c
l’invention de Ce rubanier eurent leur récompenfe :
les rubans gauffrés firent fa fortune. ( D . J. )
Ruban de futin, ( Rubanerie. ) on appelle ruban
de fatin celui qui eft fabriqué à la maniéré dé fatin.
Il -y en a de fimples 6c d’autres à double endroit..
Ru b an , terme de Blafon , c’eft la huitième partie
d’une bande. Vcyt{ les Planches de Blafon, voye^auQî
l'article Bande. Il eft porté un peu coupé des lignes
extérieures de l’écuffon.
RUBANIER, f. m. (Rubanerie.') celui qui fait des,
rubans ; il y a à. Paris une communauté de maîtres
rubaniers , qui prennent la qualité de tiffutiers>-ruba-
niers de la ville 6c fauxbourgs de Paris. Ce font ces
fabriquans qu’on appelle aufli ouvriers de la petite navette
, pour les diftinguer des marchands ouvriers en
draps d’o r , d’argent & de foie , qu’on nomme ouvriers
de la grande navette, ce fon t, dis-je , les fâbri-
quans de la petite navette , qui font toutes fortes de
rubans & galons d’o r , d’argent, de foie, de franges,
frangeons, crépines, molets, padous, &c. 6c tous
autres ouvrages dépendans de ia rubanerie. Dicl. de
Savaiy. ( D. J. )
RUBARBE, rhabarbarum , genre déplanté à fleur
monopétale, en forme de cloche 6c profondément
découpée. Le piftil fort du fond de cette fleur, 6c il
renferme une femence triangulaire , q ui, étant mure
, adhéré à une capfule, de façon qu’il n’eft pas
polfible de l’en féparer ; cette capfule a la même forme
que le fiuit. TournèfOrt, in fl. rei herb. Voye^
Plante.
RUBBE 0« P.UBBY, f. m. ( Commerce.) en italien
rubbia, eft une mefure des liquides dont, on fe fert à
Rome : il faut treize rubbes & demi pour faire la bran-
| te , qui eft dé 96 bocals , ènforte que chaque rubbe
eft d’environ fept bocals & demi. Foye^ Bo ca l.
Ru b b e , (Commerce,) eft aufli un poids de vingt-
cinq livres, que les Italiens appellent indifféremment
rubbis 6c rubbia.
Rubbe , eft encore la mefure dont on fert à Livourne
pour les grains". Dix rubbes trois quarts font
le laft d’Amfterdam. Voyeç La s t . Dicl. de Commerce
& de Trévoux.
RUBEÆ-Pr om on to r ium , ( Géog.anc.) Promontoire
que Pline, LTV. c. x'âj. met à l’extrémité
feptentrionale de l’Europe. Mercator croit que c ’eft
le cap de Livonie , appellé Dagerort j Bécan le
prend pour le cap feptëntrional de la Scandinavie ,
nommé aujourd’hui Wardhuis ; mais il y a beaucoup
plus d’apparence que Rubeæ-Prornontorium eft le cap
le plus feptentrional de la Nonvege, connu préfen-;
tement fous le nom de Nort-càp : c’eft le fentiment
d’Ortelius., & du P. Hardouin. (D. J.)
RUBÉFIANS , adj. médicainens qui ont la vertu
de rougir la peau. Tels font les fihapifmes: On s’en
fert pour attirer l’humeur goutteiife fur une partie ;
6c la rappel'ler de l’intérieur à l’ëxtérieiir. .Le bain dé
piés dans dé la leflive très-chaude , eft un remède
rubéfiant. Là poudre dé graine de moutarde dans lé
vinaigre .rougit la peau, 6c la difpofe à inflammation.
( Y )
RUBELINE , voye^ G o r g e rouge.
RUBEOLE , TÜbeola, f.f. (Hijl. nat. Botan.) genre
de plante â fleurs monopétales en forme d’entonnoir
divifées en quatre parties ou légèrement découpées:
Le calice de ces fleurs eft ou fimple ou double : cel-.
les qui ont un calice double font ftériles, 6c le calice
fimple des autres fleurs devient dans la fuite un fruit