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adoroient le démon fous la figure d’un bouc, 6c
mangeoient le (àng des animaux, quoiqu’ils le jugeaient
impur, parce qu’ils penfoient que les démons
eux-mêmes s’en nourriffoient : tout cela approche
fort de l’idolâtrie.
. M. Hyde , dans fon hiftoire de la religion des Per-
f e s , s’eft au contraire attaché à prouver que le Sa-
baifme étoit fort différent du Paganifme. Il prétend
que Sem 6c Elam font les premiers auteurs de cette
religion ; que fi dans la fuite elle parut être altérée
de la première pureté, Abraham la réforma 6c fou-
tint fa réformation contre Nemrod qui la perfécuta;
que Zoroaftre vint enfuite 6c rétablit le culte du vrai
Dieu qu’Abraham avoit enfeigné ; que le feu des
anciens Perfans étoit la même chofe que celui que
confervoient les prêtres dans le temple de Jérufalem ;
6c qu’enfin les premiers ne rendoient au Soleil qu’un
culte lubalterne 6c fubordonné au culte du vraiDieu.
Selon M. Prideaux, le Sabdifme étoit encore moins
criminel. L’unité d’un Dieu 6c la néceflité d’un médiateur
étoit originairement une perluafion générale
& régnante parmi tous les hommes. L’unité d’un
Dieu le découvre par la lumière naturelle : le befoin
que nous avons d’un médiateur pour avoir accès
auprès de l’Etre fuprême, eft une fuite de cette première
idée. Mais les hommes n’ayant pas eu la con-
noiflance, ou ayant oublié ce que la révélation avoit
appris à Adam des qualités du médiateur, ils en
choifirent eux-mêmes, 6c ne voyant tien de plus
beau ni de plus parfait que les affres dans lefquels
ils fuppofoient que rélidoient des intelligences
qui animoient 6c qui gouvernoient ces grands corps,
ils crurent qu’il n’y en avoit point de plus propre
pour fervir de médiateur entre Dieu 6c eux. Et enfin
, parce que les planètes étoient de tous les corps
céleltes les plus proches de la terre 6c celles qui
avoient le plus d’influence fur elle , ils lui donnèrent
le premier rang parmi ces médiateurs ; & fur
ce pié-là ils firent'le Soleil 6c la Lune les premiers
objets de leur culte. Voilà , félon M. Prideaux, la
première origine de l’ancien Sabdifme. hifl. des Juifs.
1. pan. L iij. p. J/t).
Nous difons l’ancien Sabdifme ; car il fubfifte encore
une religion de ce nom dans l’orient, qui pa-
roît être un compofé du Judaïfme , du Chriftianifme
6c du Mahométifme ; ce qui a fait conje&urer à
Spencer qu’elle eft récente , 6c ne furpafîe point le
tems de Mahomet, puifqu’on n’en trouve le nom
ni la religion marqués dans aucun auteur ancien,
ni grec ni latin, ni dans aucun autre ouvrage écrit
avant l’alcoran. Voye^ Sabéens.
SABAKZAR, {Géog. mod.) ville de l’empire Ruf-
fien, au royaume de Cafan, au midi du Volga 6c de
l’ile de Mokritz, dont elle eft à trois verftes ; les habitations
de cette ville ne font que de bois, comme
dans le refte de la Tartarie. Long. 68.40. lat. S ?
3 * - (^ - J - l W k
SABALINGIENS, ([Géog. anc.) Sabalingii; ancien
peuple de la grande Germanie , dans la Cherfonnefe
cimbrique, félon Ptolomée, l. II. c. xi. Ils avoient
pour voifins les Singulones 6c les Cobandi. ([D. J.)
SABANI, f. m. (Hifl- nat. Bot.') efpece de fénevé
ou de moutarde, qui croît dans les Indes orientales,
& dont on fe fert pour affaifonner les alimens.
SABARIE, {Géog. anc.) Sabaria ; ville 6c colonie
romaine, dans la Pannonie. Une médaille rapportée
parGolzius 6c par le P. Hardouin , la nomme Col.
Sabaria Claudina Augujla ; 6c dans le même lieu on
trouve une pierre avec cette infcription, inférée au
recueil de Gruter.
L. Val. L. Fil. Cl. Cenforinus
D . C. C. S. §. item ve, leg. j .
Les quatre premières; lettres de la fécondé ligne fign
ifient decurio coloniæ Claudianoe ' Sabaria. Ptolô-
mée nomme S avaria, dans la haute Pannonie, s«/2*-
p/a. Sulpice Sévere dit que S. Martin étoit de Salarie
en Pannonie.
L’abregé d’Aurelius V i&or, in Didio Juliano, remarque
que dans le même tems on fit deux empereurs
, Niger Pefcennius à Antioche, 6c Septime Sévere
à Sabarie de Pannonie".
On croit que c’eût préfentement Sarwar, place
forte de Hongrie, au confluent de lariviere deGuntz
6c du Rab, au comté de Sarwar. Quelques auteurs
prétendent qu’Ovide ayant obtenu la permiflion de
revenir de fon exil, mourut en chemin à Sabarie.
Gafpard Brufchius dit qu’en 1508, on trouva à
Sabarie une voûte avec une infcription, qui marquoit
que c’étoit le tombeau d’Ovide: voici l ’infcription.
Fatum neceffitatis lex.
Hic fitus efl vates, quem divï Cafaris ira
Augujli ^ patriâ cedere juffit humo.
Sape mifer volu.it patriis occumbere terris ;
Sed fruflrà : hune illi fata dedêre locum.
Lazius croit que Sabarie eft Stainam-Auger, bourgade
fituée fur la riviere de Guntz, qu’il appelle Salaria
ou Sabarius üuvius.
On a vu ci-defliis que S. Martin naquit à Sabarie.
Il commença par la profeflion des armes, 6c finit par
celle de folitaire. Il reçut le baptême à lage de 18
ans, fut nommé évêque de Tours dans un âge fort
avancé ; bâtit le monaftere de Marmoutier que l’on
croit la plus ancienne abbaye de France, 6c y vécut
long-tems en anachorète à la tête de plufieurs moines.
Il fit une belle aftion, ce fut de s’oppofer tant
qu’il put auprès de Maxime , pour empêcher
qu’on ne condamnât à mort les Prifcillianiftes. Il décéda
à T ours l’an 3 97. C ’eft le premier des faints con-
feffeurs auquel l’églife latine ait rendu un culte public.
On prêta long-tems des fermens fur fa châffe 6c
fur fes reliques. Venance Fortunat a écrit la vie de S.
Martin dans un poëme en quatre livres ; mais ce n’eft
pas un chef-d’oeuvre pour la diâion 6c pour les faits.
Il avoue qu’il l’avoit compofé pour le remercier de
ce qu’il avoit été guéri d’un mal des yeux par fonin-
terceffion. {D . J.)
SABASIES, f. f. pl. (Mytholog.) fêtes 6c facrifices
que l’on célébroit en l’honneur de plufieurs dieux
furnommés fabafiens. On trouve dans d’anciens mo-
numens ce titre donné à Mit'nras dieu des Perfes;
mais on l’avoit fur-tout donné à Bacchus à caufe des
Sabes, peuples de Thrace dont il étoit particulièrement
honoré.
Ce furnom aufli affeôé à Jupiter, paroît être le
même que celui d’OEgiochus, parce que comme ce
dernier vient du grec «/£, qui fignifie une ckevre,
l’autre vient du phénicien tfebaoth, qui veut dire des
chevreuils. Ainfi on a dit que Bacchus étoit fils de
Caprius, pour lignifier qu’il avoit pour pere Jupiter
fabaÿus. Quoi qu’il en foit de cette ‘étymologie, il
eft sûr qu’on célébroit en Grece, à l’honneur de ce
dernier, des fêtes noûurnes nommées fabafennes ,
dont Meurfius fait mention dans fon livre intitulé,
Gracia feriata. Quant à celles de Bacchus, on n’en
fait point de détail; mais on conjeûure qu’elles n’é-
toient pas moins tumultueufes que toutes les autres
cérémonies du culte de ce dieu. Voye^ Bacch an ales:;
'A
SA BATA, {Géog. anc.) félon Ptolomée,-'/^. I II.
ch. iv. ou Sabatia, félonPomponiusMêla, lib. II. ch.
v. ancienne ville d’Italie dans la Ligurie. Antonin fait
mention de Vada Sabatia, dans fon itinéraire maritime
, 6c met ce port entre Gènes 6c Albengue, à 30
mille pas de la première, 6c à 18 mille pas de la fécondé.
Pline, lib. III. ch. v. le nomme portas vadum9
Sabunum, Strabon, lib. IV. p. z o i9 dit t«
2*A0«Vmi' àva.S'a, , nominata, Sabbatum vada.
Brutus, dans, une lettre inférée dans celles de Cicéron
, lib. X I . epit. x. dit: « Antoine eft venu à Va-
» da, c’eft un lieu que je veux vous faire connoître.
» Il eft entre l’Apennin & les Alpes ; 6c il n’eft pas
» facile d’y palier, à caule de là difficulté des che-
» mins ». Par cette difficulté, il entend les montagnes
& les marais ; ce font même ces mârais qui ont
donné lieu au mot vada.
La difficulté à-préfent, eft de favoir fi Sabata 6c
Sabatum vada, font des noms d’un même lieu.’Clii-
vius Taffure; mais Holftenius dans fes Remarques fur
C ancienne Italie de Cluvier^Yen reprend comme d’une
erreur 6c met entre deux, une diftance de 6 ou 7
mille pas. Il prétend que quand Antonin met fur la
voie Aurélienne , Cannali'cum Vada Sabatia M. P.
X I I , Puliopicem M. P. X I I , Albingannum M. P. VII.
Selon lui, Vada Sabatia, eft Vadi ou Vaï', Pollupice,
eft Final; Albengannum, eft Albengue; 6c Sabata Amplement,
eft Savone.
Mais voici une difficulté : fi la ville de Savone, aujourd’hui
liege épifcopal, eft l’ancienne Sabata,
comment a-t-elle pris le nom moderne, car Savone
eft un nom ancien, déjà connu du tems des guerres
puniques. Tite-Live dit qu’elle étoit dans les A lpes,
Savone, oppido Alpino. De Savo, Savonis, s’eft fait
Savone, comme de Narbo, Narbonne; deSalo, Sa-
lone, &c. Ce qui eft certain, c’eft: que l’ancienne Sa-
vone étoit dans les Alpes, 6c qu’elle doit être différente
de Savone d’aujourd’hui qui eft maritime.
Il n’eft pas moins certain que l’ancienne Sabata
étoit au commencement des Alpes. Strabon le dit,
l ’Apennin commence à Gènes , 6c les Alpes commencent
à Sabata.
Il paroît que Vada Sabatia d toit jadis un lieu plus
fameux que Sabata, ce dernier n’eft nommé que par
Strabon 6c par Ptolomée ; l’autre a été connu de
Strabon, de Pline, de Brutus, de Mêla, d’Antonin ,
de l’auteur de la table de Peutinger, 6c de CapitolinuS
dans la vie de Pertinax, de qui il d it, ch. ix. qu’étant
encore fimple'particulier, il fut taxé d’avarice, lorf-
qu’à Vada Sabatia, ayant accablé d’ufure les propriétaires
, il en profita pour, étendre fon domaine.
Sabata ou Sabatha, eft encore le nom d’une ville
d’Afie, dans l’Aflyrie. Elle eft nommée Sambana par
Diodore de Sicile. Elle étoit à 30 ftades de laSéleu-
cie de Médie. ( D. J. )
SABATH ou Sa b a t , {Géog. mod.) ville d’Afie au
Mawaralnarh , voifine d’Ofrushnah, à 20 parafan-
gues de Samarcande. Long, félon Alfaras 89. SS. lac.
40. 20. {D. J.)
SABATHRA, {Géog. anc.) ville de l’Afrique proprement
dite, entre les deux Syrtes, félon Ptolomée;
c ’eft la même ville maritime que la Sabrata de Pline,
d’Antonin 6c des Notices. {D. J.)
S A B A T I A , stagna , {Géog. anc.) lac d’Italie
dans l’Etrurie. Strabon met ?*j8«Tet entre les lacs de
lEtrurie. Silius Italicus, lib. VIII. vtrj. 49 /. fait mention
du lac Sabat, qu’il appelle Sabatia (lagna ; 6c
Columelle le nomme Sabaticius lacus. Ce lac eft aujourd’hui
le lac de Bracciano. {D . J.)
SABATICE, la , {Géog. anc.) contrée d’Afie dans
la Medie. Elle prenoit fon nom de la ville de Sabata,
comme la Sitacène prenoit le fien de la ville Sitace.
La Sabatice etoit à l’orient de la Sitacène, & fituée
de telle façon que quelques-uns la donnoient à la Médie,
d’autres à l’Elimaïde, félon Strabon, lib. X I.
Sz 4.{D .J .)
SABATINCA, ( Géog. anc.) ancien lieu du No-
nque , félon Antonin, fur la route d’Aquilée à Lau-
riacum. Lazius croit que c’eft préfentement Ncumarck
au-deflus de Slaming. {D. J .) i -,
SABAT1NIENS LF.s, ( Géog. anc. ) ancien peuple
d Italie., dans la Campanie, félon la conjeÛUre
d’O rtelius, qui cite Tite-Live. Sa conjeâure eft fprt
jufte. Cet hiftorien , l. X X V I . ch. xxxiij. dit : opines
Campani, Atellani , Galatini, Sabatini, qui fe
dediderunt in arbitrïum , &c. On voitque Campani
eft un nom general qui comprend les noms fuivans,
comme étant des peuples de Galaùa ou d'Atella ,
villes de la Campanie , on. ne peut pas douter que
Sabatine n’en fut aufli un peuple. {D . J.)
SABATO , ( Géog. mod. ) riviere d’Italie, au
royaume de Naples, dans la principauté ultérieure ;
elle reçoit dans fon cours le Calore, arrofe.Béné-
v en t, 6c fe perd dans le Volturnoj,, vis-à-vis de
Caiazzo ; fon nom latin eft S ab bat us.voyez ce mot
{D .J .) . . /
SABAZIEN, adj.{ Mythol.) la.^udtc;,:ç’étoitnon-
feulement le furnom de Jupiter chezles Grées, mais
encore lé furnom d f Bacchus parmi fes Sabes „peuples
de Thrace , chez lefquels il étoit particulièrement
honoré fous le nom du dieu Saboué. Le Mithra
des Perfes fe trouve aufli fur d’anciens''monumens
avec la même épithete. (D . J.)
SABAUCÉ , f. ni. {H if . nat. Botan.) arbre du
Brefil, qui porte un ff uitgros comme les deux poings,
qui renferme des petits noyaux femblables à nos
amandes par le goût 6c par la forme.
SABBAT, f. m. {Hifl.jud,) c’eft parmi les Juifs le
feptieme jour de la femaine qu’ils folennifent en mémoire
de ce .que Dijëu „.après avoir crée le monde en
fix jours, fé repofa le feptieme. ^ '« { Semaine.
Ce mot eft purement hébreu, rDW, 6c fignifie cef-
fation ou repos. Philon le nomme t» koh/ms ytvtçut, le
jour de la naijfance du monde. Quelques-uns prétendent
que dès le premier tems de la création, Dieu
commanda aux hommes d’obferver le j our du fabbat,
parce qu’il eft dit dans-la Genef. chap. xj. jr a & 3 ,
que Dieu fanefifia le jour auquel il fe repofa, 6c qu’il
le bénit. C’eft le fentiment de Philon, de S. Clément
d’Alexandrie, 6c de quelques rabbins ; mais la plûpart
des peres penfent que cette fan&ification 6c cette bénédiction
dont parle M oïfe, n’étoient que la deftina-
tion que Dieu fit alors du feptiçme jour , pour être
dans la fuite fanCtifié par fon peuple. On ne voit pas
en effet que les patriarches l’aient obfervé , ni que
Dieu ait eu deffein de les y affujettir.
Mais il en fit un précepte exprès 6c formel aux
Hébreux, fous peine de mort, comme on le voit dans
l’Exod. xx. & xx j. aufli l’obferverent-ils exactement
Comme un jour confacré particulièrement au culte
de D ieu , en s’abftenant de toute oeuvre fervile. On
dit même qu’ils portoiejpt le fcrupule à cet égard juf-
qu’àpenfer qu’il-ne leur étoit. pas permis de fe défendre
ce jour-là s’ils étoient attaqués, 6c à fe laifièr
égorger plûtôt que de combattre. On voit dans l’E van-
gile que les phanfiens en avoient encore de plus mal
fondes. Le fabbat commençoif le vendredi au foir ,
fuivant l’ufage des Juifs qui célèbrent leurs fîtes d’un
foir à l’autre. Les rabbins ont marqué exactement à
ceux-ci tout ce qui leur eft défendu de faire le jour
du fabbath ; ce qu’ils réduifent à trente-neuf chefs,
qui ont chacun leurs dépendances. Cçs trente-neuf
chefs font ainfi rapportés par Léon de Modene, cèré-
mon. des Juifs, part. III. chap. j . U leur eft défendu
de labourer, de femer, de moiffonner , de botteler
6c lier les gerbes, de battre le ;grain, de vanner, de
cribler, de moudre, de bluter, de paîtrir7 de cuire ,
de tordre, de blanchir, de peigner ou de carder, de
filer, de retordre, d’ourdir, de taquer, de teindre ,
de lier, de délier, de coudre, de déchirer ou mettre
en morceaux, de bâtir, de détruire, de frapper avec
le marteau, de chaffer ou de pêcher, d’égorget^ d’écorcher
, de préparer & racler la peau, de la couper
pour en travailler, d’écrire , de raturer, de régler
pour écrire, d’allumer, d’éteindre, de porter quelque
chofe dans un lieu public ou particulier. Ces trente