tâcher de tenir un régime exaÜft. Cette idée du rêta-
èlijjement mérite d’être examinée ; il ne faut point la
•confondre avec celle dé la convalefcence, mais bien
uvec le recouvrement des forces.
Le rétablijjement parfait 6c total eft la même chofe
xjue la fanté même, ainfi il ne convient pas de traiter
dans cet état, comme dans celui de là convalefcence,
•attendu que dans celle-ci les organes digeftifs font
confidérablement diminués par les évacuations 6c les
accidens des maladies.
■ RETAILLES , f. ni. pl. terme de Peaiiffîtr, ce font
les rognures des peaux d’animaux, qui font propres
à faire de la colle-forté.
RETAILLE, adj. terme de Chirurgie dont Ambroife
Paré s’eft fervi pour dénommer celui qui a fouffert
une opération, dans la vue dé recouvrer le prépuce
• qui lui manquoit. Cette opération eft décrite par Celle
, lib. V il. c. xxv. Il croit la chofe plus aifée fur un
enfant que fur un homme; plus encore fur quelqu’un
•à qui le défaut de prépuce eft naturel, que fur un autre
qui a été circoncis; & beaucoup plvis facile fur
une perfonne qui a le gland petit, 6c la peau lâche,
que fur une où ces chofes font contraires. Voici la
méthode d’opérer que Celfe propofe pour ceux qui
■ ont le paraphimofis naturel. Il faut prendre la peau
autour du gland, 6c la tirer jufqu’à ce qu’il en foit
•■ Couvert; 6c après l ’avoir liée, on coupera cireulaire-
ment la peau auprès du pubis:: en la ramenant doucement
vers le lien, la verge fe trouvera découverte à
fa partie fupérieure en forme de cercle. On appliquer
a de la charpie fur cette plaie, 6c on contiendra la peau
inférieurement, jufqu’à ce que la cicatrice foit faite.
A l’égard de ceux qui ont été circoncis, qu’on nomme
en latin recutiti, & qui méritent feuls le nom de
retaillés, voici l’opération par laquelle ils peuvent
■ l’acquérir : c’eft encore d’après Celfe que j’en donnerai
la defcription,;.il en parle comme d’une chofe
■ d’ufage ordinaire. On détachera là peau de la verge,
■ en faifant une incifion fous le cercle du gland. Cette
opération, dit-il, n’eft pas douloureufe, parce qu’a-
près l’incifion on tire avec la main, la peau de bas
en-haut jufqu’au pubis, ce qui fe fait fans effufion de
iang; on ramene enfuite la peau plus bas que le
gland.- alors on trempe la verge dans d e l’eau froide,
6c on l’entoure d’un médicament répereuffif; on met
le malade à une diete très-rigoureufe pour éviter les
érections. Lorfque l’inflammation eft paffée, on ôte
l’appareil, 6c l’on fait un bandage qui commence depuis
l’os pubis , jufqu’au bout de la verge, ayant eu
foin de mettre un emplâtre retourné entre la peau 6c
le gland, de façon que le médicament porte fur la
plaie intérieure, afin de la cicatrifer fans qu’elle contraire
d’adhérence. Ambroife, qui ne cite point Celfe
, paroît néanmoins avoir emprunté de lui tout ce
qu’il dit fur cette opération, en propofant les deux
méthodes fans diftinriion, 6c difant que ceux qui ont
été circoncis par commandement de la loi en leur
enfance, fe font faire cette opération afin de n’être
pas reconnus pour Juifs, lorlqu’ils viennent à quitter
leur religion. Celfe donne la bienféance pour mot
if déterminant, ce que Fabrice d’Aquapendente
tourne en ridicule, en défapprouvant cette opération.
Et en effet, quelle bienféance, 6c quel ornement
peut-on chercher dans une partie qu’on doit
tenir cachée aux yeux de tout le monde? D ’ailleurs
i l remarque qu’il ne réfulte aucune léfion de fonctions
d’avoir le gland découvert. Les Juifs engendrent
des enfans, & connoiffent les femmes comme
les autreshommes;il en conclut que cette opération
n’eft pas néceffaire, 6c qu’on ne doit point la pratiquer.
Paul d’Ægine rapporte les deux méthodes d’opérer
d’après Anthy lus ; mais il a prévenu Celfe dans
le jugement défavantageux porté contre une opéra-
•îion douloureufe, faite fans befoin pour réparer un
vice qui ne porte aucune atteinte aux fondions, &
dont l’indecence prétendue n’exige pas le tourment
qu’i l faudroit fouffrir pour en être délivré. ( Y )
RETAILLER, v. a. (Gram.') tailler de nouveau.
Un habit retaillé ne va jamais bien.
^ RETAPER les ch e v eu x , terme de Perruquier^
c’eft les peigner à rebours en commençant par le côté
de la pointe , afin de faire renfler la frifure pour ar-
ranger enfuite les boucles. Voyeç A ccomm oder.
RETAR D , f. m. terme d Horlogerie, lignifie proprement
la partie d’une montre qui fert à retarder
ou à avancer fon mouvement. Les principales pièces
qui fervent à cette opération font, la roue de rofette
6c la rofette , la portion de roue appellée rateau, 6c la
couliffe ; toutes ces pièces font attachées fur la pla-.
tine du nom : elles exigent , 6c principalement la couliffe
de la part de l’ouvrier , beaucoup de préci-
fion, arrivant fouvent qu’une montre, même d’ailleurs
tres-parfaite , mais négligée dans cette partie,
va très-irrégulierement 6c s’arrête dans certaines cir-
conftances. Ces inconvéniens proviennent fouvent
de ce qu en avançant ou retardant la montre jufqù’à
un certain période, cela fait tant foit peu lever la
couliffe, 6c qu’alors le balancier frottant deffus, arrête
fon mouvement, ou la fait aller très-irrégulierement
lorfque le frottement n’eft point affez fort
pour arrêter fes vibrations. L’on pourroit prévenir
ces inconvéniens, fupprimer plufieurs pièces, & rendre
les montres beaucoup plus parfaites, en imitant
la conftruâion mife en pratique par Beeckaert, hor-
loger, beaucoup plus fimple 6c exempte des viciffi-
tudes auxquelles font fujettes les couliffes ordinaires.
Il fupprime la roue de rofette, la rofette, le
rateau, la couliffe, l’aiguille 6c des viffes ; à toutes
ces pièces il fupplee une aiguille tournante au moyen
du bout de la c le , retenu au centre du coq par le
pont d acier, qui fert en même tems pour recevoir
le bout du pivot du balancier. Cette aiguille aboutit
.au bord du co q , où font des chiffres & divifions pour
indiquer l’avance 6c le retard ; elle porte à-travers le
coq une cheville fendue, à l’effet de ferrer le reffort
fpiral. Ce reffort eft entre le balancier & le coq ,
moyennant quoi le balancier fe trouve rapproché du
milieu de fes deux axes de toute la hauteur de la virole.
Cet objet peut importer à la perfefrion des
montres.
RETARDATION, f. f. en Phyfique, fe dît du ralenti
ffement du mouvement d’un corps, en tant que
ce raientiffement eft l ’effet d’une caufe ou force retardatrice.
Ce mot retardation, n’eft pas extrêmement
ufité. Voyc{ Mo u v em en t , R ésistance &
Retardatrice.
La retardation des corps en mouvement provient
de deux caufes générales ; la réfiftance du milieu, 6c
la force de la gravité.
La retardation qui provient de la réfiftance, fe
confond fouvent avec la réfiftance même ; parce que
par rapport à un même corps elles font proportionnelles.
Vdye^ Résistan ce.
t Cependant par rapport à différens corps,la même
réfiftance produit differentes retardations : car fi des
corps de volumes égaux, mais de différentes denfi-
tes, font mus dans un même fluide avec une vîteffe
égale, le fluide agira également fur tous les deux;
en forte qu’ils fourniront des réfiftances égales, mais
differentes retardations ; 6c les retardations ieront pour
chacun des corps, comme les vîteffes qui pourroient
etre engendrées par les mêmes forces dans les corps
propofés ; c ’eft-à-dire que ces retardations font en rai-
ion inverfe des quantités de matière de ces deux
corps, ou de leurs denfités.
Suppofons à préfent que deux corps d’une égale
denfité, mais de volumes différens, fe meuvent avéc
la même vîteffe dans un même fluide, les réliftancef
augmenteront en raifon de leur furfaèe, c’eft-à-dirè
cufelies feront l’une à' l’autre, comme les quarrés
des diamètres des deux corps. Or les quantités de !
matiefes font en raifon dès cubes des diamètres ; les
réfiftances font les: quantités de mouvement perdu ,
Jes retardations font les-vîteffes perdues; 6c en divisant
les quantités,:de mouvement par les quantités de
matière, vous aurêz les vîteffes. Les retardations font
donc en raifon. direrie des quarrés des diamètres, 6c
en raifon inverfe des cubes de ces mêmes diametr.es ,
c’eft-â-dire. en raifon inverfe des diamètres eux-mêmes.
- ' . • ■
Si les corps font.égaux, & qu’ils fe meuvent avec
une même vîteffe aient une denfité égale, mais
cu’ils fe meuvent clans différens {laides , leurs retardations
font comme les denfités de ces fluides.
Si des corps d’une même denfité 6c d’un même Vo-
îume, fe meuvent dans le même fluide avec différentes
vîteffes, les retardations font comme les. quarrés
des vîteffes. • •■ ■ ■ y--
Nous ayons déjà dit que plus un corps a de furfa-
c e , plus il fouffre de réfiftance cle la part d’un fluide
où il fe meut, & plus fon mouvement eft retardé.
jÇ’eft pour cette raifon que tous lescorps ne defeen-
dent pa$ également vîte dans l’air. Un morceau de
plomb deleend beaucoup plus, vîte qu’un morceau
de liege de même poids; parce que le morceau de
liege ayant beaucoup plus de volume,préfente à l’air
une plus grande furface, 6c rencontre par confisquent ;
un plus grand nombre de parties , d’air : d’où il s’en- ;
fitit qu’il doit perdre davantage de fon mouvement
que le morceau de plomb, 6c par confisquent qu’il
doit defeendre moins vîte. V ^«^ D en site , &c.
La retardation qui provient de la gravite eft particulière
aux corps qu’on lance en-haut. Un éorps
qu’on jette en-haut, eft autant retardé qu’il feroit accéléré
s’il tomboit en-bas. Il n’y a qu’un.leul cas où
la force de la gravité confpire entièrement avec, le
mouvement imprimé au corps ; favoir quand le corps
êft jette verticalement de haut en bas : dans toute autre
cas elle lui eft contraire au moins en partie. V
A c c é lé r at io n . . v i. : .
Comme la force de la gravité eft uniforme, la retardation
qui en provient fera égale dans des tems
' égaux. Voyç^ Gravité.
Ainfi, comme c’eft la même force qui engendre le
mouvement dans le corps tombant, 6c qui la diminue
dans celui qui s’é lè v e , le corps monte jufqu’à
ce qu’il ait perdu tout fon mouvement ; ce qu’il fait
en un même efpace de tems qu’un corps tombant
mettroit à acquérir la même vîtefle avec laquelle il
eft lancé en-haut. Voye.i Projection , D escen-
t e.L
es retardations qui proviennent de la réfiftance
des fluides, font l’une à l’autre, i °. comme les quarrés
des vîtefles ; 2°. comme les denfités des fluides
dans lefquels les corps fe meuvent ; 30. en raifon inverfe
des diamètres des corps; enfin, en raifon in-
yerfe des denfités de ces mêmes corps. Les nombres
qui expriment la proportion de ces retardations, font
en raifon compofée de ces railons ; on les trouve en
multipliant le quarré de la vîteffe par la denfité du
fluide, 6c divifant le produit par le diamètre du
corps , multiplié par fa denfité.
M. Newton eft le premier qui nous ait donne les
lois de la retardation du mouvement dans les fluides,
6c Galilée le premier qui ait donné celle de la retardation
du mouvement des corps pefans. Ces deux
auteurs ont été commentés 6c étendus depuis par
fine infinité d’autres ; comme par MM. Huyghens,
"Varignon, Bernoully ; &c. On trouve dans le dif-
cours de ce dernier, fur les lois de la communication
du mouvement, plufieurs beaux théorèmes fur les lois
de la retardation du mouvement dans les fluides. M.
Newton a démontré qu’un corps qui fe meut dans
lin fluide.d’une denfité égale à la fienne, doit perdre
la moitié de fa vîteffe avant eue d’avoir parcouru
trois de fes diamètres. De-là il conclut que les
planeteS, 6c fur-tout les cometes, doivent fe mou*
Voir dans un efpace non réfiftant. Les Cartéfiens ont
fait jufqu’à préfent; de .Vains efforts pour répondre à
cettë objection. Voye^ R ésistance , &c. ( O )
Si le mouvement d’un corps eft retardé uniformément
;. c’eft-à-dire fi fa vîteffe eft diminuée égale*
ment en tems égaux, l’ efpacë que le corps parcourt
eft la moitié de celui qu’il décriroit par un mouvement
uniforme dans le même tems. 2°. Les efpaces
décrits en tems égaux ; par un mouvement retardé
uniformément, décroiffent fiiivant les nombres impairs.
9,, 7 , 5 ^ 3 ; (fe. Voyei A CCÉ LÉR A T IO N ,
v RETARDATRICE, eft la force qui retarde le
mouvement d’un corpsi ; telle eft la pefanteur d’un
corps qu’on jette de. bas .en. haut , 6c dont le mouvement
eft continuellement retardé par l’aftion que
fa pefimteur exerce fur lui dans une direfHon contraire
, c’eft7à dire, de haut en bas. Voye^ Force &
A ccélératrice. Voyei aujfi Résistance , Pe-*
santeur , Gr a v it é , &c. (.0 )
RETARDER, v. afr. ( Gram. ) c’eft arrêter ou
fallentir dans fa courfe ; le mauvais tems retarde lé
voyageur ; il faut retarder cet horloge ; quand on peut
faire un heureux , pourquoi retarder fon bonheur ?
R ET A T E R , v. ad. (Gram.) tâter de nouveau on
à plufieurs reprifes: Le médecin a tâté 6c retâté le ventre
, le pouls ; retdte[ cette fauce ; ne retâteç pas:
trop votre ouvrage ; plus vous, vous re totere { là-def-
fus, plus .vous deviendrez perplexe.
RETAXER , v. a&. ( Gram. ) taxer de-rechef.
VoyeiT axe 6* T ax er.
RETEINDRE, v. a£L .(Teinture') c’eft teindre de
nouveau ;; il y a des étoffes qu’il faut teindre d’une-
couleur en une autre., pour leur donner une parfaite
teinture.
RÉTEL ou A rratàMe , ( Géog. mod. ) province:
d’Afrique en Barbarie ; fon étendue eft d’environ 10 ■
lieues , lé long de la riviere le Ris ; elle confine à la
province de Sulgumeffe , 6c à celle de Métagara.
WÊÊm,
RÉTELSTEIN, grotte de ( Hiß. nat. ) cette grotte
finguliere eft en Styrie, fon ouverture qui eft fort
grande, eft dans un rocher 6c à une diftance confi-
dérable du niveau de la plaîne. On y trouve beaucoup
d’offemens d’une grandeur demefurée , que-
l ’ignorance des habitans du pays fait prendre pour
des os de géans. J^oyeçOssEMENS fossiles.
RETENDEUR, f.m. (Lainage.) c’eft l’ouvrier
qui éf end 6c dreffe les étoffes au fortir du foulon ou
du teinturier.
RETENDRE, v . a ch ( Gram. ) tendre derechef.
Voyé{ T endre.
R etendre , v. aét. ( Manu/, de lainage. ) On appelle
ainfi dans les manufactures d’Amiens, la façon
qu’on donne aux étoffes de laine au retour de la teinture
, en les étendant après qu’elles font feches, fur
le rouleau que l’on nomme un courroy, pour empêcher
qu’elle ne fe frippent ou ne prennent de mau*
vais plis. Savary. (D . J.)
RETENEGI , f. m. ( Mat. méd. des Arab. ) mot
employé par Avicenne 6c autres Arabes , pour dé-
figner la réfine du p in, du fapin, & en général toutes
fortes de poix noires. Les léxicographes qui expliquent
retenegi par flirax, font certainement dans
l’erreur ; mais il eft vrai que le plus grand nombre
des auteurs ont non-feulement confondu les différentes
fortes de réfines , de poix & de térébenthines ,
mais aufli tous les différens arbres, pins, fapins ,
cedres, melëzes 6c autres qui en produifent, foit naturellement,
foit par incifion. (D . J.)