54z S A L
i -j c c in-8°. La première édition ' du livre de Mafuc-
cio a pour titre il novellino , Sc parut à Naples en
1476, in-fol. Elle fut fuivie de plufieurs autres, faites
à Venife en 1484 , en 149 1 , en 1503 avec figures ;
en 15 1 1 , en 152.5 , in-8°\ en 153 1 , in-8°-. en 1535,
in-8°. en 1 <41, in-8°. Scc. Malgré toutes ces éditions
, un fatyrique d’Italie ( Francefco Doni ) a eu
raifon de fe divertir de l'auteur , en lui attribuant
ironiquement un ouvrage imaginaire, intitulé : Ma-
fuccio commente fopra la prima giornata del Boccac-
cio. ( Le chevalier DE J A U C O U R T .)
Salerne , golphe de , ( Géog. mod.) golphe dé la
Méditerranée , fur la côte orientale du royaume de
Naples. G’eft le Pce/lanus Jinus des anciens. (D . J.)
SALERON , f. m. ( Orfèvrerie. ) c’eft la partie
d’une faliere où l’on met le fel. Dicl. de l'acad. ( O. J..)
SALERS , ( Géog. mod. ) petite ville ou bourgade
de France, dans la baffe-Auvergne, à fix lieues d’Au-
rillac, dans les montagnes. On y commerce en bétail.
( D . J.)
SALESO, le , ( Géog. mod. ) riviere d’Afie, dans
l’Anatolie ; elle arrofe la partie orientale de la Ca-
ramanie , Sc fe perd dans le golphe de Satalie, vis-
à-vis de h le de Chypre. (D . J .)
SALETÉ -, f. f. ( Gram/) ordure quis’eft attachée
à quelque chofë, Sc dont il faut la nettoyer. La fa-
leté d’une table , d’une chambre , d’un lit , du linge ,
des habits. Au figuré , il n’y a guere que les igno-
rans Sc les libertins qui difènt habituellement des fait
tés. Ce poète n’a que fa faleé.
SALETIO , ( Géog. anc. ) Sc Saliffo par Antonin,
ancienne ville de la Germanie ,fur le Rhein , à fept
milles italiques de Strasbourg, en allant vers Sa-
verne. Beatus Rhenanus croit que fon nom moderne
eft Sel[a. (£>. J.) ; l / ' '
S A LEUR, f. m. ( Gram.) celui qui fale. Ce mot
s’employe dans la pêche des harengs Sc de la morue.
Il y a des faleurs en titre.
On donnoit autrefois le même nom de faleur, à
des efpeces de devins qui prétendoient connoître
l’avenir aux mouvemens de différentes parties du
corps qu” ils faupoudroient de fel. Cette efpece de
divination fe défignoit par le nom de faliffation,
falijfatio.
SALFELD, ( Géog. mod. ) i° . petite ville d’Allemagne
au cercle de la haute Saxe , dans la Mifnie ,
fur la Sala, à environ fept lieues au-deffus d’Iène ,
avec titre de principauté. Elle appartient à la maifon
de Saxe-Gotha. L’ordre de S. Benoît y poffédoit
une riche abbaye, qui a été réunie au domaine par
les élefteurs de Saxe, dans le tems de la réformation.
La principauté peut avoir douze lieues de long
fur trois de large. C’eft un pays de montagnes , .où
fe trouvent quelques mines de cuivre, de plomb Sc
de vitriol.
z°. Salfeld, petite ville du royaume de Pruffe ,
dans la Poméranie, à cinq lieues de la petite ville de
Holtaud ; vers le midi. ( D. J. )
SALGANÈE , ( Géog. anc. ) ancienne ville de
Grece dans la Béotie , fur l’Euripe , au paffage pour
aller dans l’Eubée..Etienne dit Salganens. Tite-Live
la met auprès de l’Hermeus , qui doit avoir été une
montagne ou une riviere. On la nomme à préfent
Saïga nie 0; c’eft une petite ville de la Livadie.(Z>. J.)
SALHBERG, ou SALBERG, Géog. mod. ) petite
ville de Suède , en Weftmanie, fur la riviere de
Salha , près d’une montagne, où font des mines
d’argent, que les Ruffes ruinèrent dans la guerre
qu’ils eurent avec les Suédois, terminée par la paix
deNydetat. ( D. J.)
S A L I A , ( Géog. anc. ) riviere d’Efpagne , dans
l’Afturie , aux confins de la Cantabrie. Elle donnoit
le nom au peuple Saleni, qui étoit dans ces cantons,
& que Ptolomée femble nommer Selinj. : elle le don-
S A L
noit auffi aulieu Salaniana, dont parle Antônin dans
fon itinéraire. Cette riviere eft aujourd’hui la Saïa.
C’eft , au jugement de Pinto , la Sauga de Pline.
c d . j . ) i m
SALUE , f. f. pi. oh fous-entend virgines 9 ( Hiß,
Rom. ) filles qu’on prenoitàgage ; elles fervoient
le pontife à l’autel ; elles portoient Y apex Sc les
ludamenta, Sc marchoient en danfant.
SALIAN , f. m. ( Hiß. nat. ) oifeau du Bréfxl Sc de
l’xle de Maragnan ; il eft de la groffeur d’un coq-
d’inde ; il a le bec Sc les jambes d’une cigogne , Sc le
fert de fes aîles avec aùfli peu de facilité que l’autruche
; mais il eft fi prompt à la courfe , que les
chiens les plus légers ne peuvent l’atteindre. On le
prend ordinairement dans des pièges.
SALICAIRE , f . f. ( Hiß. nat. Bots) falicaria ,
genre de plante à fleur enè.rofe , compofée de plu-
fieurS pétales, difpofés en rond dans les échancrures
du calice qui eft en forme du tuyau. Le piftil s’élève
du fond du calice, Sc devient dans la fuite un fruit
ou une coque ovoïde, qui a deux capfules, Sc qui
renferme des femences ordinairement petites, attachées
au placenta , Sc enveloppées le plus fou-
vent par le calice. Tournefort, Infi. ni herb. Foye%_
Plante.
Tournefort compte dix efpeces de falicaire , Sc
nomme pour la première , celle qui porte des fleurs
purpurines , falicaria vulgaris purpurea , foliis oblon-
gis. J .R .H . 2S3 .
Sa racine eft groffe comme le doigt , ligneufe
blanche , vivace ; elle pouffe des tiges qui s’élèvent
quelquefois en bonne terre , jufqu’à la hauteur de
cinq piés, roides , anguleufes, rameufes, rougeâtres.
Ses feuilles-font entières, oblongues , pointues,
femblables à celles de la lyfimachie, mais plus étroites
, Sc d’un verd plus foncé ; elles fortent de chaque
noeud des tiges, deux à deux , trois à trois, Sc environnent
enfemble la tige.
Ses fleurs font petites, verticillées au milieu des
branches , ramaffées en épis, purpurines , compo-
fées chacune de fix pétales , dilpofées en rofe, avec
douze étamines d’un rouge p âle, qui en occupent lé
milieu.
Après la chute des fleurs, il leur fuccede des eap-
fules oblongues , pointues, couvertes Sc partagées
en deux loges, remplies de femences menues. Ceue
plante croît abondamment aux lieux humides , marécageux
, & le long des eaux ; elle fleurit en Juin Sc
Juillet. On l’eftime déterfive Sc rafraîchiffante ; mais
elle eft de peu d’ufage.
Mj»-de Tournefort eft le premier qui ait nommé
cette plante falicaire, falicaria, foit parce qu’elle
vient communément parmi les faules , falices, ou
plutôt parce que fes. feuilles reffemblent à celles du
faule. (D . J.)
SA L IC IT E , f. f. ( Hiß. nat. Litholog. ) nom donné
par quelques naturaliftes à une pierre compofée
de petits corps marins ou de pierres lenticulaires,
qui étant pofées fur le tranchant, préfentent une figure
femblable à celle des feuilles d’un faule. C’efl:
la même pierre que l’on appelle aufli pierre frumentaire
, lapis frumentarius helveticus.
SAL1COQUE. Foye{ Squille.
SALICORNIE, f. f. ( Botan. ) genre de plante
dont voici les carafteres ; elle n’a qu’une feuille liffe ,
pleine de fuc, femblable à un poireau, & compofée
d’écailles articulées comme le bouis. Sa fleur eft à
pétale, nue , & croît dans les endroits où les écailles
s’uniffent. Son fruit eft une veflie qui contient une
femence. Linnæuscaraftérife ainfi ce genre déplanté:
le,calice eft de forme tétragonale , ventrue, tronquée
&fubfifte ; il n’y a point de couronne à la fleur ;
l’étamine eft un filet unique , fimple & chevelu ; la
boffettè de l’étamine eft arrondie j le germe du piftil
S A L
eft de forme o vale, oblongue ; je ftile eft placé fous
l’étamine ; le ftigma eft fendu en'deux ; il n’y a point
d’enveloppe particulière au fruit , mais le calice devient
plus gros &. contient une feule graine: ''
On ne compte qu’une efpecë de falicornie, nommée
oar Tournèfort fdlicornia gmiculàta , annua ,
coroli 51. Ses cendres forit d’un grand ufage dans ;
les manufaftures de favon & dans les verreries.
^ ^ALICOTS , terme de pêche , forte de poifforts. j
Defcription de leur pêche. La pêcherie du palais, lieu
dans le reffort de l’amirauté de Marennes, fur la côte
du Ponant, dans laquelle on fait la pêche de ces poif- .
fons qu’on appelle la famé, falicots ou grand bar- ;
beau \ eft particulière à ce lieu. Pour établir cette
pêcherie , on plante dans la roche de petits fapins
de vingt - deux à vingt - quatre piés de hauteur ;
on les range en quarré, on les enfonce environ de
deux piés, & on les difpofe de maniéré qu’ils fe trouvent
placés un peu en talut, pour les écarter par le
bas, & leur donner une aflîette plus ferme; enfuite
à cinq piés environ du bout d’en-haut , on forme
avec des traverfes une efpece de plancher que l’on
couvre de brouffailles & dé branches d’ofier ; on fait
auffi autour du quarré une enceinte de pareil clayonnage
de la hauteur d’environ trois piés , la pêcherie
e i f éloignée de la côte d’environ dix braffes à la pleine
mër. A . ..
Pour former Un accès facile à ces pêcheries, qui
font plufieürs fur différentes lignes , on plante à la
côte d’autres perches au pié du rivage à la pêcherie
; ces perches ont deux traverfes qui conduitent
au premier palais ; la traverfe d’en-bas fert aux pécheurs
de mar.che-piés ; & celle d’en-haut de foutien
& de guide, ce qu’on appelle le chemin ou la galerie.
Cette pêche ne fe fait que de haute-mer , feulement
depuis le mois de Mars & d’Avril, jufqu’à la
fin de Juillet ; ce font prefque les femmes feules qui
s’employent à cette pêche ; elles ont pour cèt effet
quatre à cinq trullottes , ou petits trulles > formées
de la même maniéré que celles des pêcheurs des
monarts; elles mettent à côté de cet inftrument deux
pierres pourile* faire caler, & pour appât dans le
fond du fac dés cancres ou crabes dont on ôte l’écaille
; la trullotte eft amarrée par un bout de ligne
paffée au-travers du bout du boufon qui eft le morceau
de bois, au travers duquel paffe la croifèe où
eft amarrée le fac,; la femme qui pêche, releve de
tems en tems Sc fucceffivement fes trullottes, pour
en retirer la fanté qui s’y peut trouver.
Les gros vents , furtout ceux d’oueft Sc du fud-
oueft, détruilent fouvent ces pêcheries, qui font libres
, Sc dont on eft obligé de rehouveller tous les
ans les fapins ; cette précaution n’empêche pas qu’il
n’y arrive fouvent des àccidens, foit que les vents
faffent tomber à la mer les femmes en allant dans leurs
palais, ou que les pieux fecaffent quand elles y font
à pêcher.
Il faut du beau tems Sc du calme pour faire cette
pêche avec fuccès, elle ne dure que deux heures
feulement toutes les marées : favoir, fine heure
avant le plein de la mer, Sc une heure après le juf-
fant. Foye{ nos Planches de Pêche, qui repréfentent
ces fortes de pêcheries.
SALIENS, f.m.pl .(Hijl. anc.) nom qu’on donnoit
autrefois à des prêtres de Mars qui étoient au nombre
de douze , mftitués par Numa. Ils portoient des
robes de différentes couleurs avec la toge bordée de
pourpre, Sc des bonnets trèsAhauts faits en cône , à
quoi quelques-uns ajoutent un plaftron d’acier lur la
poitrine. '•
On les appelloit Salii, du moi faltare , danfer ,
parce que ces prêtres lorfqu’ils avoient fait leurs fa-
crifîces, alloient par les rues en danfant ; ils tenoient
S A L 543
à leur main gauche de petits boucliers, nommé and-
ûa, & à la droite une lance ou bâton , avec lequel
ils frappoient en cadence fur les boucliers les uns des
autres, en chantant des hymnes en l’honneiVr des
dieüx.
Il y avoit deux compagnies ou colleges de Saliens.
Les anciens Saliens établis par Numa , s’appelloient
Paldtini: les autres mftitués par Tullus Hoftilius, fe
hommoient Collini ou 'Agonales. Servius dit cependant
qu’il y avoit deux colleges de prêtres Saliens,
inftitùés par Numa, favoir les Collini Sc les Quirina-
les: Sc deux autres claffes inftituées par Tullus , favoir
les Pavorii Sc les Pallorii, c’eft-à-dire prêtres
de la peur Sc de la pâleur, que les Romains ado-
roient auffi bien que la fievre. Il eft affez douteux
que ces derniers fuffent véritablement du college
des Saliens, puifque Plutarque affure que les véritables
Saliens étoient les prêtres des dieux belliqueux,
& la peur Sc la pâleur ne font rien moins que des
divinités guerrières : à moins qu’on ne dife que dans
les combats elles font connues des vaincus, & en ce
cas l’office dès Pavoriens Sc des Palloriens auroit été
de les détourner des armées romaines.
Les Saliens avoient coutume de chanter principalement
une chanfon ancienne, appelléè faliare carmin;
Sc après la cérémonie, ils faifdient entr’èux un
grand feftin, delà vint le mot de faliarês epulz , ou
faliares dapes, pour lignifier un bon repas. \
Ces prêtres avoient un chef de leur corps, qu’on
aopelloit praful ou magifler faliorum. Il marchoii à la
tête , Sc çommençoit la danfe : les autres imitoient
tous fes pas Sc toutes fes attitudes. Le corps entier
de Ses prêtres, étoit appellé collegiumfiliorum.
' Feftus PompeiuS fait mention de filles S a tiennes,
virgines faliares ; qui étoient gagées par les Saliens
pour fe joindre avec eux dans leurs Cérémonies. Ces
filles avoient une efpece d’habillement militaire ,
appellé paludamtntum. Elles portoient de grands bonnets
ronds comme les Saliens , & faifoient comme
eux. des facrifices avec des pontifes dans le palais dès-
rois : mais Rofin, /, III. des antiquités romaines, remarqué
que Feftus eft le feul auteur qui parle de
ceS prêtreffes, Sc ne paroît pas adopter ce fentiment
comme quelque chofe de certain.
M. Patin, prétend qu’on voit la figure d’un prêtre
Malien fur un médaille dè la famille Saquinia. Cette
figure porte un bouclier d’une main, Sc un caducée
de l’autre. Mais elle paroît avoir le regard trop grave
Sc trop tranquille pour un perfonnage auffi impé.-
tueux qu’étoient les Saliens dans leurs cérémonies,
de plus le bouclier qu’elle porte, ne paroît point être
le même que celui qu’on appelloit ancyle : car le
bouclier de la figure eft entièrement rond, Sc 11’eft
échancré nulle part. Enfin peut-on fuppofer qu’un
prêtre de Mars qui eft le dieu de la guerre, eut été
.repréfenté ayant en main un caducée qui eft lefym-
bole de la paix? Il y à donc apparence que cette,
figure dont M. Patin parle, n’éft point celle d’un
prêtre falïen. , .
Au refte les Saliens avoient été en ufage en d’autres
villes d’Italie, avant que d’être établis à Rome,
Sc Hercule avoit eu fes Saliens plus anciennement
que Mars. Ceux de ce dernier dévoient être de famille
patricienne, Sc ils étoient reçus fort jeunes dans
ce college, puifque Marc Aurele y fut admis à l’âge
de huit ans. On dit que leurs filles ne pou voient être
du nombre des veftales. Outre les anciens Saliens,
fondés par les rois de Rome, on en trouve d’autres,
nommes Aumiflales, Hadrianales , Antonini, qu’on
i croit avoir été des prêtres confacrés au culte de ces
empereurs après leur apothéofe.
.SALIERE, f. f. ( uftenjîle de ménage. ) forte de petit
vaiffeau de bois qu’on remplit de fe l, Sc qu’on
pend au jambage dé la cheminée pour le faire fécher.