î 64 R H U
quelques gouttes d’huile d’oe u f, l’huile d’oe u f, la
boufe de vache , la fiente humaine.
Après les réfolutifs, les frittions chaudes avec des
linges chargés de fumigation, de fuccin 6c d’oliban,
ou d’autres pareilles , feront des effets merveilleux.
Le rhumatifme froid , l’oedemateux , 6c celui qui
eft avec infiltration,fe guériffent par des remedes plus
attifs. Dans le froid innple , on faigne, mais peu ;
dans l'oedémateux, on ne faigne point, ou rarement;
on paffe tout de fuite, après avoir purgé vivement
avec les réfines , le jalap, le méchoacan , le dia-
grede , le turbith gommeux ; on paffe, dis-je , aux
forts réfolutifs, tels que l’eau-de-vie chargée de fa-
von , l’eau de boule, l’eau ou la décottion de far-
mens, les leffwes alkalines, l’huile volatile de corne
de cerf, l’efprit-de-vin camphré mêlé avec le baume
tranquille, le baume de fioraventi.
Si ces remedes font indiqués , on en fait des embrocations
fur la partie devant un grand feu ; on la
frotte long-tems auparavant avec des ferviettes chaudes,
enfuite on continue même après l’application,
on recouvre le tout avec le papier gris & des ferviettes
chaudes ; après quoi on met le malade dans
fon lit bien bafliné.
Si cela ne luffit pas, on emploie les ventoufes fea-
rifiées fur la partie, on applique aufîi les véficatoi-
res, le cautere attuel & potentiel, voye{ les articles.
Enfin on emploie tous les remedes externes capables
de réfoudre , difeuter 6c fortifier. Et comme ce mal
eft long , ennuyeux & fouvent incurable , il faut
avoir les égards fuivans. i ° On doit éviter d’employer
des remedes violens dans le premier inftant;
il faut aller par degré , 6c commencer par les adou-
ciffans & anodins les plus énergiques, 6c paffer en-
fuite aux plus doux réfolutifs, & de-là à de plus forts.
2° Comme le mal eft long, il faut éviter d’ennuyer
par le mêmeremede, & fa voir changer pour augmenter
l’efpoir du malade 6c ne pas le rebuter. 30 II faut
employer les remedes internes avec les externes,
les purgatifs doivent être fouvent réitérés ; 6c enfin
on doit humefter , délayer & adoucir les humeurs
avec le lait coupé , le petit-lait, les tifanes fudorifi-
ques, antifeorbutiques 6c céphaliques.
Nota , i ° que fouvent le rhumatifme fe complique
avec la goutte, 6c que quelquefois il difparoît 6c fe
jette fur des parties internes ; ce qui eft un coup de
mort : il faut alors traiter la maladie fecondaire. Noye^
G outte.
Nota , 2° que le rhumatifme demande un régime
éga l, exatt 6c fu iv i, 6c que fi on ne le guérit pas,
c’eft que les malades trop gourmands 6c le médecin '
trop complaifant laiffent empirer le mal, & le rendent
incurable.
RHUMB, f. m. ( terme de Navigation. ) c’ eft un
cercle vertical quelconque d’un lieu donné, ou l’in-
terfettion de ce cercle avec l’horifon. Voyt{ V ert
ic a l .
Par conféquent les différens rhumbs répondent
aux différens points de l’horifon. Noye^ Horison.
C’eft pour cela que les marins donnent aux diffé-
rens rhumbs les mêmes noms qu’aux différens vents
& aux différens points de l’horifon. Voye[ V ent.
On compte ordinairement 3 2 rhumbs, que l’on repréfente
par 3 2 lignes tirées fur la carte, 6c qui partant
d’un même centre, occupent à diftances égales,
toute l’étendue du compas. Voye{Compas.
Aubin définit le rhumb, une ligne tirée fur le globe
terreftre, ou fur une carte marine, pour repréfen-
ter un des 3 2 vents qui peuvent conduire un vaif-
feau. De forte que le rhumb que fuit un vaiffeau, eft
regardé comme fa route.
Les rhumbs fe divifent 6c fe fubdivifent d’une maniéré
analogue aux points auxquels ils répondent.
Ainfi le rhumb répond à un point cardinal, le demi-
R H U
rhumb au point collatéral, c’eft-à-dire, qui eft éloigné
du premier de 45 degrés ; le quart de rhumb fait
avec celui-ci un angle de 220. 30', & le demi-quart
de rhumb fait un angle de 11 °. 15 ' avec le quart de
rhumb. F o y e [ CARDINAL , COLLATÉRAL, &C.
Ligne du rhumb ou loxodromie , terme de navigation
, qui fignifie la courbe que décrit un vaiffeau, en
confervant toujours le même rhumb, c’eft-à-dire, en
faifant toujours le même angle avec le méridien.
Cet angle eft appellé angle de rhumb ou angle loxo-
dromique. Noye{ LOXODROMIE & LOXODROMI-
QUE.
L’angle que fait la ligne du rhumb avec une parallèle
quelconque à l’équateur,, eft appellé compliment
du rhumb. Noyt{ COMPLÉMENT.
Si le vaiffeau fait voile nord 6c fud, il fait alors
un angle infiniment petit avec le méridien, c’eft-à-
dire , il lui eft parallèle , ou plutôt il vogue fur le
méridien même. S’il fait voile eft 6c ouelt, il coupe
tous les méridiens à angles droits.
Dans le premier cas , il décrit un grand cercle ;
dans le fécond,il décrit,ou l’équateur, ou un parallèle
; fi le chemin du vaiffeau eft entre les points cardinaux
, ce n’ eft point un cercle qu’il parcourt,
puifqu’un cercle décrit fur la furface du globe ne peut
couper à angles égaux tous les méridiens. Par conféquent
il décrit une autre courbe dont la propriété
eft de couper tous les méridiens fous le même angle.
Cette courbe eft celle qu’on nomme lo xodromie, ou
ligne du rhumb.
C’eft une efpece de fpirale analogue à la fpirale
logarithmique, & q ui, comme elle, fait une infinité"
de tours , avant d’arriver à un certain point vers lequel
elle tend, 6c dont elle s’approche continuelle»
ment. Noye^Spirale <5* L ogarithmique.
Le point afymptotique de la loxodromique eft le
pole * auquel elle ne peut jamais arriver, quoiqu’elle
s’en approche aufîi près qu’on veut. Voye^ Pole.
La ligne que décrit un vaiffeau pouffé par un vent
qui fait toujours le même angle avec le méridien, eft
une loxodromie, excepté dans les deux cas dont
nous avons parlé ci-deflus. Cette ligne eft l’hypothe-
nufe d’un triangle rettangle dont les deux autres côtés
font le chemin du vaiffeau en latitude 6c en longitude.
La latitude eft connue parobfervation. Noye^
Latitude ; 6c l’angle du rhumb avec l’un ou l’autre
des deux côtés du triangle, eft connu par le compas
qui fert à cet ufage. Voye^ C ompas.
Par conféquent tout ce qu’il eft néceffaire de calculer
, eft la longueur de la ligne du rhumb, o u , ce
qui eft la même chofe, le chemin que le vaiffeau parcourt.
Voye{ Na vigation & L o c k .
Si P A , P F , PG , Planch. navig.fig. y , font fup-
pofés des méridiens , ^ / l ’équateur, B E , K L , M
A7des parallèles, AO repréfentera la loxodromique
dont les angles avec les méridiens font égaux , 6c
différens par conféquent de ceux d’un grand cercle ,
puifqu’un grand cercle coupe les méridiens à angles
inégaux ; d’oii il s’enfuit que cette courbe n’eft point
un grand cercle de la fphere. Par conféquent, fi la
premiere direttion du vaiffeau eft vers E ( enfortc
que l’on faffe paffer par cette premiere direttion un
grand cercle qui coupe en E le méridien PE ) , 6c
que le vaiffeau continue à courir fous le même rhumb,
il n’arrivera jamais en E , mais à un point O , qui
fera plus éloigné de l’équateur.
Or comme le plus court chemin d’un point à un
autre de la furface d’une fphere eft un arc de grand
cercle qui paffe par les deux points, il eft évident
que la loxodromie n’eft pas le plus court chèmin
entre deux points donnés, ou la plus courte diftance
d’un lieu à un autre.
Ufage de la loxodromie dam la navigation. i ° . Les
parties de courbe A I 6c A G , fig. S , font entr’elies
çomrrie.
R H U
comme les latitudes A L 6c A N des lieux I 6c G. 2®.
Si les arcs A B , IK , B F , font égaux en grandeur,
6c par conféquent d’un nombre inégal de degrés, la
fomme de ces arcs appellée côté mécodynamique, ou
milles de longitude, n’eft point égale à la différence
en longitude des lieux A 6c G. Noyé[ Mécod yn a mique.
30. La longueur de la courbe AG eft à la différence
de latitude G D , comme le finus total eft au
cofinus de l’angle du rhumb.
Donc i° . le rhumb que l’on fuit étant donné, avec
la différence en latitude réduite en milles , on aura
par une fiinple regie de trois , la longueur corref-
pondante delà loxodromique, c’eft-à-dire, la diftance
du 4ieu A au lieu G , fous le même rhumb. ,
2°. Le rhumb de vent étant donné avec le chemin
parcouru par le vaiffeau, c’eft-à-dire , la longueur
de la loxodromique, on aura par une regie de trois,
la différence en latitude, exprimée en milles, au’on
réduira en degrés d’un grand cercle. 3 °. La différence
en latitude 6c la longueur de la courbe ou le chemin
du vaiffeau étant donné en milles, on aura par
une fimple regie de trois , l’angle que la courbe fait
avec le méridien, 6c par conféquent le rhumb de
vent fous lequel on court. 40. Puilquele cofinusd’un
angle eft au finus total, comme le finus total à la fe-
cante du même angle, il s’enfuit que la différence
en latitude GD eft à la longueur correfpondante de
la loxodromique , comme le finus total eft à la fe-
cante de l’angle de rhumb.
3°. La longueur de la loxodromique, ou le chemin
parcouru par le vaiffeau, en fuivant le même
rhumb A G , eft au côté mécodynamique AB-\-LK-(-
H F , comme le finus total eft au finus de l’angle
loxodromique GAP.
Donc i°. le rhumb ou angle du rhumb étant donné,
avec le chemin du vaiffeau fur la même loxodromie
AG , on aura par une regie de trois, le côté mécodynamique
qu’on réduira en milles , c’eft-à-dire, à
la même mefure que le chemin du vaiffeau. 20. De
même le côté mécodynamique AB-\-IK-\-HF étant
donné , avec le chemin parcouru par le vaiflèau, on
trouvera par une regie de trois , l ’angle du rhumb.
. 4°. Le changement en latitudeeft au côté mécodynamique,
A B + IK + H F , comme le finus total eft à
la tangente de l’angle loxodromique P A G o u A IB.
Donc la loxodromique PAG & le changement en
latitude étant donné., on trouvera par une regie de
trois, le côté mécodynamique.'
5°. Le côté mécodynamique AB-\-lK-\-HF eft
moyen proportionnel entre la fomme de la ligne
courbe A G , & du changement en latitude GD , 6c
la différence de ces deux lignes.
Donc fi le changement en latitude G D , & la loxodromie
AG font donnés en m illes, le côté mécodynamique
pourra aufîi être déterminé en milles.
6°. Le côté mécodynamique & la différence en latitude
étant donnés , on propofe de trouver la longitude
AD .
Multipliez la différence en latitude GD par 6 , ce
qui réduira le produit en parties de 10 minutes chacune
: divifez par ce produit le côté mécodynamique
, le quotient donnera les milles de longitude répondant
à la différence de latitude de dix en dix minutes
: réduifez les milles de longitude répondans à
chaque parallèle , en différences en longitudes par
le moyen de la .table loxodromique ; la fomme de
ces milles de longitude ainfi .réduits fera la longitude
cherchée. ■ J'qyrç-Lo n g itud e. ChambersfO)
RHUME, ou C a t arRE_/«r la poitrine, fubft. m,
('Medecine.) c’eft une altération contre nature caufée
par une légère phlogofe ou inflammation fur ia.tra-
qhee artere , lelarinx ou les poumons ; ou une irritation
produite par une férofité qui tombe fur .ces
Tome X i N.
R H U 265
parties, qui bleffe les fonctions qui en dépendent.
Generalement parlant, les catarres de poitrine ou
rhumes ,.font précédés de pefanteur de tête, engour-
dilfement des fens,d’une grande laflitude;il furvient
enfuite un fentiment de froid fur toute la furface du
corps,& un leger frifîbn au dos. Souvent une grande
difficulté de refpirer, des douleurs vagues autour des
épaules, &: enfin un petit mouvement de fievre.
Mais fi le catarre eft caufé par une inflammation, les
fymptômes font plus violens ; on reffent de l’ardeur,
de la douleur, 6c tout le corps eft comme en phlogofe*
Dans le catarre froid les humeurs font plus vif-
queufes & plus groflieres, & le malade eft faifi de
froid.
Enfin on peut regarder le rhume en général comme
une légère péripneumonie qui eft prête à commencer.
Les caufes éloignées du rhume font les mêmes que
celles du catarre. Noye{ C a tarre.
Le traitement doit être différent félon les caufes
6c les fymptômes.
i° . Les diurétiques 6c les fudorifiques avec les at-
ténuans de tout genre, conviennent pour divifer les
humeurs vifqùeufes , & faire couler celles qui font
trop lentes & en congeftion.
20. Les mucilagineux, les incraffans conviennent
dans les rhumes produits par l’acrimonie & la chaleur
de la férofité.
30. Lesrelâchans font indiqués dans la tenfion, les
humettans dans la féchereffe, les adouciffans dans la
rigidité & l’afpérité de la gorge & la douleur. Les
narcotiques & les anodins font excellens dans tous les
cas de douleurs & de fpafines qui accompagnent le
rhume ; mais ces derniers demandent la faignée.
Si les premières voies ou les fécondés font remplies
de faburre, fi le ventre n’ eft pas libre, les lave-
mens émoliiens, les purgatifs , les émétiques doux
font indiqués.
Mais comme rien n’entretient davantage le rhume
& les cataires, que l’abord de nouvelles humeurs
fur la partie, la faignée qui les diminue , & la diete ,
font aufîi deux grands remedes dans ces cas. D’ailleurs,
le rhume demande particulièrement la faignée,
parce que l’état naturel au poumon , qui reçoit autant
de fang que le refte du corps, étant d’être dans
une tenfion continuelle, il fe trouve furchargé dans
le rhume. Nousfommes d’avis que la faignée doit être
fouvent réitérée, mais à petite dofe dans le rhume
qui eft accompagné de chaleur 6c de douleur ; au
heu que dans les rhumes féreux, nouspenfons que la
faignée peut aufîi y être utile.
On doit donc éviter de fe mettre en les mains de
ces mauvais praticiens, de. ces timides médecins,
qui pour épargner le fang de leur malade , ou dans
la crainte d’affoiblir la poitrine, comme ils difent, fe
gardent bien de faigner dans les rhumes, & laiffent
durer des années entières des rhumes qu’une légère
faignée fuivie d’un purgatif & de quelques atténuans,
eût guéri tout à coup.
Il ne faut pas moins redouter la pratique douce &
la médecine emmiellée de cès médecins huileux, qui
ne connoiffent que les huiles d’amandes douces &
de lin , les firops de guimauve & de diacode dans
tous les rhumes, qui n’ordonnent que des caïmans ,
& qui n’ont jamais fil employer les remedes atténuans
dans les rhumes qui naiftent cependant pour la
plupart de la vifeofité de l’humeur bronchique. Ces
affaftins ne font pas moins coupables que ceux qui
emploient des remedes violens à tout propos ; les
huileux & les remedes adouciffans & incraffans étant
de vrais poifpns dans le rhume , qui a pour caufe le
relâchement des bronches, l’épaifliffement du fang,
l’obftruôion des tuyaux bronchiques.
Ainfi la pratique doit varier autant dans le rhume ,
L i