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kokfen richeffes & en pouvoir; & qu’elle rénferme
dans fon fein des mines d’or & d’argent, fi confidé-
rables,que l’empereur s’en eft réfervé la difpofition à
4 « (2?./.)
SAVA, (Géog. mod.') petite ville de Perfe, à deux
ou trois journées au nord-oueft de Kom. Il y a dans
cette ville deux célébrés mofquées , où les Perfans
viennent par dévotion pour de grands personnages
qui y ont leurs tombeaux. Lot. 3 4 . 56.
SAVANNE, fi f. ( Econom. rufiiq. ) dans les îles
françoifes de l’Amérique on appelle favannts degran-
des peloufes dont l’herbe eft courte , affez rafe & de
différentes efpeces inconnues en Europe : ces favannes
fervent de pâturages aux beftiaux ; on eft obligé
de les entretenir avec foin, & de les clore de lifieres
ou fortes haies de citronniers taillés à la hauteur de
fix à Sept piés : ces haies font fort épaifies, bien garnies
de branches, &£ remplies d’épines, qui les rendent
impénétrables.
SAVANES, terme des iles françoifes ; on app elle ainfi,
dans les îles françoifes des Antilles, les prairies où l’on
met paître les chevaux & les beftiaux. Dans les fa -
vanes un peu féches, on trouve de petits infe&es
rouges, qui ne font que de la groffeur de la pointe
d’une épingle : ces petites bêtes s’attachent à la jambe,
& lorsqu'elles font paffées au-travers des bas,
elles caufent des démangeaifons épouvantables, qui
obligent de s’écorcher les jambes. Quand on en eft
incommodé , il n’y a pas de meilleur remede que de
faire bouillir dans l’eau des bourgeons de vignes &
de monbain, des feuilles d’oranger, & des herbes
odoriférantes ; & on s’en lave bien les jambes plufieurs.
jours de fuite. Le mot de favane a été emprunté
des Efpagnols’, qui donnent le nom de favanas aux
prairies.
Les François du Canada donnent le nom de favane
aux forêts compolées d’arbres réfineux , c’eft-à-dire,
aux forêts de pins, fapins, de mélefes, & dont le
fond eft humide & couvert de moufle. Il y a des fa-
vanes qui font fort épaifies, & d’autres qui font claires.
Le caribou habite dans les f avaries, & quand elles
font épaifies , -il-s’y fraie des routes. (D . J .)
SAVANT, D o c t e , Ha b i l e , (S y n o n .) les con-
noiflances qui fe réduifent en pratique rendent habile.
Celles qui ne demandent que delafpéculation font le
f avant. Celles qui remplifient la mémoire font l’homme
docte.
On dit du prédicateur & de l’avocat qu’ils font habiles
; du philofophe & du mathématicien, qu’ils font
favans ; de l’hiftorien & du jurifconfulte , qu’ils font
doctes.
U habile femble plus entendu ; le f avant plus profond,
& le docte plus univerfel.
Nous devenons habiles par l’expérience ; favans par
la méditation ; doctes par la le&ure.
On peut être fort favant ou fort docte fans être habile
, mais on ne peut guere être très-habile, fans être
favant. Synon. de Girard. (D . J.')
S AVARIA, (Géog. anc.) ville de la haute-Pannonie.
Ptolomée, l. I l- c. xv. la met au nombre des villes
éloignées du Danube. Lazius conjeôure que c’eft
aujourd’hui le lieu nommé L e y b n i i& Villeneuve
prétend que c’eft Graitz.
SAVART, fi m. (Gram. & Jurifprud.') terme que
l’on trouve dans les coutumes de Reims & de Clermont
, héritage en favart, c’eft-à-dire, en friche. Voy.
le gloffaire de M. de Laurieré. ( A )
SAVATAPOLI, ( Géog. mod. ) ville d’Afie , dans
la Mingrélie, fur la mer Noire, à l’endroit où la côte
orientale fe joint à la feptentrionale. Cette ville eft
Ja Sébafiopolis, ou la Diofcuria des àhciens. (D . J .)
SAVATRA, (Géog. anc.') ville de la Galatie, dans
l’Ifaurie, félon Ptolomée , /. F . c. iv. fon nom moderne
félon Niger, eft Souraceri. ( D . J , )
S A U
SAUBATHA, (Géog. anc.) félon Ptolomée, l. F I .
c. vij. & Sabattha , félon Arrien, I I . Peripl. p . i5.
ville de l’Arabie heureufe, où elle a voit le titre de
métropole. Cette ville étoit dans les terres, & Arrien
dit que le roi y faifoit fa réfidence. Cela demande une
explication, que Saumaife, in exercit. P lin. p . 3 5 4.
a donnée. Comme le pays de l’Arabie qui produifoit
l’encens étoit différent du pays des Sabéens, & que
ces deux pays étoient fournis à deux différens rois : il
s’enfuit que Saba, capitale des Sabéens, & Sabattha
ou Saubatha, capitale du pays qui produifoit l’encens
, étoient aufli deux villes différentes. Celle-ci
fe trouvoit à l’orient de l’Arabie heureufe , & celle-
là à l’occident ; de forte qu.e Sabota, ville des Sabéens
, que Pline met fur la côte du golfe Arabique,
ou fur le rivage rouge, eft la même que Saba ; & la
ville de Sabota , que le même auteur place chez les
Adramites , eft la ville Saubatha de Ptolomée, & la
Sabatha d’Arrien. ( D . J. )
SAUCE ou SAUSSE, 1. f. (Cuifine.) compolition
liquide dans laquelle les cuifiniers font cuire diverfes
fortes de mets, ou qu’ils font à-part pour manger les
viandes quand elles font cuites. On connoît allez nos
fauces modernes, mais on fera peut-être bien-aife de
trouver ici quelques-unes des fauces de la cuifine dé
nos ayeux,& que M. Sauvai a rapportées dans fes antiquités
de Paris. Ces fauces font la fauce jaune, la
fauce chaude, la fauce à compote, la fauce moutarde
ou la galantine, la fause râpée, la fauce verte , enfin
la camelaine.
La fauce jaune fe faifoit avec du poivre blanc, que
nos peres nommoient jaunet ; elle étoit du nombre
des fauces chaudes. Dans la fauce à compote, c’étoit
le poivre noir qui y entroit.
La fauce moutarde ou galantine, étoit faite de la racine
de cette plante , que nos botaniftes ne connoif-
fent plus, & qui peut-être n’eft autre chofe que le
cran que nous mettons préfentement dans nos fau ces
y & qui n’eft ni moins chaud, ni moins piquant
que la galantine.
La fauce râpée fe faifoit avec du verjus de grain ,
on des grofeilles vertes.
La fauce verte, que nous connoiffons encore, avoit
entr’autres ingrédiens, du gingembre & du verjus,
qu’on verdiffoit avec du jus de perfil, ou de blé
verd ; on y ajoutoit enfuite de la mie de pain blanc.
A l’égard de la camelainty qui prenoit fon nom d’une
Ample que nous ne connoiffons plus, elle étoit
faite de cinamome, de gingembre, & de doux degé-
rbfle, de graine de moutarde , de vin, de verjus, de
pain ôe de vinaigre ; de forte que c’étoit la plus com-
pofée de toutes les fiances de ce tems-là.
Le droit de faire & de vendre des fauces appar-
tenoit autrefois aux marchands épiciers, qui de-là fe
nommoient épiciers-apoticaires-^à«cier5 ; mais depuis
, & le nom & la marchandée font paffées aux
maîtres vinaigriers, qui encpre à préfent mettent au
nombre de leurs qualités , celle de maitrcs fauciers.
{D . J.)
Sauce robert, en terme de Cuifinier ; ce font des
oignons affaifonnés avec de la moutarde, & cuits
danslagraiffe d’une longe de porc, ou d’une autre
piece, qu’on a mélé avec la fauce dont on l’a arrofé.
Les cuifiniers appellent aufli fauce verte une fauce
faite avec du blé verd, une rôtie de pain, du poivre,
du fel , le tout pilé enfemble , & paffé dans un
linge.
SAUCER, v. a£h c’eft tremper dans une fauce.
Saucer une médaille , c’eft quand elle eft de cuivre,
l’argenter.
SAUCIER, fi m. terme de corporation ; les maîtres
vinaigriers prennent dans leurs ftatuts, tant anciens
que nouveaux, la qualité de maîtres fauciers ,à caufe
de diverfes iàuces qu’ils ont droit de compofer
ôC
S A U C
& de débiter que le vinaigre même qui font, &
qu’ils vendent, paffe pour une des meilleures/à«
pour beaucoup de mets & de viandes ; ce nom ap-
partenoit aufli autrefois,au corps des marchands épiciers
, à caufe d’une petite communauté de fauciers y
ou faifeurs de fauces, qui leur étoit alors unie ; c’é--
toit apparemment en vertu desépiceries qui entroient
dans leurs fauces; En 1394 les fauciers firent bande
à-part, &c eurent leurs jjiirés., r-eftant pourtant fujets
à la vifite des gardes del’épicçrie;ç’eft de-là que font
Venus nos vimigners-faueiers.
Les fauces des vinaigriers dont il eft parlé dans le
quinzième article de leurs ftatuts de i<^8, font la
lauce jaune, la camelirie & la fauce moutarde, toutes
preientement ignorées,ou du moins hors d’iifa^e
fur les tables délicates., où nos nouveaux cuifiniers
en ont introduit beaucoup d’autres moins Amples-&:
plus piquantes, & de-là plus préjudiciables àlafanté.,
Savary. (D . J .)
, SAUCISSE, f,.f. (Cuifine.) ce mot dans fa propre
fignification veut dire une forte de mets que l’on fait
avec du fang & de la chair de porc affaifdnnée ; c’eft
une efpece de boudin.
Ce mot vient de l’italien falficcia r & félon Sau-
maife , du latinjulficium , qu’on écrit au lieu deJ'al-
fun i, falé.
Les fauciffes de Bologne font les plus eftimées, &
on en fait une confommation confidérable en Italie,
furtout à Bologne & à Venife, d’où on en porte dans
beaucoup d’autres endroits.
On fait lès faucifjès avec de la chair de pore crue,
que l’on hache avec de l'ail.
On i’aflàifonne de poivre & de plufieurs fortes d’épices
; les Anglois fourniffent les Italiens de peaux &
de boyaux de porc, & le commerce de cette forte de
marchandifés e-ft plus grand qu’on ne s’imagine.
S a u c i s s e , (G én ie .) c’eft une longue charge de
poudre mife.en rouleau dans de la toile goudronnée,
arrondie, & çoufue en longueur, de forte que
cette efpéce de traînée régné depuis le fourneau ou
chambre de la mine ,vjufqu’à l’endroit où fe tient l’ingénieur
pour y mettre le feu, & faire jouer le fourneau.
La faucijfe peut avoir environ deux ppuces de
diamètre. On met ordinairement deux faucifss ji chaque
fourneau, afin que fi l’une vient à manquer, l’autre
y fupplée. ,(D . J.)
SAUCISSON , dans ÜArtillerie & la Fortification ;
eft une efpece de fafcine depuis 9 ou 10 piés de longueur
jufqu à 18, relié de 9 pouces en 9 pouces avec
de bonnes harres. On s’en fort, dans la conftruéfion
de l’épaulement des batteries à un liege, & pour réparer
les breches puies bpuches, en attendant qu’on
veuille reconftruire le revêtement, oumettrele rempart
dans l’état où il étoit avant le fiege de la p laçe,(<2)
S a u c i s s o n , f. m. dans l Artillerie, eft un long fac
de cuir ou de toile, d’environ un pouce & demi de
diamètre, dont on fe fert pour porter le feu dans la
chambre ou le fourneau d’une mine; il eft pour cet
effet rempli de poudre fine.
Le fauciffôn le renferme dans un petit canal de bois
appellé auget. Ce Canal fert à empêcher que, les matériaux
qui remplifient là galerie de la mine ne pref-
fent trop le fauciffoti, qui pourroit fans cela s’étouffer
avant qu’il eût porté le feu à la mine, L e fauciffoti
eft attaché fixément au milieu du fourneau ou de la
.chambre de la mine y de-forte qu’on ne puiffe point
l’en arracher. Il fe conduit dans tous les retours de
la galerie, on le continue même lin peu au-delà pour
pouvoir y mettre le feu plus furement, Foyc[ M in e
6* T é m o i n .
Dans l’attaque d’un ouvrage qu’on craint qui ne
foit miné, on cherche à découvrir le faucijjon pour
empêcher que l’ennemi j i ’y mette le feu ne fafle
jouer les mines.
Tome X I F .
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Coupir k fa itc ijb n , c’eft rompre la liaifon bu la
Continuité de là poudre depuis le dehors de la gale-
rie jufqu’à U chambre de la mine, ce qui ne permet
plus de la taire lauter.
Saucisson , ( Artificier. ) les Artificiers appellent
ainli une efpece ae fùfee que l’on attache ordinaire-4
ment à la queue d’une plus grànde, pour en rendre
1,effet plus agréable. J’ai dit ordinairement, parce
gu on en fait quelquefois .gui voient en l’air comme
alors, fenîles appelle fêu c ift
B l B f l pour les difcnguer des premiers qu’tm
nomme faucijfons fixes.
Le cartouche ditfauciffôn fe fait avec une baguette,
Ce cartouche, doit être de quatre pouces de long ; il
fe fait de carton roule deux fois & bien colé partout ;
on 1 étranglé par un bout à un clemi-pouce de fon ex-*
tremite ; on le lie avec de la ficelle ; on prend un tampon
de papier que l’on fait entrer dans ce cartouche ;
<pn le pouffe dans lecul d\\fapci£c>naYec\a baguette;-
on frappe celle-ci avec un mailiet,après quoil’on met
de la poudre ordinaire dans ce cartouche ; & quand
il eft plein à-peu-près , l’on couvre cette charge d’un
tampon que l’on frappe encore avec la baguette,
enfuite on l’étrangle & on le lie en cet endroit. Après
cela l’on ferre ce fauciffôn depufo les deux endroits,
étranglés avec beaucoup de ficelle, enforte qu’il en
foit tout cçipyeff; entét'etatsh lOEïte'datisM .doll«
forte &-on le laiffe fécher, afin que le feu y étant
mis, il trouve plus de réfiftance, & faffe un plus grand
bruit en faifant cr.e.vér le cartouche. :
Il faut pour cela que le fauciffôn foit percé à celui
de fes bouts qu’on appliquera à,la queue de la fiifée,
ou il doit avoir un peu de poudré^grenée, & cette
poudre fervira à allumer 1 e 'fauciffôn que l’on, fera
tenir contre la fiifée avéç du -pàpi’er ou du parchemin
, ou bien avec une côrde ou autrement, afin
que la fiifee venant à finir, le fauciffôn prenne feu &C
produife foti effet.
. Pour cqùftfiiire àes faucifiôns y6]<[hsy on fera leurs
cartouches comme ceux dés préçédens, excepté
qu’ils doivent être un peu plus longs. Après avoir
étranglé .un de leurs bouts comme à l’ordinaire, on
les charge aufli de poudre grainée ; puis à un doigt
d’épaifleur, ôrï ajoute de la poudre pilée & paffée,
comme pour les fuféés par terre, en preffant le tblit
à coup de maillet, comme pour les fufées volantes 5
enfin on couvre le cartouçlie avec une corde, après,
avoir étranglé l’autre bout, enforte qu’il n’y refte
qu’une lumière groflè comme un.petit tuyau de plu*;
nie d oie ; on 1 amorce ayec- un peu de poudre mouil-
S â U CIS SON , c’eft aufli, dans les feu x d'artifice,
une forte de pétard fait avec un Cartouche cylindrique
court, étranglé, &■ fermé par les deux bouts ce
qui le fait reflembler a un fauciffôn à manger. Pouf
augmenter la détonation de la poudre qu’il renferme
par la réfiftance du cartouche, on l’enveloppe de
ficelle celée.
S a u c i s s o n v o l a n t , c’eft le même artifice àlon-
gé, pour continuer un peu de compofition qui le fait
pirouetter en le jettant en l’air par le moyen d’un
pot, d’où il fort comme, d’un mortier, & fipit pat*
tirer un coup. Frèzfor* fruité des feu x d'arttfièe. (Q )
S a V c i s s o N ç (Marine.) c’eft un hOyau de toile,
rempli de poudre à canon, dont on fe fert dans un
brûlot, pour,conduire le Feu depuis les dales jufque
aux artificiers.
S a u c i s s o n , (Chaircuitetie.) les faucijfons font de
groflès fauciffes qui fe font en plufieurs endroits, particulièrement
en Italie, avec de la chair de pore
crue, bien battue & bien broyée dans un inbrtier,
où l’on mêle quantité d’ail, de poivre en grain , &
autres épices ; les meilleurs faucijfons font ceux de
Bologne. ( D . J . )
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