celle qui la fuit; c’ eft pourquoi on la trouve ordinairement
vers le milieu des menuets , paffe-piés, gavottes
, &c. Il y en a qui veulent que lorfque la re-
prife a feulement despoints du côté gauche, voy. les fig.
c ’eft pour la répétition de ce qui précédé, 8c que lorf-
qu’elle a des points du côté droit, voy. les fig. c’eft la
répétition de ce qui fuit. Il feroit du-moins à fouhai-
ter que cette convention fut tout-à-fait établie, car
«lie me paroit fort commode.
La petite reprifc eft lorfqu’après une grande reprifc,
on recommence encore quelques-unes des dernieres
mefures pour finir. Il n’y a point de ligne particulier
pour la petite reprifc, mais on fe fert ordinairement
de quelque figne de renvoi, figuré au-deffus de la
portée. P'oyc^ Ren vo i.
Il faut remarquer que ceux qui notent correélément
ont toujours foin que la derniere note d’une reprifc
fe rapporte exaélement pour la mefure , 8c à
celle qui commence cette reprifc, 8c à celle qui commence
la reprifc qui fuit, quand il y en a une. Que
fi le rapport de ces notes n’elt pas affez clair pour la
liaifon de la mefure , après la note qui termine une
reprifc , on ajoute deux ou trois notes de ce qui doit
être commencé jufqu’à ce qu’ôn ait une melure ou
line demi-mefure complette. Et comme à la fin d’une
première partie on a premièrement la même partie à
reprendre, puis la fécondé partie à commencer, 8c
que cela ne fe fait pas toujours dans des tems ou parties
de tems femblables, on eft quelquefois obligé de
noter deux fois la finale de la première reprifc;l’une
avant le figne de reprifc avec les premières notes de
la première partie ; l’autre après le même figne pour
commencer la fécondé partie ; alors on tire un demi-
cercle depuis cette première finale jufqu’à fa répétition
, pour marquer qn’à la fécondé fois il faut paffer
comme nul tout ce qui efl enfermé par ce demi-cercle.
Voye^ les fig. (S)
R eprise . efioca.de de , {Efcrime. ) efl une ou plu-
fieurs bottes qu’on détache à l’ennemi, en feignant de
fe remettre en garde.
R eprise , f . f. ( Archit. ) c’eft toute forte de refe-
élion de mur, pilier , &c. faite par fous-ceuvre , qui
doit fe rapporter en fon milieu d’épaiffeur, l’empattement
étant égal de part 8c d’autre, ou dans fon
pourtour. Daviler. (J). /.)
R eprise , f. f. ÇHydraul. ) on dit que l’eau va par
reprifc, lorfque élevée dans une machine hydrauliq
ue , elle fe rend dans un puifart ou dans une bâche
d’oii une autre pompe l’éleve encore plus haut. C’ eft
aufli dans le cours d’une conduite, l’eau qui fort d’un
regard pour reprendre fa route dans une autre pierrée.
Reprise , Reprendre , (.Jardinage.) fe dit quand
au printems on voit des jeunes plants pouffer vigou-
reufement, 8c on attend à la fécondé feve pour être
sûr de leur reprifc.
Reprise, au Manege, eft l’efpace de tems pendant
lequel l’académifte fait travailler fon cheval devant
l’écuyer. Chaque écolier monte ordinairement trois
chevaux, 8c fait trois rcprifcs fur chaque cheval.
Reprise d’essai , à la monnoie , eft un nouvel
effai de l’efpece que reffayeur général 8c l’effayeur
particulier ont trouvé hors du remede.
Pour y parvenir, le confeiller qui eft dépofitaire
durefte aç cette efpece, en fait couper un morceau
qu’il remet entre les mains de l’effayeur général, qui
en fait l’effai en préfençe de l’effayeur particulier.
Le confeiller fait enfiiite.fon procès - verbal de cette
reprifc, Voyez ESSAI.
Reprise , on dit en Fauconnerie, voler à la reprife.
R eprise, (terme de Lanfquentt.) c’eft une carte que
l’on donne à celui qui a perdu la première , afin qu’il
ait liéu de réparer fa' perte. ( D . J. )j>£
REPRISER, v. aél. {Gramm') prifer une fécondé
fois. Voy ci les articles Prisée & Priser. "
REPROBATION , f. f. en Théologie,f ignifiePex-
clufion de la vie éternelle, 8c la deftination aux fup-
plices de l’enfer pour un certain nombre d’honjjiîes
que Dieu ne tire pas de la mafie de perdition. Elle
eft oppofée à la prédefiination. V. PRÉDESTINATIONOn
diftingue deux fortes de réprobation^l’une qu’on,
nomme négative, 8c l’autre qu’on appelle pofitive. La
réprobation négative eft la non-éle£tion à l’immortalité
glorieufe , ou l’exclufion du royaume des cieux. La
réprobation pofitive eft la deftination 8ç la condamnation
aux peines de l’enfer.
Il eft important fur cette matière, comme fur l’article
de la prédefiination , de difeerner precifément
ce qui eft de foi d’avec ce qui eft abandonné à la dispute
des écoles. Il eft donc décidé , comme de foi;
parmi les Catholiques, i° . qu’il y a une réprobation,
c’eft-à-dire qu’il fe trouve en Dieu un decret abfolu,
non-feulement d’exclure de la gloire quelques-unes
de fes créatures , mais encore de les condamner au
feu éternel. Ce qu’on prouve par S. Matth. c. xxv. v.
23. & 41. 8c par l’épître aux Rom. chap.jx. v. z z .
20. Que le nombre des réprouvés eft beaucoup
plus grand que celui des élus. Matth. c. vij. v. 14. x x .
v. / (T.
30. Que le nombre des reprouvés eft fixe & immuable
, qu’il ne peut ni augmenter , ni diminuer*
Cette vérité eft une fuite néçeffaire de la.fixation du
nombre des prédeftinés qu’on reçonnoît être invariable.
S. Aug. Lib. de corrept. & grat. c. xiij.
40. Que le decret de la réprobation n’impofe pas.
aux reprouvés la nécefîité de pécher, qu’il ne les
porte point au crime, 8c qu’ils ne deviennent prévaricateurs
que par un choix très-libre de leur volonté,
II. conc. d'Orang. can. z,5.
<°. Qu’il eft faux que la réprobation exclue les réprouvés
de toute communication de grâce , ou , ce
qui eft la même chofe, qu’aucun des reprouvés ne
reçoive dans le tems, ni le don de la f o i , ni le fe-
cours de la grâce aûuellepour pratiquer lavertu,ni la
grâce de W)\\{TAc?Xion.Conc.deTrent.fefiîonvj. can. i j ,
6°. Que la réprobation pofitive qui n'ejft autre chofe
que la préparation des peines éternelles, 8c la deftination
au feu de l’enfer , fuppofe néceffairement 8c
indifpenfablement la prévifion de quelque péché
mortel, accompagné de l’impénitence finale. S. Aug,
oper. imperf. liy. I I I . c. xviij. & liy, IV. c. xxv.
7°. Que la réprobation pofitive des mauvais anges
a eu pour fondement la.prévifion des péchés mortels
qu’ils dévoient commettre , 8c dont ils ne dévoient
jamais fe repentir. Que celle des enfaris qui meurent
fans baptême , a pour fource & pour principe la pré-
vifion du péché originel qu’ils dévoient contracter en
Adam, 8c qui ne devoit jamais leur être remis. Que
celles des pa.yens eft fondée non-feulement fur la prévifion
du péché originel qui ne devoit point être effa-.
cé en eux , mais encore fur la prévifion des péchés
aCtuels qu’ils dévoient commettre fans en faire pénitence.
Enfin que celle des fideles ne prend fa fource
que dans la prévifion des péchés aétuels qu’ils der
voient commettre, 8c dans lefquels ils dévoient
mourir.
Mais on difpute vivement dans les écoles favoir fi
la réprobation négative eft un aCte réel,pofitif 8c abfolu
en Dieu , par lequel.il ait arrêté de ne point admettre
toutes fes créature?dans le royaum’e des cieux,
ou fi c’eft une fimple fufpenfion ou négation d’aCte^
La plupart des théologiens, 8c en particulier les»
Thomiftes, tiennent pour le premier fentimënt.
On demande encore quelle eft lg çaufe ou le fondement
de la réprobation négative tant dés anges que
des hommes.
Les Thomiftes répondent que la réprobation néga-*
tive.des anges n’a eu pour fondementqué le bon plai-j
fir de D ieu , 8c qu’elle eft antérieure à la prévifion de
leur chute. z ô. Que Dieu n’a point eu égard aux pe-
chés aCluels des hommes lorfqii’il a refolu de ne point
donner la gloire à quelques-uns d’entr’eu x , 8c qu’il
n’a trouvé qu’en lui-même les motifs de ce refus.
Les défenfeurs de la fcience moyenne foutiennent
que tant à l’égard des anges qu’à' l ’égard des hommes
, Dieu ayant prévu ce que les uns 8c les autres
feroient de bien 8c de mal dans tous les ordres pofïi-
bles des chofes, 8c ayant choifi par.préférence & de
fa feule volonté l’ordre dans lequel il les a conftitués,
leur réprobation négative eft antérieure à leurs démérites,
8c dépend uniquement de la volonté de Dieu.
Ceux qu’on appelle Augufiiniens, difent que dans
l’état d’innocence Dieu n’a exclu perfonne de la gloire
, que conféquemment à la prévifion de leurs péchés
aétuels, 8c que depuis la chute d’Adam , la réprobation
négative fuppofe la prévifion non-feulement
des péchés aétuels , mais encore celle du péché
originel, comme caufe éloignée de cette réprobation.
Sentiment qui peut être v rai, tant à l’égard des
enfans qui meurent fans baptême, qu’à l’égard des infidèles
, mais qui n’eft point applicable aux adultes,
en qui le péché originel a été entièrement effacé par
le baptême. D ’ailleurs il femble approcher du fenti-
ment de Janfénius fur cette matière , 8c paroit directement
contraire à la doctrine du concile de Trente
fur le péché originel, feff. v.
Calvin a avancé que la réprobation tant pofitive que
négative dépendoit uniquement du bon plaifir de
D ie u , 8c qu’antécédemment à toute prévifion de
péché, il avoit deftiné un certain nombre de fes
Créatures raifonnables aux fupplices éternels. Doctrine
impie 8c cruelle , qui n’a prefque plus aujourd’hui
de partifans même parmi les Calviniftes. On
trouve aufîi quelque chofe de femblable dans les
trente-neuf articles de Féglife anglicane ; mais depuis
elle a généralement abandonné cette opinion,
comme injurieufe à Dieu. Voye[C a lvin iste.
REPROCHABLE , adj. ( JuHfprud. ) fe dit d’un
témoin contre lequel on a des fujets de reproches à
propofer. Voyeç R eproché.
REPROCHE, f. m. REPROCHER, verb. aét.
( Gramm. ) il fe dit du blâme amer que nous encourons
par une mauvaife aétion qu’on ne devoit pas attendre
de nous! Le reproche ëft fait pour les* ingrats.
Si l’on échappe aiix reprochesdes autres, on n’échappe
point à celui de.fa confcïence. Chaque état a fon
reproche.
^Reproches , ( Jurifprud. ) font les moyens ou
raifons que l’on propofe contre des témoins entendus
dans une enquête ou dans une information, pour
empêcher que le juge n’ajoute foi à leur dépofîtion,
foit en matière civile ou criminelle ; comme quand
on oppofe que les témoins font proches parens de
la partie advérfe, ou qu’ils font fes amis , ou fes do-
meftiques ; qu’ils font ennemis capitaux de celui contre
lequel ils ont dépofé ; que ce font gens de mau-
vaifes moeurs , déjà repris de juftice 8c corrompus
par argent.
En matière civile , les reproches fe propofent par
un dire.
Us doivent être pertinens & circonftanciés, autrement
on n’en doit pas admettre la preuve ; & fi la
preuve en ayant été admife, ils ne font pas prouvés,
on n’y a point d’égard. Les faits font même réputés
calomnieux, s’ils ne font juftifiés avant lé jugement
du procès.
Celui qui a fait faire l’enquête, peut fournir de ré-
ponfe par écrit aux reproches ; Cette réponfe doit être
lignée de lui Ou de fon procureur , en vertu d’une
procuration ad hoc ; & la réponfe doit être fignifiée à'
l’autre partie.
- -Les juges nç doivent point appointer les parties à-
informer fur les faits contenus dans les reproches &
dans les réponfes, à-moins que les reproches ne pa-
roifiënt pertinens 8c admiffibles.
Les reproches doivent être jugés aVa*nt le fonds ; 8£
s’ils fe trouvent fondés, la dépofîtion des témoins qui
ont été valablement reprochés, ne doit pas être lue.
Dans les procès criminels, fi l’accufé a des repro*
cites à fournir contre les témoins, il le doit faire lors
de la confrontation , 8c le juge doit l’avertir qu’il n’y
fera plus reçu , après avoir oui la leûure de la dépo*
fition. Néanmoins les reproches font entendus en tout
état de caufe , quand ils font prouvés par écrit.
Quand l’accufé propofe quelque reproche, le greffier
le rédige par éc rit, 8c la réponfe du témoin.
Les reproches fournis par un des accufés fervent aux
autres, quoiqu’ils n’en aient pas propofé , à-moins
qu’ils, ne foient en contumace, parce que le refus
qu’ils font cl’obéir à juftice, les fait déchoir du bénéfice
de toutes exceptions.
Il en eft de même de l’accufé, qui après avoir
fubi la confrontation, s’évade des priions ; car fa fuite
fait une préemption contre lui, qui eft telle que l’on
ne lit pas les reproches par lui propofés.
Celui qui a fait entendre des témoins à fa requête ,
ne peut pas les reprocher dans une autre affaire oii ils
dépofent contre lu i, à-moins qu’il ne prouve que depuis
fori enquête , ils font devenus fes ennemis, ou
qu’ils, ont été convaincus de crime , ou corrompus
par argent. Voye^ le tit. z j . de l’ordonnance de 1667,
8c les notes de Bornier, Defpeiffes , Papon , Loiiet
& Brodeau ; les mots Enquête , Information ,
6* U mot T émoin. (A')
REPRODUCTION, f. f. REPRODUIRE, v . a£l.
( Gramm. & H i f . nat. ) eft l’a&ion par laquelle une
chofe eft produite de nouveau, ou pouffe une fécondé
fois. Foyc1 Régénération.
Quand on coupe tout près du tronc les branches
d’un chêne, d’un arbre à fruit, ou autres femblables,
le tronc reproduit une infinité de jeunes pouffes. Voye^
T ige ou Pousse.
Par reproduction on entend ordinairement la reftau-
ration d’une chofe qui exiftoit précédemment, 8c
qui a été détruite depuis. Voye{ Restau ratio n.
La reproduction des membres des écreviffes de mer
8c d’eau douce eft un des phénomènes des plus curieux
dans l’hiftoire naturefle. Cette formation d’une
nouvelle partie toute femblable à celle qui a été coupée,
ne quadre point du tout avec le fyftème moderne
fur la génération, par lequel on fuppofe que l’animal
eft entièrement formé dans l’oeuf. Voyeç Génération
& OEuf.
■ C’eft cependant une vérité de fait atteftée par les
pêcheurs , 8c même par plufieurs favans qui s’en font
affurés par leurs propres yeux; entre autres par MM.
de Réaumur 8c Perrault, dont on connoît affez la
capacité 8c l’exaélitude dans ces matières, pour s’en
rapporter à eux.
Les jambes des écreviffes de mer ou d’eau douce
ont chacune cinq articulations. O r , s’il arrive que
quelqu’une de leurs jambes fe rompent par quelque
accident , comme en marchant, ou autrement, ce
qui eft fréquent ,T a fraéture fe trouve toujours à la
future prochaine de la quatrième articulation ; 8c la
partie qu’elles ont perdue fie trouve reproduite quelque
tems après ; c’eft-à-dire qu’il repouffe un bout
de jambe compofé de quatre articulations,.dont la
première eft fendue en deux par le bout, comme
étoit la jambe qui eft perdue ; en forte que la perte
fe trouve entièrement réparée.
Si on rompt à.deffein la jambe d’une écreviffe à la
cinquième ou à la quatrième articulation, la portion-
qui a été retranchée fe trouve toujours au.bout dîun
tems remplacée par une'autre. Mais il n’en arrive pas
de même, fi la fratture a été faite à la p rem iè re la
fecpnde ou la troifieme articulation ; ;car glorsiil n’ar*