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miere fe nommoit/itam», la libation, ou ce léger
effai de vin qu’on faifoit avec les effu fions fur la victime;
la fécondé immolaùo > l’immolation, quand
après avoir répandu fur la viélime des. miettes d’une
pâte lâlée,on l’égorgeoit ; la troifieme et oit appellée
reddiùo\ quand on en offroit les entrailles aux dieux ;
6c la quatrième s’àppélloit litatio, lorlque le Jacrifice
fe trouvoit accompli, fans qu’il y eut rien à y redire.
Je ne dois pas oublier de remarquer qu’entre les
facrifices publics, il y en avoit qvt’on nominoit jlata,
c’eft-à-dire fixes, immobiles, qui fe faifoient tous
les ans à un même jour ; & d’autres extraordinaires
nommés indicîa, indiqués, parce qu’on les ordonnoit
extraordinairement pour quelque oecafion importante
6c inopinée ; mais les curieux trouveront de
plus grands détails dans Stuckius, de facrificiis vete-
rum, & dans d’autres auteurs qui ont traité cette
matière à fond. Voye^ auffiles articles Hostie 6* V ictim
e .
Je n’ajouterai qu’un mot fur les facrifices des
Grecs en particulier. Ils diftinguoient quatre fortes
de facrifices généraux ; favoir, i° . les offrandes de
pure volonté, & qü’ôn faifoit en côhféquence d’un
voeu, en grec , ou iay.Ta.ia. , comme pour
le gain d’une viêtoire ; c’étoit encore les prémices
des fruits offerts par les laboureurs, pour obtenir
des dieux une abondante récolte ; 2°. l’offrande propitiatoire,
/A*rri%«,pour détourner là colere de quelque
divinité offenfée, & tels étoient tous les facrifices
d’ufage dans les expiations; 30. les facrifices fup-
plicatoires, , pour le fuccès de toutes fortes
d’entreprifes ; 40. les facrifices expreffément ordonnés
par tous les prophètes ou oracles qu’on venoit
confidter, t« à 7.0 parn)xç. Quant aux rites de tous
ces divers facrifices, il faut consulter Potter, Archceol.
groec. tom. J. pag. 2 o<). & fuivantes.
a Pour ce qui regarde les facrifices humains, j’en déchargerai
la lettre S , qui fera fort remplie, 6c je porterai
cet article au mot V ic t im e humaine. ( Le chevalier
D E J AU COU RT .
Sacrifices des Hébreux, (Criùq. facréci) avant
la loi de Moïfe, la matière des facrifices, la qualité,
les cirçonftances, le miniftere, tout étoit arbitraire.
On offroit les fruits de la terre, la graiffe ou le lait
des animaux , le fang ou la chair des viftimes. Chacun
étoit prêtre ou miniftre de fes propres facrifices,
ou c’étoit volontairement qu’on déréroit cet honneur
aux plus anciens, aux chefs de famille, 6c aux plus
gens de bien. La loi fixa aux Juifs ce qu’ils dévoient
offrir, 6c la maniéré de le faire; 6c elle déféra à la
feule famille d’Aaron le droit de facrifier.
Les Hébreux avoient deux fortes de facrifices, les
fanglans & les non fanglans. Il y en avoit trois de la
première efpece ; i° . l’holocaufte, l’hoftie pacifique,
& le Jacrifice pour le péché. Dans l’holocaufte, la vie-'
time étoit brûlée en entier, fans que le prêtre ni celui
qui l’offroit puffent en rien réferver, Lévit.j. / j .
parce que ce Jacrifice étoit inftitué pour être une re-
connoiffance publique de la fuprème majefté devant
qui tout s’anéantit, 6c pour apprendre à l’homme qu’il
doit fe conlacrer entièrement & fans réferve à celui
de qui il tient tout ce qu’il eft. 20. L’hoftie pacifique,
étoit offerte pour rendre grâce à D ieu, ou pour lui
demander quelque bienfait, ou pour acquitter un
voeu ; on n’y brûloit que la graiffe 6c les reins de la
victime ; la poitrine 6c l’épaule droite étoient pour
le prêtre, 6c le refte appartenoit à celui qui avoit
fourni la viâime. Il n’y avoit point de tems marqué
pour ce facrifice; on l’offroit quand on vouloir, 6c
la loi n’avoit rien ordonné fur le choix de l’animal ;
il falloir feulement que la vi£Hme*fût fans défaut.
Lév. Uj. 1. 3°. Dans le Jacrifice pour le péché, le prêtre
avant que de répandre le l'ang de la viélime au
pie de l’autel, trempait fon doigt, 6c entouchoitles I
quatre cornes de l’autel. Celui pour qui le facrifice
étoit offert n’en remportoit rien ; on en faifoit brûler
la graiffe fur l’autel. La chair étoit toute entière pour
les prêtres, 6c devoit être mangée dans le lieu fa-int,
c’eft-à-dire dans le parvis du tabernacle. Deutéron.
xxvij. y. Si le prêtre offroit pour fes péchés ou pour
ceux de tout le peuple , il faifoit fept fois l’aljjerfion
du fang de la viêlime devant le voile du fan&uaire,
6c répandoit le refte au pié de l’autel des holo-
Gauftes. Lév. iv. 6.
On employoit cinq fortes de vi&imes dans ces
facrifices, des vaches, des taureaux ou des veaux,
des brebis ou des béliers, des chevres ou des boucs,
dés pigeons, des tourterelles; 6c on ajoutait à la
vi&ime immolée qu’on faifoit brûler fur l’autel, une
offrande de gâteaux cuits au four ou fur le gril, ou
frits fur la poêle ; ou une certaine quantité de fleur
de farine, avec de l’huile, de l’encens, du v in , 6c
du fel.
Cette oblation qui accompagnoit prêfque toujours
le facrifice fanglant, pouvoit être faite feule, fans
être précédée de l’effufion du fang, 6c c’eft ce qu’on
appelloit facrifice non fanglant ; on l’offroit à Dieu
comme principe 6c auteur de tous les biens. On y
employoit l’encens , dont la flamme par l’odeur
agréable qu’elle répand, étoit regardée comme le
fÿmbole de la priere, 6c des faints defirs de l’ame.
Moïfe défendit qu’on y mêlât le vin & le miel, figure
de tottt ce qui peut corrompre l’ame par le péché, 6c
ramollir par les délices. Le prêtre prenant une pd&
gnée de cette farine arrofée d’huile, avec l’encens ,
les répandoit fur le feu de l’autel, 6c tout le relie
étoit à lui. Il devoit manger la farine fans levain dans
le tabernacle, 6c mil autre que les prêtres n’avoit
droit d’y toucher.
Il y avoit encore des facrifices où la viefime de-
meuroit vivante & en fbn entier, tels que le facrifice
du bouc émiffaire au jour de l’expiation, 6c le facrifice
du pafléreau pour la purification d’un lépreux. Le
facrifice perpétuel, eft celui où l’on immoloit chaque
jour fur l’autel des holocauftes deux agneaux, l’un le
matin, lorfque le foleil commençoit à éclairer, 6c celui
du foir, lorfque les ombres commençoient à s’étendre
fur la terre ; voilà quels étoient les. facrifices,
des Hébreux.
Tertullien en a fort bien indiqué l’origine ; ce n’eft
pas, dit-il, que Dieu fe fouciât de ces facrifices, mais
Moïfe les inftitua pour ramener les Juifs de la multitude
des dieux qui étoient alors adorés, à la connoif-
fànce du feul véritable. Dieu a commandé à vos
peres, dit Juftin martyr à T ryphon, de lui offrir des
oblations 6c des viêlimes, non qu’il en eût befoin,
mais à caufe de la dureté de leurs coeurs, 6c de leur
penchant à l’idolâtrie. ( D. J. )
SACRIFICES des chrétiens, ( Critiquefacrée.) S. Paul,
Hébr. ch. xiij. nous les indique en deux mots, louanges
du feigneur, confeflïon de fon nom, bénéficence
6c communion. En voici le commentaire par Clément
d’Alexandrie, Strorn. I. VIII. p. 729. Les facrifices
du chrétien éclairé font les prières , les louanges de
D ieu , les lectures de l’Ecriture-fainte, les pfeaumes
6c les hymnes. Mais n’a-t-il point encore , ajoute-t-
il , d’autres facrifices ? O u i, il connoît la libéralité 6c
la charité ; qu’il exerce l’une à l’égard de ceux qui ont
befoin de fecours temporels, l’autre à l’égard de ceux
qui manquent de lumières & de connoiffances. SBKB ■■ SACRIFICIOS, isla de LOS, ( Géog. mod. ) en
françois l'île des facrifices , 6c plus communément la
baye du facrifice ; petite île de la nouvelle Efpagne ,
dans le golfe du Mexique , auprès de la Vera-Cruz.
■
SACRIFIER , v. aft. ( Gram.') offrir en facrifice.
Voyei L'article Sa crif ic e, Il fe prend aufli au figuré.
S A C
Je me fuis facrifiè pour elle. Il m?a facrifié à fon ambition.
Je lui ai facrifié toutes mes fantaifies.
SACRILEGE, ( Jurifprud.) ce terme pris dans fa
fignification générale s’entend de toute profanation
de chofes faintes ou dévouées à Dieu. Mais dans l’u-
fage ce terme s’entend principalement des profanations
qui fe commettent à l’égard des hofties 6c vafes
facrés, des facremens, des images & reliques des
faints ÔC des églifes.
La profanation des hofties & vafes facrés eft ordinairement
punie de la peine du feu avec l’amende-
honorable 6c le poing coupé.
Celle des facremens eft aulîî punie du feu ; quelquefois
les prêtres font condamnés à la potence &
enfuite brûlés.
La peine de la profanation des images & reliques
des faints 6c des églifes eft plus où moins
grave ; quelquefois elle eft punie de mort , 6c
même du feu, fuivant les circonftances. Voye^ D imanche
, Églises , Fêtés , Images , Profanat
io n , Re l iqu es, Sacremens , Sépulcre , Serv
ic e d ivin , T ombeaux , V ases sacrés. Voye^
Vinfiitut au droit criminel de M. de Vouglans , tr. des
crimes, tit. 1. ch. i j .(A )
SACRILEGE , ( Critique facrée. ) facrilegium ; mot
formé de facra 6c de légère, ramafl’er, dérober les chofes
facrées. Sacrilège eft donc le larcin des chofes
faintes ; & celui qui les vole , fe nomme aufli facri-
!ege, Jacrilegus. Il eft dit au IL des Macch. iv. g y . que
Lyfimachus commit plufieurs facriléges dans le temple
, dont il emporta beaucoup de vafes d’or.
Le mot de facrilege fe prend encore dans l’Ecritur
e , pour la profanation d’une chofe, d’un lieu facré
par l’idolâtrie ; c’eft ainfi qu’eft nommée l’aâion par
laquelle les Ifraélites, pour plaire aux filles madiani-
tes , fe laifferent entraîner à l’adoration de Béelphé-
eor.Nomb. xxv. 18.
Comme les facrileges choquent la religion , leur
peine doit être uniquement tirée de la nature de la
chofe ; elle doit confifter dans la privation des avantages
que donne la religion, l’expulfion hors des temples
, la privation de la fociété des fideles pour un
tems ou pour toujours ; la fuite de leur préfence, les
exécrations, les déteftations, les conjurations. Mais
file magiftrat va rechercher le facrilege caché, il porte
line inejuifition fur un genre d’aftion où elle n’eft
point neceflaire ; il détruit la liberté des citoyens en
armant contre eux le zèle des copfciences timides ,
& celui des confciences hardies. Le mal eft venu de
cette faufle idée, qu’il faut venger la divinité ; mais
il faut faire honorer la divinité , & ne la venger jamais
; c’eft une excellente réflexion de l’auteur de
l’efprit des lois. ( D . J. )
SACRIMA, {Littéral.) nom que donnoient les Romains
au vin nouveau qu’ils offroient à Bacchus , en
reconnoiflance de la récolté abondante qu’ils avoient
©btenue^par fa proteftion. Pitifcus.
SACRISTAIN, f. m. terme dlEglifey officier ecclé-
fiaftique qui a le foin 6c la garde des vafes & des or-
Jiemens facrés ; mais le premier facriftain dans l’é-
glife romaine, eft celui de la chapelle du pape, dont
l’office eft annexé à l’ordre des hermites de S. Au-
guftin. C ’eft ainfi qu’Alexandre VI. l’a ordonné par
une bulle de l’an 1497, fans qu’il foit même nécef-
faire que ledit religieux foit dans la prélature. Cependant
depuis longtems le pape donne un évêché
in partibus à celui auquel il conféré cet office ; 6c
quand meme il ne feroit point évêque , il peut porter
le mantelet & la mofette à la maniéré des prélats
c -a -1116, ^-,tf acrif i ain prend le titre de préfet de la
lacriftie du pape. 11 a en fa garde tous les ornemens,
es vales d’o r , d’argent, 6c les reliquaires de cette
lacriftie. Il diftribue aux cardinaux les méfiés qu’ils
doivent célébrer folemnellement, mais ce n’eft que
Tome X IV%
SAC 48s
d’après l’aveu du premier cardinal prêtre, qui en eft
proprement le diftributeur. Il dit tous les jours la
mefle aux cardinaux, 6c leur adminiftre les facremens
ainfi qu’aux conclaviftes. {D . J .)
SACRISTIE, f.f. ( Hift. eccléf.) c’ eft un endroit attenant
les anciennes églifes, où l’on ferre les habits
facrés , les vafes, 6c les autres ornemens de l’autel.
Ce mot eft grec ; il eft formé de heMwiu , je
fers, à caufe que l’on y prenoit tout ce qui étoit d’ufage
pour le fervice divin. On l’appelloit aufli etmrar^
tixov , 6c en latin falutatorium , parce qu’en cet endroit
révêque recevoit 6c faluoit les étrangers. Quelquefois
aufli il etoit appelle /xurciTapiov ou unenupiciy
menfa, table , à caufe qu’il y avoit des tables fur lef-
quelles on mettoit les ornemens facrés, ou fxnrenov9
une forte d’hôtellerie ou de maifon dans laquelle on
logeoit des foldats.
Le premier concile de Laodicée, dans le 21 s1, canon
,• défend aux prêtres de vivre dans la faeriftie, tv
rru S'ta.KoviKù», ou de toucher aux uftenfiles facrés. Une
ancienne verfion latine de ces canons fe rend par les
mots in fecretario ; mais la copie qui en eft à Rome ,
aufli-bien que Denis le Petit, retiennent le mot dia-
conicon en latin. Il eft vrai que Zonaras 6c Balfamon
entendent cette expreflion dans le 21 s*, canon, de
l’ordre d’un diacre, 6c non pas d’un bâtiment. Léo
Allatius fuit cette opinion dans fon traité de templis
grcecorum ; mais tous les autres interprètes s’accordent
à prendre ce mot pour l’expreflion d’une facrif-
tie. Outre les ornemens de facrificature 6c de l’autel
, l’on y dépofoit pareillement les reliques de l’é-,
glife.
SACRO-COCCYGIEN, en Anatomie ; nom de
deux mufcles qu’on appelle aufli coccygiens pofiérieurs.
Voye[ COCCYGIEN.
SACRO-LOMBAIRE, en Anatomie ; nom d’un
mufcle fitué fur le dos entre les angles des côtes &
leurs apophyfes tranfverfes.
Ce mufcle eft intimément uni par fa partie inférieure
avec le long dorfal, & il en eft diftingué à
fa partie fupérieure par une petite ligne graifleufe. Il
paroît tendineux extérieurement, 6c charnu intérieurement.
Il s’attache au moyen de fon plan tendineux
à l’os facrum à levre externe, & à la portion
poftérieure de l’os desifles, aux apophyfes tranfverfes
des lombes par des plans charnus, quiparoiffent
fe détacher du plan tendineux, à la partie inférieure
des angles de toutes les côtes j à la tubérofité de la
première aux apophyfes tranfverfes des deux vertèbres
inférieures du c o l , par des bandelettes tendi-
neufes, & par des plans charnus qui croifent les tan-
dineufes.
Ce mufcle eft aufli appellé lumbo-dorfal, & dorfal
moyen. Winflow.
SACROS , f. m. (Poids.) poids des anciens Arabes
répondant à une de nos onces. (D . J .)
SACRO - SCIATIQUE, en Anatomie J nom de
deux ligamens qui unifient l’os facrum avec l ’os
yfehium.
SACRUM, en Anatomie ; nom d’un os qui eft la
bafe & le foutien de toute l’épine du dos, ce qui lui
a lait donner aufli le nom d'os bafiliaire.
On le divife en partie fupérieure , en bafe, en
pointe, en deux bords 6c en deux faces.
Il paroît compofé de plufieurs faufles vertebres
qui vont toujours en déçroiflant vers la pointe : ces
faufles vertebres, dans les jeunes fujets, font unies
enfemble par des cartilages mitoyens, mais le tout
s’oflifie dans l’adulte, 6c elles ne forment plus qu’une
feule piece.
La face antérieure eft ^concave , on y obferve
fur les parties latérales quatre trous , quelquefois
cinq.
La face poftérieure eft convexe 6c fort inégale. Ox\
P p‘ p ij "