Rondelet, hiß. nat. des poijfons , prem.part. liv. X I .
chap. Hj. Voyez Poisson.
Rhombo ïd e, f. m. terme de Géométrie; c’eft un
parallélogramme dont les cotes & les angles font inégaux
mais dont les côtés oppofés font égaux, ainfi
que les angles oppofés.
Autrement, le rhomboïde eft une figure de quatre
côtés, dont les côtés oppofés 6c les angles oppo-
fés font égaux, mais qui n’eft ni équilatéral ni équian-
gle; telle eft la fig. N OPQ, PL geom.fig. 2 4.
Pour la maniéré de trouver l’aire du rhomboïde ,
Voyei R hombe. (E)
R homboïde, f. m. terme d'Anatomie, c ’eft le nom
d’un niufcle ainfi appellé à caufe de fa figure. Voye1
nos PL d A n a t . & leur explic. V oye.1 aujji MUSCLE.
Ce mufcle eft fous la partie moyenne dutrapeze, 6c
vient des deux épines inférieures du c o l, 6c des quatre
fupérieures du d'os ; & s’inlére à toute la bafe de
Pomoplafe. '
RHOMBUS, f. m. (Littéral.} inftrument magique
des Grecs, dont parlent Properce , Ovide,, 6c Martial.
Le premier , lib. II. élcg.21 ; le fécond, amor.
lib. I. éleg. 8. & le troifieme Hb. IX . épi g. 3 o. Theo-
crite 6c Lucien difent qu’il étoit d ’airain ; 6c Ovide
donne à entendre qu’on le faifoit pirouetter avec des
lanières treffées dont on l’entouroit ; c’étoit le même
inftrument qu’Horace , ode 12. liv. V . defignepar •
le mot turbo. H prie qu’on le faffe tourner à contre-
fens , comme pour corriger le mauvais effet qu’il
a voit produit en tournant dans fon fens naturel ;
ciiumque Htrb folve turbitiém. ;
Il fautfavoir que c’étoit une efpece de toupie de
métal ou de bois , dont les prétendus forciers fe fer-
voient dans leurs fortiléges ; ils l entouroiént de bandelettes,
6c la faifoient tourner, difant que le mouvement
de cette toupie magique avoit la vertu de
donner aux hommes les pallions 6c les mouvemens
qu’ils voulbient leur infpïrer.
Théocrite dit dans fa 2. idylle , « Comme je fais
m tourner cette toupie , popßcc, au nom de Vénus,,
» qu’ ainfi mon amant puiffe venir à ma porte ».
Quand on avoit fait tourner cette toupie d’un certain
fens, fi on voiiloit corriger l’effet qu’elle avoit
produit, & lui en faire produire un contraire, le
{nagicien en avo.it la puifîance, il la reprenoit, l’en-
touroit en un autre fens de fa bandelette , 6c lui faifoit
décrire un cercle oppofé à celui qu’elle avoit déjà
parcouru. Les poètes ont embelli leurs écrits,
tantôt par des comparaifons, tantôt par des métaphores
, de toutes les chofes auxquelles le peuple
crédule ajoutait foi. (D . J. )
RHOMBUS , f. m. terme de Chirurgie, qui fignifie
une forte de bandage de figure rhomboidale.
Pour faire ce bandage on prend une bande roulée
à un chef : on applique fon extrémité à l’endroit où
J’on juge à propos; cela fait, on defeend par des ram-
pans jufqu’à l’extrémité , 6c on remonte de même ,
en évitant les premiers tours débandé , tant en devant
qu’en derrière ; les efpaces qui fe rencontrent
entre ces tours de bandes font de figure rhomboïde ,
ce qui a fait donner ce nom à ce bandage.
IPn’eft d’ufage que pour les extrémités, 6c eft purement
contentif; c’eft un double rampant. Voye^
R ampant , Bandage , Bande. ( Y)
RHONE , LE ou Rhosne , (Géog. mod. ) en latin
Rhodanus. Un des quatre principaux fleuves de
la France , 6c dont le nom eft purement gaulois.
Il a fa fource dans la montagne de la Fourche ;
qui eft à l’extrémité orientale du pays de Vallais,
& le fépare du canton d’Uri. Il coule d’abord dans
un pays étroit parmi des rochers, 6c partage le pays
de Vallais en long. Il paffe par Sion, capitale du pays,
& par S. Maurice ; après quoi, courant au nord- oueft,
entre laSuiffe 6c le refte du Vallais, il entre dans le
lac de Geneve, qu’il traverfe de toute fa longueur-
d’orient en occident, l’efpace de douze lieues , en
fe mêlant avec les eaux de ce lac.
A quatre lieues au-deffous de Geneve , ce fleuve
le perd, en tombant dans la fente d’une roche qui a
un quart de lieue de long fur deux ou trois toifesde
large dans les endroits les plus étroits, 6c fur vingt
ou vingt-cinq toifes de profondeur. Au lieu des eaux
du Rhône, on voit fur cette fondrière un brouillard
épais , formé par leur brifement contre le fond 6c les
côtés de cette fente ; dans laquelle ce fleuve coule
avec beaucoup de rapidité 6c de bruit.
Le lit du Rhône s’élargit enfuite après qu’il eft fqr-
ti de ce goufre, au pont d’Arlou, en forte qu’à Seil—
fel il eft prefque aulfi large que la Seine l’eft à Paris;
c’eft ici où il commence à porter des bateaux.
Il reçoit diverfes rivières eonfidérables , entr autres
, la Saône à Lyon ; l’Ifere, la Sorgue , la Durance
, 6c fe jette dans la mer de Provence ou golfe
de Lyon , à 10 lieues au midi d’Arles, par deux
principales embouchures, l’une à l’oueft, 6c l’autre
à l’eft, & qui ne font féparées que par une petite
île appellée Bauduf. '
Ainfi le Rhône mouille plufieurspays dans fon cours,
fa voir, Geneve. le fort de la Claie dit deSeiffel dans
le Bugey, Vienne dans le Viennois, Lyon dans le
Lyonnois , Tournon en Vivarais, Montelimar dans
le Vale-ntinois, Montdragon en Provence, Avignon
dans le comté Venailfin ,-Beaucaire dans le Languedoc
, Tarafcon dans la viguerie de ce nom , 6c Arles
dans’ le diocèfe d’Arles; le poiffon qu’il produit eft
très-eftimé, 6c on recueille de l’excellent vin fur fes
bords. I ... V /- ,1
Les favans bénédi&ins du Languedoc lemblent
avoir voulu enlever entièrement le Rhône à la Pro-;
venee ; mais M. de Nicolaï a tâché de prouver par
de grandes recherches , que la province du Languedoc,
loin de pofleder en propre la portion du fleuve
qui coule entre elle 6c la Provence , n’en peut prétendre
la propriété, qui,félon lui, doit appartenir
exclufivement à la Provence. Ceux qui voudroient
accorder le différend , le partageroient par moitié
entre les deux provinces ; mais ce n’elt pas ainfi
qu’on décide des faits. ( Le chev. de J au court. )
RHOPALIQÜES , f. m. (.Belles-lettres.) c’étoit
chez les anciens, une forte de vers qui commençoient
par un monofyllabe, 6c qui continuoient par des
mots tous plus longs les uns que les autres ; en forte
que le fécond étoit plus long que le premier, & le
troifieme plus long que le fécond, 6c ainfi de fuite
jufqu’au dernier. c x
Ils étoient ainfi nommes du grec p cttaXov , m a jju e ,
parce que ces vers étoient en quelque façon fembla-
bles à une maffue, qui commence par un bout fort
mince, 6c finit par une groffe tête.
Tel eft ce vers d’Homere :
fl’ plxetp a’tptié'n p.o/ptiytvtç oXfiidaipuv.
ou celui-ci d’Aufone:
Spes Deus ceternce flationis conciliator.
RHOPALOSIS, f. m. (Méd. anc.) p'mXanf; état
des cheveux, confiftant en ce qu’ils fe mêlent 6c fe
collent les uns aux autres. Il ne faut pas confondre
ce fimple entrelacement des cheveux, exprimé par
le mot grec rhopalofis, avec la plique, maladie épidémique
&: firiguliere en Pologne, où les cheveux
collés forment un fpeflacle monftrueux, répandent
du fang quand ils fe rompent, ou qu’on les coupe, &C
où le malade eft attaqué de grands maux de tête, 6c
court quelquefois rifque de la vie. (D . J .)
RHOPOGRAPHE, f. m. (Peint.) peintre qui ne
fait que de petits fujets , des animaux, des plantes-,
&c. Ce mot- vient de pWcc, ramentaria, raclures,
petites branches, & ypaça.jepeins. (D . J .)
RHOS , (Géogt. anc.) peuples de Scythie. Ils habi-
toient au fepteutrion du mont Taurus, félon Cédre-
ne & Curopalate, cités par Ortélius , qui croit que
ce font les mêmes que les RuJJi. (D . /.).
RHOSCHAC, (Géog. mod.), en latin du moyen j
âge Rhofagum ; bourg de Suiffe, dans le domaine de
l’abbaye S. Gall, fur le bord du lac dè Confiance,,
vis-à-vis de Lindav, dans, fine agréable fituation &
un terroir fertile en vins. Ce bourg eft fi grand qui!
peut aller de pair avec plufieurs bonnes villes. Dans
le dixième fiecle l’empereur Othon lui donna les privilèges
de foire , de péage & de monnoie. Il s’y fait
beaucoup de commerce en grains,.bétail, toiles &
vin. (D . J .)
R H O S O L O G IA , (Géog. anc.) ville de la Galatie.
Ptolomée, lib. V. c. iv. la donne aux Te&ofagés, &
la marque entre Vin^ela & Sarmalia. Simler croit
que c’eft la même ville que l’itinéraire d’Antonin appelle
Orfologiacum dans un endroit, Sc dans un autre
Rofologiacum. Cet itinéraire la marque fur la route
de Conftantinople à Antioche, entre Corbeneunca
& Afpona, à 12 milles de la première, &£ à 31 milles
de la fécondé. {D .J . ) ' . - *
R H O S P H O D U S A , (Géog. anc.) île du golfe Car-
cinite, félon Pline, Lib. IY . c. x iij. Pinet prétend que
le nom moderne eft Salina. (D . J .)
R H O S U S , (Géog. anc.) Selon Ptolomée, lib. V . c.
xv . ville de la Syrie ou de la Cilicie , fur le golfe Iffi-
que, entre le'fleuve Iffus fk Séleucie. Derrière cette
ville étoient les monts Rôfii; entre ces montagnes &
le mont Taurus, étoit le col nommé porta Syra,
parce que c’étoit l’entrée de la Syrie. Le mont Rho-
Jùs eft aujourd’hui Cabo-Gangir. (D . J .)
R H O T A N UM ,(G é o g . anc.) fleuve de l’île deCor-
fe. Ptolomée, lib. I I I . c. ij. place l’embouchure de ce
fleuve fur là côte orientale , entre Valeria colonia &
le port de Diane. Léander prétend que c’eft aujour-
d’hui le Tavignani. (D . J .)
RHUBARBE, f. f. (Botan. exot.) La vraie rhubarbe,
ou celle de la Chine, eft une racine que l’on
nous apporte en morceaux affez gros, légers, inégaux,
dé,la longueur de quatre , cinq ou fix pouces,
6c de la groffeur de trois à quatre. Elle eft jaune, ou
un peu brune en-dehors, de couleur de fafran en-dedans,
jafpée comme la noix mufeade, un peu fon-
gueufe, d’un goût tirant fur l’âcre amer, 6c un peu
aftringent; d’une odeur aromatique, & foiblement
delagréable. Elle croît à la Chine. Il faut choifir foi-
gneufemont celle qui eft nouvelle, qui n’eft point cariée
, pourrie, ni noire, qui donne la couleur de fafran
à l’eau, & qui laiffe quelque chofe de vifqueux
& de gluant fur la langue.
Muntingius, dans Ion Hijloire des plantes ci Angleterre
, a donné une defcription de la rhubarbe, fous le
nom de rhabarbarum lanuginofum ,five lapatum chinne-
fe longifolium; mais iln’avoit pas vu cette plante, non
plus que Matthiol, dont il a emprunté fa defcription
& la figure qui l’accompagne, fur les relations des
marchands qui apportoient cette racine de la Chine.
Il eft fort étrange parmi le grand nombre d’européens
qui depuis un fiecle vont tous les ans dans ce
pays-là, que perfonne n’ait tâché de connoître exactement
une plante dont on ufe tous les jours, & qui
eft d’un grand revenu. La defcription du P. Paren-
nin, quoique fort vantée dans P hijloire de L'académie
des Sciences, ann. 1 J 2 6 , laiffe beaucoup de chofes à
délirer, n’eft même qu’une copie de ce què le P. Michel
Boym en avoit publié dans fa jlora jin en jis , imprimée
à Vienne en Autriche, en 1656 «z B 9 I
Selon la relation de ces deux peres jéfuites, le
thai-hoam, ou la rhubarbe, croît en plufieurs endroits
de la Chine ; la meilleure eft celle de Tie-çhouen,
celle qui vient dans la province de Xanfi 6c dans le
royaume de Thibet, lui eft fort inférieure. Il en croît
aulfi ailleurs, mais dont on ne fait ici nul ufage.
La tige de la plante eft femblable aux petits bambous
, elle eft vuide & très-caffante; fa hauteur eft de
trois ou quatre piés, & fa couleur d’un violet obfcun
Dans la leconde lune, c’eft-à-dire au mois de Mars*
elle pouffe des feuilles longues, épaiffes, quatre à quatre
fur une même queue, & pofées en fe regardant;
fes fleurs font de couleur jaune, & quelquefois violette.
A la cinquième lune, elles produifent une petite
femence noire, de la groffeur-d’un grain de millet.
A la huitième lune, on arrache la plante, dont la
racine eft groffe & longue. Celle qui eft la plus pefan-
te, & la plus, marbrée en-dedans, eft la meilleure.
Cette racine eft d’une nature qui la rend très-difficile
à fécher. Les Chinois, après l’avoir arrachée &C
nettoyée, la coupent en morceaux d’un ou de deux
pouces, & la font fécher fur de grandes tables de
pierre, fous lefquelles ils allument du feu; ils tournent
& retournent ces tronçons jufqu’à ce qu'ils
foient bien fecs. Comme celte opération ne fuflit pas
pour en chaffer toute l’humidité, ils font un trou à
chaque morceau de racine, puis ils enfilent tous ces
morceaux en forme de chapelet, pour les fufpendre.
à la plus forte ardeur,du foleil, jufqu’à ce qu’ils foient
en état d’être confervés fans danger de fe çofr.om-: HH . . L’hiver eft le meilleur tems pour tirer la rhubarbe
de là terre,avant que les feuilles vertes commencent
à poufièr, parce au’alors le fuc 6c la vertu font, concentrés
dans là racine. Si on la tire de la terre pendant
l’été, ou dans le tems qu’elle pouffe,des feuilles
vertes, non-feulement elle n’eft pas encore mûre, Sc
n’a point de fuc jaune, ni des veines rouges, mais:
elle eft très-légere, &c par conféquent n’approche:
point de la perfection de celle que l’on retire en hiver.
On apportoit autrefois la thubarbe de la Chine par
la Tartarie à Olmuz 6c à Alep, de-là à Alexandrie ,,
6c enfin à Venife. Les Portugais l’apportoient fur
leurs vaiffeaux de la ville de Canton, qui eft un port
célébré où fe tient un marché de la Chine. Les Egyptiens
l’apportoient aufli à Alexandrie par la Tartarie;
préfentementonnous l’apporte deMofcovie, car elle
croît abondamment dans cette partie de la Chine qui
eft voifine de la Tartarie. Les petites variétés de couleur
qu’on trouve dans la rhubarbe qui vient directement
de Mofcovie, d’avec la rhubarbe qui nous arrive
par le commerce des Indes orientales, ne procèdent
que de ce que celle de Mofcovie eft plus nouvelle ;'
car elle prend, en la gardant, la même couleur, la
même confiftance & le même goût que celle qu’on
reçoit par mer.
On a envoyé de Mofcovie en France, une plante
nommée parM. de Juflieu, rhabarbarùm fo lio oblon-
guo , crifpo, undulato, jlabellis fparjîs. Cette même
plante avoit déjà été envoyée du même pays en Angleterre
, pour être la vraie rhubarbe de la Chine, 6c
M. Raud la nomma, lapathum bardante folio undulato
, glabro. La maniéré dont cette -plante fruCtifie fait
juger que c’eft une véritable efpece de rhubarbe de la
Chine; car non-feulement elle a été envoyée pour
telle , mais encore les graines de cette plante , fem-
blables à celles de la vraie rhubarbe que M. Vander-
monde , dofleur en Médecine, avoit envoyée de la
Chine, ne permettent pas d’en douter: ajoutez que
la figure des racines de ces deux plantes, la couleur,
l’odeur & le goût, fortifient cette opinion. On a élevé
la plante dans le Jardin du Roi à Paris,- où elle
réuflit, fleurit, & fupporte les hivers les plus froids.
C’eft une groffe racine vivace, arrondie, d’environ
une coudée & plus de longueur, partagée en plufieurs
greffes branches, qui donnent naiffance à d’au