long, quelquefois frifé d’un cô té, Sc d’autres fois
fans irifure, fuivant l’ufage à quoi elle peut être def-
tinée. Cette étoffe fe fabrique fur un métier à deux
marches, de même que la bayette ou la flanelle, à
quoi elle a quelque rapport, fur-tout quand elle eft
de bonne laine, Sc qu’elle n’eft point frifée. Les revêches
fe fabriquent ordinairement en blanc , Sc font
enfuite teintes en rouge, bleu, jaune, v erd, n o ir,
&c. On s’en fert à doubler des habits ; les femmes en
doublent des jupons pour l’hiver ; les Miroitiers en
mettent derrière leurs glaces pour en conferver l’étain
; les Coffretiers-malletiers en garni fient le dedans
des coffres propres pour la vaiffelle d’argent, Sc
les Gaîniers s’en fervent à doubler certains étuis. Sa-
vary. (Z). ƒ.)
REVEIL, f. m. (Phyfiol.') aftion par laquelle on
ceffe de dormir. L’aftion du reveil arrive ou naturellement
Sc de foi-même , lorfque quelque objet fait
une fois impreflion fur les fens externes ; ou quand
l’irritation des excrémens fait une forte impreffion
fur les fens externes ; ou quand l’irritation des excrémens
produit un fentiment incommode; ou quand on
eft géné par la trop grande preflion de la partie fur
laquelle on eft couché. En s’éveillant après avoir
pris le repos néceffaire, on ouvre les paupières, on
bâille quelquefois, on devient bientôt en état de fe
mouvoir, parce que les forces font rétablies, & que
les efprits réparés portent le mouvement & le fentiment
dans toutes les parties du corps. Voilà les phénomènes
ordinaires du reveil-, mais ii n ’eft pas ailé de
les entendre & de les expliquer. (Z>. /.)
R eveil , battement de tambour qui fe fait dès le
matin, pour faire favoir que le jour commence à pa-
roître ; pour avertir les foldats de fe lever, Sc les fen-
tinelles de ne plus faire l’appel. Chambers.
C’eft le tambour de la garde du camp qui fait cette
batterie, à laquelle on donne le nom de diane.
Ainli battre la diane, c’eft battre le tambour au point
du jour, pour faire lever les foldats. ( Q )
Reveil-matin , f. m. Horloge avec une fonne-
rie qui ne bat qu’à l’heure qu’on veut, Voye^ Sonnerie
f Horlogerie ) , & Le détail de cette machine dans
le$ PL
REVEILLER, v. a£t. {Gramé) c’eft interrompre
le fommeil. A quelqu’heure qu’il vienne, reveille{-
moi. Il fe prend au, figuré ; il s’eft réveillé de Ion af-
foupiffement, il s’occupe de fes devoirs: le bruit de
cette aventure s’eft reveillé : qui eft-ce qui a réveillé
cette affaire? vous-avez réveillé fa tendreffe , fon
amour-propre, fon amitié, fa haine : les prétentions
qu’il reveil/efont bien réelles: à quoi bon reveiller une
querelle affoupie ?
RÉVEILLON, f. m. (Peint.) c’eft dans un tableau
une partie piquée, d’une lumière v iv e , pour faire
fer.tir les tons lourds, les mafi'es d’ombres , les paffa-
ges &.les demi-teintes ; enfin pour reveiller la vue du
lpeftateuE. (Z). Z.)
R EV EL , ( Géog. modé) grande ville de l’empire
ruflien., dans la haute-Livonie, Sc capitale de l’Ef-
tonie ,fur. la côte de.la mer Baltique, partie dans une
plaine, & partie fur une montagne, avec une.forte-
reffe, ày6.lieues au nord de R iga, à 38 au couchant
deNa rva , & à 60 au couchant de S: Pétersbourg.
Long. 4 2 . 4-O. lat. 5c). 24.
Waldemar II. roi de Danemark, jetta les fonde-
mens de cette ville au commencement du xij. fiecle.
Elle a été anféatique jufqu’en 1550. Les Suédois la
poftederent enfuite j Sc aujourd’hui les Mofcovites à
qui elle appartient, y entretiennent un beau commerce
de grains. On l’échange fur-tout contre le fiel-
que les Hollandois amènent dans ce port, & dont il
fe confomme une grande quantité en Ruflie, où tout
le pain eft avec du fel.
La partie de Revel qui eft fur la montagne, eft occupée
par des maifons neuves ; la partie d’en-bas eft
habitée par les petites gens. Le château domine la
ville, & la Ruflie y entretient toujours une nombreu-
fe garnifon.
Revel étoit déjà très-forte dans le rv j. fiecle, car elle
foutint alors deux fieges mémorables ; un en 1470,
Sc l’autre en 1577, contre les Mofcovites qui fe retirèrent
avec perte. L’évêque qui eft du rit grec , eft
fuffragant de Riga.
Cette ville jouit encore des mêmes privilèges dont
elle jouifîbit fous Charles XII. Elle ne paye pref-
qu’aucun impôt ; elle conferve fes anciennes lois ;
elle entretient une compagnie de foldats à elle, qui
fait le fervice conjointement avec la garnifon rufle;
mais les payfans font comme en Pologne & en Ruf-
fie, les efclaves de leurs feigneurs, qui les vendent
comme les beftiaux.
Revel eft gouvernée par trois confeils ; celui du
czar, qui a la puiffance exécutrice ; celui des nobles,
dont l’emploi eft de veiller aux intérêts de la province;
& celui des magiftrats de la ville, qui réglé la
police Sc les affaires civiles. (Z), ƒ.)
Revel , (Géog. modé) petite ville de France, dans
le haut Languedoc, au diocèfe de Lavaur, près de la
riviere de Sor, à 2 lieues de S. Papou! : on l’appel-
loit anciennement la Baflide de Lavaur. Philippe-le-
Bel l’érigea en v ille , & la fit clorre de murailles. Les
Calviniltes la fortifièrent pendant les guerres de religion
; mais fes fortifications furent démolies en
1629. Cependant elle a continué de fleurir jufqu’à
la révocation de l’édit de Nantes. Long. ta. 40. lat.
n
Martin (David) , favant théologien , naquit à Revel
en 1639 ; fe réfugia à Utrecht en 168 5, lors de
la révocation de l’édit de Nantes , Sc y mourut en
qualité de miniftre de l’églife françoife en 172 1 , âgé
de 81 ans. Il a donné piufieurs ouvrages. On eftime
fur-tout Ion Hijloire du vieux & du nouveau Teflament,
imprimée à Amfterdam en 1700, en 2 volumes in-
fol. Sc enrichie de 424 figures fort proprement gravées.
On a réimprimé à Amfterdam, le même ouvrage
//2-40. mais avec de plus petites figures. On a
du même théologien la Ste Bible, avec une préface
générale, des notes, des préfaces particulières, &
des lieux parallèles. Elle parut d’abord à Amfterdam
en 1707 , en 2 volumes in-fol. Sc la même année
avec de plus petites notes in-40. On réimprima la
même Bible fans notes, à Amfterdam en 1710 in-8°.
à Hambourg en 1726 fiz-8°. S c à la Haye en 1748
i/z-40. Tous les journaux dutemsont parlé, de ces
différentes éditions, ainfi que le P. le Long dans la
bibliotheca facra, pag. 3 6 0 Sc 838. Enfin M. Martin
étoit en commerce de lettres avec divers favans de
grande réputation, tels que meilleurs de Sacy, Da-
cier, G roevius, Ketnerus, Cuper Sc Mylord W ack,
archevêque de Cantorbery, &c. (D . J .y
RÉVÉLATION, f. f. (Théologé) En général, c’eft
l’afte de révéler, ou derendre publique une chofequi
auparavant étoit fecrete & inconnue.
Ce mot vient du latin revelo, formé de re Sc de vélum
, voile , comme qui diroit tirer le voile ou le rideau
qui cachoit une chofe, pour I4 manifefter Sc
l’expofer aux yeux.
On fe fert particulièrement de ce mot révélation
pour exprimer les chofes que Dieu a découvertes à
les envoyés Sc à fes prophètes, & "que ceux-ci ont
révélées au monde. Voyeç Prophétie.
On l’emploie encore-dans Un fens plus particulier,'
pour fignifier les chofes que Dieu, a manifeftées au
monde par la bouche de fes prophètes, fur certains
points de fpéculation &C de Morâle, que la ràifon naturelle
n’enfeigne pas, ou qu’elle n’auroitpu découvrir
par fes propres ‘forces ; Sc C’eft en ce fens que la
révélation eft l’objet Sc le fondement de la foi. Voyeç
F o i. La
La religion fe divife en religion naturelle, Sc religion
révélée. Voyeç Rel igion.
La révélation confidérée par rapport à la véritable
religion, fe divife en révélation ju iv e , Sc révélation
chrétienne. La révélation juive a été faite à Moi’fé ,
aux prophètes , Sc aux autres écrivains faerés dans
l’ancien Teftament. "La. révélation chrétienne a été faite
par J. C. Sc à fes apôtres dans le nouveau. Voye? T est
am e n t .
Un auteur riioderne a cru propofer Une difficulté
folide, en remarquant que les révélations font toujours
fondées fur des révélations antérieures» Ainfi,
dit-il, la million de Moïfe fuppofe une première révélation
faite à Abraham ; la million de J. C. fuppofe
celle de Moïfe ; la prétendue million de Mahomet
fuppofe celle de J. C. la million de Zoroaftre aux Per-
fes, fuppofe la religion des mages, &u Mais outre
que cette derniere allégation eft une pure ignorance
, puifque Zoroaftre paflè conftamment pour l’inf-
tituteur de la religion des mages, Sc qu’on ne peut
fans impiété , faire un parallèle de deux impofteurs
tels que Zoroaftre Sc Mahomet, avec deux légifla-
teurs aufli divins que Moïfe Sc J. C. on ne voit pas
pourquoi la million de J. C. ne fuppoferoit pas celle
de Moïfe, ou pourquoi celle-ci ne fuppoferoit pas
une révélation faite à Abraham. Y a-t-il de l’abfurdi-
té à ce que Dieu manifefte par degrés aux hommes
les vérités qu’il leur juge néceflaires ? Eftril indigne
de fa fageffe 6c de fa bonté qu’il leur faffe des pro-
meffes dans un tems, Sc qu’il fe réferve d’autres mo*
mens pour les accomplir ?
Toute révélation généralement eft fondée fur ce
que D ieu veut que l’homme connoiffe ce qui le concerne
plus particulièrement, comme la nature de
Dieu Sc fes myfteres , la difpenfation de fes grâces,
&c. objets auxquels les facultés naturelles qu’il a plu
à Dieu de donner à l’homme, ne peuvent atteindre
par leurs propres forces ; elle a aufli pour but d’exiger
de la part de l’homme, un culte plus particulier
que celui qu’il rend à Dieu à titre de créateur Sc de
confervateur, Sc de lui preferire les lois Sc les cérémonies
de ce culte, afin qu’il foit agréable aux yeux
de la divinité.
Les révélations particulières ont leur deffein & leur
but caradériftique. Ainfi celles de Moïfe Sc des prophètes
de l’ancienne lo i, regardoient particulièrement
les Ifraélites, confidérés comme defeendans
d’Abraham. Le deffein de ces révélations femble avoir
été de retirer ce peuple de fon efclavage ; de lui donner
un nouveau pays, de nouvelles lois, de nouvelles
coutumes ; de fixer fon culte ; de lui faire affronter
hardiment toutes fortes de dangers, Sc braver
tous fes ennemis, en lui imprimant fortement dans
l ’efprit qu’il étoit protégé Sc gouverné dire&ement
par la divinité même ; de l’empêcher de fe mêler par
des alliances avec les peuples voifins,- fur l’opinion
qu’il étoit un peuple faint, privilégié, chéri de Dieu,
Sc que le Meflie devoit naître au milieu de lui; enfin
, de lui laiffer une idée de rétabliflement, au cas
qu’il vint à être opprimé, par l’attente d ’un libérateur.
C’eft à quelques-unes de ces fins que toutes les
prophéties de l’ancien Teftament femblent tendre.
Mais ajoutons qu’elles euffent été infuffifantes pour
captiver un peuple aufli opiniâtre que les H ébreux,
fi ces révélations n’euffent été foutenues par des caractères
véritablement divins, le miracle Sc la prophétie.
La révélation chrétienne eft fondée fur une partie
de celle des Juifs. Le Meflie eft prédit Sc promis
chez ces derniers; il eft manjfefté Sc accordé chez les
Chrétiens. Tout le refte des révélations qui regardent
directement le peuple juif n’a plus lieu dans la loi
nouvelle, à l’exception de ce qui concerne la Moravie.
Nous ne nous iervons d’ailleurs que de la partie
Tome X lV ,
dé cetté ancienne révélation qui regarde le monde eri
général, Sc dans laquelle il eft parlé de la venue dü.
Meflie.
Les juifs s’attnbuoient directement l’acéortipliflei
ment de cette partie de leur révélation, penfant en
etre plus particulièrement les objets que le refté
du monde ; que c’étoit à eux exclulivement que le
Meflie étoit promis; qu’il devoit être leur libérateur
Sc le reftaurateur de leur nation. Mais une nouvelle
révélation éft fübftituée à l’ancienne, tout change de
face ; cette partie de l’ancienne étoit, comme il eft
démontré, toute allégorique Sc toute fymbolique ;
les prophéties qui y avoient rapport ne dévoient
point être prifes à la lettre. Elles prefentoient un fens
charnel SC groflier ; elles en cachoient un autre fpiri*
tuel bc fublime. Le Meflie ne devoit pas être le reftaurateur
de la liberté Sc de la puiffance temporelle
des Juifs, qui étoient alors fous la domination des
Romains ; mais il devoit rétablir & délivrer le monde
qui avoit perdu toute juftice, Sc s’étoit rendu l’ef-
clave du péché. Il devoit prêcher la pénitence Sc la
remiflïon des crimes ; Sc à la fin fouffrir la mort, afin
que tous ceux qui croiroient en lui fuffent délivrés
de l’efclavage de la mort Sc du péché, Sc qu’ils ob-
tinffent la vie eternelle qu’il étoit venu leur acquérir
par fon fang.
Telle a été la teneur Sc le deffein de la révélation
chrétienne, dont l’événement a été fi différent Sc fi
éloigné de celui que fe figuroit le peuple auquel le
Meflie avoit été promis én premier lieu ; en forte
qu’au lieu de rétablir & de confirmer les autres branches
de leur révélation, elle les a au contraire détruis
tes Sc renverfées. L’avantage d’être enfant d’Abra-^
ham a ceffe d’en être un particulier Sc propre aux
Juifs ; tous les peuples de l’univers, fans diftinCHon
de juif ni de gentil, de grec ni de barbare, ayant été
invités à jouir du même privilège. Et les Juifs refu-
fant de reconnoître le Meflie qui leur avoit été promis
> comme incapables de voir que toutes les prophéties
fe trouyoient accomplies en lui, Sc que ces
prophéties m’avoient qu’un fens allégorique Sc re-
prelèntatif, ont été exclus des avantages de cette
million qui les regardoit particulièrement ; Sc leur
deftru&.ion totale eft venue de la même caufe d’où
ils attendoient leur rédemption. Mais ce qu’ils ne
fauroiênt fe difîimuler, c’eft que cette opiniâtreté
même à rejetter le Meflie, Sc cet aveuglement de
leur part à n’interpréter les prophéties qui le çoncer-
nent, que dans un fens littéral Sc charnel, èc enfin
leur ruine Sc leqr difperfion ont été prédites. L’ac-
compliffement de ces trois points devroit leur ou*
vrir les yeux fur le refte. C’eft une preuve fubliftante
de la religion, & de la vérité de la révélation, attef*
tée d’ailleurs fuififamment dans la loi nouvelle, comme
dans l’ancienne, par les miracles Sc les prophé*
ties de J. C. & de fes apôtres.
Ce double tableau fuffit pour fentir l’utilité Sc la
ncceflité de la révélation, Sc pour voir d’un même
coup-d’oeil l’enchainement qui régné entre la révélation
qui fait le fondement de la loi de Moïfe, Sc celle
qui fert de bafe à la religion de J. C.
Un auteur moderne qui a écrit fur la religion,
définit la révélation, la connoiffance de quelque doctrine
que Dieu donne immédiatement, Sc par lui- me*
me, à quelques-unes de fes créatures * pour la communiquer
aux autres de fa part, Sc pour les en inf*
tmire.
Il ajoute que le ternie de révélation pris à la ri*
gueur, fuppofe dans celui qui la reçoit une ignorar.»
ce abfolue de ce qui en eft l’objet. Mais que dans un
fens moins reftraint Sc plus étendii, il lignifie la ma*
nifeftation d’un point de doftrine, foit qu’on l’igno*
re ,fo it qu’on le connoiffe parfaitement, foit qu’il
foit Amplement obfcurçi par les paflions des hom*