prérogatives; le royaume 8c le patrimoine des personnes
privées? peut-on luppofer qu’ils aient réglé
par un meme decret l’état dés rois 8c l’état des iu-
■ jets ? il y a plus, qu’ils aient renvoyé à la fin du de- ;
cret l’article qui concerne les rois, comme un fup-
plément ou comme un acceffoire, 8c qu’ils Ce Soient
expliqués en deux lignes fur une matière de cette
importance, tandis qu’ils s’étendoient aflèz au long
Sur ce qui regarde les Sujets ? i° . Le texte du code
falique doit s’entendre privativement à toute autre
choSe, dès terres de conquête qui furent diftribuees
aux François à meSure qu’ils s’établiffoient dans les
Gaules, en récompenfe du Service militaire, 8c Sous la
condition qu’ils continueroient de porter les armes,
8c la loi déclare que les femmes ne doivent avoir
aucune part à cette efpece de bien, parce qu’elles ne
convoient acquitter la condition fous laquelle leurs
peres l’avoiètit reçu. Or il eft certain par les formules
de Marculfe, que quoique les femmes n’eu fient
aucun droit à la fucceffion des terres faliques, elles y
pouvoient cependant être rappellées par un a£Ve particulier
de leur perè. Si le royaume avoit été compris
fous le nom de terre falique, pourquoi au défaut
de mâles les princeffes n’auroient-elles pas été égaler
ment rappellées à la fucceffion à la couronne ? Mais
le contraire eft démontré par un ufage confiant depuis
l’établiffement de la monarchie, 8c dont l’origine
Se perd dans les tenebres de l’antiquité. Car pour ne
nous en tenir qu’à la première race de nos rois,
Clotilde, fille dé Clovis, ne fut point admife à partager
avec fes freres, 8c le roi des "Wifigots qu’elle
avoit époufé, ne réclama point la part de fa femme.
Théodechiide, fille du même C lo vis , fut traitée
comme fa foeur. Une autre Théodechiide, fille de
Thierry I. félon Flodoar, 8c mariée aü‘ roi des Var-
nes, félon Procope, fubit le même fort. Theodebalde
fucceda feul à fon pere Théodebert au préjudice de
fes deux foeurs, Ragintrude Sc Bertoare. Chrodfinde
8c Chrotberge furvécurent à Childebert leur pere ;
cependant Clotaire leur Oncle hérita du royaume de
Paris. Alboin, roi des Lombards, avoit époufé Clo-
finde, fille de Clotaire I. Mais après la mort de fon
beau-pere,Alboin ne prit aucunes mefures pour faire
valoir les droits de fa femme. Ethelbert,roi de Kent,
avoit époufé la fille aînée de Caribert, qui ne laifla
point de fils ; cependant le royaume de Paris échut
aux Collatéraux, fans oppofition de la part d’Ethel-
bert. Gontrantavoit deux filles, lorfque fe plaignant
■ d’être fans enfans, il defigna fon neveu Childebert
pour fon fucceffeur. Chilperic avoit perdu tous fes
fils, Bafine8cRigunthe lui reftoient encore, lorf-
qu’il répondit aux ambafladeurs du même Childebert;
« Puifque je n’ai point de poftérité mafculine,
» le roi votre maître, fils de mon frere, doit être mon
» feul héritier». Tous ces divers exemples démontrent
que les filles des rois étoient exclues de la couronne
; mais l’étoient-elles premièrement par la dif-
pofition de la loi J'alique ?
M. dé Foncemagne répond, que le chapitre lxij. du
code jalique peut avoir une application indirefte à la
fucceffion au royaume. De ce que le droit commun
des biens nobles, dit-il, étoit de ne pouvoir tomber,
pour me fervir d’une expreffion confacrée par fon
•ancienneté , de lance en quenouille, il faut néceffaire-
ment conclure que telle devoir être à plus forte raifon
la prérogative de la royauté, qui eft le-plus noble
des biens, 8c la fource d’oit découle la nobleffe de
tous les autres. Mais la loi en queftion renferme feulement
cette conféquence, elle ne la développe pas,
8c c ’en eft aflèz pour que nous puiffions foutenir
que les femmes ont toujours été exclues de la fuc-
celfion au royaume de France par la feule coutume,
mais coutume immémoriale, qui fans être fondée
fur aucune loi, a pû cependant etre nommée loi falique,
parce qu’elle tenoit lieu dé lo i, 8c qu’elle eh
avoit la force chez les François. Âgathias qui écrivoit
au fixieme fiecle, appélloit déjà cette coutume la loi
du pays , 'æa.rficc ro/^cf dès-loi'sélle étoit ancienne
puifque Clovis I. a u préjudice de fes foeurs Àlboflede
■ 8c Lantilde avbit fuccédé fèttl à fon' £!ere Chilpérie.
Les François l’avoient empruntée des Germains chez
qui on ia trouve établie dès le teins de Tacite-, qui
remarque comme une exception aux coutumes unî-
verfellement établies parmi les Germains , ‘que les
Sitons qui faifoient partie des Sueves, étoient gouvernés
par une femme : estera fimlles, dit cethifto-
rien, tirio'différant, quodfotmina dominatur ; de niorib.
Germanor'. in fine, ou pour parler plus exa&ement,
dès le tems de T arifé elle étoit obfervée par les François
, que l’on comprenoit alors fous le nom de Germains,
commun à toutes les hâtions germaniques. Ils
l’apporterent au - delà du Rhin comme une maxime
fondamentale dé leur gouvernement, laquelle avoit
peut-être commencé d’êtreufitéè parmi eu x, avant
même qu’ils enflent connu l’ufage des lettres. C ’eft ce
qui failoit dire au fameux Jérôme Bignon, qu'il faut
bien que ce fait un droit de grande autorité, quand on l'a.
obfervéfi étroitement, qu'il n'a point été nécejfaire 'd'en
rédiger une loi par. écrit. De l'excellence des rçis & dit
royaume de France, pag. 28 G.
Les rechercnes également curieufes 8c folides de
ces deux académiciens confondent pleinement l’opinion
téméraire de l’hiftorien Duhaillant, qui avance
que le paragraphe 6. de l’article 61. concernant la
terre falique f avoit été interpolé dans le chapitre des
aleuds par Philippe - le - Long, comte de Poitou, ou
du-moins qu’il fut le premier qui fe fervit de çë
texce pour exclure fa niece, fille de Louis-le-Hutin,
de la fucceffion à la couronne, 8c qui fit, dit cet
écrivain, croire au peuple françois, ignorant des
lettres 8c des titres de l’antiquité des Francs, que la
loi qui privoit les filles de la couronne de ce royaume
, avoir été faite par Pharamond.
Que cette loi, dit M. l’abbé de V ertot, ait été établie
par Pharamond ou par Clovis, princes qui vi-
voient l’un 8c l’autre dans le cinquième fiecle, cela
eft aflèz indifférent. Mais l’exiftence des loisfaliques y
8c plus encore leur pratique fous nos rois de la première
8c de la fécondé race eft inconteftable. Il ne
fe trouve aucun manuferit ni aucun exemplaire fans
l’article 6z. qui exclut de toute fucceffion à la terre
falique, preuve que ce n’eft pas une interprétation.
Le moine Marculphe, qui vivoit l’an 66o , cite ex-
preffément cette loi dans fes formules, 8c enfin on
étoit fi perfuadé, même dans le .cas dont parle Duhaillant,
que tel avoit toujours été l’ufage du royaume
que, félon Papire Maflbn, les pairs 8c les barons, 8c
félon Mézerai, les états affemblés à Paris décidèrent
que la loi falique 8c la coutume inviolable gardée
parmi les François , excluoient les filles de la couronne,
8c de même quand après la mort de Philippe-
le-Long, Edouard III. roi d’Angleterre, defeendu
par fa mere Ifabelle de Philippe-le-Bel, fe porta pour
prétendant au royaume de France. « Les douze pairs
» de France 8c les barons s’affemblerent à Paris, dit
» Froiflart, liv I. chap. xxij. au plutôt qu’ils purent,
» 8c donnèrent le royaume aun commun accord à
» Meffire Philippe de Valois, 8c en ôterent la reine
» d’Angleterre 8c le roi fon fils, par la raifon de ce
»qu’ils dient que le royaume de France eft de fi
» grande nobleffe qu’il ne doit mie par fucceffion al-
» 1er à femelle». Mtm. de l'acad. des Infcrip. tom. IL
Differt. de M. l’abbé de Vertot, fur l'origine des lois
faliques, pag. 603 & J'uiv. pag. 6'to , G u , G i J 6*
€ty. & tom. y III. Mém. hifi. de M. de Foncemagne %
P“ë 49%,j 4 9 3 , 4 9 3 , 6. 49G j . ‘ / ' - S l g F
SALIQUE, terre, ( H if i. de France.) on nommoit
ainfi chez les Francs des terres diftinguées d’autres
teçresjj
terres » en c e qu’ elles étoient deftinéès -aux militaires
de la nation, 8c qu’elles pâffoient à leurs héritiers.
On peu t, dit M. le préfident Hainault, diftin*
guer les terres poffédées par les Francs depuis leur
entrée dans les Gaules, en terres faliques, 8c en
bénéfices militaires. Les terres faliques, continue-t-
il étoient celles qui leur échurent par la con-
quête, 8c elles étoient héréditaires : les bénéfices
militaires, inftitués par les Romains avant la conquête'
des Francs, étoient un don du prince y 8c ce
clon n’étoit qu’à vie : il a donné fon nom aux bénéfices
poffédés par les eccléfiaftiques ; les Gaulois de
leur côté, réunis fous la même domination, continuèrent
à jouir, comme du tems des Romains, de
leurs poffeffions en toute liberté, à l’exception des
terres faliques, ù ont les Francs s’étoient emparés, qui
ne dévoient pas être confidérables , vu le petit nombre
des François 8c l’étendue de la monarchie. Les
uns 8c les autres, quelle que fut leur naiffance,
avoient droit aux charges 8c au gouvernement, 8c
étoient employés à la guerre fous l’autorité du prince
qui les gouvernoit. ( D. J. )
SALIR, v. aùfGram.) c’eft rendre fale. Voye\ les
articles Sale & Saleté. On falit une étoffe ; on falit
fes mains ; les difeours deshonnêtes faliffent l’imagination.
S A L IS D ’O R , fe dit en Peinture d’un fond d’or
qu’on falit avec des couleurs plus ou moins brunes,
dont on fait les ombres qui donnent la forme aux
objets qu’on s’eft propofé d’imiter. Les efpaces d’or
non falis font les rehauts ou lumières ; Ces fortes
d’ouvrages ne different du rehauflé d’or que par la
manoeuvre, 8c produifent le même effet. Voye^ Reh
au t .
SALISBURY, ( Géog. mod '. ) Salesbury, Sarisbury,
ou New-S arum ; ville d’Angletere, capitale du "Wilts-
hire, fur l’Avon, à 70 milles au fud-oueft de Londres.
C’eft une des belles villes du royaume, remarquable
en particulier par fa cathédrale d’architefture
gothique. Salisbury a le titre de comté depuis Guillaume
le Conquérant , 8c fon évêché eft fuffragant
de Cantorbery. Long. tS. 33. lat. Si. 4.
On doit diftinguer dans l’hiftoire deux villes de
Salisbury, l’ancienne (Old Salisbury^ &C la moderne.
L’ancienne étoit la Sorviodunum des Romains, 8c elle
eft nommée dans les chroniques bretonnes, Snlesbi-
rift} Saresbiria, Saerbirid, 8cc. Cette ancienne place
fut abandonnée des. habitans , fous le régné de Richard
1 , 8c l’on tranfporta la ville dans l’endroit où
elle eft aujourd’hui. .
Bennet ( Thomas) , célébré théologien du xviij.
fieçLe. y naquit en 1673 » mourut à Londres en
1718, âgé de 5 5. ans. Voici la lifte de fes principaux
Ouvrages écrits en anglois. i° . Réponfe aux raifojis
des non-conformiftes fur leur féparation de l’églife
anglicane. z°. Réfutation du papifme. 30. Traite du
fchifme. 40. Réfutation du qüakerifme. 5 °. Hiftoire de
l’ufage public des formulaires de -prières. 6°. Droits
du clergé de l’églife chrétienne* 70* Difeours fur la
Trinité, ou examen des fentimens du doûeur Clar-
cke fur cette matière. 8°. Graipmafre hébraïque.
Il s’eft fait plufieurs éditions de la plupart des
Ouvrages que nous venons de nommer, & ils font tous
exempts des défauts qu’on trouve dans la plupart des
livres polémiques. Celui pontre fe do.fteur Clarcke
éft rempli dé témoignages, d’honnêteté 8c de poli-
teffe je me. rappelle, dit-il» que quand je vous té*
» moi'gnois par lettres, que je défapprouvois votre
>> opinion » vous eûtes la bonté de fouffrir ma fincé-
>> rite ? avec cette patience, çette candeur, cette clotir
>} ceur, qui éclate çonftamment dans tp.ute votre
>f conduite. »
Dilton ( Homfroi ) , étpjt aufti natif de Salisbury.
H cultiva les mathématiques 8c la théplpgie. On a
Tome XIF't
I de lu i u ft excellent o u v r a g e > ifttitillé5 der/idufiraiL-m
de la religioft chrétienne, oîi il fe pröppfe dë.fâifôiV
ner fur ce fujet, d’apres la méthode des géomètre^
Il mourut en 171 Ç j à l’âge de 40 ans.
Majfinger ( Philippe ) , poète dramatique -, ftàqulî
à Salisbury, vers l’an 1585» Il a compofé plulieUrS
comédies 8c tragédies , qui ont été jouées avec ap-
plaudiffement. Langlaine en a rendu compte dan»
fon livre , intitulé : account o f the dramatics eriglisà
poëts , à Oxford 1691, in-8°. Maflinger mourut en
164Ö, 8c fut enterré dans le même tombeau où re-
pofe Fletchers. (Z>. J.)
SALITIQ, f. f. ( Hiß. anc. ) exercice militaire ^
qui confiftoit à voltiger fur un cheval de bois ; ou
fautoit, tantôt à droite , tantôt à gauche, ayant une
épée nue dans la main.
SALIVAIRE, adj. en Anatomie, ce qui eft relatif
à la falive. Le conduit falivaire de Nuck. Le conduit
falivaire de Cofchwiz. Le conduit falivaire de Ste-
non. V o y t{ Nukc , Stenon , &c.
SALIVANT, adj. (Thérapeutique.') remede fali-
v ant, ou fiaiagogue, c’eft - à - dire, remede excitant
la falivation , ou l’excrétion, 8c l’évacuation
abondante de la falive.
Les remedes falivans font de deuxefpêces,fàvoir î
i°.Ceux qui étant appliqués immédiatement aux organes
qui féparent la falive , ou du moins à l’extrémité
de leurs tuyaux excrétoires, en déterminent
abondamment l’ecoulement. Ces remedes font connus
dans l’art , fous le nom de mafiicatoirei Voye£
Mastic atoir e ; 8c même l’a&ion de mâcher à
vuide , ou d’écarter 8c de rapporcher alternativement
les mâchoires, eft une caule très efficace de
l’écoulement de la falive , auquel une prétendue
compreffion des glandes parotides , ne contribue en
rien pour l’obferver en paffant. Voye{ Carticle Se-
jCRÉTION.
z°. Les falivans font des remedes qui étant pris
intérieurement, ou introduits par quelque voie que
ce foit, dans les voies de la circulation, aginent par
une détermination qui mérite éminament le nom
d 'élective (Foye[ REMEDE & MÉDICAMENs) , furies
organes excrétoires de la falive , 8c déterminent un
flux abondant de cette humeur. La médecine ne pof-
fede qu’un remede qui foit doué de cette vertu ;
! favoir , le mercure 8c fes .di.verfes préparations.
Voye{ MÉRCURE , mattere médicale. Voye1 Saliv
a t io n . (£) ’
SALIVATION Mer cu r ie l le , ( Phyfiolog.) Le
mercure eft de tous les corps, celui qui produit la Ja-
livation la plus abondante. On demande avec curio-
fité pourquoi ce métal fluide, qui eft entré par les
pores de la peau, détermine les humeurs à couler
par les glandes falivaires ; voici les réponfes les plus
plaufibles à cette queftion embaraffante.
D ’abord, il faut oblerver que quoique le mercure
agiffe fur les glandes falivaires, il ne fe porte pas plutôt
yers ces glandes que vers les ioteftins. 2°. Si le
mercure fe répand également partout, il faut chercher
dans le feul tiffu des glandes falivaires, la raifon
pour laquelle ce fluide fait une évacuation, par ce?
glandes. 30. Le tiffu des glandes falivaires peut être
forcé plus facilement que celui des autres couloirs :
ainfi. le mercure dilate leurs conduits ; les parties
mercurielles qui .viennent enfuite , les dilatent toujours
.davantage ; çette dilatation étant faite, les
humeurs fe jettent en plus grande quantité vers les
endroits dilatés, ainfi il pourra s’y faire un grand
écoulement » tandis qu’il ne s’en fera pas dans un
autre, §C cela par la même raifon , que la tranfpira?
tion étant extraordinaire, le ventre eft fort relier ré.
40. R y aun autre phénomène qui arrive dans l’ufage
du mercure , 8c auquel il faut faire attention pour
expliquer U faliyation ; c’eft qu’il ftiryient fo.uvent
C C C G