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terres détrempées par les eaux du déluge, ou par lès
eaux de la mèr, lorfqu’elles ont couvert notre continent.
Ce qu’il y a de certain, c’eft que ces pierres
fe trouvent toujours par couches, quelquefois hori-
fontales & d’autrefois inclinées, & meme prefque
perpendiculaires à l’horifon. Voye^ T e r r e , ( couches
de la). Ces lits fe trouvent tantôt près de la furface
de la terre, tantôt à une très-grande profondeur.
Voye^ R é v o l u t i o n s de l a t e r r e .
C’eft ordinairement dans des lits de pierre feuilletée
ou de J ehiß t, que l’on rencontre les empreintes
de plantes & de poiflons, comme on peut le remarquer
dans le fehifte ou dans l’ardoife cuivreufe du
comté de Mansfeld, qui eft une pierre remplie d’empreintes
de poiflons, & li: chargée de cuivre, qu’on
l’exploite avec fuccès pour en tirer ce métal.
Les mines de charbon de terre font ordinairement
accompagnées & couvertes dç fehifte, & fa couleur
noire paroîf venir du bitume dont cette pierre eft
pénétrée.
Souvent le fch fte eft entremêlé de pyrites & d’alun
; celui qui eft dans ce cas eft fujet à fe décompo-
fer & à perdre fa liaifon lorfqu’il eft expofé à l’air.
SCHLANGENBAD, f. m. (Géogr. Hiß. nat.) endroit
d’Allemagne litué dans le comté de Catzenel-
bogen, à une lieue de Schwalbach. Il eft fameux par
fes eaux minérales, dont on fait un' très-grand ufage.
SCHLANI, ou SLANI, (Géogr. moi.) cercle de
Bohème. Il eft borné au nord oriental par l’Elbe à
l’orient par le Muldaw, au midi par les cercles de
Baconiek & de Pod-berdesk, au couchant par les cercles
de Satz & de Létoméritz. Le cercle Schlani prend
fon nom de fa capitale fituée à 6 lieues de Prague.
SCHLEUSINGEN, (Géogr. mod.) petite ville d’AL
lëmagne en Franconie, fur la riviere de Schleus, dans
la principauté de Henneberg.
Reyher, (Samuel) né à Schleufingen en 163 5 , &
mort en 1714., a mis au jour plufieurs ouvrages de
Droit, qui font affez médiocres ; mais la Mathefis
biblica a fait fa réputation. ( D . J .)
SCHLICH, ou CHLIQUE , f. m. (Métallurgie &
Minéralogie.) ce mot eft emprunté de l’allemand ; on
s’en fert pourdéfigner le minerai, qui après qu’on l’a
tiré des mines, a été trié, pulvérife ou écrafé fous le
boccard & lavé ; en un mot c’eft le minerai préparé
de maniéré qu’on n’a plus qu’à a le faire griller, s’il en befoin, ou le porter au fourneau à manche pour le
faire fondre ; alors on lui joint les fondans nécef-
faires, & on le mêle avec du charbon. La plupart des
Métallurgiftes recommandent de ne point réduire le
minerai en une poudre trop fine, parce qu’alors l’action
du feu & le vent desfoufflets pourroient le difli-
per & caufer une perte de la partie métallique ; il
vaut mieux que le minerai foit concaffé grofîiere-
ment, & en morceaux de la grofleur d’une noix. (—)
SCHLOT, f. m. (Fontaines fila ntes .) matière qui
fe forme dans les chaudières ou évaporatoires, oh l’on
fait cryftallifer les eaux des fontaines. V. S a l in e s .
SCHLOTER, verb. neut. on dit que les eaux
fehlotent, lorfque le fchlot fe forme.
SCHLUCHT, LA (Géogr. mod.) riviere d’Allemagne.
Elle prend fa fourcé au val Saint-Pierre en Brif-
gau, fort des montagnes du Schwartzwald, arrofe la
principauté de Furftemberg, paffe par Loffingen , &
le jette dans le Rhin à Waldshutt, & à environ onze
lieues de fa fource. (D . J .)
SCHMIDEBERG, (Géogr. mod.) c’eft-à-dire montagne
des Maréchaux ; ville de Siléfie , dans le duché
de Jawer, près de la fource du Bober, & au pié de
la montagne de Rifemberg, dont on tire beaucoup
de fer. ( D . J.')
SCHOE, f. m. (Mefure de longueur.) forte de me-
fure de compte dont on fe fert à Breflaw dans le commcrce
des plus belles toiles de Siléfie. Le fehoe fait
60 aunes de Breflaw, qui reviennentà 17 aunes &
demie de Paris. ( D . J . )
SCHCENANTHE, f.f. (.B ota n) fchoenanthus, ou
fchoenantkum par Gérard 39. I. B. 2. StS. & Ray,
hift. ij. iSi'oiJuncus odôratus, fiv e aromaticus ,C.B.
P. 11. Gramen dactylxm aromaticiim , multiplicipanni-
culâ , fpicis brevibus, tomento candicantïbus, ex codent
pedïculo binis, Pluk. Phytog. T ab. rÿO.fig. 1.
En effet cette plante, à qui l’on donhe communément
le nom de jonc odorant, n’eft qu’une efpece d'e
gramen aromatique ; fa racine eft nbreufe ; fes feuilles
font pofées près à près, enfermées les unes dans les
autres, longues, étroites, & d’une odeur agréable.
Ses tiges croiffent à la hauteur d’environ un pié , &
portent à leurs fommités de petites fleurs veloutées
& rangées à double rang. Ces flèurs font fort odorantes
, d’un goût piquant, pénétrant & aromatique.
Cette plante croît dans l’Arabi'è heureufe, au pié
du mont Liban, & dans d’autres'contrées de l’orient.
Son'nom de fchoenanthe a été formé des deux
mots grecs x :lvcç, Jonc ■> & , fleur, comme qui diroitfleur
de jonc. Voye1 Jonc ODORANT. (D . J.')
SCHOENBERG, ou SCHONEBERG, G log. mod)
petite ville d’Allemagne dans la feigneurie de Ratz-
bourg. Les évêques de ce nom y avoient autrefois
un château & un bailliage.
Jean Albert Mandèlfto, connu par fes voyages,'
naquit dans cette petite ville en 1616. II fut élevé à
la cour de Frédéric, duc de Holftein-Gottorp , en
qualité de page de ce prince, & témoigna tant de
paflion pour courir le monde, qu’eri 1633 il accompagna
les ambaffadeurs du duc en Mofcovie & en
Perfe. En 1638 il paffa aux Indes à la cour du grand-
mogol, & de-là fe rendit à Surate, d’où il repaffa en
Europe fur un vaiffeau anglois. Il vint en France, &
mourut à Paris de la petite vérole âgé de 28 ans. La
relation de fes voyages a été rédigée par Oléarius
fon ami, & publiée àSlefwick en 1658 , in-folio. Ils
ont été traduits en françois, en anglois & en hollàn-
dois par les mêmes traduéleurs qui ont donné ceux
d’OIéarius , auxquels ils fe trouvent joints dans les
dernieres éditions. (H . J. )
SCHOENE D’EGYPTE, f. m. (Mefure itinér. a n c)
mefure itinéraire évaluée par Hérodote à 60 ftades.
Les écrivains de l’antiquité’en traitant de l’Egypte,
font mention de cette mefure géodéfique, qu’ils dé-
fignent par le terme grec %otvce, dont la lignification
eft la même qu’en latin f in i s , autrement juheus,
c’eft-à-dire un cordeau, une canne, ou un rofeau. S. Jerome,
dans fon commentaire fur Joël, nous fait con-
noître d’où venoit l’ufage de défigner ainfi la mefure
dont il s’agit. Il dit que les bateaux fönt tirés fur les
rives du Nil par des hommes, ce que nous appelions
haller à la cordelle, & que la longueur de chaque ef-
pace, au terme duquel les bateliers fe relaient dans
ce travail, eft nommé füniculus.
Peu de favans ont été curieux dë'Techercher l’évaluation
qu’on doit donner au fehoene d’Egypte.
Cette évaluation eft néanmoins très-importante , en
ce que diverfes diftances qui fönt indiquées par
fchoénes, fi elles ne font pas connues par une analyfe,
peuvent paroître peu convenables dans leur application
au local a&uel, & contradi&oires même à d’autres
indications qui fe trouvent également dans l’antiquité.
Hérodote dit dans fon fécond livre, que chez les
Egyptiens on mefure les grands efpaces de terre par
fehoenes, à la différence des efpaces moins étendus ,
qui fe mefurent par orgyes, par ftades & par para-
langes , en fuivant la gradation qui fait enchérir ces
mefures l’une fur l’autre. Il ajoute enfuite une définition
formelle du fehoene à 60 ftades, définition qui
eft confirmée par la comparaifon du nombre dés
fehoenes à. celui des ftades eh plufieurs diftances ;
comme lorfqu’il compare 3600 ftades à 6ç> fehoenes,
qui fc comptoient dans ce que l’Egypte avoit d étendue
fur la mer Méditerranée. Diodore de Sicile a
connu de même la mefure du fehoene für le pie de
<60 ftades, puifque les dix. fehoenes qu il compte entre
Memphis &: le lac Myris ou Moeris, font par lui éva* ,
lues à 600 ftades. - , , ; ; Enfin M. d’Anefille a trouve par des recherches \
dans l’antiquité, plufieurs moyens de reconnoître la j
mefure du fehoene & de l’évaluer. Nous n’en citerons j
qu’un pour exemple. L’itinéraire d’Antonin indique j
une manfion fous le nom de Penta-fchoenony dans l’intervalle
du mont Cafius à Pelufe ; & la diftance eft
marquée également à l’égard de l’un & de l’autre de
ces lieux, liir le pié de 20 milles. De cette n^aniere
il y atout lieu d’inférer que la pofition intermédiaire
tirant fa dénomination de la diftance refpe&ive à l’é-
ôard de deux points différens, diftance valant cinq
fehoenes. d’un côté comme de l’autre , le fehoene eft
compenfé par quatre milles romains.
Cette compenfation convient à ce que dit Pline ,
que lefchpene eft compofé de 32 ftades; aliqiii x x x i j
ftadia fwgulïs fehoenis dedere ; car, félon l’emploi le
plus général du ftade ,*fur le pié de huit pour le mille
romain , ’les 32 ftades'font l’équivalent de 4 milles.
Or la mefure du mille romain, félon la fcrupuleufe
analyfe, s’évaluant à 75 6 toifes, le fehoene compare
à quatre milles, revient à 30 milles 24 toifes ; & le
ftade qui fert à la compofition du fehoene, étant fort
inférieur en mefure au ftade grec olympique, fe
borne à 50 toifes 2 piés 5 pouces moins quelques lignes.
Mém. des Infcript. tom. X X V I . in-40. (D . /.)
SCHCENICULE , f.'f. (H f t . anc.) efpece de cour- I
tifanes du dernier ordre ; elles étoient pauvres. Au
défaut de pommadés odorantes & d’eaux de fentéur,
elles fe fervoient de l’huile dû fchoenus.
SCHOE.NION, f. m. (Muftq. grecq.) air de flûte en
ufage dans l’ancienne Grece ; Pollux en parle ai.nfi
qu’Héfychius. Il de voit ce nom au çara&ere de poéfie
& de mufique dans lequel il étoit compofe ; carafte-
re qui, félon la remarque de Cafaubon fur Athenee,
avoit quelque chofe de lâche & de flexible (à la maniéré
du jonc, tsyotvx). C’eft dans ce fens qu’on trouve
dans Héfychius, o%oivw i■ pmm, pour dire une voix
molle ^rompue & efféminée. (D . J .)
SCHOENITAS , (Géogr. anc.) port duPéloponne-
fe, félon Pomponius Mêla , lib. I I . c. iij. c’eft le meme
que Pline nomme Coenites, lib. IP . c. v. & qui
étoit fur la côte orientale de l’Argolide. Il ne faut pas
le confondre avec le port Schcenus, qui etoit au fond
dit golfe Saronique. (D . J .)
SCHCENOBATE, f. m. (Jeux fcéniq. dee Grecs &
des Romains.) c’eft ainfi qu’on nommoit chez les
Grecs un danfeur de corde, de ?%ofv a , une corde,&
Caiiu y j e marche. P DANSEUR DE CORDE.
Les fckoenobates après avoir amufé les théâtres de
la Grece, trouvèrent chez les Romains un nouvel accueil
pour leur art. Ils commencèrent à paroitre à
Rome l’an 390 de fa fondation, fous lé confülat de
Sulpitius Poetus & de Licinius Stolon, qui les intro-
duifirent aux jeux fcéniques, qu’on fit d’abord dans
l’île du Tibre, & que Meffala conjointement avec
Caflius » portèrent enfuite fur le théâtre ; mais quand
Rome fut parvenue à la recherche de tous les plaifirs
propres à charmer l’oifivcté, celui des Jchcenobatesy
qu’on nomma funambules, l’emporta fur tout autre
goût. Ce fpeélacle devint une fi forte paflion pour le
peuple, qu’il ne prêtoit plus l’oreille aux meilleures
piècesau’on lui donnoit;Térence même l’éprouva;
quand on joua fon Hécyre, un nouveau funambule
qui parut fur le théâtre, attira tellement les yeux du
peuple entier, qu’il cefla d’écouter la pièce admirable
du rival de Ménandre : ita populu. ftudio fpeclaculi
eupidus in funambule animatn occupaverau
Parmi ces fchoenobàtes ou funambules, les uns daft»
foient fur la corde lâche ; & les autres couroient utf
une corde tendue horifontalement ; il y en avoit qui
tournoient autour d’une corde, comme une roue autour
deTon aiflieu ; d’autres defeendoient fur cetté
même corde, de haut en bas appuyés fur l’eftomac.
Tous les auteurs en parlent, & l’élégante deferiptiort
qu’en à donné Manihus, mérite ici fa placé»
A ut tenues aufus fine limite g iïjfus,
Certa per extenfos ponit veftigia f unes y
E t coeli méditât tus lier yejligia perdit,
Per vacuum $ & pendens populum fufpendit ab ipfo.
Ort cité comme un trait d’humanité de Marc
Aurele, d’avoir ordonné qu’on mît des matelas def-
fous les funambules, parce que cet empereur s’étant
trouvé un jour à leur fpectacle, urt funambule penfa
périr én fé laiflant tomber. Depuis lors on tendit un
filet fous les fchoenobàtes, pour empêcher que ceux
quiéprouveroient le même accident, fe fiffent aucun
mal.
Enfin lés hommes fi.inambuïès he fuffifarttpiüs pour
amufer le peuple, on dreffa les bêtes à cet exercice.
L’hiftoire dit qu’on vit à Rome du tems de Galba,
des éléphans marcher fur des cordes tendîtes. NérOiï
en fit paroitre dans les jeux qu’il inftitua en l’hon-
heur d’Agrippine; Vopifcus raconte la même chofe dû
téms de Carin & de Niimérin.
Rome d.'elle-même idolâtre,
- Goàtant le fruit de fes exploits ,
N'aima, ne voulut autrefois . .
Que du pain avec fo n théâtre»
Les chofes n’ont pas trop changé-, avéc cette différence
qü’élle a des théâtres & peu de pain. (D . J. )
SCHCENUS, (Géogr. anc.) c’eft le nom, i°. d’une
pétitè contrée du Pëloponnefè ; 20. d’une ville dé
l’Arcadie. Au bas de la montagne de Phalanté , dit PâU-
fânias, Arcad. c. x x x v . eft une plaine, & après Cette
plaine là ville de Schoenus, ainfi appellée du nom dé
Schoeneùs boétien de nation. Mais, ajoute PaufaniâS,
s’il eft vrai que Schoenéiis foit venu s’établir en Arcadie
, je croirais aufli que le ftade d’Atalante qui eft
auprès de la ville, a été ainfi appellé du nom d’une
des filles de ce béotien ; & que dans la fuite les ArCa-
diens ont confondu cètte Atalante avec l’autre. 30.
Nom d’une riviere de la Béotie dans le territoire dé
Thèbes ; elle arrofoit un lieu de ce nom félon Stra-
bon. 40. D’un lieu de la Béotie dans le territoire dé
Thèbes, & qui eft fans doute le même dont on vient
de parler ; Strabon le place à environ 50 ftades de
Thebes, fur la route de cette ville à Anthédort. 50.
D’uii port de la Grece, au fond du golfe Saronique,
dans l’endroit où l’ifthme de Corinthe eft le plus
étroit, félon Strabon, lib. V I I I . p . 3 & 3 $ ° , qui
dit que c’étoit de-là qu’on tranfportoit par terre, les
vaiffeaux d’une mer a l’autre. 6°. D’un golfe de l’A-
fie mineure dans la Carie, fur lequel étoit bâtie la ville
Hyla, félon Pomponius Mêla, lib. I . c. xv j. (D . J .)
Schcenus , f. m. (Hift. anc.) forte de jonc marin ;
c’étoit une mefure. Le fcoenus major avoit 60 bades ;
le minor, la moitié.
SCHOERL ou SCHORL, f. m. (H f t . nat. Minéra-
log.) c’eft ainfi que les minéralogiftes fuédois & allemands
nomment une pierre très-dure, qui eft ou
noire, ou grife, ou brune, ou rougeâtre, ou verdâtre
; elle fe trouve en cryftaux prifmatiques d’une
grandeur extraordinaire,& qui varient pour le nombre
de leurs côtés AYalleriusdansfa minéralogie, appelle
cette pierre corneus cryflaltifatus .‘ elle eft la même
‘ que le b afal tes, ou pierre de touche des anciens. La
pierre de ftolpen dont M. Pott parle dans fa lytho-
géognofte, & qu’il regarde comme une pierre dont
l(T