302 R I T
RISQUER, v . aft. {Gram. Corn. & /eu.) expofet
Ton bien-, fa marchandife, &ç. fans craindre de le
perdre , -dans I’ efpérance d’un grand profit. Il y a de
l'imprudence à rifquer lorfque le péril eft évident.
RISSOLE, f. f. {Gram. & Cuijine.) forte de pâtif-
ierie ou de friture faite de viande feche, épicée, en-
. velopée dans de la pâte, 6c cuite au beurre ou ail fain-
aoux.
RISSOLER, v. a£t. {Cuijine.) cuire ou rôtir au feu
une viande , jufqu’à ce qu’elle ait pris une couleur
touffe.
RISSONS , terme de galère,, {Marine.) ce font des
ancres qui ont quatre branches de fer.
RIT , f. m. ('Theolog.) eft une maniéré d’obferver
les cérémonies religieulés qui eft propre à telle ou
telle égiife, à tel ou tel diocèfe. Voye^ Cérémonie.
Les peuples de l’Orient, comme les Arméniens,
les Maronites ., .&c. célèbrent le fervice divin fuivant
le rit grec. L’Occident fuit le rit latin , o:u celui de
l’Eglile romaine. Les différens diocèfes, furtout en
France , ne s’y attachent pointant que pour le fond.
Car en fait de rit , il n’y a point d’uniformité générale
, chaque égiife ayant fes ,ufages propres établis
•de tems immémorial , dont elle eu en polieffion, 6c
qu’elle eft en droit de fuivre. Ainfi l’on dit à cet égard
le rit parifien , le rjt fénpnois, &c.
On distingue cependant dans l’occident trois fortes
de rits principaux. Le rit gr égorien, ainfi nommé
de S. Grégoire le grand, pape, 6c c’eft le même que
le rit romain proprement dit. Le rit ambroifien., qyi
a pour auteur S. A-mbroife, & qui eft encore aujourd’hui
en ufage dans i’égiife de Milan ; & le .rit, mofa-
rabique, autrefois reçu dans toute l’Efpagne, & dont
il fubfifîe encore des veftiges dans les églifeç de T o lède
& de .Séville. Foy.e^ Mos a r a b e £ Ambroisie^
6- Grégorien.
Les Anglois, qui fuivoient autrefois le* ri?.romain,
l’ont, changé du tems de la prétendue réformation ,
en un rit que leurs éyêqueS de quelques théologiens
compoferent fousle régné d’Edouard-VL Sc qui eft
contenu dans le livre qu’ils nomment. Xqs^,communes
pierres. Voye{ R ituel. .....
RITES , tribunal des , {H[fi: môd.)c'g^. un tribunal
compofé de mandarins 6c de lettres chinois,
dpnt la deftinacipn eft de .veiller, fur les- affames qui
regardent la religion ; 6c d’empêcher qu’il one s’in-
troduife dans le jrpyaume.de la Chinp, les.iiiperfti-
. dons dé innovations que l’on-voudroit y.prpf hett Ce
tribunal e ft , dit-on, prefqu’auffi ancien que la monarchie
; les mandarins qui le compjpfent font de la
iécte des lettrés , c’ eft-à-.dire, ne fui vent aucune des
fuperftirions adoptées,par des bonzes Sc par, le vulgaire.
Cependant on accule quelques-uns ae çes lettrés
.de fe. livrer en particulier-à des pratiquas fuperf-
titieufes, qu’ils défav6uent.& .condamnent en public.
On croit que ç ’eft à ce tribunal que la Chine eft redevable,
de la durée des principes de la religion des
lettrés chinois „ .qui eft exempte d’idolâtrie , vu qu’elle,
m’admet qu’un feul dieu , créateur & conferva-
teür de l’univers. Voye^ T yen-tchu .
Le tribunal des rites a donc le département des affaires
religieufes; il. eft chargé de faire obferver les
anciennescérémonies; les arts & les fçiencès font
.ions fa direction., & c’ eft lui qui examine.les candidats
qui veulentprendre des clegres parmi .les lettrés.
Il fait les tlépenfes néccffaires pour les facrifices
. fk. pour l’entretien des,rtemples ; enfin c’eft lui qui
-réçpit les amhajfladeurs.dtrangers, 6c qui réglé le.cérémonial
que i’on.doitpbfcrver. Ce tribunal s’appelle
li-pit^pu li-pouy>arxrà les ChinoiSj-,, ,
RITOURNELLE y{.P,.c7iMuJique, efl un morceau
de fymphonie ,afîé/,cpurr, quif e met en maniéré de
prélude , à la tête d’un ,air , dont ordinairement elle
R I V
annonce le chant', ou à la fin , 6c alors elle imite la
fin du même chant, ou dans le milieu du chant, pour
repofer la v o ix , pour ajouter à l’expreflion, ou Amplement
pour embellir la piece.
Dans les partitions ou recueils de mufxque italienne
, les ritournelles font fouvent défignées par les
mots f i fuona, qui Lignifient que l’inftrument qui accompagne,
doit répéter ce que la voix a chanté. Voye[
RÉPÉTITION.
Ritournelle vient de l’italien, 6c lignifie proprement
petit retour , ritoynello. {S)
RITUEL, f. m .(JThéolog. ) livre d’égiife qui enfei-
gne l ’ordre 6c la forme des cérémonies qui doivent
être observées en célébrant le fervice divin, dans
une égiife particulière, dans un diocèfe, dans un ordre
religieux , &c. Vpye\ Rit & C érémonie.
Les anciens pay-ens avoient auffi leurs rituels, rir
tuales lié ri. Ceux des Etruriens ou Tofcans étoient les
plus fameux. Ces livres contenoient les rits & les
cérémonies qu’on devoit obferver en bâtiffant une
v ille , en confacrant un temple ou un autel, en fai-
fant des facrifices ou des apothéofes, en divifant les
tribus, curies ou centuries: , en un mot dans tous les
a£tes publics de religion. On trouve dans le livre dp
Caton de re rufiicâ, différens paffages par lefquels on
peut fe former quelque idée des rituels des anciens.
On peut regarder le lévitique, comme le rituel des
anciens Hébreux ; car les Juifs modernes 6c les ra-
bins ont imaginé une foule de cérémonies dont il
n’y a pas la moindre trace dans les livres de Moïfe.
Les chrétiens ont eu auffi leurs rituels dès la pre-
.miere antiquité , comme il paroît par les anciennes
liturgies des .Grecs 6c des Latins , par les facramen-
taires des papes Gélafe 6c S. Grégoire le grand. Ces
rituels font en grand nombre, . tant fur la célébration
de l’office divin, que fur la maniéré d’adminiftrer les
facremens, 6c fur les autres cérémonies de l’Eglife.
Plufieurs favans du dernier fiecle , 6c entre autres
dom Ménard 6c dom Martenne fe font beaucoup appliqués
à la recherche des anciens rituels , 6c ont
procuré.l’édition de quelques-uns.
M. dg V e r t, qui a beaucoup écrit fur çes matières,
.remarque que dans quelques rituels on ne s’eft pas
.pontenté de rapporter Amplement, ou de preferire
les rits 6c les cérémonies | comme les.paroles qu’on
jdoit réciter, les aérions 6c les geftes qu’on doit ol>-
4erver pour rendre les xérémonies plus augufles,,
mais encore qu’on en a cherché desraifpnsmyfli-
ques , inventées, après eoup, 6c qui ne foptpoint les
vraies.raifons de l’inftitution. De V e r t, explicat. des
cérèmon. & liturg. de l'Eglife.
R ituel s, {ànfig.étrjfq.) rituales, efpece d’écrits.
facrés chez les anciens Etrufquesdans , lefquels
écrits les,lois & ^ difeipline des arùfpices étoient
^contenues; d’oîi viênt qu’on les nqmmojt auffi aruf-
pici libft. Foye{ Struvius, Synt. antiq. rom. cap. y/. ■ ■ ,
RIVA,, {Géog.mod.). petite ville d’Italie dans le
Trentin, à l’embouchure de la riviere du même
nom , dans le lac de -Guarda, à fix ligues:au fiid-oueft
de Trente. Elle Rit prife en 1603 par les François
qui l’abandonnèrent peu de tems^^ après. Long. 28. xo,
lot. 4/. 4(2'. {D . J.)
RIVAGE, f. m. {Gram.) c’efl le bprd de la mer.
On dit les bords de la riviere.
R iv ag e , {Gotnm,) On appelle à Pâris droit de rivage
un oiftroi qui eft levé fur tous,^|feS'^a^te^ux chargés,
de marchandifes,,qui y arrivent par la riviere,
6c qui féjournent daris les ports, Diîtion. deComm.
& de Trévoux.
Riv ag e , { Çomm.) fe dit auffi du chemin que les
ordonnances touchant le commerce, -ref ervent fur les
bords des rivigres popr ,1e tirage 6c halage des bateaux.
Par l’ordonnance de la ville-de Paris de 1672,
R I V
le chemin ou rivage doit être de vingt-quatre pieS
de large ou de lé , comme dit cette ordonnance; en
d’autres endroits il ne doit être que de dix-huit pies,
Dïctionn. de Comm. & de Trév.
RIVERAGE, f. m. _{Comm.) droit domanial 6c
quelquefois feulement feigneurial, qui fe paye pouf
chaque courbe de chevaux qui tirent les bateaux foit
en-inontant foit en defeendant la riviere. C e droit eft
établi pour entretenir les chemins qui font refervés.
le long des rivages pour le tirage de ces bateaux.
En 1708, par déclaration du roi du 39 Décembre
il fut ordonnée une levée par doublement au profit
de Sa Majefté, de tous les droits de péages, ponte-
nages, riveràges, 6cc. dans toute l’étendue du royaume.
Diclionn. de Comm.
RIVAL, f. m. {Gram.) terme de relation qui
s’applique à deux perfonnes qui ont la même pré-
fçntion.
Le mot rival fe dit proprement d’un compétiteur
en amour. Les intrigues des comédies 6c des romans,;
font allez fouvent fondées fur la jaloufie de
deux rivaux qui fe difputent une maîtrefie. On ap*
plique auffi ce terme à un antagonifle dans d’autres
pourfuitèsl
Les Jurifconfultes font venir ce mot de rivus, ruif*
feau Commun à plufieurs perfonnes qui viennent y
puifer de l’eâii, quod ab eodem rivo aqudm hauriant:
6c D.onat prétend que rival a été formé de rivus,
parce que les' animaux prennent fouvent querelle,
lorfqu’ils viennent boire en même tems au même
ruiffeau. Mais Coeüus Rhodiginus dit ( & cette étymologie
eft beaucoup plus- fenfée ) qu’ancienne-
ment on appelloït rivaux, rivales,ceux dont les terres
étoient féparées par une fontaine ou un ruif-
feau, dont le coùrs étant fujet à être détourné fui-
vaiïf différentes routes, occafionnoit entre les voi*
fins des difputes; 6c des procès fréquens. C’eft Ce;
iju’on voit toùs les jours à Paris entre les porteurs
d’eau qui viennent pour remplir leurs féaux à la même
fontaine. Cette coutume de féparer les terres par
de petits canaux- ou ruiffèaüx, a lieu dans les prairies
voifinés d’u!n gros ruiffeau ou d’une riviere
dont on fait entrer l’eau dans lés prés, enforre qu’il
n’eft permis aùx-particuliers ni d’én retenir ni d’en
détourner le Cours au défriihent de leurs voifins.
Horace dit qu’uii àüfêur trop amoureux de fes
ouvrages, court rifque d’en être amoureux tout feul
6c fans avoir de! rival:
Quin fine rivà'li teque & tua fùlus amans. Art. poét.
6c la Fontaine.a dit d’un homme laid, 6c cependant
épris de lui-même,.
Un homme qui s'aimoit foins avoir de rivaux.
R IVALITÉ, f . ‘f. {Béil. letir.) concurrence de
deux perfonnes à une même .chofe fur laquelle elles
ont des prétentions. Foye^ R iv a l .
RIVALLO-, {Géog. hiod.) petite ville d’ Itàlie au
royaume de Naples, dans les terres de Labour, à
huit lieues de la capitale. {D . J.)
R IV E ,f . f. {Gram.') bord en général; On dit la
rive ouïes rives d’ün fleuve. La rive d’ùn bois.
RIVES, {Com.) Les mefureurs de grains appellent
ainfi les deux bords du côté de la radoire ou ràeloi're
dont ils fe fervent pour ràder lès grains de deffus
les mefures. -A'oy^ Rad o ir e .
Riv e , {Soirie.) bord de la chaîne tendue foit à
droite, foit à gauche; On dit auffi rive de l'étoffe.
R IV E R , v. ait. { terme de Scrrur. Couiel. Tall-
land. & autreï Àrts médian.) c’ efl f abattre la pointe
R I V 303
d un clou , 6c y faire une nouvelle tête pour r a f fermir,
River , en terme d'Eventaillifle > c’eft raffiemblef
toutes les fléchés d’un éventail vers le centre, paf
le moyen d’un clou qui traverfe tous les brins. Voye^
la figure qui repréfente Un clou à vis, c’eft-à dire,
dont une des têtes eft taraudée, 6c fe viffe fur la tipg
du clou qui eft faite en vis de ce côté : l’autre têtô
eft rivée.
Riv e r , en terme de Fourbijfeur, c’eft rabattre l’ex*
tremité de la foie fur le bouton du pommeau, en-*
forte que cette extrémité foit faite en forme de tête
de clou' qui retient fur la foie le pommeau 6c toutes
les pièces qui y font enfilées.
R iv e r , en Horlogerie, c’eft rabattre à Coups dô
marteau, & quelquefois par le moyen d’un poinçon,
les parties d’une piece de métal fur une autre piece,
pour les faire tenir enfemble, E’oye^ Rivu r e , Poinçon
À river , Poinçon a couper.
R iver , en terme d'Orfevre en grojferie, c’eft arrête?
une piece fur une autre à laquelle on a pratiqué unè
efpece de clou qu’on écrafe, 6c qu’on lime imperceptiblement
fur le trou chamfré ou fiaifé. Voye^
C hamfrer.
RIVERAINS, f. m. pl. {Jurifprud.) font Ceux
qui ont des héritages ou quelque droit de feigneu-
rie 6c de juftice au bord d’un fleuve, d’une riviere
ou ruiffeau, ou même fur la rive d’une forêt; Voye?
l'Ordonnance des eaux &
RIVET, f. m. ternie de Manege, c’eft l’extrémité
du clou qui eft rivé ou rétroufle fur la corne, 6c
qui paroît quand on a ferré les chevaux. Richelet.
( '> ■ >■ ) -
Riv e t ,{Serrur. Tailland. Coutel.) clous rivés pôur
arrêter quelques pièces avec d’autres. Voyeç Riv e t .
Rive t ffCordonn.) couture intérieure du fou*
lier.- Voye^ T ra!NÇHe-fil.
RIVETIER , f. m. ternit & outil de Ceinturitf, qui
leur fert pour faire des petits yeux d’étain pou?
river 6c attacher plufieurs pièces de cuir enfemble.
Cet outil eft une efpece de petit poinçon rond, de
la longueur d’ùn pouce ou d eux, dont un des bouts
eft tranchant toùt-autour 6c creux en-dedans au
milieu duquel creux eft encore une petite pointe
pour faire le trou du. milieu de l’oeil qu’il vient de
former. V-oÿe^ la fig, Pl. dit Ceinturisr, qui repréfente
une cOupe dudit poinçon.
RJUGAN, du DJUGAN,,vulgairement DJUGAN-
N U K 1, {Hifl. -nat. Bot.) c’eft un arbriffeaii dit Japoni
d’origine chinoife, dont les branches font minces, lés
feuilles partagées en cinq lobes, la fleur en forme
de rofe‘ 6c d’uné parfaite blancheur, Son! fruit qui
eft ramafle en grappes, eft dp Ja groffeur d’une noix,
6c confieiït une pulpe noire , molle , do'uce, avec
un noyau de coiileur cendré, dur 6C d’un- goût fade.
La pulpe que lés Japonnôis trouvent déjicieufe , a
le goût d’une cérife feche, qu’on auroit fait cuire
au vin 6c àu fufcre.
On diftingùe deux autres efpeces du même arbre,
qui fe nomment roganna &, ritsji,
RIVIERE, f. f. ( Graniml) maffe d’eau courante
dans un ‘lit ^ la ; plus grande après le fleuve. Les
pluies forment les fontaines. ; les fontaines forment
les ruiffeaux- ; les ruiffeaux forment les riyîcres. Les
rivières groffies, & fe rendant à la mer fans perdre
leur nom-, s’appellent fieuves. •
On dit que là riviere eft tnarcharlde , quand elle
n’a ni trop ni tr'op peu d’eàu, enforte que les bateaux
qu’elle porte, peuvent arrive? à leu? defti-
nation.
Riviere , \Géogr. modl) ce mot fyhortÿme à ce