remplie en blanchiffant une piece, v o y e { Blanchir.
Cette opération fuit immédiatement le blanchifle- ,
■ ment, 8c fe fait avec des fers,plus ou moins gros que
l ’on reprend à plufieurs fpis. V o y t { le s f i g . P L d u
D o r e u r ; on y voit un ouvrier qui répar e.
Réparer , te rm e d e F e r b la n t ie r ; c’eft abattre avec
le marteau à r é p a r e r , les inégalités que le marteau à
emboutir à tête à diamant a formées; cela donne aufli
à la piece que l’on travaille un luifant fort beau. Ce
qui le fait avec un marteau propre à cet ouvrage.
-V o y e l le s P l .
R épa r er , une figure de bronze, de plâtre , & c .
•c’ eft en ôter les barbes & ce qui le trouve de trop
fort dans les joints 8c les jets du moule. On dit une
ftatue bien nettoyée 8c r ép a r é e , 8c dans plufieurs autres
ouvrages on fe fert de ce m ot, pour dire qu’on
y met la-derniere main.
RÉ PA R ER , ( G r a v e u r - C i s e l e u r ) c’eft un terme
dont fe fervent les Sculpteurs, les Cizeleurs 8c les I
Graveurs en relief-, 8c en creux, pour exprimer l’action
de finir 8c terminer leurs ouvrages, foit avec
des limes des burins, des échopes, des cizelets ,
•& c . foit que ces ouvrages ayent été fondus ou non.
V o y c i Scu l p tu r e , C izelure, G r a vu r e , e n u -
R É P A R E R ,« terme d 'O r f è v r e en g r o ffe r ie ; -c’eft
adoucir les traits d’une lime rude, avec laquelle on
a ébauché une piece, où les coups de marteau qui y
font reliés après le planage, v o y e ç Planage <$\Pl a - ;
N ER. On fe l'ert comme nous l’avons dit, des rilloirs ;
•dans cette opération. V o y e ç Rif lo irs.
R éparer , te rm e d e P o t ie r d 'é t a in ; il fe dit des dernières
façons qu’on donne aux pièces ajoutées à la
menuiferie ou poterie , 8c aux pièces de rapport ;
pour cela, il faut épiler avec le ter à fonder Les jets j
-& refouder ou remplir les retirures ou creux que la j
chaleur du moule occalionne quelquefois ; enfuite ■
xaper avec 'l’écouane'oula râpe,gratter avec les grattoirs
à deux mains ou fous-bras , 8c brunir avec les :
brunilfoirs pareils. V o y e ^ c e sm o t s .
On achevé les cuiliieres d’étain, en les grattant 8c
brunilfant enfuite.; à l’égard de celles de métal, après
qu’elles font grattées on les polit. V:ye^ Poli.
R éparer , ( Sculp-t.) une ftatue ou toute autre
figure de fonte, c’ eft la retoucher avec le cifeau, le
-burin ou tout autre infiniment pour perfectionner les
endroits qui ne font pas bien venus ; on en ôte les
barbes 8c ce qu’il y a de trop dans les joints 8c dans
les jets. V o y e ^ Sta tu e , v o y e^ aufli Fonte.
REPARIER, v. neut. ( G r am . ) c’eft faire un fécond
pari. P"?ye^ Parier & Pa r i.
REPARLER, v. neut. (G r a m . ) c ’eft parler de-rechef.
V o y e { Parler & Parole.
REPAROITRE , v. neut. ( G r am . ) ç’eft fe montrer
de nouveau, V o y e { Paroître,J 'e Montrer.
REPARON, f. m. ( T o i l e r i e . ) c’eft la fécondé qualité
du lin férancé ; la première 8c la meilleure s’appelle
le b r in . Quand on fait des poupées du total ensemble,
on l’appelle to u t -a u - to u t . S a v a r y .
REPARTIE, f. f. | L it t è r a t . ) réponfe prompte 8c
v iv e , pleine d’efprit, de fel ■ & de raillerie. Il ne fait
pas bon attaquer un homme qui a la r ep a r tie .prête;
Êorateur Philippe difoit à Catukis, en faifant allufion
à fon nom 8c à la chaleur qu’il marquoit en plaidant,
q u a s - tu d o n c à a b o y e r f i f o n ? C e q u e f a i , repartit Ca-
tulus , c e f i q u e j e v o i s u n v o le u r . C a t u lu s , d i c e n t i P h i -
.Lippo , q u i d la t r a s ; f u r e n t , i n q u i t , v id e o . C i c . d e orat.
l i b . 1 1 . n ° . o p o .
Il y a , félon Vicquefort une grande différence entre
une r epartie libre ÔC spirituelle , 8c un farcafme
offenfant. En effet, toute repartie n’eft pas mordante
comme le farcafme. V o y e { Sarcasme.
RÉPARTIR, v. a£l. ( G r am m . ) divifer entre plu-
beurs aftpçiés, les profits ou les pertes d’une fociété;
il fe dit particuliérement des profits qui fe. font par
les actionnaires dans les compagnies de commerce.
Faire une répartition eft plus en ufage'que r e p a r tir .
Voye^ So cié t é , A ct io nna ire & Compagnie.
D i c l i o n n . d e C om m e r ce & d e T r é v .
RÉPARTITION, f. f. ( C o m m . ) divifion, partage
qui fe fait d’une chofe entre plufieurs perfonnes qui
y.ont un intérêt commun; il s’entend principalement
parmi les négocians , des profits que produifent les
aûions dans les fonds d’une compagnie.
Ces fortes de r é p a r t it io n s de compagnie fe font ordinairement
en argent comptant, à tant par cent du
fonds ou actions qu’y ont les intérefles. Les r ép a r tit
io n s que la compagnie des Indes orientales de Hollande
fit à fes aôionnaires en 1616 tout en argent
comptant, montèrent à quatre-vingt fept pour cent.
Quelquefois néanmoins elles fe font en efpeces, c’eft-
à-dire en marchandifes venues par les vaiffeaux ; ain-
fi en 1610 la même compagnie fit deux r é p a r t it io n s
de cette maniéré, l’une au mois d’Avril de foixante-
quinze pour cent en macis, 8c l’autre au mois de Novembre
de cinquante pour cent en poivre. D i c l i o n n .
d e C om m . & d e T r é v .
REPARTONS , f. m. term e u f i t é d a n s le s a r d o ifie r c s
pour défigner certains blocs d’ardoife. V o y e ^ l 'a r t ic le
A rdoise.
REPAS, f. m. ( T h é o lo g i e . ) réfection qu’on prend
à certaines heures réglées de la journée. V o y e i Réfection.
Ce mot vient du latin r e p a f iu s formé de p a f l u s ,
qui fignifie une perfonne qui a pris une refe&ion fuf-
nfante. Aufli les Italiens & les Espagnols difent-ils
p a f io dans le même fens.
Les r e p a s qui font rapportés dans l’Ecriture du
«teins des premiers patriarches, font voir que ces premiers
hommes ne eonnoift'oient pas beaucoup les ra-
finemens en fait de cuifine, même dans leurs r ep a s
les plus magnifiques. Abraham, perfonnage riche ôc
diftingué dans fon pays, ayant à recevoir trois anges
cachés fous la figure d’hommes, leur fert un veau,
du pain frais, mais cuit à la hâte 8c fous la cendre ,
du beurre 8c du lait ; mais ils fe dédommageoient de
la qualité par la quantité. Un veau tout entier 8c trois
mefures de farine qui revenoient à plus de deux de
nos boiffeaux, c’eft-à-dire à plus de cinquante-fix livres
pour trois perfonnes: de même Rebecca apprêta
pour Ifaac feul deux chevreaux. Jofeph pour témoigner
à fon frere Benjamin la confidération qu’il a
pour lu i , lui fait fervir une portion quadruple de
celle qu’il avoit fait donner à fes autres freres. Tous
ces traits femblent prouver que ces premiers hommes
étoient grands mangeurs, aufli faifoient-ils grand
exercice , oc peut-être étoient-ils çle plus grand.e
taille, aufli-bien que de plus longue vie. Les Grecs
croyoient aufli que les hommes des t-ems héroïques
étoient de plus haute ftature , 8c Homere les fait
grands mangeurs. Quand Eumée reçoit U ly fle , il
apprête un grand porc de cinq ans pour cinq perfon-
-nés. O d y f f . 1 4 .
Les héros d’Homere fe fervent eux-mêmes pour
-la cuifine 8c les r e p a s , 8c l’on voit agir de même les
I patriarches. Quelques-uns penfent que" Chez les.anciens
les r ep a s étoient très-fouvent des facrifices , 8c
que c’eft pour cela qu’ils étoient fouvent préparés
par des rois. Cette raifon peut être vraie à certains
égards, 8c infuffifante à d’autres : elle n’a pas lieu ,
par exemple, pour le r ep a s qu’Achille aidé de Patro-
cle, donne dans fa tente aux députés des Grecs , qui
venoient le prier de fe réconcilier avec Agamem-
non. Il ne s’agit point là de facrifice; difons que tells
étoit la fimpheité 8c la candeur des moeurs de ces
premiers âges, où la frugalité fut long-tems en honneur
; car pour ne parler ici que des Hébreux, leur
vie étoit fort ûmple, ils ne mangeoient que tard 8c
aprèà avoir travaillé. On peut juger de leürs mets
les plus ordinaires, par les provifions que donnèrent
en divers tems à David , Abigaïl , Siba, Berzellai.
Les efpeces qui en font marquées dans 1-Ecriture ,
font du pain 8c du v in , du blé 8c de l’orge, de la
farine de l’un 8c de l’autre, des feves 8c des lentilles
, des pois chiches , des raifins fecs , des figues
feches, du beurre , du miel, de l’huile, des boeufs,
des moutons 8c des veaux gras. Il y a dans ce dénombrement
beaucoup de grains 8c de légumes ; c’q-
toit aufli la nourriture la plus ordinaire des anciens
Egyptiens ; c’étoit celle des Romains dans les meilleurs
tems , 8c lorfqu’ils s’adonnoient le plus à l’agriculture.
Il eft peu parlé de poiffon dans leurs r epas
fi ce n’eft dans les derniers tems ; les anciens le rné-
prifoient, comme une nourriture trop délicate 8c trop
legere pour des hommes robuftes.
On ne voit guere non plus chez les Hébreux de
fauces ni de ragoûts , leurs feftins étoient compofés
de viandes folides 8c graffes, ils comptaient pour
les plus grands délices le lait ôc le miel. En effet,
avant que le fucre eût été apporté des Indes, on ne
connoiffoit rien de plus agréable au goût que le miel.
On y confifoit les fruits , 8c on en mêloit aux pâtif-
feries les plus friandes. Au lieu dû lait , l’Ecriture
nomme fouvent le beurre, c’eft-à-dire la crème qui
e n eft le plus délicat. Les offrandes ordonnées par la
lo i , L e v i t . 1 1 . 4 . & S montrent que dès le tems de
Moïfe ; il y avoit diverfes fortes de pâtifteries, les
unes paitries à l’huile , les autres cuites ou frites dans
l’huile. Fleury, M oe u r s d e s I f r a é l i t e s I . p a r t . n ° 4 .
6 ’ 1 1 . p a r t . n ° . 12-.
Les Ifraélites mangeoient aflis à table comme les
Grecs du tems d’Homere , mais dans la fuite , c’eft-
à-dire depuis le régne des Perfes ; ils mangeoient couchés
fur des lits, comme les Perfes 8c les autres orientaux.
Il eft fort probable que le long régné de Salomon
, où fleurirent la paix , le commerce 8c l’abondance
, introduifit peu-à-peu le luxe ôc la fomptuoftté
à la table des rois Hébreux, de-là chez les grands 8c
par degrés jufques parmi le peuple ; on s’éloigna in-
fenfiblement de l’ancienne fimplicité, ôc l’on tomba
dans les excès 6c dans les débauches, la preuve en
eft claire par les écrits des prophètes, ôc en particulier
par le v j . c h a p . d’Amos.
R epas d e c h a r i t é , ( H ï f i . a n c . e c c l é f ia f i .) c e s r epas
des premiers chrétiens font ceux qu’on a nommés
a g a p e s , feftins d’amour mutuel. V ? y e ç A c apes. .
J’ajoute feulement que l’ufage de ces fortes de rep
a s étoit fort connu chez les païens. Ils avoient leurs
feftins d’amitié , où chacun faifoit porter fon plat ;
ils appelloient ces r ep a s ip a v cé e , fo u p e r s r é u n i s . Pin-
dare en parle dans fa première ode olympique, e pavot
, dit Athénée ,. font des r ep a s où tous ceux qui y
affiftent contribuent ; on les a nommés de la forte du
verbe o v n p a v , qui fignifie fa i r e p o r t e r en fem b le o\\ c o n tr
ib u e r. On appelloit ceux qui n’y contribuoient point
a fy m b o lo i . Théodoret trouvoit deux défauts dans les
r epas d e ch a r ité des premiers Chrétiens , l’un que le
riche mangeoit à-part 8c bûvoit à-part, l’autre qu’il
bûvoit trop largement. Saint Pau l, en écrivant aux
Corinthiens, leur d i t , c . x j . verfi. 2 1 . « Chacun dans
» vos r ep a s mange ce qu’il a fait porter, l’un a faim
» 8c l’autre eft raflafié, vç S 'èp .tS o u ». Toutes nos ver-
fions traduifent e f i iv r e ; cependant /M $a îv ne fignifie
que b oire un peu largement, /»ozVe jufqu’à être raflafié.
C ’eft le fens qu’il a , Jean c h . i j . v e r f . 10 . 8c Genèfe
x l i i j . 4 4 . où il y af c h a c a r dans l’hébreu. ( D . J . )
. Repas d e c o n f é d é r a t io n , ( H i f l . a n c . ) l’antiquité
confirmoit ordinairement fes traités 8c fes alliances
un livre plein de recherches curieufes 8c profoiv ■ wÊÈ ■ ■ HH
RéPAS p a t é t o t , ( A n t i q . g r eq . & r om .) l’ufagc deS
r ep a s p a r è co t eft fon ancien. Homere l’appelle dans
le premier livre de l’Odyflee tp a v a ; fur quoi Euftache
a remarqué que les Grecs avoient trois fortes de rep
a s } celui des noces, appelle pàpjt.ee ; le r ep a s p a r é co t i
dont chaque convive payoit également fa part, îpet-
voç-, 8cle rep a s qu’un particulier donnoit à fes dépens,
u \a 7 rn . Suidas dit, tpavoe eft une fomme ramafîee pour
faire un r ep a s p a r è co t ; 8c comme les Grecs appelloient
cniy.ÇoXt) l’argent que chacun donnoit pour le
r e p a s , les Romains donnoient le n,om de f y m b o la aux
r ep a s qu’ils faifoient par contribution ou p a r è co t .
Nous lifons dans l’Eunuque deTérence, a cte l i t .
f ç è n e 4 .
H e r ï a liq u o t a d o le f c e n tuU co im u s in P i r a o
l n h u n e diern , u t d e f y m b o l i s ejfiernus. C hoeroeamei
r e i
P r c e fe c im u s , &c.
Et dans l’Andrienne jy m b o lu m d é d i t , c c en av it ; comme
il a payé fon é c o t , il s’eft mis à table. ( D . J . )
Repas des Francs , (jH i f i . d e s u ja g e s . ) Ils étoient
peu délicats ; du porc 8c de groffes viandes ; pour
boiffon, de la biere , du poiré,-du cidre , du vin
d’abfynthe, & c . Leur nourriture la plus commune
étoit la chair du porc. La reine Frédégonde voulant
noircir un certain Neélaire dans l’efprit du ro i, l’ac-
eufa d’avoir enlevé du lieu où Chiîperic menoit fes
provifions, t e rg o r am u lta . La maifon du feigneurEbe-
rulfe , fituée à Tours., regorgeoit te rg o r ib u s m u l t i s ,
ce qu’on ne fauroit entendre que delà chair de porc,
la feule qui fe puiffe conferver long-tems. Une foule
de paffages de la plus grande force ne laiffe aucun
doute fur ce point.
L’ufage fréquent de fervir de la chair de porc à
table fur certains plats fit qu’on donna à ces bafîins
le nom de b a c c o n iq u e , dérivé de l ’ancien mot b a c o n
ou b a c c o n , qui fignifioit un p o r c en g ra iffé . Au refte
l’ufage de la chair du porc n’excluoit point celui des
autres viandes.
La boiffon commune des Francs étoit la biere. Ils
y étoient accoutumés dès le tems qu’ils demeuroient
au-dela du Rhin ; 8c ils en trouvèrent I’ufage établi
parmi les peuples chez qui, ils campèrent en commençant
la conquête d.e.s.Gaules., quoique fitués dans
des cantons entourés de vignobles.
Deux autres fortes de liqueurs furent ufitées en
France fous la première race. Fortunat de Poitiers
obferve que Ste Radegonde ne but jamais que du
p o i r é 8c de la tifian e. Les Francs ufoient aufli de cidre
ôc du vin. Ils avoient encore imaginé une liqueur
affez bifarre , c’étoit un mélange de vin avec le miel
8c l’abfynthe. Quelquefois ils méloientavec le vin
. des feuilles feches qui en dénaturaient un peu le
goût.
-. On,peut ajouter que ces peuples étoient de parfaits
imitateurs des Germains, quant à la coutume de
boire abondamment, même après le r ep a s en parlant
de cette;Çôutume, Grégoire de Tours s’exprime
ainfi, m o s F r a n ç o r um e fi. Il paroît, par le même auteur
, que les Francs avoient la délicateffe de ne point
admettre de chandeliers fur leurs tables, 8c qu’ils faifoient
tenir à la main par leurs domeftiques les chandelles
dont elle, devoir être éclairée.
Quelques teftamens du vij. fiecle prouvent aufli
que les Francs ufoient à table des memes uftenfiles
grofliers qui font en ufage de nos jours , aux fourchettes,
près ». dçmt il n’eft fait aucune mention. Sidoine
Apollinaire dit qu’ils venoient t o u t a rm é s d a n s
\ le s f e f t i n s , 8c que les meurtres y étoient fréquens. Le
t itr e X L V . de la loi falique porte expreflement, que
fi l’on fe trouve à table au-deffous du nombre de huit.
8c qu’il y ait un des conviv.es de.tué, tous les autre*