eue pour y communiquer le mouvement. Elle trouve
donc pour réfiftance i° le poids du balancier multiplié
par fon rayon ; & la -vîteffë que le balancier
prend en exerçant le mouvement, fera retardé fi
l’on vient à augmenter fes momens ou fa maffe ; cela
eft inconteftable. x° Un reffort tel que le fpiral, fi
on vient à l’ajouter, dont une des extrémités fera
prife fur le balancier même, & l’autre fur un corps
étranger ; .dans cet état il arrivera que la roue de
rencontre .pouffant de l’une de fes dents la palette du
balancier pour le faire tourner & lui faire décrire un
a rc , trouvera ce reffort qui lui oppofera fa roideur.
Il faut donc qu’elle fe tende en même tems qu’elle
communique le mouvement au balancier.
La roue agiffant pour communiquer fa force motrice
, comment donc arrive-t-il que par cette double
réfiftance le balancier prenne une vîteffe double,
& même plus que double que lorfque le balancier
étoit feul ? Si l’on vient à augmenter la roideur du
reffort fpiral & qu’on la rende à-peu-près double de
ce qu’elle étoit, le balancier étant le même, la force
motrice fera alors infuffifante pour communiquer le
mouvement au balancier, & i l reliera en repos. Si au
contraire on laiffe le premier reffort fpiral, & qu’on
réduife les momens du balancier , par exemple, à fa
moitié , le reffort fpiral alors fera auffi roi «Je à fon
égard que lorfqu’on avoit doublé fa roideur. Dans
ce ca s, comme dans le précédent, la roue de rencontre
avec fa force motrice fera également infuffi-
fanté pour communiquer le mouvement au balancier
, & il reliera en repos. Voilà une efpece de paradoxe
que je laiflé à expliquer.
3e finirai par une obfervation. Les Horlogers di-
fent & ont écrit par-tout que l’échappement à recul
avoit de l’avantage fur l’échappement a repos, parce
qu’on pouvoit effayer le poids de fon balancier fans
le reffort fpiral, ce que l’échappement à repos ne
permet pas. En conféquence ils décident qu’il faut
faire tirer au balancier 15 à 16 minutes pour 60 ;
d’autres en demandant julqu’à 2.8, & cela , ajoutent-
ils , pour prévenir que la montre n’arrête au doigt :
c ’ell une erreur ; elle peut ne point arrêter au doigt
en ne .faifant tirer au balancier que 10 minutes, &
elle en peut tirer 30 & arrêter au doigt. Cette erreur
vient de ce qu’on n’a pas une idée nette du régulateur.
Foye{ l'article A RC de levée , où j’indique les
jnovens d’empêcher l’arrêt au doigt. Article de M.
R o m i l l y .
REGULBIUM, ( Géog. anc.') v ille de la Grande-
Bretagne , fur la côte appellée Littus faxonicum.
C ’eft la notice des dignités de l’empire qui en fait
mention. Le nom moderne, félon Guil. Cambden,
ell Rtculutr, dans la province de Kent à l’embouchure
delàTamife. (Z)./ .)
REGULE D’ANTIMOINE, ( Hifloirc naturelle ,
Chimie, Métallurgie & Minéralogie!) c’eftla partie métallique
pure du demi-métal, qui eft connu fous le
nom d’antimoine.
Dans l’article Antimoine , qui fe trouve dans le
premier volume de ce Diftionnaire, on n’a donné
que des idées incomplètes de cette fubftance ; on a
donc cru devoir fuppléer ici à ce qui manque à cet
article , & traiter l’antimoine de la même maniéré
qu’on a fuivie depuis pour tous les autres demi-métaux
& métaux.
L’antimoine eftun demi-métal d’une couleur blanche
qui approche de celle de l’argent; à l’intérieur il
eft compofé d’un affemblage d’aiguilles ou de fines.
Il n’a ni du&ilité ni malléabilité, mais il fe caffe fous
le marteau, & fe réduit facilement en poudre. L’action
du feu le diffipe & le volatilife; il a aufli la propriété
de volatilifer & d’entraîner avec lui tous les
métaux 4 à l’exception de l’or & de la platine, A un
feu doux il fe calcine, ôc fe réduit en une chaux otft
poudre grife , qui eft difficile à fondre, mais qui à un
grand feu fe convertit en un verre d’un jaune rougeâtre.
L’antimoine fe diffoutdans l’acide du fel marin
& dans l ’eau régale ; l’acide nitreux ne fait que
le rougir fans le diffoudre, & s’amalgame avec le mercure.
Il a une très-grande difpofition à s’unir avec le
foufre, avec qui il conftitue ce qu’on appelle Vantimoine
crud. Ce demi-métal fe diftingue fur-tout par la
propriété qu’il a d’exciter le vomiffement lorfqu’on
le prend intérieurement.
Ce demi-métal fe trouve fous plufieurs formes différentes
dans le fein de la terre.
1 °. Il fe trouve fous la forme réguline qui lui eft
propre , & alors on le nomme antimoine vierge ou
régule d'antimoine natif. Il eft d’un beau blanc brillant,
& dans fa fra&ure il a des facettes, ou des fines affez
grandes. Il eft très-rare de trouver l’antimoine dans
cet état ; M. Swab, confeiller des mines, & membre
de l’académie royale des Sciences de Suede, eft le
premier qui ait découvert de l’antimoine natif parfaitement
pur dans la mine de Salberg en Suede ; il fit
part de fa découverte à fon académie en 1748. Malgré
cela la plûpart des minéralogiftes allemands ne
veulent point fe rendre à ce témoignage, ils doutent
de l’exiftènee de l’antimoine natif, & prétendent que
ce que l’on a voulu faire paffer fous ce nom, n’etoit
que de l’antimoine plus pur , c’eft-à-dire, combine
avec beaucoup moins de foufre qu’il ne l’eft ordinairement
dans la mine. Il eft certain que jufqu’à pre-
fent cet antimoine natif ou pur ne s’eft trouvé qu’une
feule fois par hafard, & en très-petite quantité,
dans la mine de Salberg, ce qui fait un préjugé défavorable
à la découverte de M. Swab. D ’un autre cote,
M. Cronftedt dans fa nouvelle Minéralogie publiée
en 1739 , prend la défenfe de la découverte de fon
confrère, & il eft à préfumer que l’académie de Stoc-
kolm , qui poffede un grand nombre d’hommes habiles
dans la Chimie & la Minéralogie, ne s’en fera
point laiffée facilement impofer fur une femb larde
matière. Quoi qu’il en fo it , il feroit à fouhaiter que
les partifans de cette découverte puffent donner
des preuves qui fermaffent la bouche aux contradicteurs.
2°. La mine la plus ordinaire de l’antimoine eft
d’une couleur grife & brillante, à-peu-près comme le
fer ; elle eft plus ou moins foncée, en raifon des fub£
tances étrangères qui y font mêlées. C’eft de l’antimoine
combiné avec du foufre > elle fe reconnoît
toujours par les aiguilles ou pyramides dont elle eft
compofée, qui varient pour la grandeur & pour l’arrangement.
En combinant du foufre avec,du régule
d!antimoine, on produit une fubftance parfaitement
femblable à cette mine d’antimoine ; c’eft-là ce que
l’on appelle l'antimoine crud, ou abufivement Cantimoine
tout court, nom qui ne devroit fe donner qu’à
ce demi-métal lorfqu’il eft pur , comme dans le ré-,
gule.
3°.Ontrouvedelamine d’antimoine qui eft en pe-r
tites houpes foyeufes,foit rouges, foit pourpres, foit
gorge de pigeon. Telle eft la mine que l’on trouve à
Braundorfen Saxe , & que l’on nomme fleur d?antimoine.
Les filets dont cette mine eft compofée varient
pour la grandeur & pour l’arrangement qu’elles
prennentjil y en a qui reffemblent à des épis de ble ,
on en trouve de cette efpece en Hongrie , dans les
mines d’or ; c’ eft pour cela que quelques alchimiftes
l’ont nommée mine £ antimoine folâtre , & ils opt^cru
que cette mine étoit plus propre qu’une autre à être
employée dans les travaux alchimiques.^ Quoi qu il
en foit de ces prétentions,les mines d’antimoine dont
il s’agit ici font redevables de levijf couleur êv de leur
figurç au foufre & à l’ari'eiÛQ.
Telles font les vraies mines d’nntimoïfte. Ce demi»
métal fe trouve encore outre cela dans quelques
mines d’argent & particulièrement dans celle que
l’on nomme mine £ argent en plume. Il fe trouve auffi
joint à des mines de cuivre & de plomb. ^
La méthode dont on le fert pour tirer l’antimoine
de la mine, eft celle que les Çhimiftes nomment
diftillation en defeendant , per defeenfum ; pour cet
effet on commence par dégager cette mine à coups
de maillets de la roche à laquelle elle eft attachée ;
on pulvérife groffier.ement la partie de la mine qui a
été féparée le plus parfaitement qu’il eft poffibîe des
fubftances étrangères, après quoi on la met dans dés
pots de terre dont le fond eft percé de plufieurs trous;
on adapte la partie inférieure de ces pots dans d’autres
pots de forme conique, & qui font enfoncés en
terre. On allume du feu au-tour des pots fiipérieurs
qui contiennent la mine d’antimoine ; par ce moyen
cette fubftance fe fond & vafe raffembler dans les pots
inférieurs qui font enfouis : les pierres relient dans
les pots fupérieurs, & la fubftance qui a découlé eft
ce que l’on appellé l'antimoine crud, qui n’eft autre
choie que la matière réguline de l’antimoine combiné
avec du foufre commun , & qu’il ne faut par confisquent
point confondre avec l’antimoine pur ou le
régule d'antimoine. > ,
Lorfqu’on veut avoir l’antimoine pur & dégagé
du foufre & des autres fubftances étrangères aveclef*
quelles il eft demeuré uni dans l’opération précédente
, pour cet effet on joint à l’antimoine crud des fubfi
tances qui aient plus de difpofition que lui à s’unir
avec le loufre, par ce moyen il quitte l’antimoine qui
tombe au fond du creufet. Ihy à plufieurs maniérés
de produire- cet effet, i°. On prend quatre parties
d’antimoine crud, on y joint trois parties de tar-,
tre & une partie & demie de nitre ; ces deux fels
doivent être bien féchés ;,on pulvérife ces trois fubftances
, & on les mêle bien exactement, après quoi
on en met une cueillerée dans un creufet rougi au
feu ; il fe fait une détonation : ôn attend qu’elle foit
achevée pour remettreune nouvelle cueillerée,&: l’on
continue de même jufqu’à ce que tout le mélange foit
parfaitement fondu ; on laiffe le tout au feu pendant
environ une demi-heure ; alors on vérfe la matière
fondue dans un cône de fer bien fec & frotté de
fuif, où on la laiffe refroidir. On trouvera que l’anti-
iiïoine pur , que l’on nomme régule d'antimoine, occupera
la partie inférieure , on pourra le féparer à
coups de marteau des feories qui feront à fa partie fu-
périeure. Si cette opération a été faite avec exactitude
, c’eft-à-dire fi le mélange eft entré dans une
fufion parfaite, on trouvera la forme d’une étoile à
la furface du régule £ antimoine. Cette étoile a donne
lieu à de grandes fpéculations de la part des Alchimiftes
curieux de trouver du merveilleux en tout,
quelques-uns d’entr’eüx ont cru y voir d’une façon
lenfible l’influence des aftres ; mais le célébré Stahl a
rendu raifon d’une façon naturelle de ce phénomène,
& a prouvé qu’il dépendoit de la parfaite fufion des
matières , & de l’égalité du refroidiffement du régule
• en effet, le régule £ antimoine refroidit plus lentement
au centre qu’à fa circonférence ; on voit aboutir
des rayons qui partent d’un centre commun, ce
qui forme l’efpece d’étoile dont on a parlé. On changera
totalement cette figure, fi en appliquant des
linges mouillés au cône où l’on a verfé la matière
fondue , on fait qu’un des côtés refroidiffe plus
promptement qu’un autre. M. Rouelle conclud d’après
cette expérience, que les fubftances métalliques
prennent un arrangement fymmétrique, ou font fuf-
ceptibles d’une cryftallifation , qui eft plus fenfible
dans les demi - métaux que dans les métaux , parce
ue les parties des premiers ont moins de liaifon ou
e continuité que les derniers.
Oïi pèüt encore dégager l’antiffioiriè Êfüd dè
fon foufre par le moyen du fer. On prend deux par*
ties d’antimoine crud -, & une partie de pointes dé
doux. On met ces pointes de doux dans un eréufet
placé dans un fourneau de forge ; lorfqu’ elles font biéii
embrafées , on y jette l’antimoine crud pulvérifé , &
l’on remue avec une baguette de fer ; on donne üit
très-grand feu , jufqu’à ce que toute la matière foit
parfaitement en fufion ; alors on y joint un peü dè
nitre bien féché ; quand la matière eft bien fondue ,
onlavuide dans un cône de fer chaud & frotté dé
fuif, & l’on obtient un régule £ antimoine que l’oii
nomme martial, parce qu’il a été obtenu par le moyen
du fer. Comme ce régule n’eft point encore parfaite-1
ment p u r , on eft obligé de le faire refondre de nou=
v e au , en y joignant un peu d’antimoine crud,afin dé
fournir du foufre au fer qui peut être demeuré uni
avec le régule £ antimoine ; on y ajoute auffi un peü dé
nitre, qui détonne avec le fer & le foufre, & qui
par-là contribue à les réduire en feories ; de cettë
maniéré on obtient un nouveau régule plus pur que lé.
premier. On refond de nouveau ce régule, mais alors
on n’y joint qu’un peu de nitre pour faciliter la fufion
; après quoi l’on aura un régule d'antimoine par*
faitement pur : fi la fufion a été parfaite, & fi le re*
froidiffement s’eft fait convenablement, on y remarquera
une étoile femblable à celle dont on a parlé ci*
deffus. Si on refond le régule avec Une grande quantité
d’alkalifixe, la fiifion fera plus parfaite, & les feories
qui nageront à la furface du régule s’appellent feories
fuccinees, parce que dans la fufion elles ont la cou*
leur & la tranfparence du fucein.
Quand le régule £ antimoine a été purifié de la ma*
iiiere qui vient d’être indiquée , il devient propre à
toutes les opérations chimiques & pharmaceutiques
auxquelles on veut l’employer.
La teinture d’antimoine n’eft autre chofé que les
feories produites dans la première opération que l’on
a décrite pour obtenir le régule, diffoutes dans l’ef*
prit-de-vin. Ces feories ne font autre chofe qu’un foie
de foufre qui tient encore une portion d’antimoine
en diffôlution. . . .
Le foie d’antimoine fe fait en fondant enfemble
deux parties d’alkali fixe avec autant d’antimoiné
crud, ce qui produit un foie de foufre qui tient une
portion d’antimoine en diffolution. Cettefubftancë
attire l’humidité de l’air, c’eft pourquoi il faut y ver*
fer de Fefprit-de-vin pendant qu’elle eft encore chaude
, lorfqu’on veut faire la teinture d’antimoine. Si
on mêle enfemble parties égales d’antimoine crud &
de nitre bien fec & bien pulvérifé,& fi après avoir mis
ce mélange dans un mortier de fer, on y jette un charbon
ardent) & que Ton couvre le mortier, il fe fait
une détonation vive > accompagnée d’une fumée
épaiffe ; & l’on trouve au fond du mortier une matière
ue l’on appelle faux foie d'antimoine , parce qu’il
iffere de celui qui a été décrit ci-deffus. En effet, il
n’attire point l’humidité de l’air ; il contient du foie
de foufre , du tartre vitriolé, qui fe diffolvent dans
l’eau bouillante, & il fe précipite une poudre rouge
que l’on a nommée crocus metallorum > ou fafran dès
métaux.
Si on dîffout lê foie d’antimoirté dans de l’eait
chaude, & que l’on filtre cette diffolution toute chau*
de, elle fe troublera à mefure qu’elle fe refroidira, &
il s’en précipitera une poudre que l’on appelle foufrt
grofper d'antimoine. Si on filtre de nouveau la liqueur ,
&: qu’on y verfe un peu de vinaigre diftillé , il fé
précipite une poudre d’un rouge foncé, que l’ori
nommefoufre doré d'antimoine. En filtrant de nouveau
la liqueur à plufieurs rèprifes, & en y mettant à chaque
fois une petite quantité de vinaigre diftillé , on
aura de' nouveau un foufre d’antimoine,- mais qui de-*
viendra d’une couleur plus claire, & qui fera moins