Son évêché eft fuffragant de Ravenne. Elle étoit autrefois
fi puiffante, qu’elle donna aux Romains un lé-
cours confidérable, pour empêcher l’irruption que
les Gaulois vouloient faire dans ce pays-là, en tra-
verfant les Alpes. Il paroît par des ini’criptions , que
c’étoit un municipe. Long. 2$. 40. Laut. 43. SG,
( D . J . ) I
SARSIO JUS-NO-KI, ( Hiß. nat. Botan. ) arbre
du Japon que l’on appelle aufîi arbre de fer; il elf d’une
grandeur extraordinaire ; les feuilles alternativement
oppoféês font ovales , pointues , longues de deux
pouces, inégales, dures, épaiffes, 6c fans découpures.
Son fruit qui croît fans pédicules au fommet des
petites branches, eft de figure conique. Il devient
ligneux, en le deflechant, 6c le trouve intérieurement
rongé, comme la noix de galle. Il eft allez gros,
dans fa fraîcheur, pour remplir la main. Les finges
l ’aiment beaucoup : ce que le nom de farfio fignifie.
Les Japonois nomment aufti .cet arbre, jus-no-ki.
S A R T , LE, (Géog. mod.) petite riviere de France,
dans la haute-Normandie , ait pays de Bray. Elle
prend fa fource à Foucarmont, 6c fe jette dans la
mer, entre Dieppe 6c la ville d’Eu. Il ne faut pas la
confondre avec la Sarte , riviere du Maine. (D . J.)
S a r t , f. m. ( Marine; ) nom qu’on donne à des
herbes qui croiflent au fond de la mer, 6c qu’elle rejette
à la côte.
S A RT A , (Géog. anc.) riviere de la Gaule, chez
les Cenomani. Son nom eft ancien, & il étoit ufité
parmi les Gaulois ; cependant on auroit de la peine
à le trouver dans un auteur plus ancien que Théo-
dulphe d’Orléans , qui nous en donne l’origine , 6c
décrit ainfi le cours de cette riviere, L. IV. carm. y/.
Efifluvius : Sartam galli dixere priores ;
Perticus hune giguit, & meduana bibit.
Fluciibus ille fuis pénétrant cenomanica rura
Mania qui propter il lins Urbis abit.
Et au /. II. carm. iij. de urbe Andegavenß, en parlant
de la ville d’Angers, il dit :
Quant meduana morans fovet, & liger aureus ornât,
Qjtam rate cum levi Sarta décora juvat.
Cette riviere conferve fon ancien nom ; on l’appelle
à préfent la Sarte. (D. J.')
SARTE, LA, (Géog. mod.) en latin moderne Sarta,
riviere de France, dans le Maine. Elle a fa fource
aux confins de la Normandie 6c du Perche , près de
l ’abbaye de laTrape, coule d’abord à l’occident, puis
tourne vers le midi, entre enluite dans l’Anjou, oît
elle reçoit le Loir ; 6c un peu au-defliis d’Angers, elle
fe jette dans la Mayenne , 6c y perd fon nom, quoi-
qu’aulfi groffe qu’elle. (Z>. J .)
S A R T IE , f. ml (Marine.') terme colleôif, qui
fignifie fur la Méditerranée, toutes fortes d’apprêts
6c d’apparaux.
SARTON, le , ( Géog. mod. ) petite riviere de
France ; elle a fa fource au diocèfe de Séez, 6c après
un cours d’environ 10 lieues, elle fe jette dans la
Sarte , près du bourg de S. Célerin. (D . 7.)
SARVERDEN, (Géog. mod.') petite ville de France
, dans la Lorraine Allemande, à 4 lieues au-def-
fous de Sarbruch, & à z de Feneftrange. Elle a pris
fon nom de fa fituation fur la Saare, 6c elle l’a donné
au comté dont elle eft le chef-lieii ; ce comté eft un
fief qui a relevé de Metz, dès le douzième fiecle. Long.
24. 4(T. lat. 48. Sy. (D . J.)
S ARVITZA ou SERVITIA, (Géog. modi) ville de
la Turquie Européenne, dans la Macédoine ou Co-
ménolitari, vers la fource d’un ruiflèau qui fe jette
dans la Platamona. Cette ville eft bâtie en partie fur
une montagne , & en partie dans une plaine. Les
Grecs habitent le haut, 6c les Turcs ont choifi le bas
par préférence. (D. ƒ.}
S A R U S , (Géog. anc.) riviere de la Cilicie propre
: fon embouchure eft marquée par Ptolômée-, /.
V. c. viij. entre celle des fleuves Cydnus 6c Pyrame.
Pline , /. Y I. c. ïij. met aufli un fleuve Sarus dans la
Cilicie. Tite-Live, /. X X X I I I . c. 41. parle des têtes
du Sarus, Sari capita, par oîi il n’entend pas, félon
l’expreflion.ordinaire, les-fources du Sarus, mais des
élévations, ou des rochers près de la côte 6c vers
l’embouchure de ce fleuve ; car c’étoit un lieu que
les vaiffeaux pafloient. Il y a eu un fleuve de la Cap-
padoce ,& un fleuve de la Caramanie qui ont porté
le nom de Sarus. (D . J .)
SARWAR, c o m t é d e , (Géog. mod.) comté de
la baffe Hongrie, entre le Danube 6c le Muer. Il eft
borné .au .nord, par le comté de Sopron ; à l’orient,
par le comté de Vefprin; au midi , par le comté de
Salavar ; 6c au couchant^ par les terres de Stirie ; fon
nom lui vient de fa capitale. On lui donne zo lieues
de longueur, du midi au nord, fur 16 de largeur. Le
Rab le traverfe du midi occidental, au nord oriental.
(D . J .)
SA RAY A R , (Géog. mod.) v ille de la baffe-Hongrie
, au confluent de la riviere de Guntz 6c du Rab,
capitale du comté de même nom. Quelques favans
croyent que .c’eft laSabaria des anciens-auteurs. Long.
$ 3 .2 4 . leu :4 J „ IX. ( D . ï l ) :_.,h v
SARWITZ, (Géog.mod.) 6c en Hongrois Sar-
wLTya , rivierede la baffe-Hongrie. Elle a fa fource
près de Vefprin, & fe jette dans le Danube; ceft
YUrpanus des anciens. (D . J.)
SARY , ( Géog. mod. ) ville de Perfe , remarquable
parles mines de cuivre de fon territoire.* Long, félon
Tavernier, y8. iS . lat. g f . 40. (D . J.)
SAS, TAMIS , f. m. ( Pharmacie. ) elt un infiniment
qui fert à féparer les parties les plus fines des
poudres, des liqueurs 6c autres choies femblables d’avec
les parties les plus grofîieres ; ou à nettoyer le
grain 6c en féparer la pouftiere, les grains légers, &c.
11 eft compofé d’une bordure de bois, dont le cercle
ou efpace eft rempli par un tiffu de foie , d’une
gaze de crain, de toile, de fil d’archal, 6c môme quel-,
. quefois de petites lames de bois.
Les tamis qui ont de-larges trous font appellés cribles
; comme les cribles à charbon , à chaux, crible
de jardin, &c.
Quand on veut paffer au tamis des drogues qui
font fujettes à s’évaporer, on a coutume de mettre
un couvercle par-deffus.
S a s ,, (Hydraulique.) eft le paflage ou baflin placé
fur la longueur d’une riviere bordée de quais, 6c terminée
par deux éclufes, pour conduire les bateaux
6c les faire paffer d’une éclufe fupérieure à une inférieure
, 6c réciproquement de cette derniere à la première
par le jeu alternatif des éclufes. (K)
SAS-DE-GAND, ( Géog. mod. ) ville des Pays-,
bas, dans la Flandre hollandoife, au quartier de
Gand , au .bailliage d’Affenede, à une lieue au fud-
oueft de Philippine, 6c à trois lieues au nord de
Gand. Cette petite ville qui eft très-forte, a été ainfi
nommée , à caufe d’une ecjufe qu’on appelle Sas en
flamand , 6c que les habitans de Gand, avec la per-,
million de Philippe 11. firent conftruire pour retenir
les eaux de la Lièfe, ou du nouveau canal qu’ils creu-
ferent entre leur ville 6c ce lieu , pour communication
avec la mer. Long. 21. 18. lat. St. 14.
Au commencement des troubles des Pays-bas, les
Gantois firent confturire au Sas-de-Gand, un fort pour
fervir de boulevard à leur ville. Le, duc de Parme
prit cette place en 1583 ; mais Frédéric Henri, prince
d’Orange, la lui enleva en 1644. Depuis ce tems-
là , les Etats généraux en ont toujours été les maîtres
, 6c s’en lont allurés la poffeflion par le traité de
Munfter. Il y a une bonne garnifon fous les ordres
d’un commandant 6c d’un major de la place : le con«.
feil d’état y a établi un receveur pour la recette du
verponding, 6c des droits de confomption. (D . J .)
SASENO , ou SALNO, ( Géog. mod. ) petite île
de la mer Ionienne , à l’embouchure du golfe de Ve-
nile, près de la côte de l’Albanie ; elle eft fous la domination
du turc : Sophien croit que c ’eft l’île Safo,
ou S a fus des anciens. (D . J . )
SASERON; ( Géog. mod. ) ville des Indes, au
royaume de Bengale, entre Agra 6c Patua, fur le
pié d’une montagne, 6c près d’un grand é ta n g a u
milieu duquel eft une petite île remarquable par une
belle mofquée, oh eft la fépulture du Nahab Selim-
ICan. Latit. 26. 10. ( D . J .) .
- SASJEBU, f. m. ( Hifi. nat. Bot. ) c’eft un arbrif-
feau du Japon ; fes fleurs font monopétales ,de figure
conique , de la groffeur d’un grain d’orge, blanches,
femées le long de petites branches, 6c entremêlées
de très-petites feuilles. Ses baies, font de couleur
purpurine , fans enveloppe, groffes comme un grain
de poivre, d’un goût vineux, & renferment p lufieurs
femcnces?. A .
SASIMA, ( Géog. anc. ) ville de laCappadoce,
fur la route d’Ancyre de Galatie à Fauftinopolis, &
félon les apparences, dans la’ préfecture .de Garfau-
rie. Safima eft connue dansThiftoire eceléfiaftique,
par fépifcopàt de faint Grégoire de Naziance, qui
en fut le premier évêque. Selon ce prélat, c’etoit
une ftation fur la voie militaire., mais une ftation mi-
férable, oh l’on manquoit d’eau y oit l’on étoit aveuglé
de la pouftiere, oh l’on n’entencloit qu’un bruit
continuel de chariots, 6c oh les habitans etoient opprimés
par les brigandages des gens en place. (D.J .)
SA S IN A , ( Géog. anc.) port d’Italie, dans la Calabre
, félon Pline , l. III. c. xj. ce port devoit être
fur la côte du golfe de Tarente , dans le pays des Sa-
lentins : car Pline remarque que la largeur de la pé*-
ninfule, en allant par terre de Tarente à Brundufium,
étoit de trente-trois mille pas ; mais que la route.du
port Safina à Brundufium, etoitbeaueoup plus courte.
SASO^( Safon,. génitif Safonis, ou S a f o n , ( Géog,
anc.) île de la mer Ionienne : les auteurs*anciens qui
en ont parlé , ne s’accordent pas entièrement fur fa
pofition. S t r a b o n VI. la met à moitié chemin, entre
l’Epire 6c Brundufium ; 6c Lucain., /. II. y. Szy,
lemble en faire une île de la Calabre.
Spumofo Calaberperfunditur oequore Safori.
D ’un antre cô té, Ptolomée,' /. III. c. xiij. la marque
fur la côte de la Macédoine, dans la mer Ionienne;
& la plûpart des géographes modernes , lont de
lentiment que l’île Safeno, qu’on voit à l’entrée du
golfe de Valone, eft l’île Safo des anciens. Cela s’accorde
affez avec ce que dit Polybe, l. Y.c*cx. que
l’îte Safo eft à l’entrée de la mer Ionienne. D’ailleurs,
le périple de Scylax met l’île de Safon fur la côte de
rilly rie, à la hauteur des monts Gérauniens, & en
fixe la diftance au 'chemin qu’on peut faire dans le
tiers d’un jour; l’île de Safo eft fort baffe félon Lucain
y l. V. c. d. cl.
Non humilem Safona vadis..............
; Et Silius Italicus, /. VII. v. 480. exhorte d’éviter
les fables dangereux de cette île.
Adriatici fugite infaufias Saffonis arenas. (D .J . )
SASRAN , f. m. ( Marine. Y c’eft la planche qui
eft à l’extrémité d’un bateau foncet, 6c fur laquelle
les planches du remplage font appuyées. C’eft aufti
une groffepiece de bois, qu’on ajoute au bas, du gouvernail
d’un yacht, 6c qui y fait une grande faillie
en-dehors.
Sasran de gouvernail , (Marine. ) pieçe de
bois plate 6c droite , qu’on applique fur 1a; longueur
du gouvernail, afin qu’en lui donnant plus de largeur,
elle en facilite l’effet. Voye^ Ma r in e , PlanchelV.
fig. 1. le fafran du gouvernail, cotté 176. &■
Planche. VI. fig. y y. & y 4.
SASSAFRAS , f., m.. ( Hifi. nat. Bot. ) petit arbre
qui fe trouve dans les pays tempérés de l’Amérique
leptentrionale, oh on prétend qu’il prend la hauteur
d’un pin ordinaire, fur lin pié de diamètre; mais
parmi'les fajjafras que l’on a élevé en Europe, les*
plus hauts n’ont pas paffé dix ou douze piés. Sa tige
eft dégagée de branchages jufqu’à la tête qui eft touffue
, 6c qui forme une efpece de coupole. Son écorce
eft unie, un peu rougeâtrp, 6c elle rend au goût une
légère faveur del’anis. Ses.-racines font dures, pe-
fantes., 6c s’étendent à fleur de terre : il paroît que
dans le.pays natal elles pouffent beaucoup de rejet-
tons ; cependant en Angleterre oh on a plus élevé
de ces arbres qu’en nulle autre contrée de l’Europe,
on ne s’eft pas apperçu de cette fécondité. Ses feuilles
font échancrées affez profondément en trois parties
j fans aucune dentelure fur fes bords ; elles font
d’un verd obfcur 6c de bonne odeur, fur-tout quand
on les a laiffé fécher. Ses fleurs paroiffent au prin-
tpms dès le commencement du mois de Mars ; elles
font jaunes, petites, raffemblées en bouquets, 6c
d’une odeur agréable. Les fruits qu’elles produifent
font des baies de la groffeur 6c de la forme de celles.
du laurier : elles ont comme le gland un calice , mais
coloré d.e rouge, ainfi que les pédicules qui les fou-
tiennent: ces baies deviennent bleues dans leur maturité.
Le mélange de ces deux couleurs dont l’apparence
eft affez vive, fait un agrémènt de plus dans
cet arbre fur l’arriere faifon. Mais ce qu’il a de plus,
•recommandable ,.c'e.ft que toutes fes parties répandent
une odeur aromatique, qui approche de celle
de fa canelle , & qui indique, fes grandes propriétés.'
• Le falTafras^yeut-une terre meuble & fort humide,
telle qu’elle fe trouve ordinairement dans le Canada,
au,pays des Iroquois, oh il y a. beaucoup de ces arbres.
Mais la Floride 6c la Louifiane, font les endroits
oh cet arbre eft le plus commun. On a fouvent effayé
en Angleterre de le tenir en caiffe,/& de le faire
paffer l’hiver, dans l’orangerie ; mais M. Miller auteur
anglois, penfe que ce n’eft pas la bonne façon
de le conduire , 6c que la meilleure eft de le mettre
en piein.air à l’expofition la plus chaude, dans une.
terre légère 6c humide, oh il faut le garantir des hivers
rigoureux par. les précautions d’ufage en pareil
cas ,.svjufqu’à ce que l’arbre foit dans fa force. Je
me luis bien affure par des épreuves, que cet arbre
ne peut fe foutenir dans des terreins fecs 6c élevés,
6c qu’il .'craint fur-tout les grandes chaleurs du mois
d’Août qui le font périr. On voit en Angleterre des
faflafras qui ont tres-bien réufîi en pleine terre, 6>C
qui forment de petits arbres avec une jolie tête.
On ne peut guere multiplier le faJJ'afras qu’en fe-
mant fes graines qu’il faut tirer d’Amerique ; car mal-
heureufement elles ne viennent point à parfaite maturité
en Europe. Encore arrive-t-il que les graines
d’Amérique leventtrès-rarement, à-moins qu’on n’ait
eu la précaution de les envoyer mêlées avec de la
terre. Dans, ce cas, il en lèvera quelques-unes dès la
première année ; mais le refte ne viendra fouvent
qu’après la fécondé ou la troifieme ; ce qui doit en-*
gager à ne pas fe preffer de reverfer la terre oh ces.
graines auront été femées. Il faudra fur-tout avoir
grand, foin de les arrofer dans les tems de féche-
reffe, de les garantir du foleil vers le milieu du jour,
6c de les préferver du froid pendant les deux ou trois
I premiers hivers , 6c fur-tout des froides matinées
j d’automne, qui font plus de tort à ces arbres que les
fortes gelées d’hiver : car quand la pointe des tendres
rejettons eft fannée par le froid, il fe fait une
corruption.de feve qui porte l’altération dans toutes
les parties du jeune arbre 6c le fait mourir. Il eft très-
difficile de multiplier le fajfafras de branches cou*.