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fantal citrin pour la couleur ,11 en différé cépendant
beaucoup, par l’odeur, par les fibres qui-"font courtes
inégales, & par la fubftance réfineufe dont il. 1
elt rempli , par le moyen de laquelle il s’enflam-
me aifément, & s’éteint difficilement.
On trouve aüffi fréquemment chez les droguifteS,
deux bois rouges qu’on donne pour du fantal rbuge.
Ces deux bois viennent des Iodés* & de l’Amérique»
L’ü’iï .s’appelle'• Ugnüm brafilïàrio Jiniilè , f i t lignum
fapoti, lànis tinger.dis ptrcommodiun. C. B. P. L’autre
fe nomme Brafilium lignum, J. B. Èrythroxylum bm-
filianum , Jpinofum, folits acacia. , Parad. Bat. Prod.
mais il eft facile de diftinguer le fantal rougè de ces
deux bois, foit par l’odeur, foit par le goût : car le
fantal-rouge eft de couleur de fang obfcur, & un
peu.auftere au goût, & le bois du Brefil eft d’une
couleur roitge , entremêlée d’un peu de jaune * <k.
d’un goût douçâtre.
Il eft Vtaiffembîable que les anciens Grecs & Latins
n’ont pas connu les différentes fortes de fan-
taux. Les Arabes font les premiers qui en faffent ex-
preflement mention, fous le nom de fandal. Les nouveaux
Grecs , qui ont marché fur les traces des
Arabes , en ont auflî parlé; cépendant Saumaife, ■
dans les exer citations fur Pline, croit que les bois appelles
lionafagalina , dont fait mention l’auteur du
voyage autour du monde, dans le livre quia pour
titre periplus , font les fantaux , & que par confé-
quentils n’ont pas été inconnus aux Grecs. Le pror
fond filence que Diofcoride & Galien gardent fur
ces bois y dont ils ne difentpas un m ot, fuffit pour
détruire l’opinion de Saiimaize.
Les fantaux contiennent un fel effentiel, acide ,
une huile épaiffe , plus pefante que l’eaû , àc une
petite portion de fel volatil avec beaucoup de terre.
L’huile que contient le fantal citrin , eft plus fubtile
& plus abondante ; elle eft moins fubtile dans 1 e fautai
blanc, & plus épaiffe encore dans le fantal rouge.
Ôn attribue aux fantaux la vertu incifive , atténuante
& aftringente ; on en prépare la décoôion comme
celle du gayac, & on la donne de la même maniéré. MH» I I ■ SAN TALUM , f. m. ( Botan. ) genre de plahte,
dont voici les caractères dans le fyftème de Linnæus.
Le calice particulier de la fleur eft pofé fur le germe
du piftil, & fe partage en quatre quartiers ; la fleur
eft monopétale, en cloche , dont la bordure eft fendue
en cinq fegmens aigus ; les étamines font au nombre
de huit filets , alternativement plus courts les
uns que les autrés , & pofés fur la partie fupérieure
du tuyau de la fleur ; le germe du piftil eft turbiné,
le ftyle eft de la longueur des étamines, leftigma eft
Ample , le fruit eft une baye. Linnæi, gen. plant.
p . t G l . (D . J .)
SANTAREN, ( Géog.mod. ) nom corrompu de
S. Irenée, dont la fête fe célébré le zo Octobre ; ville
de Portugal dans l’Eftramadure , fur une montagne
près du T age, à 8 lieues au midi de Leiria, à 9 au
îiid-oueft de Tomar, & à 15 au nord-eft de Lisbonne.
Cette ville eft très-ancienne , on la connoit fous
le nom de Scalobis & de prajidium Julium; elle contient
aujourd’hui environ trois mille habitans , divi-
fés en douze paroiffes ; fon terroir eft d’une fertilité
admirable en froment , en vin, en olives. Dom
Alphonfe Henriquez prit cette ville fur les Maures,
en 1 x 4-7 s & lui accorda de grands privilèges, confirmés
par Alphonfe III. en 1254. Long. 6 .4. la ttÿ ÿ lïi.'
Sau^a, ( Louis de ) chevalier de Malte, étoit natif
de Santaren. Il a écrit l’hiftoire de S. Dominique en
portugais ; mais il eût bien mieux fait de donner
celle de l’ordre de Malte. II eft mort en 163 2.(£>.ƒ.)
SANTÉ , f. f. ( OEcon. anirn. ) , hygieia,
fatiitas, valctudo. C ’eft l’état le plus parfait de la vie;
l’on peut par conféquent le définir ; l’accord naturel 3
SAN
la difpofition convenable des parties du corps vivant,
d’oû s’enfuit que l’exercice de toutes fes fondions
fe fait, ou peut fe faire d’une maniéré durable, avec
la facilité, la liberté, & dans toute l’étendue dont
eft fufceptible chacun de fes organes , félon fa defti-
natio'n , & relativement à la fitüation aûuelle , aûx
différons befoins, à l’âge, aufexe , au tempérament
de l’individti qui eft dans cette difpofition , & au
climat dans lequel il vit. Voye^Wie , Fo n c t i o n ,
A g e , S e x e , T e m p é r a m e n t , C l i m a t .
Il réfulte de cette idée circonftanciée de la fanté
que quiconque eft dans cet état, jouit par conféquent
de la vie ; mais que l’on peut vivre fans être
en fanté ; ainfi l’idée de ce dernier état en particulier,
eft plus étendue , renferme plus de conditions que
celui de la vie en général. ‘ _
En effet, i° . il fuffit, pour l’exifténcê de là vie ,
que le corps animé foit fufceptible d’un petit nombre'
de fondions, mais fur-tout que le mouvement du,
coeur & de la refpiration fe faft’e fans une interruption
confidérable; au lieu que l’état de fantè fuppofe'
abfolument l’exercice ou l’intégrité des facultés pour
toutes les fondions. 20. Il ne fau t , pour que la vie
fe foutienne par l’exercice des fondions indifpenfa-
bles pour cet état , que la continuation de cet exercice
, quelqu’imparfaitëmeiit qu’il puiffe le faire , &
même feulement par rapport au mouvement du coéur,
quelque peu que ce puifle être ; fans celui de la refpiration
: au-lieu que pour une fantè bien établie ,
non-feulement il faut que toutes les fondions vitales'
s’exercent, & que l’exercice des autres fefaffe, ou
puiffe fe faire conftamment, refpe&ivement à l’utilité
dont elles font dans l’économie animale ; mais
encore , que l’exercice s’en faffe delà maniéré la plus
parfaite dont l’individu foit fufeèptible de fa natüre.
Il s’enfuit donc que quoique la fantè exige l’exercice
de toutes les fon&ions, il fuffit que celles d’oil
dépend la v ie , fefoutiennent inceflamment ik dans
toute la perfection poffible ; il n’eft pas néceflaire'
que les autres fe fafîént continuellement ni toutes à
la fois, il fuffit qü’elles puiffent fe faire convenablement
à chaque organe, lorfque la difpofition, les
befoins delà machine animale , ou là volonté l’exigent,
& que cette faculté foit commune à tous 1.s
organes fans exception, parce que la perfection eft
le complément de toutes.les conditions.
Ainfi, parmi les aCtions du corps humain , il en
eft qui ont lieu néceflairement dans tous les teins de
la vie , pour qu’elle fe conferve ; tel éft l’exercice
des principaux organes de la circulation du fang, meme
dans le foetus ; de ceux de la refpiration après la
naiffance: l’aCtion des premiers doitfie répéter chaJ
que fécondé d’heure environ ; celle des autres doit
avoir lieu plufieurs fois dans une minute ‘ il eft des
organes qui ne font en aCtion que pendant un certain
tems, dans l’efpace d’un jour naturel , comme ceux
de la digeftion, des mouvemens des membres., de
l’exercice de l’efprit ; enforte que le fommeil fucce-
de à la veille, comme le repos au travail, la nuit
au jour ; d’autres organes ont des fondions reglees
pour tous les mois, comme ceux qui fervent à 1 évacuation
périodique des femmes : il eft des fondions
qui font particulières à chacun des fexes, comme
aux hommes d’engendrer , aux femmes de concevoir
, & ces fonctions ne peuvent avoir lieu qu a
un certain âge, &: n’ont qu’un exercice limité ; elles
regardent les adultes , non pas les enfans, ni communément
les vieillards , fur-tout par rapport aux
femmes. ' f
Ainfi on ne peut pas regarder comme enfante,
quiconque ne peut pas exercer les fondions convenables
à fon fexe , à fon âge , & à la circonftance,
tels font les eunuques, les mutilés en tout genre, qe
même que c’eft auffi contraire à l’idée de la Jante
SAN
d’exercer des fondions qui ne conviennent pas, qui
font déplacées ,, comme fi une femme'déçrépite eft
encore fiijette à l’évacuation mènftruale, ou le redevient,
ou fi quelqu’un eft porté au fommeil extraordinairement
hors le téms qui lui eft deftiné ; par*con-
féquent ,1a même fondion, qui étant exercee convenablement
, eft un effet de la bonne f a u t e ’, devient
un ligne, un fymptome de maladie, lorfqu’elle fe
fait à- cdntretems.
La perfedion de la f a n t é ne fuppofe donc pas une
même manière d’être , dans les différens individus
qui en jouiflent; l’exercice des fondions dans chaque
fujet, a quelque chpfe de commun, à la vérité, pour
chaque adion en particulier, mus il eft fufceptible
auffi de bien des différences ,• non-feulement par rapport
à l’âge, au fexe, au tempérament, .comme, on
vient de le dire ; mais encore par rapport aux fujets
de même âgé , de même fexe , de même tempérament
, félon les différentes fituations , les différentes
circonftances oû ils fe trouvent ; ainfi chacun a fa
maniéré de manger, de digérer, quoique chacun ait
les mêmes organes pour ces fondions.
La f a n t é ne confifte donc pas dans, un point précis
de perfedion commune à tous les fujets, dans l’exercice
de'tbutes leurs fondions ; mais elle admet une
forte de latitude d’extenfion , qui renferme un nombre
très-ConfidérUble & indéterminé de combinai-
fons, qui établiffent bien des variétés dans la maniéré
d’être en bonne f a n t è \ comprifes entre l’état robufte
de l’athlete le plus éloigné de celui de maladie, &
l’état qui approche le plus de la difpbfiticffi oü la f a n t é
ceffe par la léfion de quelque fondion.
Ilfuitde-là qu’il n’exifte point d’état de f d n t é qui
puiffe convenir à tout le monde ; chacun a fa maniéré
de fe bien porter., parce que cet état dépend d’une
certaine proportion dans les folides & lés fluides ,
dans leurs adions & leurs mouvemens, qui eft propre
à chaque individu. Comme l’on ne peut pas trouver
deux vifages parfaitement femblablés , dit à ce
fujet Boerhaave, in f l i t.n ie d . fe m e io t. c om m e n t.§ . 8 8 g .
de même il y a toujours des différences entre le
coeur, le poumon d’un homme , & le coeur, le pou-'
mon d’un autre homme.
Que l’on fe repréfente deux perfonnes en parfaite
f a n t é , fi l’on effaie de faire paffer les humeurs, c’eft-
à-dire la maffe du fang de l’uh de ces fujets , dans le
corps de l’autre, & réciproquement, même fans leur
faire éprouver aucune altération , -comme par le
moyen de la transfufion , fi fameufe dans le fiecle
dernier, ils feront fur le champ tous les deux malades
, dès que chacun d’eux fera dans le cas d’avoir
dans fes vaiffeaux, du fluide qui lui eft étranger ; mais
fi l’on pouvoittout de fuite rendre à chacun ce qui lui
appartient , fans aucun changement, ils récouvre-
roient chacun la fa n t é dont ils jouiffoient avant l’échange.
C’eft le concours'des qualités dans les organes &
les humeur* propres à chaque individu , qui fend cet
échange impraticable ( F ô y e \ Transfusion ) ; c’eft
cette proportion particulière entre, les parties dans
chaque fujet, qufconftitue ce que les anciens enten-
doient pas i d i o f y n c r a f e , & ce que nous appelions
tem p é ram e n t ( F o y e \ IDIOSYNCRASIE., TEMPÉRAMENT
) , qui fait que l’exercice des fondions d’un
homme différé fenfiblement de ce quife paffe au même
égard dans un autre homme , quoiqu’ils foient
tous les deux dans un état de f a n t è bien decidee.
Les mêmes organes-op'erent cependant dans l’un
& dans l’autre le changement des matières deftinées
à la nourriture , en humeurs d’une nature propre' à
cet effet. .Cependant des mêmes alimens il ne réfulte
pas des humeurs abfolumént femblables , idrfqu’ils
font travaillés & digérés dans deux corps différens.
Tel homme vit de plantes & de fruits avec de
T om e X I V .
S A N 629
l’eau , & fe porte bien ; tel autre fe nourrit de viande
& de toutes fortes d’autres alimens , avec des liqueurs
fpiritueufés , & fe porte bien auffi : donnez à
celui-ci qui eft habitué à Ion .genre de vie des végétaux
pour toute nourriture, il deviendra bientôt malade
; comme celui qiii eft accoutumé à vivre frugalement
, s’il paffe à l’ufage de tous les genres d’ali-
mens qui.conftituent ce qu’on appelle la bonne-chere.
Ainfi on ne peut dire en general d’aucune efpece
de nourriture, qu’elle convient pour la f a n t è préférablement
à toute autre, parce que chacun a une façon
de vivre , de fe noiirrir qui lui eft propre , &
qui différé plus ou moins de celle d’un autre. Voyez ÉMp
La différence des conftitutions des tempéramens,
n’empêche pas cependant qu’il n’y ait des. lignes généraux
auxquels on peut connoître une bonne fanté,
parce que dans l’économie animale la variété des
moyens ne laiffe pas de produire des effets qui paroif-
fient femblables, dont la différence réelle n’eft pas
affez caraélérifée pour fe rendre fenfible : c’eft le ré-
fultat de plufieurs effets dont les modifications ne font
pas fufceptibles d’être apperçues , d’être failles, qui
forment ces lignes vifibles, par le moyen defquelâ
on ne peut & on ne fait que juger en gros de l ’état
des chofes.
Ainfi c’eft par la facilité avec laquelle l’on fient
que fe fait l’exercice des fondions du corps & de l ’a-'
me ; par la fatisfa&ion que l’qn a de fon exiftence
phyfique & morale ; par la convenance & la conftan-
ce de cet exercice ; par le témoignage que l’on rend
de ce fentiment, & le rapport de ces effets , que l’on
peut faire connoître que l’on jouit d’une vie auffi
laine, auffi parfaite qu’ il eft poffible. Les trois premières
de ces conditions font aifées à établir, par l’examen
de l’état aftuel dans lequel on fe trouve ; mais
il n’en eft pas de même de la derniere > qui ne peut
être que preffentie pour l’avenir, à en juger par le
paffé ; en tant que l’on connoît la bonne difpofition
dii fujet, & la force de fon tempérament, qui le rend
propre à réfifter aux fatigues, aux injures de l’air, à
la faim, à la foif, par conléquent aux differentes cau-
fes qui peuvent altérer, détruire la fanté : d’où l’on
peut inférer que puifque dans ce fujet les chofes non-
naturelles tendent conftamment à de venir & deviennent
naturelles, c’ eft-à-dire que l’ufage des chor
fes dont l’influence eft inévitable ou neceffaire, ne
cefl'e de tournerait profit de la fanté, à l’avantage
de l’individu, pour fa confervation , & pour celle
des dil'pofitions à contribuer à la propagation de l’ef-
pece ; cet état fe foutiendra long-tems.
Il fuit de-là que les Agnes par lefquels on peut pré-
fâger une vie faine & longue , font auffi ordinairement
les marques d’une fanté aéluelle bien folide,
bien affermie. Les hommes d’une complexion maigre
, mais charnue, font le plus difpofés à une bonne
fanté : les perfonnes qui avec affez d’embonpoint en
apparence , font d’un complexion délicate, ont des
mufcles grêles, peu compares, perdent aifément,
par de très-petites indifpofitions-, cette apparence de
fdnté, qui ne dépend que de la graiffe qui fe ramaffe
fous les tégumens. Dans cette difpofition on eft très-
fufceptible de maladie, ce qui forme une conftitution
très-éloignée d’être parfaite, lors même qu’elle fem-
ble accompagnée des .lignes de la fanté.
La force- de la faculté qui conftitue la v ie , c’eft-à-
dire dé la nature, fe diffipe chaque jour plus.ou moins
par l ’éxercice des fbnêhons ; mais dans là fanté la
noiifriture & le fommeil réparent cette perte par la
formation ôc le nouvelapprovifionnement quife fait
du fluide nerveux : la vie fë foutient tant que la nature
a des forces fuffifantes p.our furmonter les réfif-
tances de la machine animale, par conféquen/ celles
qu’oppofent au mouvement les folides & les fluides
* rr -