<ÿü1s Be la chaîfte, ôrlaiffenttous les autres, félon ï’ar- ;
Rangement que l’ouvrier a conformé aux points de
fon deffein. Savary. (D . J .)
R EM ISE fe dit, au jtu de quadrille, quand U n joueur
•ne fait que cinq mains , foit qu’il joue le fans prendre
, foit qu’il ait appelle: alors le jetton que Eût cha-
■ •que joueur, n’eft gagné qu’au coup fuivant.
Remises , on appelle ainfi des bouquets de taillis
plantés dans les champs de diftance en diftance pour
la confervation du gibier ; on dit aborder la remife,
quand la perdrix pouffée par l’oifeau gagne ces re-
REMISIANA, (Géogr, anc.) ville de la haute Mæ-
fie. L’itineraire d’Antonin la marque fur la route du
Mont d’or, à Byzance, entre Naiffum & Turris, à a„5 .
milles du premier de ces lieux, & à z8 milles du fécond.
(D . J. )
REMISSE, f.m. infiniment du métier d’étoffe de
ioie.
Le remife eft un compofé de plufieurs liffes, le
nombre ell fixé fuivant le genre de marchandife que
l ’on veut fabriquer. Voye^ Lisse.
REMISSION, f. f. ( Critiquefacrée.) c’éft à-dire,
en général remife, relâchement, cefîion de dettes, de
droits-, d’impôts, élargiffement, pardon. Voici des
-exemples de ces divers fens du mot rémijjion dans l’Ecriture.
i°. Il fignifie remife dans le v. Teftament. 'Vous
publierez,dit le Lévit, x xv . ro, la rémijjion générale à
tous les habitans du pays. On fait que les Ifraëlites à
l’année du jubilé, étoient par la loi affranchis de
la fervitude de leurs dettes ; ôc rentroiênt tous dans
la poffeffion de leurs biens. De même dans l’année
fabbatique, on remettoit généralement parmi les
Hébreux toutes les dettes aux débiteurs infolvables;
&: l’on donnoit la liberté aux efclaves hébreux d’origine.
i° . Rémiffion fe prend pour vacation des affaires ,
tems' où l’on ne plaide point ; têls étoient les premiers
du mois , les jours de fêtes ôç de fabbat.
3°. Ce terme eft employé pour exemption de
charges, d’impôts ôc de contributions. Macch. xïij.
^ 4°. Pour élargilfement,liberté de fervitude. L’ef-
prit du feigneur m’a envoyé pour annoncer aux captifs
leur élargiffement ( rémiffion) , ÔC pour publier
l’année favorable du Seigneur , Luc, iv. ; c>. L’année
favorable du Seigneur eft l’année du jubilé, Shenah.
Hàjoubal-Fuller a fort bien traduit l'année de relâche.
Jofeph dit que le mot jubilé , iw&ù\cç, fignifie la liberté.
L’année de la mort de J. C. fut une année de
jubilé , ôc ce fut le dernier de tous ; car Jérufalem
fut détruite avant le retour de la cinquantième année.
5°, Rémijjion défigne encore , dans l’ancienne loi,
l’abolition de la faute , ou de l’impureté cérémonielle
, qui s’obtenoit par des purifications, des offrandes
, des facrifices.
6°. Enfin rémijjion dans l’Evangile- fe prend pour
celle du péché qui s’acquiert par un changement de
vie. Approchons-nous de Dieu, dit S. Paul aux Hé- •
breux, x . a o. avec un coeur fincere , ôc nos âmes
nettoyées d’une mauvaife confeience. ( D . J . )
RÉMISSION , f. f. en Phyjique, lignifie la diminution
de la puiffance ou de l’efficacité de quelque qualité
, par joppofition à fon augmentation, qu’on nomme
intenji&n.
11 eft à remarquer au refte que les mots de rémiffion
& inter:jion.(ont affez peu ufités en françois pour
défigner Caffoi.blijfement ou Vaugmentation d’une force.
Ils le font davantage en latin , inienjioyrcmiffio.
Dans toutes les qualités fufceptibles d’intenfion
de rémijjion, Fintenfion décroît en même proportion
queles.quarrésde la diftance du centre augmentent.
Voyt{ Qualité. Charniers. ( O y
RÉMISSION > (Jnrifprud.) eft l’a&e par lequel le
prince remet à un accufé la peine due à fon crime ,
& fmgulierement pour ceux qui méritent la mort.
On obtient pour cet effet des lettres de rémijjion
ou de grâce.
Ces lettres font différentes des lettres d’abolition
& de pardon. Veye^ le lit. iS . de l’ordonnance de
1676 -, ôc ci-devant les mots Abolit ion , Grâce ,
L ettres dè grâce & de rém ission, L ettres
de pardon , ;& i* mot Pardon, (yl)
R ém ission, (Médecine^) terme d’ùfage enméde-
decine pour défigner dans les fievres avec redoublement
ou intermittentes le tems de la diminution oit
de la cefiàtion entière des accidens ; la rémijjion eft
complette dans les fievres intermittentes-, imparfaite
dans celles qui font avec redoublement ; la différente
durée de ce tems a donné lieu à la divifion de ces fie-*
vres en quotidienes , tierces 1, quartes, quintes , annuelles,
&c. le médecin doit avoir égard à la remhf
jion pour i’adminiftration des remedes ; les purgatifs
, par exemple, les apozemes , amers fébrifuges,
le quinquina, &c. doivent être preferits pour le tems
de la rémiffion, & les iaignées, les caïmans, &c. conviennent
uniquement pendant l’accès ou le redoublement.
Voye^ Pa roxiSme , Accès * Fiè v r e in*
t e rm it ten te , exacerbante , &c. '
RÉMISSIONNAIRE, f.m.(Jur ifpmd.) eft celui
qui a obtenu des lettres de rémiffion ou de grâce.
Voye^ci-devant RÉMISSION , ÔC les mots ABOLITION,
Gr â c e , L ettres de g r â c e , Pardon. ( A )
REMMON , ( Critique Jacrée.) mot hébreu qui veut
dire hauteur ; on appelloit remmon l’idole des peuples
de Damas. Quelques interprètes la prennent pouf
celle de Saturne, qui étoit en grande vénération parmi
les orientaux. D’autres prétendent plus .vraiffem-
blablement que c’eft le foïeil, ainfi nommé à Caufe de
fon élévation fur la terre. Naaman.le fyrien, con-
feffa à Elifée , qu’il avoit fouvent accompagné fon
maître dans le temple de ce dieu, IV. Rois v. 18. MH . . .
REMO, SAN , (Géogr. mod.) petite ville d’Italie,
dans l’état de Gènes, fur la rive du Ponent, à 9 milles
au levant de Vintimigfia, Ricunne furpàffe la fertilité
de fon terroir en olives, citrons, oranges , Ôc autres
fruits. Long. 25. \o.ldnt. 43. 4 2 . f i ) . J.')
RÉMOIS, le , ou le RHÉMOIS , ( Géogr. mod. )
petit pays de la Champagne , formé par le territoire
de Bheims , qui en eft la capitale. Ses bornes font le
Laonois ôc le Soiffonnois au nord, le Châlonnois au
midi, & la Brie au couchant. Outre la capitale, il
comprend, Cormici, Fifmes, Epernay, Avernay ,
8>c Ay , connu par fes bons vins. (D . J .)
REMOLADE,f. f. terme de Maréchal, remede
pour les chevaux qui ont des foulures ; il fe fait
avec de la lie, du miel, de la grailfe , de la térébenthine,
ôc autres drogues réduites en une efpece
d’onguent. SoleyJ'el. ( D . J f f f
REM OLAR , terme de galere. Voyt{ R eMOULAT.’
REMOLE , f. f. (Marine.') contournement d’eau,
qui eft quelquefois fi dangereux, que le vaiffeau en
eft englouti.
REMONDER , Eplucher , terme de fabrique d'étoffes
de foie. Le remondage confille à couper les bouts
de foie qui font aux chaînes lorfqu’elles. font fur les
métiers, à mefure ôc avant la fabrication; on change
auffi les bouts de foie qui fe trouvent cotonneux;
ôc fi on ne faifoit cette opération avec attention , il
ne feroit pas poflible de fabriquer l’étoffe dans fa perfection.
REMONTANT , f. m. terme de Ceinturier, c’eft
l’extrémité de la bande du baudrier qui eft fendue
en deux , &c qui tombe fur les pendans. ( D . J. )
REMONTÉ d'un cavalier, (Arc rnilit.) c’eft le fe-
cours qu’on lui donne, en lui foùrniflant un cheval
quand
quand il eft démonté. Quand un capitaine fait le décompte
à fes cavaliers, il réglé ce qu’il a fourni pour
la remonte.
REMONTER, v. aét.*( Gram. ) c’eft monter derechef;
Jefus-Chrift eft remonté au ciel : c’eft s’élever
; la lune remonte fur l’horifon : c’eft relever un
corps à la hauteur d’où il eft defeendu ; remonteç ce
poids : aller contre le fil de l’eau, c’eft remonter la rivière
; il y a des machines à remonter les bateaux. On
remonte à cheval ; on remonte une compagnie ; on remonte
de cordes , un infiniment ; on remonte une machine
dont les parties étoient defaffemblées ; on remonte
une garniture ; on remonte à l’origine d’un faux
bruit, d’un préjugé populaire ; on remonte dans l’avenir.
ffoye{ dans les articles fuivans quelques autres ac-
teptions du même mot.
R em o n t e r , en terme de guerre, c’eft fournir à des
troupes de nouveaux chevaux à la place de ceu x qui
ont ete tues ou bleffes dans une aétion , ou qui par
vieilleffe ou autre defaut ne peuvent plus fervir.
Chambers.
R e m o n t e r , terme de riviere , c’eft naviger contre
le courant d’une riviere.
R em o n t e r , v. aét. terme d'Horloger, remonter une
montre, une horloge, c’eft remettre la corde fur la
fùfee, ou relever le contrepoids, pour mettre la
montre ou l’horloge en état de marquer & de fon-
ner les heures. (D . J .)
R e m o n t e r , (Soierie.) c’eft faire fuccéder de nouvelles
foies pour continuer une p iece, lorfque celle
fur laquelle on travaille eft entièrement employée ÔC
vient a manquer.
Comme c’eft une opération fort longue que de
monter un métier, il a fallu imaginer quelque moyen
fort court pour faire fuccéder des foies nouvelles à
celles qui vienneht à manquer ; & voici celui dont
on ufe.
On a fur tin infiniment, appéllé Ieffltbi, de là
foie toute préparée : cettepréparatioSôtlfille à être
encroifee de vingt fils en fils partm bout, & de fil en
fil par 1 autre. La foie prend ces deux encroix fitr le
moulin, & c’efl le bout encroilc de fil en fil qui s’enveloppe
le premier fur le billot; celui par conféquent
qm fe préfente & fe développe le p remier, eft celui
qui eft encroife de vingt en vingt. Toute cette foie’
portée àu fortir du moulin fur le billot e fe n t in u e ;
elle forme comme un grand lïhevéau de i ;o aunes’
de long, & de 800 doubles ou de *ÏSo f ilsM y a de
ces echeveaUxqui ont iîfpo fils ; ceux qui font à l\i-
fage des faifëurs de bluteaux fins Ont même 1000
brins ; & comme ôn paffe deux fils ou brins dan®
chaque dent du peigne, il y a des peignes à 8 & ÿ o i
dents; &pou r les faifëurs ae bluteaux qui ne paflent
qu un fil à chaque dent, il y a des peignés a iboo
dents. Puifque le fil de foie eft continu, qu’il forme
lin echeveaü , il eft évident qu’il forme une bouclé à
chaque bout, & que la boucle du bout qui pend dit
billot eft divifée en quatre-vingt parties ou boucles
partielles égales ; on appelle ces boucles partielles
égalés, des portées.
On a un infiniment appellé rattau, on jette chaque
portée fur une dent du rateau. L’avantage de cette
manoeuvre eft d’étendre la foie , & dé la difpofér
convenablement fur l’enfuple. Pour cet effet, ona line
petite baguette appeilée cûmpùjlcur, qu’on paffe dans
toutes les boucles partielles quiforment la groffe boucle
qui pend du billot ; cette baguette à une fic'eiie,
appellee cnficlle attachée à une dé fés extrémités f
t>n paffe cette ficelle à la place du petit Cordon qui
tenon les fils encroifes de vingt en vingt, & qui cen-'
tinue de faire cette fonéhon. On paffe enfuitêlèCôm-
pofteur avec fa ficelle dans la rénüre de l’enfuplè,
on adapte une mam ou manivelle au tourillon de
fenfuple on tourne l’enfuple, ik la foie diftribuée
en quatre-vingt parties par chaque dent du rateau ,
ou plutôt en foixante-dix-huit, s’étend fur l’enfuple.
ils cillent foixante-dix-huit, parce qu’on fait les deux
premières portées doubles, afin que la foie étant plus
elevee fur 1 enfuple par fes bords que par fon milieu,
elle ne s éboulé point.
Après un affez grand nombre de tours de l’enfuple
pour que le billot foit dégarni, on arrive au bout de
1 ecneveau où les fils font encroifes de fil en fil & tenus
en cet état par un cordon.
Voilà une operation préliminaire à tout travail &
qu il taut faire & recommencer toutes les fois qu’on
veut commencer à travailler une piece, ou qu’une
piece fimffant, on veut la continuer & fubftituèr de
la foie a celle qui manque. Mais ce n’eft pas tout dans
ce dernier cas, il y a une fécondé opération, qui s’appelle
tordre.
Et voici comment elle fe foit : on prend l’erifuple
iur laquelle on a jette la foie qui étoit fur le billot’
on lafnet dans les tOurftlBïB des alonges, voyn üar*
M/r AtoijG E, on attache à chacun de fes bouts une
corde qui paffe fur e lle, & qui fe rend fur l’enfuple
de devant. 1
On a fait des berlins ou portions de tous les bouts
de ioie reftes de la piece employée, qui pendent
hors de la liffe. Ces berlins font encroifes d’un fil en
x p M ^es envergures dans leurs encroix,
oc 1 on fixe ces envergures fortement à l’aide des cordes
qui font tendues dés extrémités d’une enfuple
aux extrémités de l’autre , en .faifant faire un tour à
chaque corde à 1 extrémité de chaque envergeure.
Puis on prend le bout de la nouvelle piece , on
place des envergures à fon encroix, & on l’amene
jufqu a ce qu’elle foit contiguë à l’extrémité des berlins
de la piece qui finit ; on fixe ces.envergeures pareillement
fur les cordes qui vont d’une enfuple à
1 autre ; on pend un poids à l ’enfuple de derrière capable
de l’empêcher de tourner, enforte que la foie
loit bien tendue ; on divife la foie de la nouvelle
piece en deux berlins ; On paffe le noeud d’un berlin
de la piece nouvelle dans l’encroix du berlin de la
piece^ qui finit, & on l’y fixe avec une corde.
Puis, avec là main gauche, on cherche à l’aide de
1 encroix le premier fil du berlin de la piece expirante
, & avec la droite & à l’aide de l’encroix le
premier fil delà piece nouvelle ; cela fait, on prend
celui-ci fur le pouce & l’autre fur l’index, on ferre
les deux doigts , la foie prete de la quantité du diamètre
de l’indèx & du pouce ; alors en faifant gliffer
ces deux doigts l’un contre l’autre, ces portions des
deux fils fe tordent enfemble & reftent tors ; cet endroit
de jonélion eft même ordinairement fi fort que
ce n’eft prefque jamais-là que les brins de foie caftent.
Apres qu’on a tors les brins, on jette ou tord les deux
brins avec le fil de foie du côté de l’enfuple de derrière.
r
Cela fa it, on tord enfemble les deux féconds fils
ÔC ainfi de fuite fil à fil jufqu’à la fin d’une piece'.
Cette operation eft fi prompte, qu’un bon ouvrier
tord dix-huit cens fils en deux heures ; afin que les
fils tors ne fe féparent point, on fe mouille les doigts
avec de la falive, du plâtre, de l’eau gommée 6-c.
mais cela eft prefque luperflu. Cette maniéré d’unir
les joiés eft fi ferme, que fi un ouvrier ne tord pas
également, je veux dire que s’il prend avec fes doigts
un peu plus de foie en continuant de tordre qu’il n’en,
a pris au commencement, alors le poids qui tire
lP^e mon.tera ? & les premiers fils tors feront
lâches ; ce poids eft pourtant énorme. Cela fait, on
a , comme on v o it, une piece nouvelle, jointe ôc
continue avec les reftes d’une autre, fans qu’on ait
ete obligé de monter le métier.
Mais il y a toujours .upe portion de foie qui ne
; peut etre travaillée, celle qui eft comprife entré l’on-
N