roue* à l’autre, trouver l’efpace que doit parcourir la
puiffance, afin que le poids parcoure un efpace donné.
Multipliez la circonférence du pignon de la roue la
plus lente par l’antécédent de la railon donnée, &: la
circonférence de la roue la plus prompte par le con-
féquentde la même raifon. Trouvez enfuite une quatrième
proportionnelle à ces deux produits &c à l’ef-
pace qu’on veut faire décrire au poids, & vous aurez
l’efpace que doit parcourir la puiflance. Süppo-
fons, par exemple, que la raifon des révolutions de
roue la plus lente à celle de la plus prompte, foit celle
de 2 à 7 , que l’efpace à faire parcourir aiupoids foit
de 30 piés, le rapport de la circonférence du pignon
de la roue la plus lente à la circonférence clela roue la
plus prompte étant fuppofé celui de 3 à $, on aura
avec ces conditions z8o piés pour l’efpace que doit
parcourir la puiffance.
70. La raifon delà circonférence de la roue la plus
prompte à celle du pignon de la plus lente, la raifon
des révolutions de ces roues &c le poids étant donnes,
trouver la puiflance.
Multipliez les antécédens de ces deux raifons l’un
par l’autre, & faites de même des' conféquens ; trouvez
enfuite au produit des antécédens , à celui des
conféquens , & au poids donné une quatrième proportionnelle
, & vous aurez la puiffance cherchée.
Que la raifon des circo/iférences foit celle de 8 à 3 ,
par exemple, la raifon des révolutions celle de 7 à 2,
& que le poids foit de 2000 , on aura 2 1 4 * pour la
puiflance. On trouveroit de la même maniéré le
poids , fi c’étoit la puiflance qui fut donnée.
8°. Les révolutions que doit, faire la roue la
plus prompte, pendant que la plus lente en fait une,
étant données, ainfi que l’ efpace dont il faut élever
le poids, & que la circonférence de la roue la plus
lente, trouver le tems qui fera employé à l’élévation
de ce poids.
Trouvez premièrement une quatrième proportionnelle
à la circonférence du pignon de la roue la plus
lente, à l’efpace que le poids doit parcourir, & a u
nombre des révolutions de la roue la plus prompte,
& vous aurez le nombre des révolutions que doit
faire cette roue, pendant que le poids s’élève de la
quantité demandée. Trouvez enfuite par expérience
le nombre des révolutions que fait la roue la plus
prompte dans une heure, & faites fervir ce nombre
de divifeur au quatrième terme de la proportion dont
on vient de parler , le quotient fera le tems employé
à l’élévation du poids.
Aurefte, il eft bon de remarquer en finiffant cet
article, que quoique la multiplication des roues foit
fouvent fort utile dans la méchanique, foit pour aider
le mouvement, foit pour l’accélérer, cependant
cette même multiplication entraîne aufli d’un autre
côté, une plus grande quantité de frotteinens, &
qui peut devenir fi confidérable, qu’elle égaleroit,
ou même furpafferoit l’avantage que la multiplication
des roues pourroit produire. C’eft à quoi on ne
fait pas fouvent affez d’attention lorfqu’on veut con-
ftruire une machine, & fur-tout fi cette machine eft
un peu compofée. Voyt^ Machine 6* Frottement.
Voye{ aujji ENGRENAGE, D en t , 6*c. Wolf &
Chambers. ( O )
R oue d’A r istot e, eft le nom d’un fameux problème
de méchanique, fur le mouvement d’une roue
autour de fon eflieu. On appelle ainfi ce problème,
parce qu’on croit qu’Ariftote eft le premier qui en ait
parlé. . . ,
Voici en quoi la difficulté confifte. Un cercle qui
tourne iur fon centre, & qui fe meut en même tems
en ligne droite fur un plan, décrit fur ce plan une ligne
droite, égale à fa circonférence, pendant le tems
d’une révolution.
Maintenant fi ce cercle que l’on peut appéller <//-
firent, a au-dedans de lui un autre cercle plus petit,
qui lui foit concentrique, qui n’ait de mouvement
que celui qu’il reçoit du défèrent, & qui foit, fi l’on
veut, le moyeu d’une roue de carroflè, ce petit cercle
ou moyeu décrira pendant le tems d’une révolution,
une ligne droite égale , non à fa/circonférence
, mais à celle de la roue : car le centre du moyeu
fait autant de chemin en ligne droite, que le centre
de la roue, puifque ces deux centres ne font qu’un
même point.
Le fait eft certain , mais il paroit difficile à expliquer.
11 eft évident que tandis que la roue fait un tour
entier, elle doit décrire fur le plan une ligne égale à
fa circonférence. Mais comment peut-il le faire que
le moyeu, qui tourne en même tems que la roue i
décrive une ligne droite plus grande que fa circonférence
?
La folution d’Ariftote ne contient qu’une bonne
explication de la difficulté. Galilée qui a cherché à
la réfoudre, a eu recours à une infinité de vuides
infiniment petits, qu’il fuppofe répandus dans la ligne
droite que décrivent les deux cercles ; & il prétend
que le petit cercle n’applique point fa circonférence
à ces vuides, & qu’ainii il ne décrit réellement
qu’une ligne droite égale à fa circonférence ,
quoiqu’il paroiiie en décrire une droite plus grande.
Mais il faute aux yeux que ces petits vuides font
tout-à-fait imaginaires. Et pourquoi le grand cercle
y appliqueroit-ii là circonférence,? D ’ailleurs la grandeur
de ces vuides devroit être plus ou moins confidérable
félon le rapport des deux circonférences*
Le P. Taquet prétend que le petit cercle fait fa révolution
plus lentement que le grand, & décrit par
ce moyen une ligne plus longue que fà circonférence
, fans néanmoins appliquer aucun des points de
fa circonférence à plus d’un point de la bafe. Mais
cette hypothèfe n’eft pas plus recevable que la précédente.
M. Dortous de Mairan , aujourd’hui membre de
l ’académie royale des Sciences de Paris, & de plu-
fieurs autres, a aufli cherché une folution du problème
dont il s’agit, & l’a envoyée à l’académie des
Sciences,en 1715. MM. de Louville & Saumon,
ayant été nommés pour l’examiner, affurerent dans
leur rapport qu’elle fatisfaifoit pleinement à la difficulté
: voici en quoi cette folution confifte.
La roue d’un carroflè eft Amplement tirée ou pouf-
fée en ligne droite.Son mouvement circulaire ne vient
que de la réfiftance du plan fur lequel elle fe meut.
Or cette réfiftance eft égalé à la force avec laquelle
la roue eft tirée en ligne droite, puifqu’ellè détruit le
mouvement que doit avoir dans cette direction le
point de la roue qui touche le plan. Les caufes de
ces deux mouvemens, l’un droit, l’autre circulaire,
font donc égales, & par confécftient aufli leurs effets,
ou les mouvemens qu’elles produifent doivent être
égaux. C’eft pour cette raifon que la roue décrit fur le
plan une ligne droite égale à fa circonférence.
A l’égard du moyeu il n’en eft pas de même. Il eft
tiré en ligne droite par la même force que la roue ;
mais il ne tourne que parce que la roue tourne, il ne
peut tourner qu’avec elle, & dans le même tems
qu’elle. D ’oîi il s’enfuit que le mouvement circulaire
du moyeu eft moindre que celui de la roue, dans le
rapport des deux circonférences, & que par confisquent
le mouvement circulaire du moyeu eft moindre
que fon mouvement reâiligne*
Puis donc que le moyeu décrit néceffairement une
ligne droite, égale à la circonférence de la roue, il
s’enfuit, félon M. de Mairan, qu’il ne peut la décrire
qu’en gliffant, ou par ce qu’on appelle mouvement de
rajion. En effet, les points du moyeu ne'peuvent s’appliquer
aux points d’une ligne droite,plus grande
.qitë la circonférence du moyeu,; fans gliffer en partie
for cette ligne droite ; & il eft clair qu’ils doivent,
gliflèr plus ou moins, félon que le moyeu eft plus petit
ou plus grand. Voye^ R oulement 6* Glisser.
m . de l'acad.. iy i3 >
On concevra aifément comment il fe peut faire,
que les mouvemens circulaires & reûilignes foient
inégaux , fi au lieu de fuppofer, que le cercle roule
tandis qu’il avance, on fuppofe. qu’il ne faffe que fe
mouvoir Amplement en ligne droite fur un p lan, &
que durant ce tems un point mobile parcoure fa circonférence.
Il eft certain que ce point mobile eft
alors dans le même cas que feroitun point de la circonférence
, en fuppofant qu’elle roulât. Or la vîteffe
de ce point mobile peut être ou égale, ou plus grande
, ou plus petite que celle du cercle pour aller en
avant. Si elle eft égale, c’eft le cas du roulement ordinaire,
qui n’a aucune difficulté. Si elle eft plus
grande, c’eft le cas dont nous parlons ici, oh la ligne
que décrit le centre du cercle , par fon mouvement
progreffif, eft plug grande que la circonférence décrite
durant le même tems par le point mobile. Or
comme on n’a aucune peine à concevoir que la vî-
teffe du point mobile foit moindre que celle du centre
du cercle, On peut fubftifuer cette idée à celle
du mouvement de rafion, pour n’avoir plus aucune
difficulté. •. ■■ : > - ■' ''fo'" ■ . ;
Si la vîteffe du point mobile étoit plus grande que
celle du cercle,,alors la ligne décrite par le cercle,
feroit moindre que la circonférence ; & c’eft ce qui
arriveroit, par exemple, à la circonférence d’une
roue, fi on faifoit tourner le moyeu fur un plan. .
On peut encore, pour réfoudre la difficulté dont
il s’agit, fe fervir d’un autre moyen. Imaginons un
cercle qui tourne autour de fon centre, tandis que
ce centre eft emporté en ligne droite, il eft évident
que le mouvement reûiligne du centre n’a rien de
commun avec le mouvement de rotation du cêrcle,
& que par conféquent, deux mouvemens peuvent
être dans tel rapport qu’on voudra. Or une roue qui
avance fur un plan, peut être imaginée comme un
cercle qui tourne fur fon centre, tandis que ce centre
eft emporté parallèlement au plan fur lequel la
roue fe meut. Donc le premier de ces deux mouvemens
n’eft pas plus difficile à concevoir que l’autre.
Voye^Cycloïde. (O )
R oue persane ou persique , dans l ’agriculture
, c’eft une machine propre à élever une quantité
d’eau fuffifante à l’inondation des terres limitrophes
des rivières , Sc dans les endroits oîi le courant de
l’eau eft trop bas , ou n’a pas affez de force pour le
faire fans fecours étranger. Voye^ Roue.
Roue à feu , ( Actif. ) c’eft une roue préparée
d’une façon particulière , qui tourne fort vite & vomit
du feu.
R oue , f. f. terme de Carrier, la roue des Carriers
eft un bâti de menu bois de charpente, qui a au-moins
vingt-deux piés de circonférence. Le long du cercle
qui forme cette roue eft l’échellier, c’eft-à-dire des
chevilles ou échelons de bois de huit pouces de
longueur, & d’un pouce & demi de groffeur, qui
de pié en pié traverlent le bord de la roue. C ’eft en
montant d’échelon en échelon le long de l’échellier
que les manoeuvres carriers donnent le mouvement
à la roue, ou plutôt à l’arbre à l’un des bouts duquel
la roue eft attachée & élevée perpendiculairement
iur l’horifon. Les proportions les plus ordinaires de
l’arbre font de quatorze piés de longueur fur deux
piés de diamètre. ( D . J. )
Roue , grande ou petite, terme de Charron , c’eft un
cercle entier compofé de plufieurs gentes, au milieu
de ce cercle eft un moyeu d’oîi partent plufieurs
raies qui vont fe joindre & s’enchâffer dans les gentes ;
tout cela fe proportionne à la grandeur des roues.
V>ye{ les figures, Planches du Charron & les figures dit
Sellier.. .
Roues de carroffe, de chariot, &c. on trouve dans
les Tranfaôions philofophiques quelques expériences
fur l’avantage des grandes roues dans toutes fortes
de voitures ; voici leurs réfultats.
i°. .Quatre roues de 5 3 pouces dehaut, c’eft-à-dire
de moitié plus petites que celles qu’on emploie ordinairement
dans les chariots, ont tiré un poids de
507 livres aver du poids fur un plan incliné,avec une
puiffance moindre de fix onces que deux des mêmes
roues employées avec deux plus petites, dontla hauteur
n’étoit que de 4} de pouces de haut.
2°. Que toute voiture eft tirée avec plus de facilité
dans les chemins raboteux, lorfque les roues de
devant,font aufli hautes que.celles de derrière Ô£
que le timon eft placé fous l’aiffieu.
30. Qu’il en eft de même dans les chemins d’une
terre graffe ou dans ceux deTable.
40. Que les grandes roues ne font pas des ornières
fi profondes que les petites.
50. Que les petites roues font meilleures lorfqu’ii
s’agit de tourner dans un petit efpace.
Ro u e , f.f. (Machine de Charpenterie.') grand affem-
blage de bois de charpente de figure cylindrique
qui eft attachée au bóut du treuil des grues & de
quelques autres machines propres à élever de pefans
fardeaux. Il y a de ces roues qui font doubles, & au-
dedans defquellesles ouvriers peuvent marchèr pour
leur donner le mouvement, telles font celles des
grues. D ’autres font Amples , & n’ont que de fortes
chevilles qui traverfent leur bord extérieur de pié
en pié en forme d’échellier , fur iefquelles un ou
deux ouvriers mis à côté l’un de l*autrè;( l’échellier
entre deux ) montent pour les faire tourner. On fe
fert ordinairement de celles-ci pour les engins des
carrières de pierre. Savary. ( Z). J .) ’■
Roue , f. f. terme de Coutelier, la roue des Couteliers
qu’un garçon tourne avec une manivelle de fer
fert à donner le mouvement aux meules & aux po-
liffoirs , fur lefquelsfe remoulent, s’adouciffent& fe
poliffent les ouvrages, tranchans & coupans de coutellerie
; comme les couteaux, rafoirs, lancettes ,
cifeaux, biftouris, & c . on en a fait ailleurs la deferip-
tion. (JD. J .)
Roue du milieu, che^ les Fileurs d’or, eft une
roue de bois , pleine & plus grande que les autres
de cette efpece ; elle eft placée à-peu-près au centre
du rouet vis-à-vis la roue du moulinet, par qui elle
eft mue.
Roue du moulinet eft une roue de bois en
plein, la plus petite des roues du rouet des Fileurs
d’or ; elle eft placée au-deffous de la grande roue fur
le derrière vis-à-vis la roue du milieu , qui n’ayant
pas d’autre arbre que le fien , reçoit le mouvement
d’elle. On l’appelle roue du moulinet, parce que c’eft:
par elle que les moulinets font mis en jeu. Voyez
Roue du milieu & Moulinets.
Roue , f. f. ( Manufi déglacés.) ce qu’on appelle
de la forte dans les manufactures des glaces , & dont
on fe fert pour adoucir celles du plus grand volume,
ne tourne pas autour d’im aiffieu, mais eft pofé ho-
rifontalement & attaché fur ce qu’on nomme la table.
Elle eft de bois , à rayons , forte & légere , environ
de fix piés de diamètre. Savary. ( D . J. )
Roue dont fe fervent les Graveurs en pierres fines .
eft un troue de bois placée fous le tablier, dont l’u-
fage eft de faire mouvoir l’arbre du tour et. • Voye\ les
Planches & les figures de cet article. Cette roue doit être
plombée , pour qu’elle conferve plus long-tems la
vîteffe imprimée par la marché Ou pédale , fur laquelle
l’ouvrier appuie le pié alternativement. Voyei
Partiele GRAVURE.
R o u e dans l ’Horlogerie fignifie en général un cer