ordinairement elle en contient quatre , 6c alors elle
eft fuivie de cinq autres ftrophes , dont les.quatre
premières finiffent chacune par un vers,de la première
ftrophe ; êè lorfque par ce moyen cette ftrophe eft
entièrement répétée., on en ajoute une derniere, au
bout de laquelle le trouvent par forme de refrain,
les deux ou trois premiers mots du premier vers cle
tout le poëme. Tel eft le.rondeau de Madame Des-
houlieres à M. le duc de S.aint-Aignan, fur la guérifon
de fa fievre quarte. Dans ce rondeau, les quatre vers
de la première ftrophe , vont terminerTucceflive-
ment les quatre ftrophes fuiv,antes.
Là première ftrophe,,étant entièrement répétée ,
fuit la cinquième 6c derniere,, ftrophe finiflànt par le
refrain: fans dédaigner, qui ^commence le premier
versvde tout le rondeau.
Dans le rondeau redoublé, fi la première .ftrophe
avoit cinq vers, le rondeau auypit fept ftrophes , parce
qu’il en faudroit cinq pour répéter la première. On
conçoit aifément que cette efpece de rondeai^a beaucoup
plus de difficulté que le rondeau ordinaire ; mais
il n’en a pas l’agrément. {D. J.)
R o n d e a u , en Mufique, eft une forte d’air à
deux ou plufieurs reprifes , dont la conftru&ion eft
telle qu’après avoir fini chaque reprife, on recommence
toujours la première avant que de^pafi’er à
celle qui fuit, 6c qu’on finit le tout par cette même
première reprife par laquelle on a commencé.
Les ariettes italiennes, 6c toutes nos ariettes mo-,
dernes font aflëz communément en rondeau, de même
que la plus grande partie des pièces de clavecin.
R ondeau , plaque de fer forgé, ou de fonte,
dont les miroitiers-lunetiers fe fervent pour y travailler
les verres dont la fuperficie doit être plane ,
c’eft-à-dife ni convexe ni concave. Les rondeaux fervent
aufli pour faire des bizeaux fur les glaces ; le
grais , l’émeril, le tripoli, la potée d’étain, fervent
à dégrofîir , adoucir, polir 6c lnftrer le veçre ou le
cryftal qu’on travaille lur le rondeau. Voye* Bassin
des lunetiers, au mot LUNETIER & les PI. du lunetier.
R o n d eau , c’eft, parmi les pati(fiers, une planche
en rond, fur laquelle on drefle les pains-benits.
Voye^ les PI,
RONDE-BOSSE , f. m. ( Archit. décorât, ) c’eft
en fculpture un ouvrage dont les parties ont leur
véritable rondeur, 6c font ifolées comme les figures.
On appelle demi-boffe un bas relief, qui a des parties
faillantes & détachées. ( D. J.)
RONDELETE , f. f. ( Hiji. nat. Bot. f rondeletia;
genre de plante dont la fleur eft monopétale, en forme
de foucoupe tubulée , 6c foutenue par un calice
qui devient dans la fuite un fruit arrondi, couronné
6c divifé en deux capfüles qui renferment de petites
femences. Plumier,nov. pl. amer.gen. Voy. Plante.
C ’eft le P. Plumier qui a le premier découvert cette
plante en Amérique , 6c qui lui a donné ce nom
en l’honneur de Rondelet, naturalifte 6c médecin de
Montpellier. Sa fleur a la figure d’une foucoupe , 6c
confifte en un tuyau d’une feule piece, foutenu par
un godet qui devient enfuite un fruit prefque rond,
couronné 6c partagé en deux loges remplies d’un
grand nombre de lemences-menues. Cet arbrifleau
eft fort commun dans les parties feptentrionales de
la Jamaïque. (D . J.)
Ro nd e le t t e s , f.f.pl. ( O-urdiffage.) toiles à voiles
, qui fe fabriquent en quelques endroits de l’é-
vêche de Rennes en Bretagne, mais fur-tout à Iftré.
RONDELLE, Voyei Rouget.
R ondelle , f. f. ( Art milit. ) efpece de bouclier
de figure ronde ou ovale. Voye^ Bouclier &
R ondache. (Q )
Rondelle, f. f. ( Hydr.) fe dit d’ un morceau de
plomb coupé en rond, pour mettre entre les brides
d’un tuyau de fer. C’eft encore un morceau quarré
deplomb, en table, que l’on foude verticalement-
fur un,e conduite,-, dans l’endroit où elle pafle dans le
cprroi d’un baffin , afin d’arrêter l’eau qui, fans,
cette plaque ,,pourroit fufvre le.tuyau 6c fe per-,
drjè. ( iC )
R ondelle , f. f. ( Maçonnerie.) outil de fer dont ,
fe fervent les maçons.pour gratter 6c finir les membres
6c moulures d’architefture. La rondelle n’eft
différente du crochet, que parce qu’elle eft arrondie
par le bout. Richelet. {D. J.)
R ondelles , f. f. i f .(Lainage. ) ce font des boffes
ojt têtes de char do-ns tr.es-petites , que. l’on eftime
peu , 6c dont on fe fert dans les moyennes manufactures
de lainage , pour laver ou tirer à poil certaines
étoffes de petit prix. Dicl. du Comm. ( D. J. )
Rondelles, f. f. pl. terme de Plombiers les Plombiers
nomment de la forte deux pieces.de cuivre
rp;ndes ., qui ferment par les deux bouts les moules
où ils fondent des tuyaux fans foudure ; c’eft au mi-,
liqu de .ces rondelles que font placées les deux portées
qui tiennent le boulon ou.noyau du tuyau , fufpendu
au milieu du moule, & qui règlent l’épaifleur du
plomb. Dicl. du Comm. { D- J.)
Rondelles , ( Sculpture. ) les rondelles font d’acier
; les unes avec un manche de bois, 6c les autres
fans manche ; ce. font des efpeces de cil'eaux ronds.
..RONDEUR ,f. f. f Gramm.') qualité , forme , ou
figure du corps appelle rond. Voye{ Rond.
R ondeur fe dit.aufli, dans l'écriture , des parties,
fupérieüres 6c inférieures des jambages,, qu’on appelle
ordinairement déliés ,6c qui forment des quarts
de cercles très-propres à rendre le caraûere plus coulant
& plus brillant.
RONDIN , ou TONDIN , f. m. ( terme de Plom-
blier. ) cylindre de bois, fur lequel les Plombiers
arrondifent les tables de plomb dont ils veulent faire
des tuyaux. Ils ont-des rondins de plufieurs longueurs,
'6c de différens diamètres, fuivant les tuyaux qu’ils
ont à arrondir. Savary. ( D. J. )
RONDOLE. V o y e i P oisson v o lant.
ROND-POINT d’une église , le , ( A n h ite c l. )
c’ eft l’endroit du vaiffeau oppofé au grand portail,,
On l’appelle a inli, parce qu’il eft ordinairement ter-,
miné en demi-cercle. ( D. J. )
RONEBY, ou RUNEBY, ( Géog. mod.) ville de
Suede , dans.la Bleckingie, à quelques lieues au couchant
de Carlfcroon, à une lieue de la m er, 6c fur le,
bord d’une petite riviere, au milieu des rochers ; elle
eft marchande, 6c fort-peuplée. ( D. J. )
RONFLER , v. neut. c’eft refpirer en dormant,
en faifant du bruit. Il paroît que ce bruit naît dans
plufieurs perfonnes de la difpofition de la tête 6c du
col ; car changez la tête de place , 6c elles ne ronflent
plus. I
RONGER, v. aft. ( Gramm. ) c’eft détruire ou
rogner avec les dents. On dit que le chien ronge un
os ; que les rats rongent le pain ; que la mer ronge fes
bords ; que le verd-de-gris ronge les métaux; que la
rouille ronge le fer ; que la pierre à cautere ronge les
chairs ; que l’ennui le ronge ; qu’il ronge fon frein.
D ’où l’on voit qu’il fe prend au fimple & au figuré.
RQNS.BERG , ( Géog. mod. ) autrefois petite ville
de Boheme, dans le cercle de Pilfen , proche de
Herftein ; ce n’eft aujourd’hui qu’un bourg dépeu-,
plé , & ceint de vieilles murailles. ( D . J. )
RONSON. V o y e i O mbre de R jv ier e .
RONTEIZ , f. m. ( Jurifprud. ) quafî terra rupta ,
dans la coutume de Ne vers font des terres nouvellement
défrichées. On les appelle aufli r o m p e iV o y e £
cl-deffus R om peiz. ( A )
. ROOMBURG , ( Géog. mod.') bourg des Pays-
Éas , dans la province de Hollande , fur le bord du
Rhin, un peu au-deflùs de Leyde. C ’eft' un lieu fort
ancien ; M. Van-Loon a prouvé que c’étoit ÏAlbimanat
rnana d’Antonin , 6c l’ A'Ibiniana de la carte de Peu-
tinter. On a trouvé dans ce bourg des médailles de
cuivre qui portent l’effigie de divers empereurs, de j
T ib e re, de Néron, de Claude, de Domitien, d’Antonin
, de Nerva, de Trajan & d’Anaftafe. ( D .J . )
ROOT-GANS, {.xù.(Hifl. nat. Ornitelog.) Ce mot
ftânifie une oie rouge. LeS Hollandois l’ont donné à
un oifeau aquatique dës: côtes de Spitzberg. 11 a le
bec court, recourbé 6c épais. Ses pâtes font noires 6c
«arnies de trois ongles 6c d’une peau de la même cou-,
leur. Il n’eft point rouge comme fon nom l’indique, il
eft noir partout le corps, excepté fous le ventre qui
eft tout blanc. Il n’a pas non plus la forme d’un oie ,
mais il en a le vol-. Sa queue eft courte , 6c fa chair •
bouillie eft d’un bon goût. .
ROPJCUM, {.Géog. anc.) ville de l’île de Corfe ;
Ptolomée,/. I I f c. jj. la marque dans les terres, auprès
de Corficum. Pinet penfe que le nom moderne
èft Rogela. {D. J.)
RO PO, {Géog. mod.) grand village de l’Attique.
Il eft habité par des Grecs, 6c compofé de plus de
deux cens feux. Ce lieu eft l’âricienne ville Oropos, ou
Gropus, pour laquelle les- Athéniens 6c les Béotiens
ont eu de grandes conteftations, parce qu’elle étoit
fur leurs frontières. Ropoeû à: deux milles de la mer,
6c à fix du village de Marcopulo , 6c n’a aujourd’hui
aucune marque d’antiquité. On trouve feulement à
Sycamino, a quatre milles de Ropo, dans l’eglife
d'Agioï- Saranda , l’infeription fuivante , AçpoJ'irtcç
wxvpoo SipavivÇ. C ’eft-:\-dire' : Aphrodifius ^fils de Zo-
pyrus. { D . J . )
ROPOGRAPHES, f. m. {Littéral.) nom qu’on
donnoit dans l'antiquité à certains peintres , qui fe •
bornoient à né reprefenter que de petits fujets, comme
animaux, plantes , payfages. Ce nom eft dérivé
des mots poTros, jouet, babioles , ou marchandifes de
vils prix; de ypaço, j'écris, je peins.
On appelloit auffi Topographes, ceux qui dans les
jardins tailloient les bonis, les ifs 6c les antres arbrif-
feaux touffus en figures d’hommes 6c d’animaux.
ROPOGRAPHE, f Peint antiq. ) peintre de pay-fa-
gès , d’arbreS d?ariimaux , de ports de mers, 6c d’autres
chofesfemblables; pcnoypaipia. ripulæfianiûe dans
Cicéron la variété des objets qui font fur une côte.
Il mande à Atticus , en parlant de Tufcuhim , & ta-
tnen hac 'pu'woypdtpia. tipula, videtur habitura celerefn fa-
tietatem. Je crois cependant que je me lafferai bientôt
du payfage de cette côte. {D. J.)
RO QUE, la {Géog. mod.) petite v ille, ou plutôt
bourg de France dans le Languedoc, au diocéfè de
Nîmés.
Il y a une autre petite ville dans le Languedoc >
diocèfe dê Caftres, qu’on appelle Roque d’Olme£.
■ Il ne faut pas confondre ce dernier lieu, avec Roque
Courbe, qui èft du diocèfe de Caftres, mais fur
PAgoût. {ÎJ. J.)
ROQUEFORT de Marsân , ( Géog. mod. ) petite
ville de France , dans la Gafeogne ,• au diocèfe
d’Aire , fur là Douze, à 4 lieues au iiord-eft du mont
de Marfan. {D. J.)
ROQUELAURE, f. f. {Gram.)fo r te de manteau
à manches larges, qu’on fe jettoit fur les épaules, 6c
qui fe boutonnait du haut en bas. Les redingotes ont
lue cédé aux roqttelaures.
Ro qu elaure, ( Géog. mod.) petite ville de France
, dans l’Armagnac, au diocèfe d’Aufch. Elle a été
érigée en duché-pairie en 16 51, mais les lettres ri’ont
point été vérifiées. {D. J.)
ROQUEMADOUR, { Géog. mod. ) petite ville
de France , dans le Querci, au diocèfe de Cahors,
éleâion de Figeac. Elle doit fon origine à une abbaye
de l’ordre de fàint Benoît, qui eft aujourd’hui un
chapitre, folis le titre de Notre-Dame. La manfé
abbatiale a été unie à Févêché de Tulles. {D . J.)
Tome JLIV.
ïvOQÜEMÀURE, {Géog. modJ) ville de France,
dans le bas Languedoc, fituce près les bords du Rhône
, au diocèfe d’Avignon > à 2 lieues au-deflùs de
cette v ille , fur un roc efearpé; Long. 22. 27-,1 latit.
43. 38'.
C’eft dans cette ville que mourut le pape Clément
V en 1314, après neuf ans de pontincat, pendant
lefquels les fa étions Guelphe 6c Gibeline , nées des
querelles du facerdoce & de l’empire, fubfiftoient toujours
comme unfeu qui fe nourrifloitpar de nouveaux
embrafemens. Clément V né en Galcogne, étoit du
parti de Boniface V III, qui l’avoit nommé évêque dè
Comminge,& puis archevêque de Bordeaux. Le cardinal
d’Oftie l’éleva fur la chaire de faint Pierre , 8c
fon élection fe fit' à Péroufe en 1305. On l’appellà
le pape Gafcon. D ès qu’il fut élu, il aima mieux tranf-
férer le faint fiege hors d’Italie, 6c jouir en France
des contributions payées alors par tous les fideles ,
que difputer inutilement des châteaux auprès de
Ronie.
Clément alloit de Lyon à Vienne en Dauphiné, à
Avignon , menant publiquement avec lui la Conv-
tefle de Périgord, 6c tirant ce qu’il pouvoit d’argent de
la piété des bonnes âmes-. Ce fut à Vienne qu’il convoqua
en 1311 un concile général, dans lequel l’ordre
des Templiers fut aboli & la guerre fainte réfo-
lue. Il mourut en allant à Bordeaux pour changer
d ’air-v
On fait qu’il fût couronné à Lyon en préfence de
Philippe le Bel, de Charles de Valois, 6c de plufieurs
autres princes. Cette cérémonie fut troublée par la 1 chute d’une muraille , laquelle étant trop chargée de
peuple, s’écroula, tua Jean II duc de Bretagne, 6c
Gaillard frere du pape. Le roi & Charles de Valois,
furent blelfes légèrement. La tiare tomba de defîùs
la tête du pontife, & une des belles efcarboueles de fa
couronne fe perdit. On conçoit bien, que cet accident
fut remarqué comme un préfage des malheurs
qui affligèrent la chrétiennété 6c l’Italie, durant ce
pontificat. {D. J.)
, RO QU ER , v.-aéh {terme de jeu f échecs J) c’eft ap-
■ procher le roc, ou , comme nous difons awjourd’hui,
la tour auprès du ro i, & paffer le roi par-derriere
pour le placer à l’autre café joignante. On ne roque
qu’une fois ; mais pour roquer, il faut n’avoir point
. remué le ro i, ni la tour , 6c ne point pafl’er Ou fe
mettre en échec. {D. J.)
ROQUET , f. m. {Zoologie.) nom d’une efpece de
petit lézard d’Amérique, d’un brun rougeâtre , marqueté
de taches jaiines 6c noires ; fes yeux font vifs,
étincelans, 6c fes jambes font d’une longueur remarquable
polir un fi petit animal ; il porte la tête toujours
droite, 6c la queue communément recourbée en
demi-cercle fur le dos. Il n’eft point fauvage , fautille
légèrement comme un oifeau , 6c eft dans un mouvement
perpétuel ; quand il eft fatigué de fes cour-
fes , il ouvre la bouche, en tire fa langue , 6c haleté
comme les chiens ; c’ eft du moins ce qu’en rapporté
, Rochefort dans fon hiftoire des îles Antilles. (D. / .)
RO QUETIN, f. m. {Soierie. ) efpece de petite
bobine de bois, au milieu de laquelle on a pratiqué
une moulure à deux bords pour recevoir ce qu’orî y
veut dévider. Il y en a une autre, où fe pofe là cordé
du contrepoids qui fert à mouvoir le roquetin, à le
retirer à niefure qu’il fe dévide, 6c à tenir tendu
le fil qui porte deffus ; le roquetin ainfi que le rochet,
eft percé dans fa longueur, pour être traverfé d’une
broche fur laquelle il tourne & qui le tienne fuf-
! pendu.
ROQUETTE, f. f. {LIiJI. nat. Botan.) eruca,genre
; de plante à fleur en croix, compofée de quatorze pétales
; le piftil fort du calice, & devient dans la fuite
un fruit ou une filique compofée de deux panneaux
appliqués fur les bords d’une cloifon mitoyenne qui
Z z