volonté , placé ordinairement au-deffus de la portée
, 6c qui correfpondant à un autre ligné fembla-
b le , marque qu’il font, d’oii l’on eft, retourner à
l’endroit où eft placé cet autre ligne, ( i 1)
RENVOYER, v. a£E {Gram.') c’eft envoyer derechef;
on renvoie un domeftique ; on renvois un Courier
; on renvoie fes équipages; on renvoie un préfent ;
-on renvoie la balle ; on renvoie fes gens ; on renvoie à
l ’école-, aux élémens de la’fcience; on renvoie une
affaire pardevant tel commiflaire ; on renvoie abfous.
Voyelles articles REN VOI.
RENUS, {Géog. anc.') -riviere d’Italie : les anciens
n’en parlent guere. Pline, lib. III. chap. xvj. néanmoins
en-fait mention. Il en ell aulli parle dans Silius
Italiens : parvique Bononia Reni. Cette riviere a con-
fervé fon nom, car on l’appelle aujourd’hui Reno. Elle
prend la fource dans le Florentin auprès de Piltoie,
delcend entre des montagnes, paffe à deux milles de
Boulogne, 6c fe jette dans le Pô à quatre milles au-
-defliis de Ferrare. ( D . J .)
RÉODER, f. m, {Mejure de liqueurs.') c’ eft la plus
haute mefure d’Allemagne, & qui n’eft qu’idéale. Le
réoder eft de deux feoders 6c demi, 6c le féoder de fix
âmes, l’ame de vingt fertels, 6c le fertel de quatre
malles ; ainft le réoder contient 1200 malles. Savary.
B H ■ WÊÊ W ÊK Ê ÊU Ê
REGLE, l a , {Géog. mod?) petite ville de France,
dans le Bazadois, fur la droite de la Garonne, à neuf
lieues au-deflùs de Bourdeaux ; elle doit fon origine
à une ancienne abbaye d’hommes, ordre de S. Benoît,
fondée en 970. Louis XIV. transfera pendant
quelques années le parlement de Bourdeaux dans
cette petite ville. L’abbaye de la Réole (ou la Réau-
le) , eft lituéedans la plaine de Bigorre,' 6c fon abbé a
entrée aux états du pays. Long, de la ville , iy. 3 4 .
laiit. 44. y G. (D . J .)
RÉORDINATION, f. f. ( Théolog. ) c’eft M e
de conférer les ordres à une perfonne qui a été déjà
ordonnée. Voye{ Ordre & Ordin at ion.
Le facrement de l’ordre imprime, félon les Théologiens
, un cara&ere ineffaçable, 6c par conféquent
il ne peut pas être réitéré. Cependant on a diiputé
long-tems dans les écoles, fi certaines ordinations
dont il eft parlé dans Phiftoire eccléfiaftique, n’ont
pas été regardées comme milles, 6c fous ce prétexte
réitérées. Dans le viij. fiecle, par exemple, Etienne
III. déclara nulles les ordinations faites par Conftan-
tin fon prédéceffeur , confacra de nouveau les évêques
ordonnés par Conftantin , 6c pour les prêtres
6c les diacres que celui-ci avoit ordonnés, il les ré-
duifit à l’état des laïques. Mais lés Théologiens pour
la plupart prétendent que la nouvelle confécration
de ceux qui avoient été ordonnés par Conftantin ,
n’étoit pas une véritable ordination, mais une fim-
ple cérémonie de réhabilitation pour leur rendre
l’exercice de leurs fondions. Sur ce fait 6c fur plu-
fxeurs autres femblables, tels que les ordinations de
Photius, du pape Formofe , & les ordinations conférées
par des évêques , foit fehifmatiques, foit intrus,
foit excommuniés , foit ftmoniaques, comme il
y en eut beaucoup de cette derniere efpece dans le
xj. fiecle ; il eft de principe parmi les Théologiens,
que les papes ou les conciles ne les ont jamais déclarés
nulles quant au fond, mais feulement quant à
l ’exercice de l’ordre. C’eft le fentiment de l’églife
d’Afrique contre les Donatiftes , dont elle ne réordonna
jamais les évêques ou les prêtres , quand ils
voulurent fe réunir avec les Catholiques. C’eft auffi
celui de la plupart des Théologiens après S. Thomas
qui parle ainft des ordinations fimoniaques : ille qui
jimoniacl recipit ordinem y recipit quidem car acierem ordinis
propter ejfcaciam facramenti , non tamen recipit
gratiam neque ordinis exccutionem. Secundd fecundce.
qutjl. C. art.' Gin refp. ad 1. E tp lus bas , nec débet aliquis
recipere ordinem ab epifeopo quem feit jîmoniacèprié
motum , & j î ordinetur, non recipit ordinis exccutionem.
■ ttiàmfi ignorant tum ejfêJîmoniacam , fed indiget dif-
penjatione. Ibid, in refp. adz,
L’ufage préfent de l’églife romaine eft de réordonner
les Anglicans, parce qu’on y prétend que leurs
évêques ne font pas validement confacrés, 6c que la
forme de leurs ordinations eft infuffifante. Voya la
raifon de cette prétention au mot Ordination.
Les Anglicans eux-mêmes font dans l ’ufage de
réordonner les miniftres luthériens ou calvimftes,
qui partent dans leur communion, parce leurs évêques
prétendent avoir feuls le droit de conférer les
ordres facrés , 6c que tout miniftre qui ne le reçoit
pas de leurs mains , n’a pas une vocation légitime 6C
régulière.
Tout raifonnable que foit cet ufage par rapport à
ces miniftres qui n’ont reçu leur vocation que du
choix du peuple, il forme le plus grand obftacle qu’il
y ait à les réunir avec les Anglicans, la plupart d’en-
tr’eux ayant de grands fcrupules de fe faire réordonner
, parce que la réordination emporte la nullité de
leur première vocation, 6c que par conféquent ce
feroit convenir qu’ils ont adminiftré les facremens,
fans en avoir le droit, & que toutes les fondions du
miniftere qu’ils ont exerçees, étaient nulles & inva-,
lides. Foyei Presbytériens.
Les Anglicans en ufent de même, félon le p. le
Quien, à l’égard des prêtres catholiques qui apofta-
fient ; mais ils n’ont pas le même fondement ; car de
quelques erreurs qu’ils accufent l’églife romaine , ils
ne peuvent nier que les ordres qu’elle conféré, font
validement conférés, à moins de tomber eux-mêmes
dans l’erreur des Donatiftes. Voye^ D onatistes.
REPAIRE, f. m. ( Gram. ) il fe dit de la retraite
des animaux fauvàges, des lions , des tigres , des
ferpens. Il fe dit aulli de la caverne des voleurs.
Repaire , ( Chaffe. ) c’eft la fiente des animaux
comme lievres, lapins.
Repaire, ( Archit. ) c’eft une marque qu’on fait
fur un mur, pour donner un alignement, 6c arrêter
une mefure de certaine diftance, ou pour marquer
les traits de niveau fur un jalon 6c fur un endroit fixe.
Ce mot vient du latin reperire, retrouver, parce qu’il
-faut retrouver cette marque, pour être alluré d’une
hauteur ou d’une diftance.
On fe fert aufli de repaires, pour connoitre les différentes
hauteurs des fondations qu’on eft obligé de
couvrir. Celui qui eft chargé de ce travail, doit en
rapporter le profil, les reffauts 6c retraites, s’il y en
a , 6c y laifler même des fondes , s’il le faut, lors
d’une vérification.
Les Menuifiers nomment encore repaires, les traits
de pierre noire ou blanche, dont ils marquent les
pièces d’affemblage, pour les monter en oeuvre. Et
les Paveurs donnent ce nom à certains pavés qu’ils
mettent d ’efpace en efpaces pour conferver leur
niveau de pente. Dicl.d’Archit. { D. J.')
Re pa ir e , ( Hydr. ) eft une marque que l’on fait
fur les jalons ou perches dans les nivellemens pour
arrêter les coups de niveau. C’ eft auffi en terme da
terraffier, des rigoles de terre dreflees au cordeau
fur deux piquets ou taquets enfoncés rez-terre : ce
qui fert à unir 6c dreffer le terrein. (K )
Repaire , ( terme de Lunetier. ) marque qu’on fait
fur les tubes d’une lunette à longue vue, afin de les
alonger , 6c de les accourcirau jufte point de celui
qui s’en fert. (Z). /.)
REPAISSIR, v. a£t. ( Gram. ) rendre plus épais.
REPAITRE, v. aéf: ( Gram. ) nourrir, entretenir.
On dit repaître de bons alimens, repaître de vent,
repaître de fumée , repaître de vifiorifs, de belles paroles.
Il fe prend, comme on v o it, au- fimple 6c an
figuré.
REPAITRIR, v. a£L ( Gram. ) paîtrir de-rechef. :
'Voyellesarticles Pa it r ir , Pâ t e , Pétrin.
REPALLEMENT , f. m. ( Com. ) confrontation,
comparaifon que l’on fait d’un poids de fe r , de cuivre
ou de plomb avec l’ étalon ou poids matrice, pour
voir , fi par l’ùlage ou autrement, il n’eft point alté- ;
ré. C e terme n’eft guere en ufage qu’en Picardie, 6c
particulièrement à -Amiens. Dictionn. de commerce.
REPALLER, v.-aâ. ( Com. ) confronter, compa- ;
rer un poids avec l’étalon. Voyc^ Repallement ou
Ætallon.
RÈPANDRE, v. aû. ( Gram. ) Il fe dit d’un flui de
qu’on verfe à terre , ou fur un -autre corps ; vous ré-
pandei du vin: il fe dit auffi de l ’argent ; il répand
beaucoup d’argent pour les troupes: d’une nouvelle,
d’un bruit ; je ne fais comment ce bruit s’eft répandu.
On l’emploie fouvent dans les phrafes fui van tes, fe
répandre en louanges, fe répandre dans le monde, répandre
des agrémens fur tout,; il a des grâces répandues
fur toute fa perfonne.
Répandre, V erser, ( Synonym, ) il y-a cette
différence entre ces deux verbes, que verfer fe dit
d’une liqueur que l’on met à deffein dans un vafe, &
répandre, d’une liqueur qu’on laiffe tomber ; ainft on
dit , verfer du vin dans un verre, & non pas répandre
du vin dans un verre. On dit cependant répandre des
pleurs, 6c verfer un torrent de larmes. On dit également
bien , verfer fon fang , 6c répandre fon fang. Répandre
eft fort en ufage au figuré ; répandre des erreurs;
cette nouvelle fut bientôt répandue. On dit poétiquement
que le fommeil répand fes pavots ; enfin répandre
fignifie femer., difperfer, étendre de toutes parts.
Un général répand quelquefois fes troupes en divers
cantons. Il faut tâcher de répandre des agrémens dans
tous fes écrits. Il y a un certain ait de nobleffe répandu
dans toute fa perfonne, dans fes difeours, ôedans
fes maniérés. ( D . J.')
RÉPARAGE, f. m. ( Draperie. ) ce mot lignifie
donner avec les forcer une deuxieme coupe au drap ;
ainli 1 on dit, tondre en réparage, pour dire , tondre
le drap une fécondé foi.%
R éparage , f. m. ( Lainage. ) ce mot fe dit chez
les Laineurs ou Aplaigneurs, de toutes les façons
qu’ils donnent aux étoffes de laine avec le chardon
l li r la perche.
R éparage , ou réparer, en terme iPtrfem, c’eft
nettoyer lés Çôuduresijeélfflettre, de niveau avec les
pièces, & reôifier l’csjiyrage au marteau, j a H
me & au ridoire. yoye^ ces mots à leur article.
RÉPARATION, 1 f. ( Archit. ) c’ eft une reftaii-
ration héceffaire pour l’entretien d’un bâtiment. Un
propriétaire eft chargé de groffeS ^éjaratioiSgcom-
me murs , planche^, couvertures, &c. & un locataire
éft obligé aux nienuéé,, tellesiue font les vitres*
.carreaux, dégradations d’âtres , de planchers, &c.
\L). /.)
R eparatkdn, ( jurifp. ) en fait de bâtiment, on
en diftingue de plufieurs fortes.
Les groflès réparations qui font à la charge du propriétaire
, lefquelles confiftent dans la réfection des
quatre gros murs , des poutres, voûtes & couvertu-
res en plein.
Lés réparations viagères & d’entretenemértt font
toutes Us réparations autres que les greffes réparations.
dont on vient de parler ; on les appelle viagères, par-
ce qu elles font à la char ge de l’ufufruitier & non du
proprietaire, & réparations d’entretenement, -parce
qu elles comprennent tout ce qui eft néceffaire pour
entretenir 1 héritage, mais non pas la réconitruction.
, _ Les menues r/parmons qu’on appelle auffi rtpara-
tions locatives, font celles-dontles locataires font tenus
,comme de rendre les vitres nettes en quittant la
, jnadon, de faire rétablir celles.qui,font caflees, faire
facconutioccr les clés & ferrures & les carreaux qui
fié font pas èïi état, 6c autres 'Chôfes femblabïeS.
Lorfque le fermier judiciaire d’un bien faifi réelle*
ment veut faire faire quelques réparations, il faut auparavant
qu il en fafle Conftater la nécertîté par uh
proces-verbal d’experts. On ne peut employer en réparations
que le tiers du prix du bail, quand il eft
de ioôolxv-. la moitié, qxxandil eft au-déffus , & lè
quart, quand il eft au-deflous. ^oye? le réglement
du 23 Juin 1678 , journal des duà. {A ) °
R é p a r a t io n c iv il e eft une fomureàlaqueïleuA
criminel eft condamné envers quelqu’un par formé
de repatation 6c de dédommagement du tort qu’il lui
a caule par fon crime.
La réparation civile adjugée pour l’homicide dxi
mari appartient par moitié à la femme 6c aux enfans;
la femme n’eft pas privée de fa part, quoiqu’ellè fé
remarie, 6c qu’elle renonce à la Communauté.
^ Si 1 homicide n’a point de femme fii d’enfans, la
réparation civile appartient au pere, 6c à fon défaut
aux autres héritiers plus prochains.
Pour avoir part à cette réparation , il faut avoir
pourfuivila vengeance de la mort du défunt. Les en-
fans n en feroient cependant pas privés, fi c’étoit
leur indigence qui les eût empêches de pourfuivre.
Les réparations civiles emportent la contrainte paf
fcorps, 6c font payées par préférence à l’amende ad*
jugée au roi. l'oyei tnfiitietion au droit criminel dé
M. de Vouglans. (A )
R éfara t ïo n d ’h o n n e u r , ( Jutifprud. eft nne
déclaration que l’on fait de vive voix ou par écrit ,
pour rétablir l’honneur de quelqu’un que l’on avoit
attaqué.
Comme il n’y a rien de plus cher que Phonneur ,
tout ce qui y donne la plus légère atteinte, mérité
une fatisfaâion.
Mais on la proportionne à la qualité de Poffenfé>
& à la qualité de l’injure, 6c auffi à celle de Paccufé.
Quelquefois la réparation fe fait par un fimple a£te
que l’on met au greffe.
Lorfqu^on veut la rendre plus authentique, on ordonne
qu’elle fe fera en préfence dé certaines per*
fonnes, meme en préfence d’un des juges commié
a cet effet, 6c qui en fait dreffer procès-verbal.
Quoique l’on ordonne cette réparation, on pro-
nonce auffi quelquefois en outre une amende 6c deé
dommages & intérêts : ce qui dépend des circonftan-
ces. Poye^ A m e n d e , D o m m a g e s e t in t é r ê t s>
Ho n n e u r , M a r é c h a u x d e Fr a n c e , P o in t *
d ’h o n n e u r .
RÉPARÉ, participe, ( Gram. \ Voytr le vefbé
R é p a r e r .
R é p a r e , en terme de bâtimens, voye( RÉPARA*
t io n , R e s t a u r a t io n .
RÉPARER, v. aft. ( Gram?) c’eft mettre ou refti*
tuer une chofe dégradée, défeéhieüfe, éndomma-
gee , en bon état. Il fe dit âu fimple 6c au figuré ; on
répare un mur, on répare une injure, On répate un
dommage, on répare un tort.
R é p a r e r , ( Médailles. réparer des médail-
Ies, c’eft les retoucher ; enforte qu’étant fruftes 6è
effacées, elles paroiflent nettes & lifibles. Pour cela ,
on enleve la rouille avec le burin, on rétablit les let*
très , on polit le champ , 6c on refîufcite des figurei
qui ne paroiffoient prefque plus. Quand les figures
font rongées, on prend une efpece de maftic que l’on
applique au métal, 6c que l’on retaille enfiiite très*
proprement, poiir faire croire que les figures font
entières 6c bien confervées ; c’eft une rüfe qu’on a
fouvent mis en ufage, les connoiffeurs gardent leurs
médaillés fans les r épater, parce que rien ne Gontri*
bue tant à les gâter. Voyer Joubert, fcunci des médaiU
les. {D. J.)
R é p a r e r , en ternte de Doreurfu t bois, eft propré* ,
ment l’aftiôn de découvrir la fculpture qu’on avoit