Sandale, (Marine.) forte de bâtiment du levant,
quifert d’allege aux gros vaifleaux. Poy<z A llégé.
SANDALINE, f. f. ( Gram. & Corn. ) petite étoffe
oui le fabrique à Venife , 6c qui fe commerce aux
Indes occidentales.
.SA N DA LION , ou S a n d a l iv m , ( Geo g. anc.)
île d’Afie , fur la côte d’Ionie ; ouj’<JVà/oi' veut dire
une efpece de foulier 6c de chauflure de femme , 6c
cette île étoit ainfi nommée , parce qu’elle en avoit
la figure. C ’ctoit une des trois îles que Pline , l. P.
c. xxx/. nomme Trogilies , auprès de Mycale. Cet
auteur remarque , /. I II. c. vij. que Tnnée appelloit
l ’île de Sardaigne Sanda/iotis, fans doute par la même
ràifon, à cauie de fa figure en forme de J'andale.
«fai
S A N D A NUS , ( Géog. anc. ) riviere de la Thra-
c e , prife en général, qui comprenoit tout le mont
Athos , 6c s’étendoit julqu’à la Paraxie. C ’ell fur le
bord de cette riviere que Philippe fut atteint d’une
fléché tirée par Altère, Olynthicn, qui écrivit fur la
fléché ces paroles : Afièrc envoie à Philippe cetu fléché
mortelle. En effet ce prince repafl’a le Sandanus à la
nage, ayant perdu un oeil de cette bléflùre. (Z). J.)
S AN D A P IL A , (Littéral.y ce mot défigne chez
les Romains, une bière , un cercueil fait pour porter
en terre les pauvres gens , popularis J'andapila.
Ce meme mot s’appliquoit aux bieres des criminels
exécutés à mort. On appelloit ceux qui portoient en
terre les cadavres des uns 6c des autres, J'andapila-
Yii. ( D . J. )
SANDARACURGIUM, ( Géog. anc.') montagne
de l’Alie mineure , aux environs de Pompéiopolis ,
ville de la Galatie , felon Strabon , l. X I I . p. SGz.
Ce nom veut dire un. lieu où l’on travailloit le fan-
'durac; auffi Strabon ajoute que cette montagne étoit
creufe , par les fouterrains qu’on y avoit percés en
y travaillant ; on y employoit des malheureux qui
avoient été vendus à caule de leurs mauvaifes actions;
car outre que ce travail efl fort pénible, pour-
fuit le géographe grec , on dit que l’air de ces mines
efl mortel à caufe des fortes exhalaifons des matières
qu'on y remue ; c’efl pourquoi on a interrompu ce
travail dont on droit peu de fruit, 6c les ouvriers y
périfl'oient par centaines. ( D . J .)
SANDARAQUE , f. f. ( Hiß. des drog.exot.) on
a donné ce nom à trois différentes fubftances, qu’il
efl important de diflinguer avec M. Geoffroi. i°. A
une efpece d’arfenic rouge, que les Grecs nomment
trav$afidun ; c’efl pourquoi on l’appellefandaraque des
Grecs, pour la diflinguer des autres efpeces : z°. à
la refîne de genievrier, que les Arabes nomment J'an-
darach ou fandarax, 6c que leurs interprétés ont ap-
pellés fandaraque des Arabes : 3 . à une fubflance qui
tient le milieu entre le miel 6c la cire , que l’on trouve
fouvent à part dans les endroits vuides des ruches,
& c’efl la nourriture des abeilles lorfqu’elles
travaillent ; on appelle cette troifieme forte de fandaraque
, fandaracha , erithace, 6c coerithus , comme
PI me le rapporte. Cette derniere efpece n’eflni d’u-
fage , ni connue dans les boutiques.
La fandaraque des Grecs eit nommée par les Arabes
, garnieh-alimer, ou rcalgar , qui fignifîe poifon ;
en effet c’efl notre orpiment, ou notre arfenic rouge
, qui efl un très-grand poifon, fur lequel voyez
O r p im e n t , ou r é a l g a r ; car c’elt la même
chofe.
Il nous refte donc feulement à parler ici de \n fandaraque
des Arabes, qui efl le vernis, la gomme, ou
la réfine des genévriers ; on l’appelle dans les boutiques
, fandaracha, vertiix, gumrni juniperinum. YLo/x-
pi àpiiuiS'oç grec. Sandarax arab. C’efl une fubflance
réfineufe , féche, inflammable, tranfparente d’un
jaune pâle ou citrin, en gouttes femblables au maflic
d’un goût réfineux , d’une odeur pénétrante 6c fua- .
ve quand on la brûle ; elle ne fe diffout pas dans
l’eau, mais feulement dans l’huile, ou l’efprit de vin.
On eitime celle qui efl brillante, tranfparente, jaunâtre;
on nous l’apporte des côtes d’Afrique nar
Marfeille. g g g ^
Cette réfute découle d’elle-même dans les pays
chauds, ou par les incitions que l’on fait à l’écorçe
du genévrier en arbre, Scdu eèdre baccifère à feuil-
l^-s de cyprès. La fandaraque qui découle de ce cèdre',
a une odeur plus fuave quand on la brûle &c
efl par cette raifort plus eftimée ;. mais on en trouve
très-rarement dans les boutiques. La fandaraque du
géniévrier efl employée extérieurement pour la gué*
rifôndes ulcères , 6c en fumigation pour les cathar-
res ; elle f ert à taire une poudre dont on frotte le papier
pour l’empêcher de boire ; on l’emploie fur-tout
pour en préparer un vernis liquide, en la failântdif-
fbudre dans l’huile de lin, de térébenthine, de fpic
ou dans de l’etprit-de-vin. ( D. J.)
S A ND A UE S U S , 1. m. ( Hiß. nat. Lithol.) pierre
dont parle Pline, 6c qu’il dit être tranfparente, &
d’un jaune d’or.
SANDAVA , ( Géog. anc. ) ancienne ville de la
Dacie , félon Ptolomée, l. I II. ç.viij. fes interprètes
croyent que c’efl Schesburg. Ils ont pris cette
opinion deLazius , de repub. rom. I. X II. (D . J . )
SANDECZ , ( Géog. mod. ) ville de la petite Pologne
, au palatinat de Cracovie , près du mont Kra-
pack , fur les frontières de la Hongrie , à to milles
au lud-elt de Cracovie , 6c à 8 des falines de Vielif-
ca. Elle a dans les environs des mines de cuivre.
Long, g 6’. 55. latit. 40. 5z. (D . J .)
SANDIE, f. f. (Botan. ) melon d’eau du Pérou
6c du Brelil. Les fandies font rondes 6c großes comme
des potirons, leur chair efl femée de pépins arrondis
, les uns rouges, les autres noirs , 6c d’autres
jaunes. (D . J. )
SANDLS1MODISINO, ( Hiß. mod. fuperß^c'eft
le nom que les negres du royaume de Quoja, dans
les parties intérieures de l’Afrique, donnent i\ des
jeunes filles , qui font pendant quatre moisféparées
du relie des humains , 6c qui vivent en communauté
fous des cabanes bâties dans les bois, pour recevoir
de l’éducation ; la fupérieure de cette efpece de communauté
, s’appelle foguilli ; c’efl une matrone ref-
pedtable par fon âge ; les jeunes filles qui doivent être
élevées dans cette retraite , font toutes nues , pendant
le tems de leur féjour dans cette école ; on les
conduit à un ruiffeau où on les baigne , on les frotte
avec de l’huile , 6c on leur fait la cérémonie de la
circoncifion, qui confifle à leur couper le clitoris,
opération très-douloureufe,mais qui efl bientôt guérie;
l’éducation confifle à leur apprendre desdanfes
fort lafeives, 6c à chanter des hymnes très-indécens,
en Phonneur de l’idole J'andi ; quand le tems du noviciat
efl expiré , la dame fupérieure conduit fes élevés
au palais du r o i , au milieu des acclamations du
peuple , elles font devant fa majeflé les exercices
qu’elles ont appris, après quoi on les remet à leurs
pareils qui font charmés des talens que leurs filles
ont acquis.
^ SANDRAHA , f. m. {Hiß. nat. Bot.) arbre de
l’île de Madagafcar ,qui s’élève fort haut 6c fort droit.
Son bois efl plus noir que l’ébene, 6c prend un poli
auffi brillant que la corne ; les plus gros de ces arbres
n’ont que fix à fept pouces de diamètre.
SANDWICH , ( Géog. mod. ) ville d’Angleterre,
au comté de K en t , avec titre de comté , à 18 lieues
au fud-efl de Londres. C ’efl un des cinq ports du
royaume, 6c dont les députés au parlement font ap-
pellés barons des cinq-ports.
Nous avons dit au mot Rutupioe , que le port
d’Angleterre qui du tems des Romains le nommoit
portus Ritupenßs, ou portus Ritupoe . étoit extrême-
' ment
ment célébré , 6c c’e f l , félon quelques favans , fur
les ruines de Rutupioi , qu’on a bâti Sandwich.
Quoi qu’il en foil , la ville fituée fur ce port, fut
ruinée par les Danois, rétablie depuis, 6c incendiée
fous le roi Jean ; on la releva de fes cendres ; mais
fous le régné de la reine Marie , l’entrée de fon havre
fut tellement bouchée dans une nuit, par un gros
navire qui y coula à fond à l’infcu de tout le monde,
qu’on n’a jamais pu depuis y réinédier.
M. Moore , avant qu’on eut connu la caufe de
cet événement fingulier, fut envoyé fur les lieux
par la reine Marie, pour la découvrir ; les habitans
peu capables de l’éclairer , lui députèrent un vieillard
qui fe flattoit d’avoir là-deflùs plus de lumières
que fes compatriotes. « Je fuis bien âgé , dit-il, 6c
» je me rappelle d'avoir vu bâtir le clocher de Tin-
» terton ; il n’étoit queflion alors ni de bancs de
» fables,ni de bas fonds , qui empêchaffent l’entrée
» du havre de Sandwich ; ainfi je penfe que le clo-
» cher de Tinterton en efl la caufe ». M. Moore rit
beaucoup de cette idée, 6c depuis lors elle efl devenue
un proverbe anglois, qui s’emploie quand quelqu’un
rend une raifon abfiirde d’un fait dont on demande
l’explication. (D . J .)
SANDYX , (Hifl. nat. Peinture.) on ne connoît
point quelle efl la fubflance que les Grecs appelloient
J'andyx. Quelques-uns ont cru qu’ils défignoientfous
ce nom une couleur d’un rouge.éclatant, dont on fe
fervoit dans la peinture ; d’autres ont dit que c’étoit
un verd tirant fur le bleuâtre. Strabon dit que les
Peintres de fon tems faifoient ufage d’une couleur ap-
pellée Armenium picloriurn; 6c que quelques autres
donnoient â cette même couleur le nom de fandycis
metallum : elle étoit d’un bleu tirant fur le verd. On
croit que la couleur appellée zjirnich, par les Arabes
, efl le J'andyx des anciens : Avicenne dit qu’elle
étoit ou jaune, ou rouge, ou verte. On préfume que
par celui qui étoit jaune ou rouge, il a voulu défigner
l’orpiment ; 6c par celui qui étoit v erd , le lapis Ar-
SANÈ, (Géogr. anc.y ville de Thrace, entre le
mont Athos ,&G la prefqu’île de Pallène, félon Horte-
lius. Hérodote , lib. P i l . c. xxij. la met dans l’iflhme
du mont Athos, auprès du fofle. creufé par Xerxès.
Thucydide, parlant des villes du mont Athos, met au
bord du fofîé même Sane, qu’il dit être une colonie
de l’île d’Andros. Etienne le géographe, l’abbrévia-
teur de Strabon 6c Plutarque, qitæ/l. grtec. en font
aufli mention. (D . J .)
SANED, (Hifl. mod.) c’efl le nom que l’on donne
dans l’Indoflan, à des patentes ou privilèges, accordés
par le grand-mogol, à certaines provinces ou
diflnéls. s
SANG, f. m. (A nat. & Phyfol.)eû\e nom que l’on
donne à la liqueur renfermée dans les arteres qui battent,
6c dans les veines correfpondantes à ces artères.
Poye{ A rtere & V eine.
LeJ'ang paroît à la première infpéélion, homogène,
rouge 6c fufceptible de coagulation dans toutes
les parties du corps ; mais différentes expériences
nous ont appris qu’il a différens caraèleres.
L’hydrollatique nous fait découvrir qu’il y a dans le
ftng quelque chofe de volatil, qui s’exhale continuellement
du Jdng en forme de vapeur, 6c dont l’odeur
tient le milieu entre la mauvaifè odeur de Turine, 6c-
celle de la lueur. Cette vapeur contenue dans fes propres
vaifleaux, paroît aqueufe, 6c comme chargée
d’une couleur qui tire fur l’alkali.
Le fin g de l’homme le plus fain fe coagule en une
maflè tremblante,facile â rpmprerils’épaiffit davantage
fi on l’expofe à Une chaleur moindre que celle de l’eiiu
bouillante, 6c même de 150 degrés. On l’a vu feréu-
nir en forme de gelée dans les veines pendant-là vie,
dedans ceux qui mouroient dë fieVres violentes. La
Tome X IP t
partie rouge du ftr.g conflitue la partie principale de
ce coagulcment, auquel cette couleur rouge efl propre,
6c qui la communique à toutes les autres parties
du J'ang. Cette même partie du J'ang, qui peut fe
réunir en une mafî’e confufe lorfqu’elle efl en repos,
expofée à un petit froid, à une chaleur de iso degrés,
6c mêlée avec l’efprit de vin, avec les acides
minéraux, efl cependant molle, à-moins qu’elle ne
foit endurcie par une trituration pareille à celle qu’ elle
fupporte pendant la v ie , ou par quelques fecouf-
fes femblables. Elle efl pefante, 6c prefque plus d’un
onzième qu’un pareil volume d’eau; elle efl toute inflammable
lorfqu’elle efl dépouillée de fon phlegme :
la partie rouge fait la moitié 6c plus de la malle du
J'ang dans les tempéramens fanguins, 6c le féreuxun
tiers de la maffe ; dans la fievre il fe réduit à la quatrième
ou la cinquième'partie.
Ce qui fe préfente enfuite, c’efl la partie blanchâtre
6c jaunâtre du J'ang; 6c quoiqu’elle paroifle auffi
homogène, elle ne l’efl cependant pas. Elle efl en vénérai
plus pefante d’un trente-huitieme qu’un égal
volume d’eau ; 6c plus légère d’un douzième que le
coagulurn. Elle fe coagule fi on l’expofe à une chaleur
de 150 degrés; qu’on la mêle avec les acides &
l’efprit de v in , 6c qu’on l’agite, fes caillots font plus
durs que ceux de la partie rouge du fang. Ils font fi
glutineux, qu’on nepeut les réfoudre, en membrane,
6c enfin en. un corps auffi folidc que de la corne. C’efl
cette humeur qui produit la couenne que l’on remarque
dans le J'ang des pleurétiques, les polipes 6c les
membranes artificielles.On découvre dans ce féreux,
outre la partie albumineufe qui peut fe coaguler, une
eaufimplequi en conflitue la plus grande portion, 6c
quelque chofe de muqueux qui nie, 6c qui néanmoins
ne fe coagule pas comme la partie alDumineu-
fe , par le feu, ni par les acides.
Il n’efl que la pourriture 6c la force de l’air échauffé
à 96 degrés , qui puiffent occafionner une diffolu-
tion fétide dans toute la maffe du fang, 6c fur-tout
dans le ferum ; car la partie féreufe en efl la plus fufceptible
: la partie rouge l’efl moin$. A la longue, la
partie rouge & la lymphe fe changent enfin en une
exhalaifon fétide 6c volatile, 6c dépofent un fédiment
au fond du vafe.dans lequel elles fe font corrompues.
Le fang une fois diffous par la pourriture ne peut
plus fe coaguler ; 6c lorfqu’une fois il a été coagulé
par l’efprit de vin , il ne peut plus fe diffoudre.
Outre toutes ces parties que l’on découvre avec
facilité dans le fang, il efl encore chargé d’une affez
grande quantité de fel marin, que l’on diflingue par
la faveur légèrement falée, 6c quelquefois avec lé
microfcope. La nutrition, de même que l’analyfe chimique,
font voir qu’il efl auffi charge de terre, mêlée
avec les parties les plus fluides,&fur-tout avec l’huile.
Enfin il y a dans le fang un air non élaflique qui efl
en allez grande quantité, 6c on s’en affure par la pourriture
du J'ang 6c du ferum, 6c en pompant l’air qui
l’environne. Il ne s’enfuit pas de-hi que les globules
foient des bulles aériennes, puilqu’elles font fpécifi-
quement plus pelantes que le ferum.
La Chimie nous a fourni différens moyens pour découvrir
la nature du fang. Si on expofe le J ’ang que
l’on a tiré d’un homme fainàunpetit feu, il s’en évapore
une grande quantité d’eau qui faifoit plus des de
toute la maffe ; elle efl prefcjue infipide, 6c cependant
empreinte d’une huile fétidç qui fe fait fentir de
plus en plus, à mefure que la diflillation approche
plus de fa fin. En expofantle refie à un feu plus fort,
il fournit des liqueurs alkalines de différentes efpeces,
dont la première efl fétide, âcre, rouffe 6c formée
d’un fel volatil diffous dans de l’eau, fait environ
la douzième partie de tout te fang.
11 s’élève avant, 6c pendant que l’huile s’en détét-
che, un fel yolatil fec, qui s’attache par flocons ra-
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