814 S C R
rameaux, formées chacune en petit godet de couleur
purpurine obfcure, foutenue par un calice d’une
feule piece, fendu en cinq quartiers, avec quatre
étamines à fommets jaunes. Quand ces fleurs font
pafîees , il leur fuccede des fruits arrondis terminés
en pointe, & partagés en deux loges qui contiennent
piufieurs petites femences brunes.
Toute la plante a une odeur de fureau fort defa-
sréable , & un goût amer ; elle croît aux lieux ombrageux
, dans les haies, dans les broflailles ëc les
bois taillis ; elle fleurit en Juin, Juillet ëc Août. Sa racine
eft d’ufage en Médecine.
La féconde efpece de fcrophulaire eft aquatique ;
elle eft nommée dans Bauhin ëc Tournefort fcrophu-
laria aquatiqua major. Ses feuilles ëc fes fleurs font
femblablës à celles de la fcrophulaire des bois.
S c R o p H u l a i RE, (.Mat. iwd. & die te.) grande
fcrophulaire, fcrophulaire aquatique ou herbe du fié-
ge , & petite fcrophulaire.
La grande fcrophulaire commune ou fcrophulaire
des bois, ëc la fcrophulaire aquatique ou herbe-du
flése , font regardées aflez unanimement comme
pofledant les mêmes vertus.
Toutes les parties de ces plantes font d’ufage tant
intérieurement qu’extérieurement. La principale
vertu qu’on leur attribue c’eft d’être fpécifiques contre
les hémorroïdes étant prifes intérieurement. On
donne donc dans les accès des hémorroïdes internes
douloureufes, ou la racine en poudre à la dofe d’un
gros le matin à jeun, ou bien un verre de vin dans
lequel cette racine a infufé pendant la nuit ; la femen-
ce de fcrophulaire eft comptée aulfi parmi les vermi- j
fuges.
Quant à l’ufage extérieur de ces plantes, l’application
de leurs feuilles récentes, pilées ëc réduites
en confidence de cataplafme, aux tumeurs fcrophu-
leufes>.eft regardée par piufieurs auteurs comme un
remede affuré pour réfoudre ces tumeurs, ëc c’eft
de cette vertu que ces plantes tirent leur nom.
Le fuc de ces plantes eft un puiflant mundificatif.
On trouve dans les Botaniftes la defcription de plu-
fieurs onguens préparés, la plûpart par des manoeuvres
fort inexa&es ëc avec des circonftances très-
inutiles , qu’on célébré comme des remedes très-efficaces
contre les tumeurs fcrophuleufes, les hémorroïdes
, les dartres vives, la gale , &c.
La racine de grande fcrophulaire entre dans l’onguent
mundïficatif d’ache, ëc la racine ëc les feuilles
dans l’eau vulnéraire & dans l’emplâtre diabota-
num, &c.
ScROPKULAiRE, ( Mat. tned. ) La petite fcrophulaire
qui eft auffi appellée petite chélidoine, petite éclaire
, ranunculus vernus , rotondi-folius , ëcc. porte aux
petites fibres blanchâtres dont fa racine eft composée,
des tubercules arrondis ou oblongs, femblables
pour la grofleur à des grains de froment, ëc qui parodient
être véritablement nourriflàns, par l’obièr-
vation qui eft rapportée dans l’article précédent, ëc
qui eft rappellée à Y article Far in e , Farineux , Chimie
, &c. Les obfervations fur l’ulâge diététique de
cette fubftance manquent cependant encore.
Au refte cette qualité des tubercules dont nous
venons de parler, n’empêche point que les autres
parties de cette plante ne foient âcres ëc dangereufes,
comme toutes les efpeçes de renoncules, quoique
peut-être à un degré inférieur. Voye{ R enoncules ,
Mat. met. d’oîi l’on doit conclure que fon ufage intérieur
n’eft pas trop fîir. Quant a fon ufage extérieur,
on lui attribue prefqu’ablolument les mêmes
vertus, ëc on les emploie de la même maniéré que
la grande fcrophulaire ëc que l’herbe du fiege.
Le fuc des racines de cette plante a une vertu er-
rhine, c’eft-à-dire qu’étant tiré dans le nez il en
fait couler abondamment de.la-fërofitéj ce qui eft
S C R
Un indice dé l’âcrete que nous lui avons attribuée. ’
La racine & les-feuilles de petite fcrophulaire en-*
trent dans l’emplâtre diabotanum. ( b ) "
SCROPHULES, f. m. maladie. JV^ Ecrouel*
LES.
SCR OTUM, f. m. ( Anatorn. ) On donne ce nom
à l’envelope cutanée , qui renfermé les tëfticules.
Au dehors, c’eft une bourfe commune à tous les
deux, fermée par la Continuation de la peau qui
couvre les parties voifines, & pour l’ordinaire très-
inégale par la quantité de rides du rugofités qui
parodient dans toute fa furface. Au-dedans elle eft
charnue, ë c forme à chaque tefticulè une bourfe
mufeuieufe, appellée dartos.
La portion externe ou cutanée du ferotum, eft à-
peu-près de la même ftrufture que la peau en général,
dont elle eft la continuation. Elle eft plus fine
cependant, ëc elle eft parfemée d’efpace en efpace
de piufieurs petits grains appellés glandes fébacécs 9
ëc de quantité d’oignons de poils.
Quoiqu’elle ne loit qu’une envelope commune
aux tefticules, elle eft néanmoins diftinguée en
deux parties latérales par une efpece de ligne fuper-
ficiellement faiilànte ëc inégale, qui paroît comme
une efpece de future ou couture, ëc pour cela eft
appellée en terme grec raphé.
Cette ligne eft la continuation de celle qui partage
pareillement l’envelope cutanée du pénis, ëc elle
continue tout de fuite jufqu’à l’anus, en divifant de
la même façon le périnée, c’eft-à-dire l’efpace qui
eft entre l’anus ëc le ferotum , en deux parties latérales.
Elle n’eft quefuperficielle, ëc elle ne paroît pas-
au dedans de la peau.
La furface interne de la bourfe cutanée, eft ta-
piflee d’une membrane celluleufe fort mince , au-
travers de laquelle les grains glanduleux , ëc les
oignons de poils , paroiflent allez diftinûement
quand on l’examine an dedans ; la rugofité du fero-.
tum eft pour l’ordinaire une marque de l’état naturel
en fanté, ëc pour lors il ne forme qu’un volume
médiocre. Ce volume augmente principalement en
longueur, ëc les rides s’effacent- plus ou moins,
félon les degrés contre nature ëc d’indifpofition.
Gn lut à l’académie des Sciences en 1711, une
relation écrite de Pondichéry fur un homme de
Malabar, dont le ferotum étoxt fi prodigieufement
enflé, qu’il pefoit foixante livres; mais il faut mettre
cette relation même au rang des exagérations
monftrueufes-; il eft vrai cependant que les negres
de Guinée font fujets à des enflures du ferotum aflez
confidérables pour les priver du commerce des femmes
, ëc les empêcher de marcher librement. Dans
nos pays cette partie eft expofée à l’hidropifie, qui
demande l’opération de la paracenthèfe.
Au refte, Nicolaus Mafia nous a laifle le premier
une defcription très-exafte de la cloifon du ferotum,
dont .quelques modernes ont eu tort de vouloir fe
faire honneur. « Cette poche , dit l’anatomifte véni-
» tien, eft partagée en deux parties par une mem-
» brane intermédiaire qui fépare le tefticule droit
» du tefticule gauche, enforte que le ferotum a
» deux cavités , d’où il arrive quelquefois qu’un
» des côtés eft tendu ëc gonflé par une affluence
» d’humeurs, ou par une defeente d’inteftins, tan-
» dis que l’autre côté refte dans fon état naturel ».
Charles Etienne a décrit depuis allez exactement
la cloifon du ferotum découverte par Mafia, ëc il lui
a donné les noms de feroti feptum, feu diaphragma.
Sc r o t u m , maladies d u , ( Médec. ) i°.La bourfe
lâche formée par lestégumens communs, fufpendue
au périnée, aux aînés & à la verge, féparée en deux
par une cloifon, ëc recouvrant Tes tefticules, s’appelle
ferotum. Il eft attaqué de differentes maladies ,
qui ont leurs noms particuliers.
S C R
20. La bieflùre du ferotum, l’éréfipele,. I’iriflam^
mation , i’ulcere, l’excoriation , la démangeaifon,
font aifées à connoître , ëc demandent le même trai-1
tement que ces.pialadies en général. Le relâchement
des bourfes indique un fufpenfoire.
3°.L’humeur aqueufe qui occupe les tegumens, ou;
qui s’eft amaffée dans lune ou i’autre des cavités du
ferotum, ou dans les.deux, ou même , dans le lac qui
eft une prolongation du péritoine, fe nomme hydrocèle.
Il faut traiter cette hydropilie en foutenanttoute
l’étendue du ferotum, fans comprimer le cordon des
vaifieaux fpermatiques , & en y appliquant les dif-
cufîïfs, ou bien après avoir fait une ouverture à la.
partie, il convient de tirer l’humeur', pourvu qu’en
même tems on en prévienne' le retour par les mêmes
fecours.
40. Si les autres efpeces d’hernies du ferotum contiennent
de l’air, qu qu’elles foient dans le lac formé
par le péritoine, ou dans l’inteftin qui eft tombé ; on
les nomme pneumatocele :■ il faut faire rentrer ces parties
dans le ventre, ëc les tenir enrefped à la faveur
d’un bandage.
5°. Les tumeurs du tefticule ou du corps pyramidal,
variqueufes ëc charnues, qu’on nomme varicocèle,
circoede ëc farcocde, doivent être traitées félon
la méthode générale qui convient à ces fortes de maladies.
(A J .)
SCRUPULE, f. m. ( Gram. ) jugement incertain
d’une aêlion, en conféquence duquel nous craignons
qu’elle ne fb.it mauvaifè, ëc nous héfitons à la faire.
Les gens à fcrupule font iniupportables à euxrmêmes
& aux autres ; ils fe tourmentent fans celle, ëc s’of-
fenfent de tout. Ce vice eft la fuite du peu de lumie*
res , du peu de fens , de la pufillanimité,. de l’igno-
rance , ëc d’une faufle opinion de la religion ëc de
Dieu.
Si l’on étoit plus éclairé, on verroit diftin&ement
le parti qu’il y au r oit à prendre ; fi l’on a voit plus
de courage , on ne balanceroit pas à agir ; fi l’on
avoit de Dieu l’idée d’un être miféricordieux ëc bien-
faifant, on fe repoferoit tranquillement fur le témoignage
de fa confidence, fortement perfuadé que cette
voix de Dieu qui parle au-dedans de nous, ne peut
jamais être en.contradi&ion avec la même voix de
Dieu , foit qu’elle fe fafle entendre dans les livres
faints , l'oit qu’elle s’adrefîe à nous par la bouche des
prophètes, des faints, des anges mêmes.
Il y a des fcrupules de toute efpece ; on n’en eft
pas feulement tourmenté en morale, il y en a dans
les fciences ëc dans les arts. Un géomètre fcrupu-
leux s’impofe la néceflité de démontrer des propofi-
tions dont l’évidence frappe tout homme qui entend
les termes ; je ne fais à quoi fervent ces démonftra-
tions , dont chaque propofition prife féparément,
n’eft ni plus ni moins claire que l’énoncé'du théorème
ou du problème , ëc dont l’enfemble l’eft moins ,
par la feule raifon que pour être faifi, il fuppofë.
quelque contention d’efprit, que l’énoncé ne demande
pas ?
Un écrivain fcupuleux , modifie prefque toutes
fes propofitions , il craint toujours de nier ou d’affirmer
trop généralement, ëc il 4écrit froidement ;
il n’eft jamais content, s’il n’a rencontré l’exprefîion
ëc le tour de phrafe le plus propre à la chofe qu’il
énonce ; il ne fe permet aucune inverfion forte, aucune
expreflion hardie ; il nivelle tout, ëc tout devient
fous fon niveau égal ëc plat.
Scrupule , f. m. ( H f l . & Comm. ) étoit le plus
petit des poids dont fe fervoient les anciens. C’étoit
chez les Romains la vingt quatrième partie d’une
once, ou la troifiemè partie d’une dragme. Voye[
On c e , &c.
Scrupule eft encore un poids qui contient la troi-
fiemepartie d’une dragme, ou qui pefe zo grains.
Voyei G r a in *
S C R 8m
Chez les Orfèvres le fcrupule eft de 34 grains*
fCoye[ Poid s.
S c r u p u l e , en Chronologie: Le fcrüpule Chal-
déen eft la p 'p partie d’une heure : les Hébreux l’appellent
helakim. Les Juifs, les Arabes, & piufieurs
autrespeuples de l’orient en font un grand ufage dans
la fupputation du tems«
SCRUPULES en Agronomie, Scrupules ëciipfés
e eft la partie du diamètre de la lune qui entre dans
l’ombre ; pour exprimer cette p a rtie , on fe fe rtd e la
mêmemefure que l’on emploie à déterminer le dia-1
métré apparent de la lune. Voye{ D o ig t .
Scrupules de la demi-durée, c ’eft un arc de l’drbité
d e là lu n e , que le centre de cette planete décrit depuis
le commencement de l’éclipfe jufqu’à fon milieu.
Voyt{ Eclipse.
Scrupules d’immerjîon oit d'incidence, c’eft lin arc de
l ’orbite de la lune que fon centre décrit depuis le
commencement de l’éclipfe jufqu’au tems où fon cen-1
tre tombe dans l’ombre. Voyt{ Immersion.
Scrupules d'émerfion , eft un arc de l’orbite de là
lune, que fon centre décrit depuis le premier inA
tant de l’émerfion du limbe de la lune jufqu’à la fin
de l’éclipfe« Voye^ E mers ion. Wolf ëc Ckamberst
(O )
Scrupule chaldaique , ( Calend. ) c’eft la
108.0e. partie d’une heure, dont les Juifs , les Arabes
ëc autres peuples orientaux fe fervent dans lé
calcul de leur calendrier, ëc qu’ils appellent hélakim.
Dix-huit de ces fcrupules font une minute ordinaire*
Ainfi il eft aifé de changer les minutes tn fcrupules
chaldaLques, ëc ceux-ci en minutes. On compte 240
de c es fcrupules dans un quart d’heure. ( D . J . )
SCRUPULEUX, adj. ( Gram. ) qui eft fujet au
fcrupule ; on dit le fcrupule de la confidence ,• \efcrupule
de l’oreille , un fcrupule de lan<me.
SCRUPULl, f. m. ( Jeux des Rom. ) jéu de jet—
tons auquel s’amufoient les foldats, ëc que piufieurs
favans ont pris mal-à-propos pour le jeu des échecs*
m m
SCRUTATEUR , f. m. ( Gram, ) qui recherche
intimement, qui fouille au fond des âmes, & qui ÿ
lit nos plus fecretes penfées. Cet attributne convient
guere qu’à Dieu.
S Ç R .U T A T O R E S , (Antiqi rom.') oh nomme ainfi
certains officiers chargés de fouiller ceux qui ve-
noient faluer l’empereur , pour voir s’ils n’avoient
point d’armes cachées fur leurs perfonnes j ces fortes
d’officiers furent établis par l’empereur Claudius*
(■ £>♦ ^-)
SCRUTIN , f. m. ( Grami & Jurifprud. ) du latin
ferutinium, qui fignifie recherche, eft une maniéré de
recueillir les fuffrages, fans que l’on fâche de quel
avis chacun a été.
Il fe fait par le moyen de billets cachetés ou pliés
que chacun met dans un vafe ou boëte, ou par des
boulesdiverlèmentcolorées, quifont des fignes d’approbation
ou d’exclufion.
Les meilleures élevions font celles qui fe font par
la voie du ferutin , parce que les fuffrages font plus
libres que quand on opine de vive voix. Koye[ Elect
io n . ( A )
Sc r u t in , (H lfh rom.) dans tous les comices,
les fuffrages fe donnèrent toujours à haute voix jùf-1
qu’à l’an de Rome 614, qu’on introduifit l’ufage des
ferutins;parce qu’on s’étoit apperçu que dans les élec-1
tions des charges, le peuplé de peür de déplaire aux
grands, qui étoient à la tête des fa&ions qu’üs avoient
formées pour fe rendre maîtres dë l’état, ne donnoit
plus fa voix avec hardiefle ; on employa fans fuccès
1 e ferutin pour remédier au mal ; le peuple corrompu
n’étant plus retenu par la honte de donner fa voix à
de mauvais fujets, fe laifla gagner par les préfens ;
c’eft ainfi que s’introduifit la vénalité des fuffrages