fleurs font légumineufes, petites, jaunes ou pâles; 1
elles font fuivies par des capfules fort courtes dans 1
lefquelles fe trouvent quelquefois des femences qui I
ont la figure d’un petit rein. Cette plante croit partout
aux lieux incultes. (Z?./.)
: S c o r p iu s y nom latin de la conftellation du fcor-
pion. Voye[ S c o r p io n . SCORSONERE, fcor^onera yU . (Hift. nat. Botan.)
genre de plante à fleur en demi fleurons, foutenus
par un embryon, 8c réunis dans un calice oblong 8c
ecailleux. L’embryon devient dans la fuite une femen-
ce ordinairement revêtue d’une enveloppe 8c garnie
d’une aigrette. Tournefort , infi. n i herb. Voyt{
P l a n t e . f
Entre les feize efpeces de fcorfonere établies par
Tournefort, nous décrirons la commune, celle qui
eft à larges feuilles finueufes , fcor^onera ladfolia ,
jinuata , C. B. P. a/ i. L R . H. 4 jS . ;
Sa racine efl longue d’un pie , firnple, vivace ,
groffe comme le pouce, noirâtre en-dehors , blanche
en-dedans , tendre, facile à rompre, charnue ,
pleine d’un fuc laiteux très-doux au goût; elle pouffe
une tige à la hauteur de deux piés, ronde , cannelée,
creufee, divifée en plufieurs rameaux revêtus d’un
peu de duvet. Ses feuilles font longues, affez larges ,
femblables à celles de la barbe de bouc , liffes , em-
hraffant la tige par leur bafe, un peu finueufes , &
crêpées fur leurs bords , fermes, nerveufes, terminées
par une pointe longue, étroite , 8c d’un verd
obfcur.
Ses fleurs naiffent aux fommités de la tige 8c des
rameaux, amples 8c jaunes ; chacune d’elles efl: formée
en bout à demi-fleurons, foutenu par un calice
grêle, compofé de feuilles en écailles. Auxfleursfuc-
cedent des femences longues, déliées, blanches ^garnies
chacune d’une aigrette au fommet. On cultive
cette plante dans prefque tous les potagers oîi elle
fleurit en Juin, 8c même jufqu’à l’automne ; elle croît
en Efpagne fans culture aux lieux humides, 8c dans
les bois montagneux. ( D . /. )
SCORSONERE, {Mat. med. & dicte.') la racine fraîche
de cette plante a une faveur douçâtre qui n’eft
point defagréable , & efl abfolument inodore , 8c
elle efl pleine d’un fuc laiteux. Ce fuc fe détruit, fe
décompofe peu-à-peu, à mefure que la racine fe def-
feche, & la faveur douçâtre dégénéré auffi par la
même altération en un goût leger d’amertume. Elle
conferve dans la cuite avec l’eau un goût particulier
affez relevé 8c comme aromatique.
On mange fort communément, comme tout le
monde fait, la racine de fcorfonere, foit dans les potages
, foit avec diverfes viandes, foit feules, en ragoût
au jus ou au beurre, en friture, &c. cet aliment paffe
pour fort Salutaire. Il efl au moins affez générale- '
ment reconnu qu’il efl innocent , c’efl-à-dire fort
indifférent pour la plûpart des fujets.
Le fuc de cette racine , fa décoction & Son eau
diftillée , font des remedes généralement employés
dans la petite vérole, & vantés contre les fievres
malignes, la pefte 8c les morfures des bêtes veni-
meul'es. 11 efl cependant plus que vraiffemblable que
ces vertus font abfolument imaginaires ou du moins
très-legeres, & c’eft-là le Sentiment de M. Cartheu-
fer. Cet auteur ne reconnut dans la fcorfonere qu’une
qualité analeptique, adouciffante 8c tempérante qu’il
a déduit du principe muqueux, ou félon lui gommeux.
Or la qualité adouciffante 8c du principe muqueux n’étant
rien moins que démontrée, il pourroit bien être
que la vertu accordée à la fçorfonere'çzx M. Cartheu-
fer , fût auffi imaginaire que celle qu’il lui accorde.
Voyc[ Mu q u e u x . La racine defcorfonere a été d’ailleurs
comptée parmi les remedes propres contre les
obftruétions des vifeeres du bas-ventre , les maladies
hypochondriaques, les hydropifies naiffantes, &c. Nicolas
Morard médecin, efpagnol,a compofé un traité
fur la fcorfonere. { b )
SCOTES , f. m. pl. (Hvfl. anc.) peuple qui dutems
des Romains habitoient la partie Septentrionale de
l’île de la Grande-Bretagne, d’où ils faifoient de fréquentes
incurfions dans les provinces méridionales
occupées par les Bretons, 8c les Romains leurs vainqueurs.
C’efi d’eux que defeendent les Ecoffois dont
le pays fe nomme encore en latin fco d a .L e s S cotes ne
furent Subjugués que fous l’empereur Julien.
SCOTI, (Géogr. anc.) peuples de la Grande - Bretagne
dans fa partie Septentrionale. Aucun auteur
ancien n’a connu ces peuples: ce qui fait conclure
qu’ils n’ont pas été de toute ancienneté dans cette
île , ou que du-moins ils ne portaient pas ce nom-là.
Çlaudien efl le premier qui en ait parlé : il dit, Sco-
torum cumules jlevit glacialis J cru ce.
Les Bretons furent, à ce qu’on croit, les premiers
habitans de l’Ecoffe. Après eux les Piftes y
occuperentlescontrees orientales ; 8c enfin les Scots
furent le troifieme peuple qui paffa dans ce pays ,
où ils s’établirent du côté de l’occident. Ils venoient,
à ce qu’on croit, de l’Irlande : mais on ne convient
pas du tems qu’ils y font venus, les uns mettant cette
époque plutôt, les autres plûtard. Les anciennes
chroniques du pays que Buchanan a fuivies dans fon
hiftoire, difent que les Scots pafferent d’Irlande en
Ecoffe , fous la conduite d’un roi, nommé Fergus,
environ trois cens quarante ans avant J. C. D’autres
prétendent qu’ils y font paffes deux ou trois cens
ans après la naiffance du Sauveur, & apportent en-
tr’autres preuves, ce paffage de Çlaudien qui vivoit
dans le troifieme 8c quatrième fiecle.
Totarfï cum Scotus Hybernen .
Maris y & infejio fpumavit remige Tethis.
Il fait là manifeftement allufion à une defeente des
Scots Irlandois dans la Bretagne : mais il s’agit de
favoir fi c’eft la première fois qu’ils y pafferent, ou
fi ce ne fut pas plutôt un renfort de monde, que les
Scots envoyoient à leurs compatriotes ; ou fi vous
voulez, une nouvelle tentative qu’ils firent fous le
commandement de Renda ou Rutaris , pour rentrer
dans cette partie de la Bretagne , après en avoir ete
chaffés. .
On ignore l’origine du nom de Scots ; lefentiment
ordinaire efl que ce mot vient du vieux teutonique,
feutten ou feuthen , qui fignifie archers, 8c par coivj
féquent qu’il a la même origine que le nom des Scythes
: on ajoute fur cela , que les ancêtres des Ecoffois
ont été très-habiles au manimentde l’arc & delà
fléché, & que c’étoit leur principale arme.
Mais ce n’eft pas tout, comme les Scots avoient
paffé de l’Irlande dans l’Ecoffe , on demande de quel
pays ils étoient venus dans l’Irlande ? Les uns croyent
qu’ils étoient une colonie de Scythes , c’eft-à-dire
d’Allemands venus duNord de la Germanie ; d’autres
penfentque les Scots étoient venus d’Efpagne, favoir
des côtes de la Galice & de la Bifcaye ; & que c’eft
peut-être à caufe de cela que les Ecoffois fauvages ,
qui font la vraie race des Scots anciens , s’appellent
• en leur langage Gajothtl ou Gaithely 8c leur langue
Gaithlac. On remarque auffi fur le témoignage de
Tacite , que les peuples qui habitoient les côtes occidentales
de la Bretagne ( ou comme on parle de
l’Angleterre ), paroiffent être venus d’Efpagne , 8c
avoient beaucoup de rapport avec les Efpagnols. Il
en pouvoit être de même des côtes occidentales de
l’Ecoffe. f t .
Au refte , les moeurs de ces peuples , n’etoient pas
fort différentes de celles des Bretons d’Angleterre :
c’étoit de part 8c d’autre une barbarie égale, un grand
amour pour les armes 8c pour tqus les exercices violons,
une éducation dure, une grande habitude à
fupporter
fuppottér les fatigues lés plus rudes, toutes les incommodités
de la guerre , toutes lès injures de l’air, une
grande fobriété, une grande fimplieité, 8c beaucoup
de bfavoure 8c de courage, même dans les femmes
qui alloient à la guerre avec leurs maris. Chacun y
fervoit à fes dépens , 8c y alloit de fon bon grc, fans
qu’il fut néceffaire de faire des enrôlemens. Ils avoient
de certains caraéleres hiéroglyphiques 8c facrés ,
dont ils fe fervoient particulièrement dans les monu-
mens funéraires , comme tombeaux, épitaphes, cénotaphes,
8c femblables. On en voit encore aujourd’hui
un de ce genre dans la province d’Angus, ouïe
cimetiere du village du Meigil.
Quand ils vouloient fe divertir, 8c faire débauche
, comme on parle , ils fe fervoient d’une
cfpece d’eau-de-vie, ou de liqueur forte , qu’ils ti-
roient de diverfes herbes odoriférantes , comme
thym, marjolaine , anis, menthe, & d’autres qu’ils
diftilloient à leur maniéré.
Il ne pouvoient pas fouffrir de gens infeélés de
maux contagieux , comme de lepre , de mal-caduc ,
des lunatiques, ou femblables : ils leur coupoientles
parties deftinées à la génération , afin qu’ils ne puf-
fent point mettre au monde de miférables enfans ,
qui euffent un jour de fi terribles maladies. S’il fe
trouvoit quelque femme qui en fut atteinte, ils l’em-
pêchoient de fe marier, 8c la contraignoient de vivre
en fequeftre.
Dans la fuite des tems, les Saxons s’emparèrent de
la partie de l’Ecoffe , dont les Romains avoient fait
une province , 8c en chafferent les Scots 8c les Pietés,
qui furent forcés de fe retirer dans le nord de
leur pays. Mais vers le milieu du neuvième fiecle ,
les Scots fe rendirent maîtres du pays des Pi&es ; 8c
environ quarante ans après, fous le régné de Kenneth
, ils le remirent en poffefîion de la partie méridionale
de l’Ecoffe , qui avoit été occupée par les
Saxons Northumbriens, dont ils ruinèrent le royaume.
Ce fut alors quetoute l’Ecoffe réunie fous un feul
maître, ne fut plus connue que fous le nom d'Ecof-
Je ou Sçotland.y d’où les François ont fait par corruption
le nom. d’Ecoffe, 8c ont appellé Ecoffois,
les peuplés, qui dans léur langue propre, s’appellent
SçotSi Le Chevalier DE JAU COURT.
SCOTIE, f. f. (Archit.) moulure ronde 8c creufe
entre les tores de la bafe d’une colonne, 8c quelquefois
auffi fous le larmier de la corniche dorique ; on
donne à fa faillie inférieure y, & à fa fupérieure un
tiers de fa hauteur. La feotie efl encore appellée nacelle
, membre creux 8c trochile, du grec Tp&%/A«ç, qui
fignifie une poulie. Le mot feotie efl dérivé du grec
ezoTuiy qui- fignifie obfcurité, à caufe de l’ombre qu’elle
reçoit dans fon creux.
le les deux fe&es des Thomiftes& des Scotiftes. Foye(
T h om is t e s .
Au refte les uns 8c les autres, quant à la philofo-
phie* étoient Péripatéticiens ; ils differoient feule-
‘ ment en ce que les Scotiftes diftinguoient en chaque
être, autant de formalités qu’il y avoit de qualités
différentes, 8c croyoient toutes ces formalites abfolument
Sçotie inférieure 8c feotie fupérieure , la première-
feotie efl la plus grande feotie des deux d’une bafe corinthienne
; 8c l’autre qui efl au-defl'us efl la plus petite.
( D . J . )
■ SCOTISTES, f. m. pl. (Théolog. & Philofoph.)
fefte de philofophesôc de théologiens fcholaftiques,
ainfi nommés de leur chef Jean Duns, furnommé
Scoty Scotus y parce qu’il étoit natif d’Ecoffe félon
quelques-uns, on félon d’autres d’Irlande, que l’on
comprenoit. aloi;s fous le nom.de Scotia. Scot étoit
religieux de l’orclre de S. François, fur la fin du xiij.
fiecle, & ail;commencement du xiiij. Il fe diftingua
extrêmement dans l’univerfité de Paris, par la péné-'
trationÔi fa facilité à traiter les queftions de philofo-
phie & de théologie.; ce qui lui ht donner ,le nom de
docteur fu b t i l .D’autres l’ont nommé le docteur très-ré-
folutify parce .qu’il avança quantité de fentimens nouveaux
, & qu’il ne s’affujettit point à fuivre les principes
des théologiens qui i’avoient précédé. Il le piqua
fur-tout ,de foutenir des opinions oppofées à celles
de S. Tfiomas ; ôc c’eft ce qui a produit dans l’éco-
Tome X I F .
diftinguées du corps, faifant pour ainfi dire
autant de différentes entités, excepté celles qui
étoient métaphyfiques 8c commefur-ajoutées à l’être.
Voyei Fo rm a l ité .
Quant à la théologie, la queftion de l’immaculée
conception, 8c celle de la maniéré dont les facre-
rnens opèrent,font les principaux points fur lefquels
les Scotißes étoient, & font encore oppofés auxTho*
miftes. Eoye{ CONCEPTION & Sacrement.
SCOTITAS , (Mythol.) Jupiter avoit un temple
près de Sparte, où il étoit honoré fous le nom de /a-
piter Scoûtas y c’eft-à-dire Jupiter le ténébreux y apparemment
pour fignifier que l’homme ne fauroit pénétrer
les profondeurs de l’être fuprême. ( D . J. )
SCOTITAS , (Géogr. anc.) ou Scotita; bois du Pé-
loponnèfe dans la Laconie. On lit dans Paufanias, /.
l i t . c. x. que lorfqu’on étoit defeendu du lieu nommé/
« Hermes y on trouvoit un bois planté de chênes,
qu’on appelloit le S coûtas y non à caufe de fon obfcu-
rité, comme on le pourroit croire, car , fignifie
des ténèbres ; mais parce que dans ce petit canton ,
Jupiter étoit honoré fous le nom de Jupiter Scotiias9
8c qu’il avoit fon temple fur la gauche, à dix ftades
du grand chemin. M/,l’abbé Gédoin remarque à cette
occafion, qu’on avoit donné à. Jupiter le nom de S coûtas,
ou le Ténébreux, apparemment pour fignifier que
l’homme ne fauroit pénétrer dans les profondeurs de
l’être fuprême. (JD. J .)
S C O T IU M , ( Géog. anc. ) montagne'de l’Afie mineure,
aux environs de l’Arménie.
SCOTOMIE, f. f. (Médecine.) tournoiement de
tête , dans lequel les efprits animaux fe meuvent tellement
en ro n d , que les objets extérieurs femblent
fe mouvoir de même. Voye{ Ver t ig e .
SCOTUSSE, (Géog. anc.) Scotuja, Scotyffa ou Sco-
tuffa ; r°. ville de la Theffalie. Ptolomée, l . IU . c.
x iij. qui la donne aux Pélafgiotes, fuit la première ou
: la fécondé ortographe , ainfi que le périple de Scy-
lax ; Plutarque, in Æmilio Probà; Polybe, Tite-Live
; 8c Paufanias, /. V L c. v. fönt pour la derniere. La
ville de Scotujffiy qui ne fubfiftoit plus du tems de Paufanias
, avoit donné la naiflance au fameux Polyda-
mas, qui fe diftingua.au combat du pancrace, 8 c qui
ajouta une infinité de,belles ;a£ions à l’éclat de fes
viûoires. Paufanias remarque que ce Polydamas étoit
de la plus haute ftature que l’on eût vue depuis les
tems héroïques.
2°. S cotufi y ville de la Macédoine fur le Strymon;
' fes habitans font appellés Scotuff ù par Pline, qui dit,
l. IV . c. x . qu’ils étoient libres fous les Romains.
(D . J . ) , W Ê Ê j SGOUE, f. f. (Marine.) c’eft l’extremite de la va-
‘ rangue qui eft courbée pour s’enter avec le genou.
S C R IB A y f. m. (Gouvernement rom.) officier fub-
alternede jüftice chez les Romains.
Les premiers fcribes exerçoient chez les Romains
à-peu-près le même office que les greffiers dans nos
bureaux; ils tenoient le regiftre des arrêts, des lois ,
des ordonnances, des fentences, des aâes, & en dé-
livroieiît copie aux intéreflés ; ils formoient un corps
j fubdivifé en différentes claffes 8c différens degrés ,
fuivant qu’ils étoient employés fous les magiftrats fu-
périeurs ou fubalternes. •
Mais cet office, même dans la première claffe,
étoit beaucoup plus honorable chez les Grecs-que
chez les Romains. Nous regardons, dit Emilius Probus,
les fcribes ç,omme des mercenaires, parce qu’ils
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