petite île du lac de Confiance, au fud de la prefqu’île
qu'elle forme. Elle a environ une lieue de longueur
«u fud-eft au nord-oueft , 8c moitié moins de largeur.
S. Firmin y fonda en 72.4 un célébré monaflere
ious la réglé de S. Benoît, 8c en fut le premier abbé.
.Ses fuccefleurs eurent féance aux dietes de l ’empire
parmi ceux du cercle de Suabe, 8c devinrent très-
puiffans. Les évêques de Confiance firent unir cette
ale à leur manfe épifcopale en 1540, & en jouiffent
encore. L’empereur Charles le Gros efl inhumé dans
l ’églife de l’abbaye. (D . J. )
REICHENBACH, (Géog. mod.) nom de deux petites
villes d’Allemagne , l’une dans le Woitgland,
«ntre Altembourg 8c Olmitz. Elle efl commerçante,
&c appartient à l’élefteur de Saxe. L’autre Reichen-
bach efl une petite ville de Siléfie, dans la principauté
de Schweidnitz, fur une riviere de même nom.
Les impériaux la prirent en 1613 ,8c y exercèrent
toutes fortes de barbaries. ( D . J. )
REICHENSTEIN, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne,
dans la Siléfie, à x milles de Glatz, & à 4
de Neiffe. Elle a des mines dans fes environs. Long.
24.32 . lotit. So. 27. (Z?. Z. )
REICHENVEYLER, ( Géog. mod. ) petite ville
de France, d’Alface, au-deffous deKeyfersberg. Elle
fut environnée de murailles l’an 1191 par les fei-
gneurs de Horburg. (D . J .)
REICHSHOFEN , ( Géog. mod. ) petite ville de la
baffe A lface, dans le voifinage d’Haguenaw. Elle a
appartenu fuccefîivement à plufieurs princes, 8c
enfin en 1633 , au comte palatin de la ligne de Birc-
kenfeld. (D .J . )
REJET, f. m. (Gram. & Com.) il fe dit du renvoi
d’une partie d’un compte fur un autre. Il faut renvoyer,
rejetter, ou faire le rejet des paiemens de cette
année fur la fuivante, on manque de fonds. De la répartition
des impôts d’une paroiffe infolvable fur les
autres, ou de l’impôt d’un particulier infolvable fur
les autres ; cet homme n’a rien, il faut faire le rejet de
fa capitation fur d’autres.
Du rebut d’une piece inutile, ou falfifiée, ou fup-
pofée, hors de la difcuffion d’une affaire, les juges
ont ordonné le rejet de cet a£le défe&ueux hors du
procès. Voye{ ci-deffous quelques autres acceptions
du même mot.
R ejet, terme de Plombier, refie de plomb qui tombe
dans un petit creux au bas du moule, lorfqu’on
jette le plomb en moule. Trévoux. (D. J.)
Rejet, ( Teint.) voye{ l'article PASSE.
Rejets , f. m. ce font de petites verges qui pliées,
fe redreffent d’elles-mêmes.
REJETTE A U , f. m. (Menuiferie.) c’efl une moulure
que l’on pratique au bas du bois des fenêtres,
8c qui avance fur le chaffis de x ou 3 pouces , pour
empêcher, lorfqu’il pleut, que l’eau n’entre dans les
appartemens ; l’eau coule le long des fenêtres, 8c
tombe furie rejetteauqui la rejette loin,d’oîi lui vient
fon nom. (D . J.)
REJETTER, v. a. (Gram?) c’efl jetter une fécondé
fois, comme dans ces exemples ; rejetter les dés
fur la table; rejetter de l’eau fur la chaux; rejetter la
même pierre.
Pouffer un nouveau jet, comme lorfqu’on dit cette
plante a rejette là 8c là ; il y a des arbres qui rejettent
mieux que d’autres.
Supprimer, ôte r, diminuer ; il faut rejetter l’eau de
cet endroit dans celui-ci ; la terre de ce foffé fur cette
couche ; la moitié des meubles hors de cet appartement
; ces détails du commencement de votre dif-
cours, à la fin.
Rendre , vomir ; cet enfant rejette le lait ; il a rejet té
fa médecine.
Defapprouver, fe refufer à ; cette propofition fut
rejettée d’une voix unanime.
Chaffer, éloigner ; il a été rejette indignement de
la maifon de fon ami.
Attribuer à d’autres ; ils font des fotifes qu’ils rejettent
adroitement fur d’autres.
Rejetter a encore les différentes acceptions du mot
rejet. Voye{ les articles REJET.
REJETTONS, Jettons , T a l le s , ( Jardinage.)
Voyt^ Boutures.
REJETTON, Tabac de, (Fabrique de tabac?) c’ efl celui
que l’on fait avec les feuilles que la plante pouffe
après qu’elle a été coupée une première fois. Ce tabac
n’efl jamais bien bon, les feuilles dont on le fait
n’étant ni auffi grandes, niaufîi charnues, niaufîi fortes
que celles qu’elle a poufféés d ’abord, & qui l’ont
comme entièrement épuifée. Il y a même des habi-
tans aux îles, qui ne cherchant que la grande quantité
, 8c non pas la bonne qualité de la marchandife ,
font du tabac des troifiemes feuilles ; mais fi celui de
rejetton efl fi mauvais, que doit-on penfer de ce dernier?
Il efl vrai qu’ils ne les emploient pas toutes
feules, 8c qu’ils les mêlent avec les premières 8c les
fécondés; mais ce mélange 8c cet artifice n’a fait que
décrier le tabac de la fabrique des Indes, qui autrefois
alloit prefque de pair avec la tabac de Bréfil.
Diction, de Com. (D . J.)
REIFFERSCHEID , ( Géog. mod. ) petite ville
d’Allemagne dans le cercle du bas-Rhin, au pays ap-
pellé Eiffel, près de Mandercheid. ( D. J. )
REIGELSBERG, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne
dans la Franconie, entre les bourgs de Rieds 8c
d’Aab. (D .J . )
REILANE, (Géog. mod.) petite ville de France
dans la Provence, avec titre de vicomté, dans la vi-
guerie de Forcalquier. Elle a entrée aux états de la
province. (D .J .)
REILBON, f. m. (Teint. d?Amériq.) efpece de garance
qu’on trouve au Chily dans l’Amérique méridionale
; c’efl de la racine de cette plante cuite dans
de l’eau, qu’on tire une couleur rouge affezfemblable
à celle qu’on appelle en France rouge de garance.
REIMPOSER, v. a£t. (Gramrn.) impofer de-rechef.
REIMPRESSION , ( Grammaire. ) réimprimer
, imprmer pour la fécondé fois. Voye{ Imposer
& Im p ô t , Impression, Imprimerie & Imprimer.
REINS, f. m. en Anatomie, c’efl la partie de l’animal
dans laquelle l’urine fe fépare du fang, voye^
Urine. Ce mot, félon V arron, vient du grec puv>
quaji rivi obfcoeni humoris ab iis oriantur. Les Grecs
appellent les reins, vt<ppoc, du verbe vvpitv, pleuvoir,
neiger. Voye{ NÉP HR ÉTI QU E.
Ils font deux, fitués un de chaque côté ; l’un entre
le foie 8c le mufcle lombaire, au côté droit; l’autre
entre la rate 8c le même mufcle, au côté gauche.
Dans l’homme le droit efl plus bas que le gauche;
mais le contraire arrive le plus fouvent dans les quadrupèdes.
Ils font attachés aux lombes & au diaphragme
par leur membrane extérieure, 8c à la veffie par
les ureteres ; le droit efl auffi attaché à l’inteflin cæcum
, & le gauche au colon & à la rate. Leur figure
reffemble à une feve , ou à un croiffant ; car ils font
courbés du côté de la veine cave, 8c convexes par
dehors.
Il n’y a d’ordinaire que deux reins, rognons ; cependant
on en a trouvé quelquefois trois 8c même quatre,
quelquefois aufïi on n’en a trouvé qu’un feul. Ils
ont ordinairement dans l’homme environ cinq pouces
de long 8c trois de large, fur un & demi d’épaif-
feur. En fendant un rein par fa convexité, on voit
que la fubflance extérieure qu’on apelle corticale, en
recouvre une autre , compofée d’une infinité de
tuyaux qui viennent fe rendre à des mamelons ,
par oîi l’urine fort de la fubflance du rein pourfe rendre
dans l’uretere.
Ces mamelons qu’on appelle les papilles du rein,
font féparés par des cloifons que la fubflance corticale
forme entre les différens paquets de la fubflance
tubuleufe ; de plus la fubflance corticale efl encore
parfemée de plufieurs entrelacemens de vaiffeaux
que l’injeélion fait découvrir; mais qui laiffentpourtant
des efpaces aflèz considérables dans lefquelsilnè
paffe rien de la liqueur injeélée.
M. Bertin a vu diftinûement les vaiffeaux fanguins
qui forment la fubflance tubuleufe, s’aboucher avec
les tuyaux urinaires qui fe rendent aux papilles ; mais
il a vu depuis d’autres fibres qui lui paroiffoiènt être
les tuyaux urinaires, fe rendant de même aux papilles
, 8c qui partoient des prolongemens de la fubflance
corticale. Il découvrit que celle-ci étoit glandu-
ieufe, & que ces tuyaux étoient les canaux excrétoires
de ces glandes. 11 fe fait donc réellement dans le
rein deux fortes de filtrations ; l’urine la plus grofïie-
re efl féparée du fang par la fubflance tubuleufe, &
l’urine la plus fubtile efl filtrée par les glandes qui
compofent la fubflance corticale. Voye{ Urine
voyei auffi Ment, de l'acad. des Seien, ann. 1744. ’
Les rognons font couverts de deux membranes ; ils
ont chacun une veine 8c une artere qu’on appelle
émulgentes : les arteres viennent de l’aorte, 8c les
Veines vont fe rendre à la veine cave. Ils ont auffi des
nerfs, qui prennent leur origine du plexus rénal, formé
des rameaux du nerf intercoflal 8c des nerfs lombaires.
Les reins féparent l’urine du fang, qui efl pouffé
par le mouvement du coeur dans les arteres émulgentes.
Celles-ci le portent dans les petites glandes qui
en féparent la férofité, 8c la verfent dans les conduits
urinaires qui vont des glandes au baffin, d’où elle fe
rend par les ureteres dans la veffie. Le fang qui ne
peut point entrer dans les glandes, retourne par les
veines émulgentes. Voye^nos Pl.d'Anat. G leur explication.
Voyt{ auffi Se c r é t io n .
R eins, y««* de la nature fur les, (Anat.) ces deux
vifeeres nous préfentent des jeux finguliers de la nature
fur leur nombre, fur leur fituation, leur grandeur
, leur connexion, leurs vaiffeaux & leurs canaux
excrétoires.
1 °. Nombre. Nous avons dans l’état naturel un rein
de chaque côté ; cependant Charles Etienne rapporte
avoir trouvé deux reins de chaque cô té, accompagnés
chacun de leur veine émulgente. D ’autres
anatomifles affurent en avoir vu trois, & même quatre;
mais ils ajoutent que ce nombre fuppléoit au volume
qui étoit moins confidérable qu’à l’ordinaire.
Véfale témoigne n’avoir trouvé qu’un feul rein dans
certains fujets. Bartholin en cite auffi des exemples
dan s fa deuxieme centurie, hiß. 7 7 . Enfin M. Morand
a vu ce jeu à l’ouverture du corps d’un fuiffe ; mais
M. Litre a vu quelque chofe de plus étrange. Il a ouvert
un enfant de 4 ans, dans lequel il n’a trouvé aucun
veflige de rein gauche, ni d’uretere du même côté
, 8c cependant le rein droit n’en étoit pas plus gros
que de coutume. Hiß. de Cacadém. des Sciences, année
‘ 7 ° 7o
2.°. Situation. Les reins font ordinairement fitués
dans la région lombaire, fur les deux demieres faufi
fes côtes, couchés l’un à droite fous le foie, & l’au-
tre à gauche fous la rate, à environ trois travers de
doigts des troncs de la veine cave, 8c de l’aorte def-
cendante, le droit un peu plus bas que le gauche ;
mais^ cette fituation varie. Rioland, 8c autres maîtres
de l’art, les ont quelquefois trouvés à une même
hauteur; pour lors leur partie fupérieure appuie fur
la dermere des fauffes-côtes ; & quelquefois auffi le
rem droit efl plus haut que le rein gauche, contre la
coutume.
3 . Grandeur. Le volume ordinaire de chaque«/«
eft d’environ cinq à fix travers de doigts de longueur,
iur trois de largeur, & un demi d’epaiffeur; mais
toutes ces dimenfions varient extrêmement fur les
lujets mentes dont cë vifeere fe trouve d’ailleurs en
tres-bon état apres la mort ; la différence efl quelquefois
extreme en groffeur & en petiteffe dans les ma-
ladies. Par exemple, un médecin de Grenoble a man-
e à academie des Sciences, qu’il avoit trouvé dans
un cadavre un rein fi prodigieux qu’il pefojt trente-
cinq livres, 8c que fa ftrufture naturelle étoit altérée
a-proportion de cette augmentation de grandeur 8c
de poids. Hijl. de l'acad. ann. 1732.
40. Leur connexion. Les attaches des reins varient
pareillement ; le droit eft attaché au cæcum & au cô*
> Ion,-lé gauche l’eft au colon; mais des anatomifles
1 ont trouvé attaché à la rate.
5 . Leurs vaiffeaux & leurs canaux excrétoires. Si la
nature fe joue dans les vaiffeaux des vifeeres de notre
corps, c’efl particulièrement ici. Ceux que les anciens
ont nommes arteres 8c veines émulgentes, 8c qu’il
efl plus naturel d’appeller arteres 8c veines rénales *
ne varient pas feulement dans leur nombre, mais
dans leur origine, 8c leur diflribution. « J’ai trouvé,
» dit Ruyfch, les arteres rénales doubles 8c triples ,
»> ranimées de quantité de maniérés différentes. J’ai
» trouvé encore, ajoute-t-il, le baffinet double 8c
» triple. De plus , deux ureteres en un rein, dontl’o-
» rigine etoit différente, 8c cependant fe joignant en
» un feul tronc avant que de s’inférer dans la veffie,
» 8c d’autres fois s’inferant féparément dans la vef-
» fie ». lia fait de tous ces jeux des préparations ,
dont la lifte fe trouve dans le recueil de fes raretés anatomiques.
La membrane adipeufe des reins reçoit une arteres
& Une veine qui viennent quelquefois immédiate*
ment des troncs de l’aorte & de la veine-cave, quel*
qüefois des vailleaux emulgens, 8c quelquefois des
fpermatiques.
M. Poupart, trop adroit daps l’anatomie fine des
infeâes, pour qu’on l’accufe de n’avoir pas bien vu
dans Panatomie grofltere, faifant la difleaion d’une
fille âgée de 7 ans, trouva qu’elle n’avoir du côté gau*
çhe m artere, ni veine émulgente, ni rein, ni urete-
re,ni vaiffeaux fpermatiques; & même il ne vit nulle
apparence qu'aucune de ces parties: eût jamais exif-
t e , Scfe fut flétrie,, ou détruite par quelque indifpo-
fitiqn. Le rein 8c l’uretere du côté droit de fon fui et»
étoient plus gros qu’ils ne font naturellement, parce
que:,dhacun d’eux étoit feul à faire une fonâion quï
aiiroit dû être partagée.
C eft dans les reins que fe forme ordinairement
cette concrétion fi cruelle 8c fi fatale à tant de per-
fonnes, 8c particulièrement aux gens de lettres. Les
annales anatomiques rapportent qu’à l’ouverture du
corps du pape Innocent X I. décédé le 13 Août 1689,
on trouva dans chacun de fes reins une pierre monf-
trueufe; celle du rein gauche pefoit 9 onces, 8c celle
du rein droit en pefoit 6.
C ’efl Jacques Bercuger de Carpi qui découvrit le
premier les caroncules des reins, qui reffemblent au
bout des mamelles. Nicolaus Maffa décrivit enfuite
les canaux par lefquels les urines font filtrées , tubu-
los urinarios ; mais bientôt après Euftachius découvrit
la flruélure entière des reins, leurs vaiffeaux ,
leurs papilles, leurs canaux, enfin toutes les merveilles
de ce vifeere, fur lequel il a mis au jour un ouvrage
8c des planches admirables. Joignez-y les découvertes
de Malpighi 8c de Ruyfch, 8c vous n’aurez
prefque plus rien à defirer. (D .J . )
R eins actions des, ( Phyfeolog.) les reins font les
égoûts du corps humain ; il ne paroît pas qu’il y ait
aucune autre partie qui reçoive la matière de l’urine ;