J’argille fait Tabafe, eft une efpece de fchoerl. Voyt{
St OLPEN ^ pierre de. .
L’étonnant amas de cryftaux qui fe trouve en Ir-
landè, & que l’on nomme pavé des gtans, eft auffi
de la même nature.’ Voye^ Pavé des géans.
Il ne faut point confondre cette pierre avec la fub-
ftance minérale que les Allemans nomment f k i r l ,
cjui eft une mine de fer arfénicale. Voye£ Schirl.
SCHOINECK, (Géogr. mod.) petite ville d’Alle-
-magne dans, ï’éle&orat de Trêves, fur le bord de la
riviere de Nyms, à 8 lieues au nord de Trêves, avec
un bailliage. Quelques géographes la prennent pour
l’Aufana de Titinéraire d’Antonin. Long. 24.17. lut.
40. 44. (Z>. J .)
SCHOLARITÉ, f. f. (Jurifprud) eft l’état de celui
qui étudie dans une uniVerfité. Quelquefois par le
terme Jcholaritéon entend les privilèges attaches à cet
-état.
Ces privilèges font de plufieursfortes,tels que celui
d’être difpenfés de la réfidence pour les bénéfices
; l’exemption du droit d’aubaine, accordée aux
écoliers étrangers par Louis Hutin, en 1315, 6c autres
privilèges femblables, qui font en fi grand nombre
que Rebuffeen compte jufqu’à 180.
Ces privilèges tirent leur origine de ceux que les
empereurs avoient accordé aux étudians, 6c qu’ils
avoient coutume de confirmer des qu’ils etoint élevés
à l’empire.
Mais quand on parle du droit ou privilège de feho-
larité Amplement, on entend communément le droit
que les écoliers jurés, étudiant aftuellement depuis
dix mois dans une univerfité, ont de ne pouvoir être
diftraits, tant en demandant qu’en défendant, de la
jurifdi&ion des juges de leurs privilèges, fi ce n’eft
en vertu d’a&es paffés avec des perlonnes domiciliées
hors la diftance de 60 lieues de la ville où i’uni-
verfité eft établie.
Iis ne peuvent néanmoins en ufer à l’égard des cef-
fions & traniports qui aurôiént été par eux acceptés
, ni à l’égard des faifies 6c arrêts faits à leur requête
, fi ce n’eft en la forme qui eft ordonnée pour
les committimus.
Ceux qui ont regenté pendant 10 ans dans les uni-
verfités, jouiffent auffi du même privilège tant qu’ils
continuent de faire leur réfidence aeluelie dans l’uniÿerfité.
Ce privilège de fcholarité tire fon origine des lettres
de Philippe de Valois, du 31 Mars 1340, 6c a
été confirme l'pécialement par Louis XII. au mois
d’Août 1498 , par François I. au mois d’Avril 1515,
Louis XIII- au mois de Janvier 16 19 ,6c par Louis
XIV. au mois d’Août 1669, titre 4. des committimus.
Les clercs des procureurs ne jouiffent pas du privilège
de fcholarité. Voye{ Papon, voye[ aulii les mots
E o . 'U er , E t u d e s , G r a d u é s , P r o f e s s e u r , R é g
e n t , SEPTENAIRE , U NIV E RS ITE . { A )
S C H O L A S T IC 1 , f. m. (Jurifp. rom.') c’étoient
comme des afleffeurs,des avocats confultans, dont fe
fervoient les gouverneurs 6c intendans des provinces
dans l’exercice de leur charge. Us drefloient leur
avis fur les requêtes, 6c les infirmoient ou les apr
puyoient par les principes de droit. (/?./. )
S CH O L A S T IC U S , ’( Littlrat. ) ce terme fignifie
un avocat, comme nous l’apprend Macaire , dans fa
quinzième homélie , où il s’exprime en ces termes:
« Celui qui veut acquérir la connoifl'ance desaffaires
» du barreau , va d’abord apprendre les notes ,
» f cara&ere d’abréviation) & quand il eft parvenu à
» etre le premier dans cette fcicnce, il paffe dans
» l’école des Romains ; dès qu’il eft devenu le pre-
» mierdans cette école, il paffe dans celle de prati-
» ciens, .où il a le dernier rang , celui d’arcarius ou
y» novice. Quand il a été reçu fcholaftique . il eft
» Ÿarcarius , & le dernier des avocats ; mais s’il
»> parvient à être le premier, il eft tait préfident, ou
♦» gouyerneur de province, 6c pour lors il prend un
» affiftant, confeiller ou affeffeur ; à StXuv p.a.S'tir
» 'npa.yp.cna., &c. » M. de Valois a corrigé dans cè
paffage la leçon ordinaire, 0 Sthov paS'uv ypufx/xa.Ta. ,
en fubftituant le mot de 7rpa.yfxa.Ta. ; 6c c’eft une fort
bonne correction. ( D . J. )
SCHOLASTIQUES , philofopkie des fcholaRiquesy
( Hijl. de la philof. ) la philofophie qu’on appelleÿi/w-
laflique,a régné depuis le commencement du onzième
au douzième fiecle,jufqu’à la renaiffance des lettres.
Ce mot n’eft pas auffi barbare que la chofe ; on le
trouve dans Pétrone : non notavi mihi afcylti fugatn ,
& dum in hoc doclorum aftu totus incedo , ingensJcho-
lajlicorum turba in porticum v en it, ut apparebat , ah
extemporali declamatione, nefeio eu ju s , qui Agamem■»
nonis Juafoùam exceperat. Il fignifie un écolier de rhétorique.
Voici un autre paffage où il fe prend pour rhéteur,
ou fophifte : deduci in Jcenas fcholaflicorum , qui rhe-
tores vocantur, quos paulo ante Cice'onis tempora exfli-
tijje, nec majoribus placuijfe probat ex eo quod Marco
Craffo & Domitio cmforibus claudere , ut ait Cicero ,
ludum impudentict jufji funt. Quint, dialog. de cauC,
corrupt. éloquent.
De la comparaifon de ces deux paffages, l’on voit
que l’éloquence dégénérée peu-à-peu, étoit chez les'
Romains, au tems de Pétrone 6c de Quintilien, ce
qu’elle avoit été jufqu’à Cicéron.
Dans la fuite , le nom de Jcholaflique paffa des dé-
clamateurs de l’école , à ceux du barreau. Confultei
là-deffus le code de Théodofe 6c de Juftinien.
Enfin il défigna ces maîtres-ès arts 6c de philofophie
qui enleignoient dans les écoles publiques des
églifes cathédrales 6c des monafteres que Charlemagne
6c Louis le pieux avoient fondées.
Ces premiers fcholajliques ou écolâtres, ne furent
point des hommes tout- à-fait inutiles; mais la richeü-
le engendra bientôt parmi eux l’oifiveté , l’ignorance
6c la corruption ; ils cefferent d’enfeigner, 6c ils
ne retinrent que le nom de leurs fondions, qu’ilsfai-
foient exercer par des gens de rien, 6c gagés à vil
prix , tandis qu’ils retiroient de l’état de larges pen-
fions, qu’ils diffipoient dans une vie de crapule 6c
de lcandale.
L’elprit de l’inftitution fe foutintun peu mieux dans
quelques mailons religieufes, où les nobles continuèrent
d’envoyer leurs enfans pour y prendre les leçons
qu’on donnoit aux novices ; ce fut dans ces réduits
obfcurs , que le conferva l’étincelle du feu facré,
depuis le huitième fiecle jufqu’au douzième ou onzième
, que le titre d’écolâtres ou de JchoUfliquts qui
avoit été particulier à de méchans profeffeurs de
philofophie 6c de belles-lettres, devint propre à de
plus méchans profeffeurs de théologie.
La première origine de la théologie fcholajlique eft
très-incertaine ; les uns la font remonter à Auguftin
dans l’occident, 6c à Jean Damafcène dans l’orient;
d’autres, au tems où la philofophie d’Ariftotes’intro*
duifit dans les écoles , fous la forme feche 6c décharnée
que lui avoient donnée les Arabes, 6c que les
théologiens adoptèrent ; quelques-uns , au fiecle de
Rofcelib&d’Anlelme, auxquels fuccéderent dans la
même carrière Abélard 6c Gilbert en France,& Otton
de Frifingue en Allemagne ; quoiqu’il en foit, il eft
démontré que la Jcholaflique étoit antérieure aux livres
des fentences, 6c que Pierre Lombard trouva
la doélrine.chrétienne défigurée par l’application de
l’art fophiftique de la dialeélique , aux dogmes de
l’églife ; c’eft un reproche qu’il ne feroit pas moins
injufte de faire à Thomas d’Aquin ; on apperçoitdes
veftiges de la fcholajlique, avant qu’on connût l’Ara-
bico-pathétifone ; ce n’eft donc point de ce côté que
£ette
Cette efpece de pefte eft .venue ; mais il paroît que
plufieurs caufes éloignées 6c prochaines concoururent,
dans l’intervalle du onzième au douzième fiecle
, à l’accroitre, à l’étendre, & à la rendre générale^
Vyye{ ce que nous en avons dit à l’article^Aristotélisme.
On peut diftribuer le régné de \z fcholaftique fous
trois periodes;l’une qui commence àLanfranc ou Abélard
& Pierre le Lombard fon difciple , 6c qui comprend
la moitié du douzième fiecle, tems où parut
Albert le grand ; ce fut fon enfance.
Üne.feconde qui commence en 1 zzo , 6c qui finit
à Durand de S. Porcien ; ce fut fon âge de maturité
6c de vigueur.
Une troifieme qui commence où la fécondé finit,
6c qui fe proroge jufqu’à Gabri el Biel, qui touche au
moment de la reforme ; ce fut le tems de fon déclin
& de fa décrépitude.
Guillaume des Champeaux, Pierre Abélard, Pierre
le Lombard, Robert Pulleyn, Gilbert de la Porrée ,
Pierre Comeftor, Jean de Sarisberi, 6c Alexandre de
Haies , fe diftinguerent dans la première période.
Albert le grand, Thomas d’Aquin, Bonaventure,
Pierre, Roger Bacon, Grille de Colomna , 6c Jean
Scot,. fe diftinguerent dans la fécondé.
Durand de S. Porcien , Guillaume Occam , Richard
Suiffet, Jean Buridan, Marfile d’Inghen, Gautier
Burlée , Pierre d’Alliac, Jean Weffel Gansfort,
6c Gabriel Biel, fie diftinguerent dans la troifieme.
Première période de la philofophie Jcholaflique. Guillaume
des Champeaux, né en Brie de parens obfcurs,
s’éleva par la réputation qu’il fe fit, de grade en grade
jufqu’à l’épifeopat ; telle étoit la barbarie de fon
tems, qu’il n’y avoit aucun pofte dans l’églife auque|.
ne pût alpirer un homme qui entendoit les cathégo-
ries d’Ariftote , 6c qui favoit difputer fur les univer-
faux. Celui-ci prétendoit qu’il n’y avoit dans tous les
individus qu’une feule chofe effeotiellementune , 6c
que s’ils différoient entr’eux, ce n’étoit que par la
multitude des accidens. Abélard , fon difciple , l’attaqua
vivement fur cette opinion; de C;;ampeaux
frappé des obj'eûions d’Abélard, changea d’avis, 6c
perdit toute la confidération dont il jouifloit ; il ne
s’agiffoit pas alors d’enfeigner la vérité, mais de bien
défendre fon fentiment vrai ou faux ; le comble de
la honte étoit d’en être réduit au filence ; de-là cette
foule de diftinftions ridicules qui s’appliquent à d’autant
plus de cas, qu’elles font vuides de fens ; avec
ce fecours, il n’y avoit point de queftions qu’on n’embrouillât
, point de thefes qu’on ne pût défendre,
pour ou contre, point d’obje&ions auquelles on n’échappât
, point de difputes qu’çn ne prorogeât fans
fin.
Des Champeaux vaincu par Abélard, alla s’enfermer
dans l’abbaye de S. Viftor ; mais celui-ci ne fe
fut pas plutôt retiré à fainte Géneviéve, que des
Champeaux reparut dans l’école.
Qui eft-ce qui ne connoitpas l’hiftoire 6c les malheurs
d’Abélard ? qui eft-ce qui n’a pas lu les lettres
d’Héloïfe ? qui eft-ce qui ne détefte pas la fureur avec
laquelle le doux 6c pieux S. Bernard le perfécuta? il
naquit en 1079, il renonça à tous les avantages qu’il
pouvoit fe promettre dans l’état militaire, pour fe
livrer à l’étude ; il fentit combien la maniéré fubtile
dont on philofophoit de fon tems , fuppofoit de dia-
leélique , 6c il s’exerça particulièrement à manier
cette arme à deux tranchans, fous Rofcelin , le ferrailleur
le plus redouté de fon tems ; celui-ci avoit
conçu que les univerfaux n’exiftoient point hors de
l’entendement, 6c qu’il n’y avoit dans la nature que
des individus dont nous exprimions lafimilitude par
une dénomination générale , 6c il avoit fonde la
fette des nominaux, parmi lefquels Abélard s’enrôla ;
il alla faire affaut ayec tous ceux qui avoient quel-
Tome X IV , ,
que réputation ; il vint à Paris, il prit les leçons de
Guillaume des Champeaux ; il fut fucceffivement
l’honneur 6c la hoftte ; de fon maître ; il ouvrit une
école à l’âge de vingt-deux ans,,à Melun, d’où il
vint à Çorbeil ; il eut un grand nombre de difciples ,
d’amis 6c d’ennemis ;. fes. travaux affoiblirent fa fan-
te, il lift obligé de fufpendre fes exercices pendant
deux ans qu’il paffa dans fa patrie ; fon abfencene fit
qu’ajouter au defir qu’on avoit de i’entendre; de-re-
ftour, il trouva des Champeaux fous l’habit de moine,
continuant dans le fond d’uii cloitre à pfofeffer la rhétorique
& la logique , deux arts qui ne devroient
point être féparés ; il alla l’écouter, moins pour s’inf-
truire , que pour le harceler de nouveau. Ce projet
indigne lui réuffit, il acheva de triompher de fon
maître, qui vit eh un moment fon école déferte , 6c
fes difciples attachés à la fuite d’Abélard; celui à qui
des Champeaux avoit cédé fa chaire cathédrale , au
fortir du monde, l’offrit à Abélard , qui en fut écarté
par la fa&ion de des Champeaux 6c la prote&ion
de l’archevêque de Paris..Notrejeune philofophefut
moins encore irrité de ce refus, que de la promotion
de des Champeaux à l’épifeopat ; l’élévation d’un
homme auquel il s’étoit montré fi fupérieur, l’indigna
fecrettement, il crut que des Champeaux.ne de-
voit les honneurs qu’on lui conféroit, qu’à la réputation
qu’il s’étoit faite en qualité de théologien , 6c
il fe rendit fous Anfelme qui avoit formé des Champeaux
; les leçons d’Anfelme ne lui parurent pas répondre
à la célébrité de cet homme ; bientôt il eut
dépouillé celui-ci defon auditoire 6c défia réputation ;
il enfeigna la théologie, malgré fes ennemis qui ré-
pandoient de tous côtés , qu’il étoit dangereux de
permettre à un homme de fon âge & de fon caraftere,
de fe mêler d’une fcience fi fublime. Ce fut alors
qu’il connut le chanoine Fulbert 6c fanieceHéloïfe ;
cette fille favoit à l’âge de dix-huit ans, l’hébreu, le
grec , le latin, les mathématiques, la philofophie ,
la théologie, c’eft-à-dire plus que tous les hommes
de fon tems réunis ; outre l’efprit que la nature lui
avoit donné, la fienfibilité de coeur, les talens qu’elle
devôit à une éducation très-recherchée , elle étoit
encore belle ; comment réfifte-t-on à tant de charmes
? Abélard la vit, l’aima, 6c jamais homme ne
fut peut-être autant aimé d’une femme, qu’Abélard
d’Héloïfe ; non , difoit-elle, le maître de l’univers
entier, s’il y en avoit un , m’offriroit fon trône 6c
fa main , qu’il me feroit moins doux d’être fa femme
, que la maîtreffe d’Abélard. Nous n’entrerons
point dans le détail de leurs amours ; Fulbert prit
Abélard dans fa maifon; celui-ci négligea fon école
pour s’abandonner tout entier à fa paffion ; il employa
fon tems, non plus à méditer les queftions abf-
traites 6c triftes de la philofophie , mais à compofer
des vers tendres 6c des chanfons galantes ; fa réputation
s’oblcurcit, 6c fes malheurs commencèrent 6c
ceux d’Héloïfe.
Abélard privé du bonheur qu’il s’étoit promis dans
la poffeffion d’Héloïfe, défefperé , confus , fe retira
.dans l’abbaye de S. Denis ; cependant Héloïfe renfermée
dans une autre folitude, périffoit de douleur
6c d’amour. Cet homme qui devoit avoir appris par
fes propres foibleffes, à pardonner aux foibleffes des
autres, fe rendit odieux aux moines avec lefquels il
vivoit parla dureté de fes réprimandes , 6c toute
la célébrité qu’il devoit au nombreux concours de fes
auditeurs, ne lui procurèrent point un repos qu’il
s’efforçoit à éloigner de lui ; les ennemis qu’il s’étoit
fait autrefois , 6c ceux qu’il fe faifoit tous les jours ,
avoient fans ceffe les yeux ouverts fur fa conduite,
ils attcndoientl’occafion de le perdre, 6c ils crurent
l'avoir trouvée dans l’ouvrage q fil publia fous le titre
de la fo i à la fainte Trinité, pour Jervir d'introduction
à la . théologie ; Abélard y appliquoit à la diftinétiou