• 88 R I E
Munich, avec titre de comté, & un château. {D . /.)
R 1EDLINGEN , ( Géog. mod. ) petite ville d’Alle-
lemagne, dans la Suabe, lur le Danube, dépendante
de la maifon d’Autriche. {D .J . )
RI ERE-FIEF, f. m. {Gram. & Jurifprud.) eft la même
choie qyCarriéré-Jief. Voyt{ A rriéré - fief 6*
Fief, {A)
RIESENBERG ou RISENBERG, ( Géog. mod. )
montagne d’Allemagne , dans la Siléfie, entre le duché
de Javer 6c la Bohème ; c’ell la plus haute montagne
de cette contrée. Elle a des mines de 1er, d’étain
, de cuivre 6c de vitriol. Les rivières de Bober,
de Lupawa de de l’Elbe, y ont leurs fourccs, dont la
largeur n’excede pas trois pies. {D. J.)
RIETI, ( Géog. mod. ) en latin Reatce ; ville d’Italie
, dans l’état de l’Eglife , au duché de Spolete,
près du lac de même nom, fur le V élino, aux confins
de l’Abrurze , à 8 lieues de Spolete, & à 14 de Rome.
Son évêché fondé dans le v. liecle, releve immédiatement
du pape. Long. 30. 40. latit. 42. 23.
( D .J .) ■
RIEUME, ( Géog. mod,') petite ville de France,
dans le bas-Armagnac, au diocefe de Lombès, fur
les confins de ceux de Touloufe & de Rieux. Il y a
une juflice royale de la judicature de Riviere-Ver-
dun , quoiqu’il n’y ait pas cent maifons dans cette
place. {D .J .)
RIEUR, en Anatomie, eft le nom d’unniufcle décrit
par Santorius.
Il vient ordinairement par des tendons très-courts
de la partie moyenne du maffeter, & fe termine en
s’unifiant avec le peaucier , dont il eft quelquefois
une portion, à la commiflure des deux levres.
RIEUX , f. m. terme de Pêche ; voyeç Folles A LA
co s t e , Cibaudiere f lo t t é e , dont ce filet eft une
efpece.
Ces filets fe tendent par le travers de la marée 6c
fur le plus bas du terrain dont la marée puifl'e fe retirer.
On enfablele bas du rez avec des torches de paille
, & au moyen de 5 petites lignes bandingues'ou
feines que l’on met fur une efpece dè rieux de 1 o à 1 z
braffes de long, on empêche que la tête du filet ne
s’élève trop ; l’ouverture eft placée du côté de terre;
il faut la vive eau pour faire cette pêche avantageu-
fement. Les mailles de ces filets ont 18 lignes en
quarré.
R ie u x , {Géog. mod.) en latin moderne Rivi ;
ville de France, dans le haut-Languedoc, fur la petite
riviere de Rife, qui fe jette un peu au-deflous
dans la Garonne. La rencontre de plufieurs ruiffeaux
qui fe joignent en cet endroit, lui a vraiffemblable-
ment donné le nom de Rieux. Elle n’a de remarqua-:
ble que fon évêché, érigé par le pape Jean XXII. en
1317 ; il fit un évêché d’un monaftere, 6c le donna
au cardinal de Rabaftin, qui étoit auparavant évêque
de Pâmiez.
Cet évêché vaut aujourd’hui z 5000 livres de rente
, 6c fon diocèfe comprend 90 paroiffes, 3 abbayes
d’hommes, 6c une de filles. Ce diocèfe de Rieux contient
la partie de l’ancien pays de Volveftre, qui
appartenoit au compte de Touloufe. Le chapitre de
l’églife cathédrale de Rieux eft compofé de quatre
dignités 6c de douze canonicats. Cette ville eft à 10
lieues au fud-oueft de Touloufe, & à 3 5 au couchant
de Narbonne. Long. 18. So. Lat. 43. i5.
Il ne faut pas confondre Rieux fur la Rife, avec
Rieux, petite v ille , ou plutôt bourg de France dans
le bas-Languedoc, au diocèfe de Narbonne.
C’eft Rieux dans le haut-Languedoc qui eft la patrie
de Baron (Vincent) dominicain: cé bon moine
affligé du relâchement de la morale, compofa plufieurs
livres pour la rétablir, 6c entr’autres fon ethica
chrijliana , imprimée à Paris en 1666, z . vol. in-8°.
R I E
mais cette morale ne réuflit pas à la cour de Rome^
malgré l’approbation du maître du facré palais, qui
futdépofé, & la congrégation de l’indice condamna
l’ouvrage. Je le condamnerois aufli , parce qu’il eft
purement fcholaftique. Le F. Baron mourut à Paris
en 1674, âgé de 70 ans. {D. J.)
RIEZ, {Géog. mod.) petite ville de France, en
Provence, fur la petite riviere d’Auvefte, dans une
plaine, à 9 lieues au fud-eft de Sifteron, à 18 au
nord-oueft de Toulon, & à 11 au nord-oueft d’Aix.
C’eft une ville fort ancienne. Pline la nomme Albe-
cia, 6cil prend Reii pour le nom d’un peuple, comme
Vocontii, Saluvii, &c. Le nom Reii prévalut fur
celui d’Albeci. Dans le vj. fiecle , Reii fut corrompu
en Reggii, comme on le voit dans Grégoire de Tours.
Il fe tint un concile à Rit{y en 439 , & le député de
cette ville entre aux affemblées générales. Son territoire
produit les meilleurs vins de Provence. Les évêques
de Rie^ font feigneurs temporels de la ville;
leur évêché eft fuffragant d’A ix , 6t vaut dix-huit
à vingt mille livres de revenu. Longitude 2.3. 3 61
latitude, 43. 5 i.
Abeille (Gafpard) , né à Ri«{, vint jeune à Paris,
6c trouva le moyen de s’y faire connoître. Il ein-
brafla l’état ecclefiaftique, 6c le maréchal de Luxembourg
le prit auprès de lu i, pour fecrétaire du gouvernement
de Normandie. M. de Vendôme , 6c la
ducheffe dç Bouillon (Marie-Anne Mancini) l’hono-
rerent aufli de leur protection. Il fut reçu en 1704 â
l’académie françoife. Il avoit donné 30 ans auparavant
deux tragédies très-foibles, Argelie 6c Corio-
lan , qui furent imprimées.
L’abbé Abeille fit depuis d’autres tragédies , qui
parurent fous le nom de la Thuillerie, comédien. Oa
dit qu’une avanture défagréable,fut caufe qu’ il n’ofk
plus mettre fon nom à fes ouvrages de théâtre. Une
tragédie de lu i , qu’on ne trouve point, comraea-
çoit par une fcène entre deux princeffes fioeurs ,
dont l’une difoit à l’autre en entrant fur le théâtre :
Ma fceur, vous fouvient-il du feu roi notre pere?
La fécondé aCtrice héfitant, & cherchant le premier
mot de fon rôle, un plaifant qui s’ennuyoit dans le
parterre, répondit pour elle :
Ma f o i , s’il m’en fouvient, il ne m’enfouvient guère -
Les éclats de rire fufpendirent le commencement du
fpeftacle ; 6c quand à diverfes reprifes, on tenta de
commencer, la plaifanterie fut chaque fois répétée
en choeur par-tout le. parterre , 6c les comédiens furent
obliges de donner une autre piece. C’eft à cette
avanture , vraie ou faufle, qu’un bel efprit de Provence
fait allufion, dans une épitaphe qu’il fit à l’abbé
Abeille, mort le z z Mai 1 7 18 , dans un âge très-
avancé.
Ci gît cet aüteur peu fêté,
Qui crut aller tout droit à Üimmortalité :
Mais fa gloire & fon corps n’ont qu’une même
biere;
Et lorfqtéAbeille on nommera,
Dame Poflérité dira:
Ma fo i , s’il m’en fouvient, il ne m’en fouvient
guere.
Dans différens recueils de l’académie , on trouve
diverfes pièces fugitives de la main de l’abbé Abeille,
6c qui font pour la plupart des épitres’morales. Celle
qui roule fur l’amitié , eft pleine de fentimens, qui
font l’éloge du coeur du poète. 11 a fait une autre épi-
tre fur la confiance, oîi la jufteffe n’eft pas ce qui y
régné le plus, fi l’on peut s’en rapporter à une épi-
gramme fatyrique de l’abbé de Chaulieu , laquelle
ne fe trouve point dans les éditions de fes oeuvres.
Efil-ce
, j : f
R I F
Efl-ce Saint-Aulaire, ou ’ToureiJle,
Ou tous deux , qui vous ont appris
A confondre, mon cher Abeille,
Dans vos très-ennuyeux écrits, ■
Patience, vertu, confiances?
Apprenez cependant comme oit parle a Paris :
Votre longue. perjéverance\^ ,
A nous donner de méchans vers,
Ç ’efl ce quion appelle confiance ;
Et dans ceux qui les ont faufierts,
Celà s ’appelle patience. '
(OEuvres de Dejpréaux i j q j > t. V. {D. J.)
RIF, {Géog.mod.) c’eft le nom de la partie d’Egypte
, qui s’étend depuis le Caire jufqu’à la mer. La
baffe-Egypte, de même que la haute, s’appelle S aide
ou Thébaide; & celle qui eft'entre les: deux, porte le
nom' de Sous. {D. J.)
RIF L A R D , f. m. ( Lainage. e f p e c e de laine la
plus longue de toutes celles qui fe;trouvent fur les
peaux de moutons non apprêtées ; elle fert aux Imprimeurs
à remplir ces fortes d’inllrumerts qu’ils appellent
éa//«,aveclèfquelles ils prennent l’encre qu’ils
employent à l’impreflion des Livres. Savary. {D. J.)
Riflard , f. m. terme de Menuïjîer ; c’eft une efpece
de rabot à deux poignées dont fe fervent les
Menuifiers & les autres ouvriers en bois. Il fert à
dégroffir la befogne, fur-tout quand .le bois eft gauche
ou noueux ; le fer du riflard■ , pour qu’il enleve
de plus grps copeaux, 6c qu’il morde davantage, eft
un peu arrondi. Ce que les Charpentiers appellent
zine galere, dont les Menuifiers fe fervent aufli pour
le bois difficile, eft un vrai riflard, à la referve qu’il
eft plus court ; qu’au lieu de poignée, il a deux.fortes
chevilles qui en traverfent le fut par les deux bouts,
6c qu’il faut deux hommes oppofés l’un à l’autre pour
le pouflèr ; enfin il y a des riflards de différente largeur
& longueur , pour fervir aux différens ouvrages
des Menuifiers 6c des Charpentiers. {D .J .)
R i f l a r d , f. m. terme de Tailleur de pierres.; c’efi
un morceau de fer en forme de cifeau, très-large par
en-bas, 6c un peu rabattu en chamfrein; il a des dents,
ce qui fait qu’on l’appelle communément riflard bre-
té ; fon manche eft de bois, & il fè pouffe à la main,
il y en a de plufieurs grandeurs. {D. J .)
R IF L E R , en terme de Doreur ■; c’eft l’aûion d’adoucir
au ri Hoir plus ou moins rude, une piece qu’on
veut blanchir. Voyeç Rifloir.
RIFLOIR , f. m. Outil d’ouvriers , efpece de lime
un peu recourbée par le bout ; les Sculpteurs';, les
Graveurs fur acier , les Serruriers , les Arquebu-
fiers , Eperonniers, Couteliers, &c. ont des rifloirs,
mais un peu différens les uns des autres, foit pour
leur forme, foit pour la longueur. Savary. {D. J.)
Rifloir , en terme d'Argcnteur ; c’eft une efpece
de lime ronde, taillée & courbée parles deux bouts,
dont les Argenteurs fe fervent pour apprêter leur
ouvrage. Voyelles Planches de VArgenteur.
R if lo ir , outil d'Arquebujier; c’eft un morceau
d’acier trempé, long d’environ 6 ou 7 pouces, emmanché
comme une lime qui eft ployé en trois parties
, & dont la derniere partie eft en-deffous , faite
comme une lime un peu arrondie ; les Arquebufiers
s’en fervent pour dreffer & limer un trou.
Rifloir , les Fondeurs appellent ainfiun outil d’acier
, garni d’une poignée dans le milieu de fa longueur
, & dont les extrémités font un peu courbées
taillées en lime pour les petits ouvrages, & piquées
au poinçon, comme les râpes pour les grands. On
s’en fert pour enlever une elpece de croûte fort dure
qui fe forme fur la furface des ouvrages que l’on jette
en fonte. Voye^ FONDERIE;
Rifloir , che^ les Ciseleurs & Graveurs en relief &
en creux, eft un outil d’acier courbé par les deux
Tome X IV ,j
R I G 289
bouts en forme d\S’ ; la partie du milieu B , voye^ les
fig. & les PL de la Gravure) qui fert de poignée eft liffe
ou à pans, la partie A eft ronde & taillée en lime ;
Fautre extrémité C eft arrondie par les arrêtes, mais
un peuapplatie, & eft de même taillée en lime ; elle
fert pour les endroits oii l’autre ne peut atteindre. Il
y en a de différente grandeur & forme pour fervir
au befoin , les uns & les autres plus ou moins chargés
de tailles-, c’eft-«\-dire taillés les uns gros, & les
autres fins, félon que l’ouvrage où on les employé
l’exige. L’ufage des rifloirs eft d’effacer les coups
d echopes ou de burin, en limant la partie fur laquelle
on a opéré avec les autres outils.
Rifloir , à la monhoïe, eft une lime taillée douce
par le bout, dont ceux qui gravent des médailles ,
coins ou quarrés, fe fervent pour dreffer, atteindre,
& nettoy er les figures de relief ou en creux.
RlFLOIR , en terme d’Orfévre en tabatière ; c’êft une
petite branche de fer , dont l’extremité eft taillée en
forme de lime ; il y en a dè courbés un peu par le
bout qu’on appelle rifloir à pié de biche, & d’autres
pliés en zigzag comme la poignée d’une broche à
main, à-peu-près vers les deux tiers de fa longueur.
On l’appelle rifloir à charnière de l’ufage qu’on en fait,
il y a aufli des rifloirs à bâte qui fonttranenans, creux,
ronds,! &c. félon la forme de la bâte. Voye? Bâte , &
les fig. & les PL
Rifloir , en terme d’Orfevre en grofferie , ce font
des elpeces de limes qui ne font taillées que par les
deux bouts ; ces deux extrémités font fines ou grof-
fes à proportion du calibre du rifloir ; elles font aufli
recourbées pour pouvoir s’infinuer dans tous les coudes
où leur ufage eft néceffaire.
Il y en a de ronds , demi-ronds, de plats , de triangles,
& jde./toutes groffeurs ; ils. fervent à réparer.
Voyeç Réparer , voye^auffî les PL
RIGA , {Géogr:mod.) ville de l’empire ruflïen ,
capitale *de la Livonie , lùr la rive feptentrionalë de
la Dwina, à z lieues de fon embouchure dans la mer
Baltique, à 10 lieues de Mittau, & à 84 au fud-oueft
de S. Petersbourg. Cette ville eft grande ,• peuplée
& fort commerçante. Le château fert de demeure au
gouverneur ; outre cela plufieurs forts contribuent à
là défenfe.
Quelques marchands de Brème étant entrés dans
la Dvina vers le milieu du xij. fiecle, y firent commerce
avec les habitans du pays , ce qui donna lieu
à l’établiffement de la religion chrétienne dans ce
quartier. Le papes en étant inftruits, y envoyèrent
des évêques qui environnèrent la ville de murailles ,
& fondèrent quelques évêchés en différentes parties
de cette province. L’éyêque Albert en fut nommé
archevêque en 1Z15 par Inncocent III. vers l’an
1 z8o ; les chevaliers teutoniques qui s’étoient établis
dans le pays, firent la guerre aux archevêques.
D ’un autre côté , les bourgeois de Riga s’étant enrichis
par le trafic entrèrent dans l’alliance des villes
anféatiques , & fe virent en état de tenir tête aux
archevêques & aux chevaliers.
Par la révolution qui arriva dans la religion, le
Luthérianifme s'introduifit dans cett.e ville avec de
fi grands progrès , que Sigifmond, roi de Pologne,
auquel les habitans fe fournirent en 15 6 1 , fe vit
obligé d’accorder le libre exercice de la religion luthérienne
dans le pays. Tous les eccléfiaftiques ayant
quitté la religion catholique , l’archevêché de Riga
fut éteint en 1566, & les biens eccléfiaftiques fécu-
larifés. Etienne Batori ne rétablit la religion catholique
que jufqu’au tems que Guftave-Adolphe s’era-
.parade Riga en 1621. Enfin Pierre I. après les défaites
de Charles XII. prit cette ville en 1710, &
elle eft reftée depuis ce tems-là fous la domination
des Ruffes. Long. 42. latit. 56. 5o '. { D .J . )
RIGAUDON. f. m. forte de danfe dont l’air fo
0 9 .