Iifeg
m
nature la plus ôppofée qu’il foit poflibléâ délie dè la
femence. . ■ -
Hippocrate dit que la femence de la femme eft plus
foible que celle de l’homme ; mais qu’elle eft né-
cefl'aire. Ariftote admet à-peine quelque femence dans
les femmes : il penfe que l’humeur libidineufe qu’elles
rendent pendant le coït n’en eft point, & ne
fert point à la conception. Galien accorde de la fé-
mence aux femmes, mais moins qu’aux hommes ; elle
eft, félon lui, plus imparfaite, & vient par les cornes
(les trompes) dans la matrice : il parle d’une certaine
veuve qui, à la. fuite d’une irritation au clitoris ,
rendit une femence fort épaiffe avec une très - grande
volupté ; il ajoute que. cette matière qui s’échappe
quelquefois en dormant, contribue beaucoup à ce
qu’on.nomme paillardife. Avicenne cite une veuve
aufli lubrique que celle de Galien- Colombus dit qu’il
a vu de la vraie femence dans les tefticules des femmes.
V'enete répété la même chofe, ainfi que Mau-
riceau , qui auroit pris pour de la femence la liqueur
contenue dans les oeufs, ou lafiérqfité claire de quelque
véficule gonflée. Marchettis ajoute que la femence
vient des ovaires par quelques vaiffeaux blancs
dans les trompes. Henriçe prend auflipour de la’
femence la liqueur des glandes de Naboth e’eft
elle, dit-il, qui mêlée avec celle de l’homme , forme
le foetus. Voglius enfeigne que la femence de la femme
eft produite dans ces ovaires. Sbaragli & Paitoni
croyent qu’il s’y fait une liqueur fpiritueufe qui fe
repompe dans le fang , & qui produit chez les femmes
les mêmes effets que la Jemence chez les hommes,
comme Galien l’avoit ainfi imaginé autrefois' ; il pen-
foit que lafemence de la femme fe mêloit avec celle
'de l’homme, & lui fervoit en quelque forte d’aliment
: toute l’antiquité a cru que fans l’éjaculation
de la femence des deux fexes faite en même tçms , on
ne pourroit engendrer. Haller, comment.
; S EM EN CE, maladies de la, (Médec.) i°. la femence,
cette liqueur précieufe, élaborée dans le tefticule ,
perfectionnée dans les épididymes & les vaiffeaux
déférens , enfin portée aux véficules féminales pour
■ paffer dans -l’uretre , fe trouve expofée à quelques
maladies.
2°. Elle eft produite abondamment dans la fleur de
l’â^e , & par des alimens fucculens. De-là naît la lubricité
& le priapifme, qu’il faut traiter par la diete,
les rafraîchiffans , les nitreux & les acides.
30. Lorfque cette liqueur vient à manquer dans la
vieilleffe, il n’y a point de remede,non plus que dans
les eunuques, ou dans ceux à qui on a coupe l’organe
féminal par l’opération de la lithotomie ou d’une
hernie ; mais fi le défaut de femence vient de Pobftruc-
tion des tefticules, ou des autres organes de la génération
, il faut y remédier en diflipant ces maladies.
.Si le défaut de cette liqueur eft la fuite d’une trop
.petite quantité d’alimens, de travaux, de la foibleflê
du corps, ou de la débauche , il fe réparera de lui-
même , en évitant les caufes qui y ont donné lieu. Si
la femence vient à manquer par l’affoibiiffement de
l’organe , on tâchera d’y porter remede par l’ufage
tant intérieur qu’extérieur des aphrodifiaques.
4°. La femence retenue trop long-tems dans fes vaif-
feau’x acquiert peut-être un trop grand degré d’épaif-
fiffement ; mais il eft certain qu’elle n’a point fa perfection
quand on abufe desplaifirs de l’amour. Elle fe
corrompt, devient virulente, ichoreufe dans la gonorrhée
& dans la vérole.
5°. La trop ,fréquente,éyacuation de la liqueur fé-
minale produit des cardialgiès , des anxiétés , la laf-
fitude des lombes , le tremblement, le vertige, la
froideur de tout le corps, la foibleffe, l’orgafme , la
phthilie dorfale, & finalement l’impuiffance.
6°. L’évacuation trop ménagée de la femence produit
rarement aucune maladie ; elle caufe feulement
quelquefois: du trouble dans l’économie de la machine.
( D. J. )
Semence , 1. f. ( B otanique. ) voycç G raine je
n’ajoute qu’un mot en paflànt pour compléter l’article.
. •
Le fruit renferme la femence avec ce qui y eft contenu.
La femence eft l’embryon de la plante avec fes
diverfes enveloppes ; celles-ci ont à-peu-près le même
ufage dans les plantes , que les membranes qui
environnent les foetus des animaux ; quelquefois il
n’y a qu’une de ces enveloppes, quelquefois il y en
a deux où un plus grand nombre ; l’embryon leur
eft adhérent par un filet ombilical. Elles font ordinairement
remplies d’un baume renfermé dans des petites
cellules deftinées à cet ufage. Ce baume femble
être une huile portée à fa plus grande perfection, que
la plante dépole ici toute préparée dans des petits re-
fervoirs. Par le moyen de cé qu’il a d’huileux & de
tenace, il écarte de l’embryon toute humidité étrangère
; par fa vifeofité il retient cet efprit fubtil, pur
& volatil , qui elt la plus parfaite production de la
plante , & que les Alchimiftes appellent e fp ritre c teur
, habitant du foufre archée , fe rv iteu r de la nature.
i n .
SEMENCES des végétaux , (,Science microfcopique.')
Malpighi, Leuvenhoek, Hooke , Grew & plufieurs
autres. , font d’illultres témoins que le microfcope a
découvert de petites plantes, non-feulement dans les
grandes femenc e s, comme dans le noyer , le châtaignier
, le chêne , le hêtre , la femence du limon , du
coton , des pois, &c. mais encore dans les plus petites
, celles de chanvre , de cerfeuil, de cueillerée ,
de moutarde.
Si l’on veut découvrir les petites plantes qui font
contenues dans les femences f\[ faut les préparer pour
la plupart en les faifant tremper dans l’eau chaude
jufqu’à ce que leur écorce puifle fe féparer, & leurs
feuilles féminales s’ouvrir fans lacération. Il y en a
cependant quelques-unes que l’on peut mieux diffé-
quer étant feches ; mais les femences même fans aucune
préparation, montrent une variété infinie de figures
, de couleurs & de décorations.
Les femences des fraifes fortent de la pulpe du fruit;
& lorfqu’on les obferve , elles paroiffent elles-mêmes
comme des fraifes.
Les femences du pavot reffemblent par leur figure à
des petits rognons avec des filions à leur furface ,
qui forment des côtés & des angles réguliers. On
peut tirer de ces femences une poufliere qui , mife
devant le microfcope, a prefque la même apparence
que la furface des femences , avec l’avantage d’être
tranfparentes. Cette poufliere n’eft auflique la fine
membrane qui eft entre les femences, laquelle par la
preflion des femences contre elle , areçu des marques
correfpondantes aux filions qui font fur 1 es femences
mêmes.
Les femences du tabac , de la laitue, du thym, du
cerfeuil, du perfil & cent.autres, peuvent : amufer
agréablement un obfervateur.
Les anciens s’imaginoient que les plantes capillaires
& plufieurs autres efpeces, n’avoient point de f e mences
, & la vue fimple n’auroit jamais pû corriger
leur erreur ; mais le microfcope a découvert que
toutes les différentes efpeces de fougères, de langues
de cerf ou fcolopendres , de capillaires , ^ .a b o n dent
en graines. Leurs vaifieaux féminaux font au
dos des feuilles , &C la poufliere qui en fort lorfqu’on
les touche, n’eft autre çhofe que les petites femences ;
ces vaiffeaux féminaux paroiflent à la vue fimple comme
une galle noire ou brune fur le dos de la feuille,
mais par le microfcope, ils reffemblent à des petits
tubes .circulaires , divifés en plufieurs cellules, qui.
contiennent les graines en-dehors de tous les côtés
en forme de poufliere ; quelques - uns de ces petits
TjiW
S E M
Vaiffeaux contiennent auùnoins centfemences qui font
invifibles à la vue fimple. (D . / .)
Semence , voye^ Fru it.
-S( Semence des Perles , voyeç Perles-
Semences , (Médecine.) les fernences font de plufieurs
efpeces, & fort employées en médecine. Les
femences médicinales., particulièrement celles que
l’on apporte des Indes, du Levant, &c. font décrites
chacune en particulier, à leurs articles refpeCtifs.
Voyelles-. \
Parmi celles qüe l’on cultive en ce pays, les principales
font les quatre femences les plus chaudes, &
les quatre femences les plus froides : les premières
• font les femences d’a'nis, de fenouil, de cumin , de
carvi : les dernieres font les femences de courge, de
' citrouille, de melon & de concombre.
Les quatre femences froides fervent principalement
à faire des émulfions , des boifîbns rafraîchiffantes ,
des pâtes pour les mains, & des huiles dont les da-
mes fe fervent pour leur teint»
En général les femences froides majeures ne doivent
point être ordonnées à l’intérieur que dans les cas de
chaleur, & encore après avoir défempli les vaiffeaux,
encore avec beaucoup de modération.
: Les femences froides majeures font les fuivaritès
celles de chicorée, de laitue, d’endive & de pourpier,
ces femences ont peu d’efficacité, on les ordonne rarement.
Voye{ V article fuivant.
Les femences chaudes majeures ne conviennent que
dans l’humidité & le relâchement; elles font bonnes
dans la réfolution de l’eftomac & des nerfs elles
font de peu d’ufage. Voye^ l'article fuivant.
■ Les femences chau.des mineures qui font la poivret-
t e , l’amomum , le perfil & le daucus , font employées
dans les mêmes indications ; mais elles font
aufïï de peu d’ufage.
Semences chaudes , tes quatre grande s, (Médec.)
font celles d’anis , de fenouil, de cumin & de carvi.
Ces femences entrent dans plufieurs compofitions, &
fur-tout dans les ratafiats, on en fait des infufions
dans l’efprit-de-vin, dont on fait un grand ufage.
Mais ces remedes ne font bons que dans le cas oii les
carminatifs font indiqués ; hors cette indication ces
remedes font fort dangereux, lorfqu’on en prend habituellement
, ils font irritans , ftimulans & échauf-
fans. Cependant lorfqu’ils font pris à petite dofe, &
par intervalle ils deviennent falutaires, d’autant qu’ils-
redonnent du reffort aux parties qu’ils fortifient &
raniment. Voyeç Anis , Fenouil, &c.
Les quatre femences chaudes mineures font celles
d’ache , de perfil, d’ammi & de daucus. Elles font
moins aétivesque les précédentes; on en fait peu d’ufage.
Elles entrent dans quelques éleétuaires, comme
l’orvietan, & quelques autres. Voye.ç A che , &ct
Semences FROIDES , les quatre grandes, (Médec.)
font celles de courge , de citrouille , de melon & de
concombre. Elles fervent dans les émulfions pour
tempérer, calmer, rafraîchir dans l’ardeur; là féche-
reffe & l’ardeur des humeurs. On les ordonne toutes
enfemble à la dofe d’une once, de demi-once, ou
de deux gros dans une pinte d’émulfion. On les frit
entrer dans les bouillons de veau ou de poulet que
l ’on émulfionne avec elles, ou on en farcit un poulet
que l’on frit bouillir enfuite :; on nous les envoie
des provinces méridionales du royame. Voye[
chacun des articles. Courge , &c.
Les quatre femences froides mineures font celles de
laitue , de pourpier, d’endive & de chicorée. Voye[
ces articles.
Ces femences font moins froides que les précédentes.
On s’en fert affez rarement, les premières font
plus en ufage.
Sem en ce, Sem e r , (Jardinage.) avant de femer
dans la pépinière, la terre doit être bien labourée &
Tome XIV.
bien tuinee, on fait enfuité ouvrir; fuivafit fin cordeau
, des rigoles d’un fer-de bêche de deux piés eh
deux piés ; on y ferne les graines en Novembre, Février
& Mars , excepté la graine d’Orme, qui fé recueille
en Mai, & f e ferne en même tenis, enfuite oil
recouvre de terre les rigoles avec le grós rateaù, frns
vous arrêter aux pleines lunes , choififfez pour ferner
un tems doux ; peu venteux & qui promet dänspeU
de la pluie.
Les graines doivent être Frâîches & dé là nièmô
année que l’on fente les fruits, tels que le gland , lé
marron d’Inde, la châtaigne, la faîne, la noifette *
la noix : les noyaux de pêche, dè pr'unè, d’abricot,
l’amande douce n’auront point été mis darts la bouche
, & feront frns rides ni piquure dé vers.
Le gland peut fe femer tout-d’un-coup dans le bois,-
ainfi que la plupart des fruits que l’on vient d’indiquer;
Les pépins fe fertieht ait mois de Mars für des planches
bien préparées ; ils pouffent des jets affez forts
pour être tranfplantés au printems fuivant ; les pépins
d’orangers fe ferne?zr^ainfi que plufieurs rtoyaux
de fruits-, dans des pots remplis de terre bien préparée
, & on les ferre pendant l’hiver.
Dans des années rudes on répand de grandes litières
fur ce qui eft femé ; on peut même faire tremper les
groffes graines pour 1 es faire gonfler quelques jours
avant.de les ferner, & on aura foin de bien labourer
& farder les pépinières;
Les graines de potagers ft fernem en différentes
faiforis ; & fe cultivent comme les autres.
Les graines des fleurs fe fement à claire vdie dans
de grands pots plats , ou de longues caiffes que l’on
faupoudre de terreau en ne les couvrant qu’à-demi;
on recommence à femer, & on faupoudre cette fè-
menee' jufqu’à ce qu’elle foit couverte d’un pouce
d’épaiffeur ;*on arrofe & on couvre le tout de grande
paille , fous laquelle ; quinze jours après, la graine
doit être le v é e , & ces plantes , deux ans apres , fe
replanteront fur une planché neuve, & au bout de
trois ans formeront de véritables oignons portant
fle u r s ; ‘
Comme les graines des arbres vêrds rie lèvent pas
fi aifement dans ces dimats que dans les pays chauds,
il n’y auroit que l’excellente terre qui les feroit réuf-
fir ; c eft par cette raifon qu’on préféré à les marcotter
au pié des grands arbres, ce qui réuflit parfaitement
fur-tout au fujet des ifs & des picéa. On obfer-*
vera feulement que les graines délicates, après avoir
été fix femaines lous les cloches, demandent à êtré
éclaircies ou levées en plantes pour être mifes en ri-
goles fous d’autres couches Chaudes, & feulement
plantées au plantoir, ce qui les avance & les empêche
de monter fi haut J enfin lorfqu’ elles font affez
fortes, on les leve en motte avec la houlette, & on
les tranfporte dans des brouettes, pour les placer
dans les parterres, dans les pots & dans les pota-
SEMENDRIAH, {Géog. tnod.) ville de la Turquie
européenne , capitale de la Rafcie ou Servie
fur le Danube, au-deffous de Belgrade. Elle appar^
tient aux Turcs depuis qu’Amurat II. s’en empara en
1471. Long. 3$. lat. 46. (T* (D . J.)
, SEMENTINES, adj. (Anüq. rom.) les fementines
etoient des fêtes que les Romains frifoient tous les
ans pour obtenir de bonnes feinailles : elles fe cèle-*
broient dans le temple de la terre, le 24 de Janvier
pour l’ordinaire ; car le jour n’étoit pas toujours le
même. Onprioit la Terre de* donner Croiffance aux
g ^ a u x autres fruits qu’on a jetté dans fön fein,
SEMENUT , ( Hiß. möd. ) ville d’Egypte, entre
le Caire & Damiette, à l’occident du N il, fur le bord
duquel elle eft bâtie. Tous les vaiflèaux qui vont au
Ç C C c ç ç ij