•an lieu que dans la revifion les juges peuvent revoir
le procès au fond, 6c abfoudre l’acculé en entérinant
les lettres de refcilion par le feul mérite du fond,
quand il n’y auroit pas 'de moyen en la forme. ■
On ne peut procéder, à la nvifion d’un procès fans
.lettres du prince expédiées en la grande chancellerie ;
.celui qui veut obtenir de telles lettres, doit préfen-
ter fa requête au confeil oit elle eft rapportée, 6c en-
fuite, file, confeil le juge à propos, elle eft renvoyée
aux requêtes de l’hôtel pour avoir l’avis des maîtres
des requêtes , dont le rapport fe fait aufti au con-
fieil, 6c fur le tout on décide fi les lettres doivent
être expédiées ; en général on en accorde rarement,
l ’amiral Chabot, qui avoit été condamné par des
•commiffaires , obtint des lettres de nvifion , 6c par
jin arrêt de revifion rendw au parlement, en 1 541, en
prefencè de François I , il fut abfous. Voyez ordonnance
de iGyo. tic. iG: 6c les mots C assation , Requête
c iv ile . (A~)
R évision , eft aufti un droit que les.procureurs
ont pour revoir 6c lire les; écritures des avocats ; ce
droit, qui leur a été accordé moyennant finance , a
été établi lous prétexte que le procureur devant con-
•duire toute l’affaire, doit lire les écritures des avocats
pour fe mettre au fait de ce qu’elles contiennent
, 6c voir ce qu’il peut y avoir à faire en confé-
gucncc. (J ) : ;; .' H |
REVISITER , v. ‘aft. ( Gram. ) c’eft vifiter de
.nouveau. On revifitc des marchandifes ; on revifîte
des magafins ; on revilite un malade, Voyez V isite
& V isiter..
REVIVIFICATION , ( Chimie, ) le changement
défigné par ce mot , eft propre au mercure. On dit
que cette fubftance métallique eft. revivifiée, lorfqu’on
la dégage dv’une combinaifon dans laquelle elle avoit
.perdu fa fluidité naturelle ou ordinaire. Du mercure
revivifié du cinnabre , eft du mercure féparé du foudre
commun avec lequel il étoit combiné pour conf-
tituer le cinnabre qui eft un corps confiftant, à l’aide
d’un précipitant 6c d’un degré de feu convenable
; le mercure revivifié du fublimé corrofif, eft le
mercure féparé de l’acide marin par les mêmes
moyens, Voyez Mercure. Comme les chofes très-
utiles ne font jamais déplacées , j’obferverai ic i,
quoique cette réflexion appartienne proprement à
l’article Mercure , que celui qu’on revivifie dit fiu-
blimé corrofif, ne peut qu’être, & eft en effet très-
pur ; cette aftértion pofitive ( fi cependant un paradoxe
aufti étrange peut entrer dans la tete d’un médecin
peu inflruit ) pourra prémunir contre l’idée
de poifon , que j’ai vu plus d’une fois avec pitié,
mais fans étonnement, attacher à ce mercure, (fi)
REVIVRE, v. n. ( Gram.) retourner à la vie; fi
les hommes pouvoi,ent revivre avec l’expérience qu’ils
ont en mourant, il y en a peu qui ne fe conduififfent
autrement ; cette odeur me ranime & me fait revivre;
les peres fe voyent revivre dans leurs enfans ; on ne
fait que renouveller 6c faire revivre d’anciennes folies
; je fens revivre mon amitié pour lui.
Rev ivre, ( Jurifprud. ) eft le nom que l’on donne
dans quelques coutumes à ce que l’on appelle
communément regain , c’eft-à-dire la fécondé herbe
qu’un pré pouffe dans la même année* (A )
Re v ivr e au jeu de la tontine, c’eft revenir au jeu
par le moyen des jettons que les voifins du joueur
lui donnent pour les as qu’on leur tourne ; ceux qui
revivent de cette forte , rentrent au jeu , mêlent, 6c
jouent de nouveau.
RÉUNION, ( Gram. & Jurifprud. ) eft l’a&ion de
rejoindre deux chofes enfemble , comme quand on
fTéunit au domaine du roi quelque héritage ou droit
qui en avoit été démembre. Voyez D omaine, D émembrement
& Union. (A )
R éunion , f. f. terme de Chirurgie ; aétion par laquelle
on unit & maintient les levres d’une pla
rapprochées Fune de l’autre, afin que la nature pun-
fe les confolider. Voyez Consolidation.
La réunion s’obtient par la fituation de la partie ,
par le bandage 6c appareil méthodiques , & par la
future au moyen du fil 6c des aiguilles ; les premiers
moyens font préférables aux futures , lorfqu’ils fiuffi-
fient ; 6c l’expérience a prouvé qu’ils fuflifoient pref-
que toujours ; comme M. Pibrac, direfteur de l’académie
royale de Chirurgie , l’a prouvé', dans une
excellente differtation.fur l’abus des futures, publiée
dans le III. tome des mémoires de cette compagnie.
Les plaies en long fe réunifient fort aifément par
le bandage unifiant. Voyez iNCARNATlF.La fituation
de la partie , avec l’aide d’un bandage, fuftit aux
plaies tranfverfales de la partie antérieure du col; On
a des,exemples de plaies qui intéreflbient la trachée
-artere prefque entièrement coupée, 6c qui ont été
gueries par la feule attention de tenir la tête panchée
en devant, le menton appuyé fur la partiefupérieu-
re de la poitrine. On réunira de même les plaies
tranfverfales de la partie poftérieùre du c o l , en tenant
la tête fuffifamment renverfée en arriéré par un
bandage convenable qui fera le divifif de la partie
antérieure. Voyez D ivisif .
Les plaies tranfverfales du tendon d’Achille feront
réunies’ par le bandage & la fituation de la partie.
Voyez Rupture 6* Pantouffle.
Les plaies tranfverfales de la partie extérieure du
poignet, avec ou fans léfion des tendons extenfeurs,
peuvent être réunies en ayant foin de tenir la main
renverfée ; il y a une machine fort utile pour ce cas.
Voyez MACHINE pour tenir la main étendue.
Mais ce qui fait voir les grandes reflources de l’art,
entre les mains de ceux qui font.nés avec le génie
propre à l’exercer , c’eft le bandage imaginé depuis
peu par M. Pibrac, pour la réunion des plaies tranfverfales
de langue ; cette partie eft fujette à être
coupée entre les dents, dans des chutes, ou dans des
attaques de convulfions épileptiques ou autres. Les.
anciens recomtnandoient la future; on fent de quelle
difficulté il eft de coudre la langue ; l’efpece de bride
que M.Pibrac a inventée, porte un petit fac dans lequel
on contient facilement la’langue de façon à obtenir
fans inconvénient, la réunion de la plaie qui y
a été faite. Voyez la Planche g G. fig. / , 2 , & fi.
Lé détail des cures opérées par l’aide de ce bandage
ingénieux, eft dans le I I I tome des mémoires de l’Académie
royale de Chirurgie.
Les plaies obliques 6c tranfverfes dont on ne peut
efpérer la réunion parla feule fituation de la partie ,
admettent l’application des emplâtres agglutinatifs
grillés, connus fous le nom de future fieche. Voyez
Pl. 3 o . f i g. S.ou avec des languettes des mêmes emplâtres,
fig. 5 , G, y ; on les avoit d’abord adop-
tées pour les plaies du vifage , mais le bon effet dont
elles y font, a déterminé à les appliquer à la réunion
de toutes fortes de plaies.
Pour fe fervir de la future feche , on fait rafer les
environs de la plaie fi ils font couverts de poils ; on
lave la plaie pour la nettoyer des ordures , ou des
fimples caillots de fiang qui s’oppoferoient à la con-
folidation , comme des corps étrangers ; de l’eau
tiede , ou du vin chaud fuffifent pour cette lotion ;
on rapproche enfuite les levres de la plaie, on les
fait contenir par un aide, tandis qu’on applique les -
languettes enduites d’emplâtres de betoine, ou d’André
de la Croix.
Dans les cas 011 l’on croiroit les points de future
indifpenfables , on en diminueroit le nombre, en in-
terpofant alternativement avec un point, une lan*
guette agglutinative ; cette future mixte épargnera
de la douleur au malade dans l’opération, 6c une
partie des accidens qu?attirent prefque toujours les
points de future,.
Si un "gonflement, une éréfipelle , ou quelques
éruptions cutanées obligeoient de lever l’emplâtre
àgglùtinatif avant la confolidationparfaite de la plaie,
oulorfque la cicatrice eft encore récente, il faudroit
avoir la précaution de le levèr par l’une de fes extrémités,
jy jufqu’auprès de la divifion, en appuyant
un doigt fur là peau qui couvroit l’emplâtre , à me-
fure qu’il fe détache , pour favorifer fa féparation ,
& empêcher les dilacérations qu’il poufroit occa-
ïiôhner par fon adhérence ; on reprend enfuite l’au-
trè extrémité’pour la conduire a pareille diftance de
l’autre levre de la divifion ; on détache le refte par
fie petits môuvemens oppofés 6c alternatifs; faute"
fié prendre les mefures preferites , on rifqueroit de
déchirer une cicatrice tendre , en tirant l’emplâtre
d’un bôfut à l’autre fuivant la même direftion.
Le refte du panfement d’une plaie , réunie par la
fituation de la partie , le bandage 6c la future lèche,
ne diffère point du traitement ordinaire des plaies.
Froye{Plaie 6* Sutu re. ( T )
RÉUNIR, v. a&. (Grdinm:) rejoindre, rapprocher,
remettre enfemble ce qui étoit auparavant féparé.
Réunifiez-vous par un même repas ; les églifes
qui s’étoient féparées delà communion romaine , s’y
font réunies ; que de vertus réunies dans la même
femme ! Voyez R éunion.
RÉVOCABLE, adj. (Jurifprud.) fignifîe qui peut
être révoqué ; une donation eft révocable par furve-
nance d’enfans, Voyez D onation & R é v o c a t
io n . ( A ) .■ ■'
■ RÉVOCATION , f. f.- (Jurifprud.) eft l’afte par
lequel ôn en révoque un précédent ; le prince révoque
une lo i, lorfqufil'y reconnoît quelqu’inconvénient;
on révoque une donation, un teftament, un legs, un
procureur, des offres, une déclaration , un contentement.
, L o i , O rd onnance, D onat
io n , T est a ment , Legs , Procu reur, O ffres,
D éc la r at io n , Consentement. (A )
RÉVOCATOIRE, adj. (Jurifprud.) fignifîe qui a
Ceffa de révoquer, Ainfi une claule révocatoire eft celle
qui a pour objet de révoquer quelqu’aûe. Voyez R évo
c a b l e , Ré v o c a t io n . (A )
REVOIR, v. a£h (Gram.) voir de nouveau. Que
j’aurois de plaifir à revoir cette femme, cet homme
qui m’étoient fi chers! ne vous laffez point de revoir
votre ouvrage; c’eft un procès à revoir; il faut que
l’étalon revoye cette jument. Voyez ^es articles \UE
& V o ir .
Revoir d'un cerf (Vénerie?) On en revoit par le
p ié , par les fumées, par les abattures, par les portées
, par les foulées , par le frayoir 6c par les rougeurs.
RE VOLER, v. n. (Gramm.) c’eft voler de nouveau.
Voyez les articles V OL & VOLER.
REVOLIN, 1. m. (Marine.) c’eft un vent qui
choque un vaiffeau par réflexion ; ce qui caufe de
fâcheux tourbillons dont les vaifîèaux font tourmentés
foit qu’ils faffent voile ou qu’ils foient à Fancre..
RÉVO LTE, f. f. (Gouvern. polit.) Soulèvement
du peuple contre le fôuverain. L’auteur du Télémaque
yliv. XIIIy vous en dira les caufes mieux que
moi.
>> Ce qui produit les révoltes y dit-il, c’eft Fambi-
>> tion 6c l’inquiétude clés grands d’un état, quand on
» leur a donné trop de licence, 6c qu’on a laiffé leurs
» pallions s’étendre fans bornes. C ’eft la multitude
» des grands 6c dés petits qui vivent dans le luxe 6c
>> dans l’oifiveté. C’ eft la trop grande abondance
>> d’hommes adonnés à la guerre, qui ont négligé
>> toutes les occupations utiles dans le tems cle la
» paix. Enfin, c’ eft le delèljjoir des peuples mal-trai-
» tes-; c’eft la dureté, la hauteur des rois, & leur
>) molleffe qui les rend incapables de veiller fur tous
» lès mémbres de l’état, pour prévenir les troubles.
» Voilà ce qui caufe les r é v o lte s y 6c non pas le pain
>> qu’on lailfe manger en paix au laboureur, après
» qu’il l’a gagné à la fueur de fon vifage.
. •» Le monarque contient fies fujets dans leur de-
» voir.; en lé raifant aimer d’eux, en ne relâchant
» rien de fon autorité^ en puniffant les coupables,
» mais, en.foulageant les malheureux; enfin, en pro-
» curant aux enfans une bonne éducation, 6c à tous
» une exaête difcipline,au milieu d’une vie fimple,
» fobre, 6c laborieufe ; les peuples ainfi traités , fe-
>> ro.nt toujours tres-fidèles à leurs princes. (U. J.)
RÉVOLUTION , f. f. fignifîe en terme de politiquCy
un changement confidérable arrivé dans le gouvernement
d’un état.
Ce mot vient du latin, revolvere, rouler. II n’y a
point d’états qui n’aient été fujets à plus ou moins de
révolutions. L’abbé de Vertot nous a donné-deux ‘ou
trois hiftoires excellentesfies révolutions de différens
pays ; lavoir, Iss révolutions de Suède, celles de la
république romaine, &c.
Ré vo lu t io n ', (Hift. mod. d'Angl.) Quoique la
Grande-Bretagne ait éprouvé de tous tems beaucoup
de révolutions, les Anglois ont particulièrement con-
facre ce nom à celle de 16B8, oit le prince d’Orange
Guillaume de Nafl'au, monta fur le trôné à la place
de fon beau-pere Jacques Stward. La mauvaife admi-
niftration du roi Jacques, dit milord Bolinbroke, fit
paroître- la révolution néceflaire, 6c la rendit praticable
;. mais; cette mauvaife adminiftration, auflî-bien
que toute fa conduite précédente, provenoitde fon
attachement aveugle au pape 6c aux principes du
defpotifme , dont aucun avertiffemeiit n’avoit pu le
ramener. Cet attachement tiroit fon origine de l’exil
de la famille royale ; cet exil avoit fon principe dans
Fuiiirpâtion de Cromwel ; 6c Fufurpation de Crom-
v/el ayoit été occafionnée par une rébellion précédente,
commencée non fans fondement par rapport
à 1a liberté, mais fans aucun prétexte valable
par,rapport à la religion. (D . J.)
R e v o lu t io n , eft aufti un terme de Géométrie, Le
mouvement d’une figure plane qui tourne autour
d un axe immobile, eft appelle révolution de cette
figure. Voyez Axe.
Un triangle rettangle tournant autour d’un de fes
côtés engendre un cône par fa révolution ; un demi-
cercle engendre une fphere, &c. Voyez Cône , Sphèr
e, &c.
Révolution fe dit aufti en Agronomie, de la période
d’une planete,‘çomete , &c. c’eft-à-dire, du chemin
qu’elle fait depuis qu’elle part d’un point, jufqu’à ce
qu’elle revienne au même point. Voyez Planete,
Période, &c.
Les planètes ont deux efpeces de révolution ; Fune
autour de leur axe qu’on appelle rotation diurne , ou
fimplement rotation, 6c qui dans la terre, par exemple,
eonftitue ce que nous appelions. \es-jours 6c les
nuits. Voyez Jour & Nuit. L’autre révolution des
planètes fe fait autour du fioleil : on l ’appelle révolution
annuelle ou période; c’eft la révolution annuelle
de là terre qui eonftitue nos années. Voyez A n.
Saturne , félon Kepler, fait fa révolution annuelle
en 25 ans 174 j. 4I1. 58' 25" 30^!; Jupiter en 11
ans 317 j. 14 h. 49' 31" 56'" ; Mars en un an 3 21 j.
23 R 56" 49 , VénuS en 224 j. 17 h. 44' f r "
i4/W; Mercure en 87 j. 23 h. 14' 24^. Voyez Saturne
, Jupiter , Mars', &c. Chambers. (O)
R évolutions de la terre, (Hiß. nat.Phyfi.
& Minéralogie.) c’ eft ainfi que les natiiraliftes nomment
les événemens naturels, par lefquellesla face
de notre globe .a été & eft encore côiitinuellement
altérée dans fes différentes parties par le feu, l’air 6c